Mylène Farmer : une grande astronaute
434 pages
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Mylène Farmer : une grande astronaute , livre ebook

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Description

« Une grande astronaute » : c’est dans ces termes que Mylène Farmer aimerait que l’on se souvienne d’elle. Une grande conquérante de l’imaginaire. La seule artiste féminine française à avoir marqué son empreinte sur quatre décennies, passant du métier de mannequin pour publicités à la scène du stade de France vingt-cinq ans plus tard. De nombreux ouvrages lui ont été consacrés, tentant en vain de percer le secret de sa réussite. « On invente ma vie, mes émotions » disait-elle en 2006. Alors pour raconter la carrière de Mylène Farmer, qui de mieux que Mylène Farmer elle-même ?
Trente ans de carrière sont retracés dans cet ouvrage, uniquement réalisé à partir de propos de l’artiste puisés dans plus de trois cent cinquante interviews de presse, à la radio ou télévisées, de 1984 à fin 2013.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juin 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782332736185
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73616-1

© Edilivre, 2015
Avant-propos
« Une grande astronaute » : c’est dans ces termes que Mylène Farmer aimerait que l’on se souvienne d’elle. Une grande conquérante de l’imaginaire qui a su relever les défis de son métier. La seule artiste féminine française à avoir marqué son empreinte sur quatre décennies par ses tubes, ses clips et ses concerts, passant de mannequin pour publicités à la scène du Stade de France vingt-cinq ans plus tard. Une chanteuse qui raconte ses rêves et ses cauchemars dans les textes qu’elle écrit elle-même, en restant paradoxalement quelqu’un que les médias qualifient de « mystérieuse ». De nombreux ouvrages lui ont été consacrés, tentant en vain de percer le secret de sa réussite. « On invente ma vie, mes émotions » disait-elle en 2006. Alors pour raconter la carrière de Mylène Farmer, qui de mieux que Mylène Farmer elle-même ?
Trente ans de carrière sont retracés dans cet ouvrage non officiel uniquement réalisé à partir des propos de l’artiste, puisés dans plus de trois cent cinquante interviews presse, radio ou télévisées, de 1984 à 2014. Aucune information n’a été inventée ou récupérée de rumeurs, de bruits de couloirs. Tout ce que vous découvrirez est extrait des entretiens que la chanteuse a pu accorder aux médias.
Bien que le pronom personnel « je » ait été conservé pour rester au plus proche des propos réunis et faciliter la lecture, il n’est en aucun cas question dans cette biographie de parler au nom de Mylène Farmer. L’objectif de ces trois années de travail a été de réunir et fusionner toutes les idées, les explications, les inspirations et les passions, toutes les pistes sur sa vie qu’elle a elle-même décidé de laisser transparaître au fil du temps. Evidemment, en trente ans, tout le monde change : ses points de vue d’alors ne sont donc plus obligatoirement ceux d’aujourd’hui.
Cette biographie n’est pas « la » vérité ; mais c’est « une » vérité. Parce que Mylène Farmer l’avance elle-même, le privilège d’être une artiste est de pouvoir tricher quand elle le souhaite. Si elle a inventé quelque détail que ce soit durant ses interviews, et que vous retrouverez donc retranscrit tel quel dans ce récit, cela n’en fait pas moins partie du personnage qu’elle a souhaité faire vivre. Et quel personnage ! Une grande astronaute.
« Quand les mystères sont très malins, ils se cachent dans la lumière. »
Jean Giono
Chapitre 1 Eléments biographiques
Enfance et Adolescence
Je suis née à Montréal au Canada dans la province du Québec en 1961. J’ai grandi là-bas, j’y suis restée pendant huit ans et demi, et je me souviens simplement du nom « Sainte-Marcelline ». J’ai donc la chance d’avoir les deux nationalités, deux passeports : l’un français et l’autre canadien, et je me sens aujourd’hui parfaitement bien des deux côtés de l’Atlantique. Selon l’humeur, je suis Canadienne ou Française ! Mais ce n’est pas très pratique pour les impôts, je vous le garantis ! Mon père était ingénieur des Ponts et Chaussées, il était parti au Québec pour participer à la construction du barrage du Manicouagan.
Je n’ai jamais eu l’accent. Ou en tout cas celui que j’avais un petit peu, je l’ai perdu très vite ! Même en y ayant passé les huit premières années de ma vie, le Canada ne me manque pas. Très franchement, non. Je ne m’en souviens que très peu. J’y ai vécu une enfance des plus normale dans un milieu relativement aisé. J’étais trop petite pour avoir des souvenirs exacts, encore moins pour être nostalgique. Juste quelques odeurs, quelques goûts. Mon premier souvenir, à Montréal très exactement : un petit autocar, un schoolbus, qui m’amenait à l’école. J’adorais ça. Mais j’ai toujours eu une aversion pour ces chansons qu’on entonnait tous en chœur dans les cars scolaires. En réalité, je n’ai jamais aimé les choses collectives. Je me souviens aussi de mon premier livre : « Oui-oui et les gendarmes ». Sans blaguer ! Le titre est génial, non ? D’ailleurs c’est peut-être pour cela que toute petite je voulais être gendarme. Mon premier film : « Bambi » de Walt Disney. C’est toujours mon film préféré.
Ce qu’il me reste de mes premières années au Québec, c’est également la certitude qu’il est plus doux de mourir de froid que de chaud. C’est la neige qui me l’a dit ! J’ai ce souvenir idiot d’un univers de neige plus que de soleil. Il y en avait un mètre, un mètre cinquante par hiver. J’ai un amour profond pour ce blanc immaculé, la neige, le froid. J’ai le souvenir de sa blancheur, de sa froideur. Une sensation agréable. C’est le paysage que je trouve le plus joli. Ça embellit une ville, un pays. Ce goût pour la neige est probablement lié à cette époque. On m’a dit que j’en mangeais beaucoup ! J’ai été projetée dans le cosmos au beau milieu de la neige, et ces paysages-là me touchent profondément, sans doute aussi à cause de l’absence d’empreintes. J’ai toujours évoqué le froid dans ma carrière… Cela évoque la tristesse, la mélancolie, des choses qui peuvent être délicieuses. Parfois, on aime se faire du mal, il y a une sorte de délectation dans cet état-là. Appelez ça du sadomasochisme si vous voulez. Depuis, j’ai appris à aimer le soleil. Le souvenir de la neige donc, et puis le sirop d’érable quand même, parce que je suis très gourmande. C’est un goût que j’ai redécouvert en France, et c’est autant de choses qui font appel à des souvenirs. Être élevée au Canada, dans de grands espaces avec la nature tout autour, enfant cela me plaisait beaucoup. Je n’y suis retournée qu’une fois et extrêmement brièvement, donc c’était quelque chose que je ne qualifierais pas de très agréable. Ce pays me semble trop calme.
J’ai reçu une éducation religieuse à la fois poussée et tout à fait normale. J’allais dans une école de sœurs, chez les Marcellines. J’avoue que je ne me suis confessée qu’une seule fois, c’était quand j’étais petite et j’ai eu un trouble. Mais je n’avais de cesse que de séduire le prêtre qui enseignait le catéchisme ! J’ai été traumatisée par les bonnes sœurs : elles me tapaient quand je renversais mes desserts par terre. J’aurais bien aimé répondre mais je n’avais pas encore l’esprit à ça ! Sincèrement, je n’ai pas souffert de cette éducation, bien que je n’aie aucune attirance pour ce milieu. On m’a absolument infirmé cette histoire racontée par un journaliste, où petite un putois m’aurait uriné dessus, que j’en aurais eu un grand traumatisme et que pour me laver de cet affront, ma mère m’aurait mise dans un bain de tomates. Donc voilà, c’était une très jolie histoire, un peu dramatique, un peu sulfureuse, mais ce n’est pas la réalité !
Jusqu’à l’âge de dix ans, j’ai vécu une enfance heureuse. J’étais très ouverte, bavarde… Puis nous nous sommes installés en France, dans la banlieue parisienne vers Versailles. C’est le travail de mon père qui nous a amenés à Paris. L’arrivée en France a été un moment un peu difficile, un choc assez violent. C’est en tout cas ce qu’on m’a dit. Sans parler de choc de cultures, parce que ça n’a pas lieu d’être, c’est un comportement et un mode de vie qui sont radicalement différents. C’est assez choquant quand on est enfant. Ça se traduit par une forme d’agression, des rapports plus durs. Par exemple, je n’ai jamais eu beaucoup d’amis en France, par contre au Canada, quand il y avait un anniversaire, ce n’était pas en petit comité : il y avait près de cent enfants. C’était assez étonnant. Alors qu’ici, c’est beaucoup plus concis. Donc certainement des amitiés beaucoup plus sélectives. Et même maintenant, les personnes qui vont au Canada sont toujours étonnées par l’accueil de ce peuple, parce que c’est quelque chose qu’ils ont en eux. A Paris, les rapports sont froids, concis. Les gens ne ressentent pas tout à fait les choses de la même façon. Ils sont peut-être un petit peu moins énervés là-bas qu’ici. Mais je fais partie des énervés donc je suis mieux ici ! Heureusement, quand on est petit, on ne se rend pas vraiment compte de ces choses-là. Les enfants en général n’ont pas trop de mal à s’intégrer et ont de réelles facilités d’adaptation.
Quand j’étais très petite, je n’arrêtais pas de chanter. Je rêvais d’un métier artistique mais je ne pensais pas vraiment à la chanson. Je n’achetais pas de disques, ma seule passion était les animaux. Je me voyais donc plutôt comme monitrice d’équitation. J’ai eu un prix de chant à l’âge de dix ans au Canada. Je ne me rappelle plus pour quelle chanson. C’était une comptine, une petite chanson. L’année suivante, j’étais deuxième. J’ai injurié tout le monde. Depuis ce jour, mon caractère s’est développé dans ce sens-là ! Je suis née en colère ! J’ai commencé par le « je déteste » puis après j’ai appris à aimer. C’est un sentiment qui ne m’a jamais quittée et qui allait grandissant.
Au collège, je passais peut-être pour une égocentrique, je voulais être le centre d’intérêt, c’était pour être reconnue. J’avais envie de faire tout ce que les autres ne faisaient pas, frappée par cette peur panique de ressembler à quelqu’un. C’était valable aussi bien dans une classe ou à la maison ou dans la rue, à savoir cette peur panique de ressembler au commun des mortels. Il y a des personnes qui sont faites pour accepter. Accepter la vie, sans trop se faire violence. Et puis, il y en a d’autres, comme moi, où tout devient un combat d’arène. On a envie éternellement de dire qu’on est là. C’est cette fameuse envie d’exister. Le pouvoir des professeurs me révoltait, leur pouvoir de dire qu’une rédaction est bonne ou mauvaise. Ce n’était pas les notes qui me scandalisaient, c’était surtout les appréciations. Il fallait toujours que je me fasse remarquer. Vers l’âge de onze-douze ans

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