126
pages
Français
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2012
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Ebook
2012
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Publié par
Date de parution
06 novembre 2012
Nombre de lectures
2
EAN13
9782748395907
Langue
Français
« Le diagnostic venait de tomber, violent, irréversible. Dans l’instant, je n’ai pas pris conscience de la portée insensée de ce coup... Cancer de la peau... Je suis restée abasourdie ! Quoi ? Qu’est-ce que vous dites ? Je ne comprenais rien ! J’avais l’impression que l’on me parlait dans une autre langue. Ca tournait en boucle dans ma tête et pas moyen de rattacher les bouts. Perdue, je ne comprenais rien. Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? J’étais déjà épileptique, j’avais perdu un enfant, plus le reste... Non, tout cela me paraissait impossible à supporter... Pas ça ! Pas encore ! J’étais fatiguée et la douleur ne me laissait aucun répit... Je voulais juste qu’on me laisse tranquille ! »
Publié par
Date de parution
06 novembre 2012
Nombre de lectures
2
EAN13
9782748395907
Langue
Français
La Vie rock'n'roll de Lily
Nathalie Laprie
Société des écrivains
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Vie rock'n'roll de Lily
Je voudrais dédier ce livre à tous les cons que j’ai rencontrés dans ma vie.
Leur connerie a été le moteur qui m’a permis de trouver la force tranquille d’écrire ces lignes dans lesquelles ils ne manqueront pas de se reconnaître.
Bordeaux, le 10 avril 1972 à 4 heures à l’hôpital Pellegrin…
J’ouvre les yeux, je respire, je pleure, tout va bien.
Mon poids est de 3 kg 170.
Je sors de l’hôpital avec ma maman.
Avec mes parents et mon frère né en 1970, nous habitons chez mes grands-parents paternels jusqu’en septembre 1972, date à laquelle nous emménageons à Poitiers.
Puis, en 1977, direction Vernon dans une belle maison toute neuve.
C’est ici qu’apparaissent les premiers souvenirs de ma vie que je compare à une danse, une danse qui remue… le rock’n roll.
Je vous livre le récit de ma vie et vous invite à découvrir les nombreux obstacles qui ont marqué mon parcours mais aussi les quelques bribes de bonheur qui ont participé à construire ma personnalité.
Je vous retrouverai à la fin de cet ouvrage car j’ai souhaité vous amener vers une réflexion en vous livrant mes pensées de « derrière le miroir ».
Et maintenant, tournez les pages pour découvrir ma putain de vie…
Gros écueils et petites joies
Je me souviens parfaitement du jour où ma vie a basculé !
J’avais onze ans. Mes parents avaient été invités à l’apéritif. Au retour, ils préparaient le déjeuner et je regardais « Ulysse 31 » à la télévision. Tout d’un coup, un tourbillon de toutes les couleurs : rouge, jaune, orange… me fit basculer.
Et puis, plus rien, je me suis retrouvée à terre avec, au loin, la voix de mon père : « Lève-toi Nathalie, lève-toi. Arrête de faire l’imbécile ! » Je ne pouvais pas, je l’entendais très mal, j’étais dans un autre monde, un espace inconnu.
Je venais d’être victime d’une crise d’épilepsie… la première mais malheureusement pas la dernière.
Sortant juste de l’enfance, j’allais dorénavant découvrir un nouvel univers, celui de l’hôpital de Tours. Onze ans, treize ans, quinze ans… les contrôles étaient réguliers et aller à l’hôpital ne m’était pas désagréable. On vous demande comment ça va, à quand remonte la dernière crise, on vous ausculte, on vous met des électrodes sur la tête, on vous envoie des flashs de lumière pour étudier la réaction de votre cerveau. Je rentrais ensuite à la maison comme si je revenais de chez le médecin généraliste qui m’aurait annoncé une simple gastro.
Malheureusement, la réalité était tout autre car ce suivi hospitalier a fini par me lasser. Là-bas, on m’a abîmé le visage, j’ai passé des scanners, des ECG, des IRM, j’ai eu des prises de sang et, bien évidemment, on m’a prescrit un premier traitement, puis un autre, et un suivant que j’allais devoir prendre toute ma vie. Ces traitements changeaient régulièrement, si bien que je me demandais si les médecins allaient finir par trouver celui qui me correspondait ou bien n’étais-je pas un cobaye ? Et mon foie… qui y a pensé ? Merci la médecine pour ce fabuleux cadeau !
Le pire fut de s’entendre dire : « Pas de cinéma, pas de mer à cause du soleil et de l’eau, pas de neige, etc. » Bref, une vie où tout devenait interdit, loin de la liberté adolescente à laquelle j’aspirais.
J’ai grandi en acceptant la maladie qui faisait dorénavant partie de ma vie.
Je prenais bien mon traitement matin et soir et très souvent, je l’avoue, je provoquais mes crises lorsque mes parents me fâchaient ! C’était facile et j’étais si jeune. C’était l’année de mon entrée en 6 e au collège… une année déplorable car je ratai beaucoup de cours et je n’ai donc pas eu d’autre choix que de redoubler.
Difficile d’aborder l’adolescence en devenant épileptique car chaque jour davantage cette maladie me révoltait. Néanmoins, elle ne m’a pas empêchée de sortir, notamment en boîte de nuit, et de débuter ma vie amoureuse. À quatorze ans, j’ai connu mon premier grand amour. Notre relation n’a pas duré longtemps. Je l’ai laissé avant de ressortir une nouvelle et dernière fois avec lui.
Entre les crises, j’ai finalement pleinement profité de mon adolescence sans être exemptée des problèmes liés à cette période de vie fragile.
En famille, nous partagions des moments heureux. Ainsi, je me souviens du jour où j’ai essayé la mobylette toute neuve que mes parents venaient d’acheter à mon frère. Je suis allée sans problème jusqu’au bout du chemin qui passait devant chez nous. Mais, au moment de faire demi-tour… je ne savais pas m’y prendre. Alors, je suis descendue de l’engin mais sans le vouloir j’ai accéléré et la mob est repartie toute seule… quelle panique ! Ensuite, j’ai décidé de me rendre jusqu’au stade de foot, sans casque (oui, je sais ce n’est pas bien mais voici presque vingt-cinq ans !). Ne me voyant pas revenir, mes parents et mon frère ont commencé à s’inquiéter… ils sont donc venus à ma rencontre et je revenais tranquillement… il faut dire que je n’osais pas dépasser le 20 ou 30 km/heure.
Ce souvenir me fait sourire à chaque fois qu’il revient à ma mémoire tout comme lorsque mon père a voulu me faire conduire… quelle catastrophe ! Dans le même chemin où j’avais testé la mobylette, il y avait un tas de sable… Ça n’a pas manqué, j’ai dû le prendre pour la dune du Pyla et je suis montée dessus avec la voiture ! J’en suis descendue mais la mer n’était pas là ! J’ai laissé à mon père le plaisir de l’enlever.
J’ai vécu avec mes parents et mon frère de beaux moments, parfois moins agréables bien sûr mais pour rien au monde je ne changerais ni mon enfance, ni mon adolescence avec eux. Dans cette famille, l’amour était présent. Il y en a toujours mais de façon différente. Normal ? Peut-être pas car au fond de moi cet amour me manque. Mais n’est-ce pas le chemin de tout le monde ?
À dix-neuf ans, je faisais mes premiers pas dans le milieu du travail en intégrant un service hospitalier. Vu sous ce nouvel angle, l’hôpital était dur également.
Je louais une chambre meublée. J’allais travailler en vélo. Mon père m’avait d’ailleurs remis une bombe lacrymogène au cas où j’aurais eu besoin de me défendre.
Bref, ma petite vie d’adulte commençait bien. J’ai rencontré le père de mes deux filles qui venait me rejoindre le soir dans ma chambre et repartait travailler tous les matins avec sa mobylette bleue. Une vie de jeunes amoureux, très agréable. Nous allions au restaurant, on se promenait, on en profitait et surtout on s’entendait bien et on se comprenait.
Nous avons donc décidé de vivre ensemble dans un appartement : chambre verte, salle à manger saumon, salle de bains et cuisine blanches, un chat est entré dans notre maison.
Deux ans plus tard, nous avons déménagé pour habiter dans une maison de l’OPARC.
Tout naturellement, nous avons décidé de nous marier. Malheureusement, en février de la même année, deux deuils sont venus bouleverser nos projets. En février, mon grand-père décéda et quinze jours avant notre mariage, mon cousin décida d’en finir en se pendant. Quelle merde ! Quelle catastrophe ! Il n’était pas beau à voir ; ses parents lui avaient mis un bandana rouge autour du cou comme celui que portait le chanteur Renaud.
Tous ces événements m’avaient tellement perturbée que je ne voulais plus me marier. Mon fiancé a accepté de repousser la date. Ses parents par contre ont fait un scandale avec des paroles très méchantes envers mon cousin ; pour eux, le suicide était un choix délibéré qui ne donnait aucunement lieu à annuler notre union. Je m’écroulais, en pleurs, dans les bras de ma grand-mère paternelle.
Mon intention étant de repousser le mariage d’un an, la mère de mon cousin trop tôt disparu me fit comprendre que cela était inutile. Alors, notre mariage fut célébré par une très belle journée ensoleillée et chaude. À la mairie, c’est un copain de mon père qui nous a unis. Ce fut un très beau jour, tout le monde était là et surtout ceux qu’on aimait.
Je voulais profiter de notre jeunesse avant d’avoir un bébé mais mon mari, lui, était pressé. Alors nous avons conçu un enfant. À partir du moment où je fus enceinte, rien ne fut facile à cause de mon épilepsie. J’ai donc eu de nombreux contrôles avec évidemment une amniocentèse, des prises de sang, des échographies très régulières… Mais je ne vais pas me plaindre car une première petite fille fit son entrée dans notre vie et sa beauté d’aujourd’hui vaut bien tous ces sacrifices. Nouveau-né, je la trouvais moche, la pauvre, elle avait plein de cheveux tout noirs. Le lendemain de sa naissance, un virus l’a tellement affaiblie qu’elle dut être perfusée par la tête. La pauvre chérie, j’allais la voir dans le service des nourrissons sans pouvoir la prendre dans mes bras.
Je suis sortie de la maternité sans elle. C’était dur ! Tous les jours, je venais la voir. En écrivant ces quelques lignes, je la revois dans son petit lit, perfusée, mais sensible au son de ma voix.
Enfin, notre petit bonheur arriva chez nous. Sa chambre était prête. Mon beau-père avait fabriqué un beau lit à baldaquin, mes parents nous avaient offert une armoire et des vêtements d’enfant. Sa chambre n’attendait plus qu’elle !
Quelques mois plus tard, nous l’avons à nouveau hospitalisée à cause d’une bronchiolite. Les kinésithérapeutes lui faisaient de la kiné respiratoire. J’avais tellement mal pour elle, ma pauvre petite, que j