Moi, petit africain…
172 pages
Français

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Description

Sénégal-France-Sénégal... La trajectoire de Bruno Victor Louis d’Erneville décrit un cercle et semble suggérer un retour aux sources pour ce Sénégalais qui a construit son existence (d’homme, professionnelle) sur le sol français. Ce retour ne doit pourtant pas être entendu comme une régression ou une réimmersion dans le passé, mais comme l’occasion de poser les pierres fondatrices d’une Afrique qui compte enfin. Peut-être faudrait-il même parler de nouveau départ... Mais, pourquoi ce choix alors qu’au moment de quitter sa patrie et les siens pour ses études l’auteur n’envisageait pas d’y faire sa vie? Pourquoi revenir quand tout témoignait d’une installation réussie? Une problématique que s’emploie à résoudre cette relation de la construction d’une personnalité volontaire et engagée. Plutôt que réussir, Bruno Victor Louis d’Erneville voulait trouver le sens de sa vie... Et celui-ci n’était pas lié à la France, mais bien au pays de son enfance et de sa jeunesse, dans ce Sénégal qui a attiré ses ancêtres et dont il souhaite nourrir, à sa façon, le développement. Une quête de soi, intimement attaché à ce territoire, et au-delà au continent africain, qui se lit implicitement, presque pudiquement, au cours d’une autobiographie qui, d’entrée de jeu, fait le pari d’une Afrique prospère, placée à égalité des autres pôles de puissance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342000832
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Moi, petit africain…
Bruno Victor Louis d'Erneville
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Moi, petit africain…



À mon père Georges Théophile d’Erneville, pour que ta mémoire demeure dans les consciences de tes enfants, que le Seigneur Jésus t’accueille auprès du Père,
 
 
À Mame Fatou, pour tout ce que tu représentes en mon cœur. Convaincue qu’au Ciel seront les Justes, tu fus aux yeux de tous une âme charitable, que le Tout-Puissant t’accorde sa miséricorde,
 
 
À Mamie Brigitte, maman, gardienne du temple, tu fus là à tous mes moments clés, merci pour toutes tes attentions prodiguées à temps et à contretemps,
 
 
À toi, Pauline, ma douce moitié, pour l’amour-courage dont tu me gratifies depuis nos premiers pas de mariage, mes prières en permanence t’accompagnent,
 
 
À Yoann et Mélissa, nos précieux trésors, vous vous souviendrez, ainsi, du cordon sacré qui unit les générations, qu’il vous apporte force et richesse intérieure dans la Foi en notre Seigneur, le Christ rédempteur,
 
 
À tata Annette Mbaye d’Erneville et tonton Justin Mendy, pour leur contribution décisive, demeurez nos sages d’où nous puiserons à la source des valeurs.
 
Remerciements



De nombreux mois ont jalonné ce travail de remontée dans mon passé, dans un effort constant pour extraire l’essentiel à partir de cette petite expérience, qui est la mienne. J’ai souhaité en tirer des thématiques fortes pour participer au débat d’idées et contribuer, à ma manière, à l’évolution des choses en Afrique. J’ai eu la chance, pour ce faire, d’avoir à mes côtés, et faisant preuve d’une disponibilité à toute épreuve, des personnalités de la vie culturelle, sociale et politique du Sénégal et, nous pouvons le dire, de l’Afrique.
 
Il s’agit de Justin Mendy, dont la proximité d’avec feu le président Mamadou Dia représente beaucoup pour moi. Ses anecdotes sur la vie de Mamadou Dia, les événements forts de 1962 qu’il a vécus intensément, ses discussions avec le Maodo Mamadou Dia qu’il a pu me rapporter, jusqu’à son implication au niveau des Assises nationales qu’il m’a permis de découvrir de l’intérieur, tout fut mis à profit à mon niveau avec la claire conscience que ces moments sont des perles de l’Histoire qu’il faut ramasser sans rien laisser à terre. Merci tonton Justin pour tout cela, que le Seigneur te bénisse et te garde encore longtemps à prodiguer tes bons conseils à tes enfants et petits-enfants. Peut-être aussi qu’un jour, les événements extraordinaires et anecdotes époustouflantes d’héroïsme que tu m’as racontés de la période de la loi-cadre aux événements de 1962 pourront être mis à la disposition des générations futures grâce à des écrits que toi-même, tonton Daniel Cabou, ou d’autres, auront laissés à la postérité.
 
Mon oncle Daniel Cabou, par son exceptionnelle expérience de la gestion gouvernementale au Sénégal à travers les gouvernements de Mamadou Dia, de Léopold Senghor et d’Abdou Diouf, représente aujourd’hui l’une des principales mémoires vivantes de ce Sénégal des indépendances à nos jours. Avec sa manière propre faite de discrétion et de nuances, il a su me faire entrevoir l’importance de servir son pays et non des hommes. Cette distinction fait toute la différence. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde gratitude.
 
Tata Annette Mbaye d’Erneville, petite femme, forte tête, tu m’as permis de retrouver partiellement des traits de caractère de mon père. C’est bien là une preuve de la vérité du terme wolof  Badjën . Ce mot signifiant « tante » ne s’applique qu’à la sœur du père et à elle seule. Il est une contraction de père au féminin, baye-bu-jigen . Merci pour ton engagement et l’objectivité de tes critiques. Je reste étourdi par la pertinence et le sens aiguisé de tes remarques. Tu resteras toujours pour nous et nos enfants un porte-étendard de la famille.
 
Dakar, le 7 décembre 2009
Bruno Victor Louis d’Erneville
 
Introduction



Depuis ma prime jeunesse, la liberté d’esprit a été un viatique essentiel pour moi, ce qui m’a valu d’être, il faut le dire, un candidat philosophe très médiocre. Non pas que je n’eusse pas de bonnes idées à défendre, du moins c’était mon sentiment à l’époque de ma terminale, mais plutôt parce que je n’aimais pas citer des auteurs. J’avais une réelle difficulté à parler des différents courants de pensée et ne retenais que ceux dont les théories m’interpellaient. C’est ainsi, par exemple, que Jean-Jacques Rousseau m’a marqué par sa thèse 1 selon laquelle « l’homme naît naturellement bon et heureux, c’est la société qui le corrompt et le rend malheureux ». Peut-être sentais-je dès ce moment venir mon intérêt pour la société en tant que construction de l’intelligence humaine. Ce qui m’avait particulièrement séduit était l’analyse qui était faite des comportements humains comme moyen de comprendre, par une démarche inductive, les relations entre l’homme et la société, pour en déduire des méthodes de gouvernance.
 
Vous comprendrez donc le défi qui se présente à moi de tenter de vous parler de cette « troisième voie » qui s’est imposée à moi comme un viatique. Mais qu’est-ce que cette « troisième voie » ? S’agit-il d’une religion, d’une philosophie, d’une manière de vivre ou d’un état d’esprit ? Je vous rassure tout de suite : je n’ai pas la prétention de créer un courant philosophique et encore moins d’imaginer un courant de pensée ou religieux.
 
Ce concept qui m’est devenu, à vrai dire, très familier, représente une somme de comportements, d’attitudes, de modes de pensée qui ont jalonné et modelé mon parcours. J’en suis arrivé très souvent à me poser la question de savoir pourquoi est-ce que relever les défis me semble si important. Pourquoi en somme chercher la voie difficile quand on peut s’en sortir avec peu d’effort ? Lorsque nous nous apprêtions, avec mes confrères élèves ingénieurs de l’École nationale des travaux publics de l’État 2 à faire nos choix de « voies d’approfondissement (VA) », l’immense majorité des élèves choisissait, sans hésiter, les « VA urbanisme, transports » et, nous qui choisissions « ouvrages d’art/ports maritimes et voies navigables » étions considérés comme des extraterrestres !
 
Avec le recul, après les expériences palpitantes vécues, notamment avec ce défi important que constituait la création de la société de contrôle technique « ALPAGES », il m’apparaît qu’aucun effort de cette qualité n’est vain et que le résultat est au bout de celui-ci, aussi long que cela puisse paraître. Je découvre aussi, au long de ce chemin, qu’il reste indispensable d’être détaché de l’attrait futile du bien matériel si l’on souhaite consacrer son énergie à se porter vers l’excellence. C’est ainsi qu’un immense bonheur m’a saisi lorsqu’il y a cinq ans environ, l’un de nos ingénieurs est venu m’informer, non sans fierté, qu’un expert français venu auditer techniquement l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de Dakar, aurait affirmé n’avoir jamais vu auparavant un rapport de contrôle électrique d’une telle qualité professionnelle. Ce rapport avait été produit par notre service « Inspections essais et mesures » dans le cadre d’une mission de vérification réglementaire des installations que l’Institut nous avait confiée à la suite d’une consultation.
 
Ce petit condensé de ma modeste vie est sans prétention, si ce n’est celle de partager l’expérience d’un cheminement fait de défis permanents, avec, il est vrai, des hauts et des bas, des échecs et des réussites.
 
Mon père disait souvent, lorsque nous étions à table : « il ne faut compter que sur soi-même, et même vos propres frères ne doivent être sollicités qu’en ultime recours, lorsque toutes les possibilités se sont soldées par des échecs ». Plus que jamais, je réalise aujourd’hui que cette pensée, à elle seule, est un legs, un héritage pour le futur. Oui, aujourd’hui, cette même rhétorique, je la répète inlassablement à mes enfants, Yoann et Mélissa, quatorze et douze ans, espérant déclencher chez eux le goût du travail et le sens de l’abnégation. Et je crois que ça marche. Car, en effet, il ne s’agit pas de refuser toute aide en cas de difficultés et encore moins de ne pas avoir confiance en son frère, au sens propre comme au figuré, mais plutôt de se prendre en main véritablement pour être, non pas un boulet, mais plutôt un «  booster  », non pas un perdant mais plutôt un gagneur.
 
Les nombreuses expériences vécues auprès d’enfants et de jeunes m’ont démontré que cet état d’esprit se cultive et il n’y a pas de terres infertiles dans ce domaine ; seulement la préparation du terrain et sa mise en culture nécessitent et du temps, et une démarche individualisée. Tantôt l’apprentissage sera rude, tantôt ce sera par la douceur et tantôt ce sera par une démarche suggestive.
 
Cette expérience de la « troisième voie » devrait permettre à tout un chacun de retrouver une parcelle de lui-même, car il est des valeurs qui sont universelles ; cependant, certaines permettent d’aller au-delà de ses propres forces, c’est bien là l’originalité de cette « troisième voie ».
 
Dans ce monde traversant de graves crises (crise financière et économique, crise des valeurs dans nos pays africains en particulier, crises politiques en Afrique et au Sénégal tout particulièrement), il demeure un espoir : celui de voir surgir de nouvelles élites, saines et déterminées. Si l’on sent l’avènement au niveau mondial d’une nouvelle ère de leaders charismatiques – Mikhaïl Gorbatchev, Lech Walesa et le pape Jean-P

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