Ces souffrances... qui ne se voient pas
370 pages
Français

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Description

"Au moment où j’ouvre cette page dans Word pour commencer ce livre dont il me sera difficile de limiter le nombre de pages, je remercie la chaîne de télévision France 2 à laquelle je suis reconnaissante d’avoir contribué à la concrétisation de ce projet vieux de trente ans. C’est précisément en regardant On n’est pas couché de Laurent Ruquier et les écrivains qui se faisaient massacrer par Eric Zemour et Eric Nolo, que j’ai été plus que jamais déterminée à écrire mon livre, mon histoire. [...] Ce livre est donc une autobiographie relevée par quelques passages romanesques qui permettront de mettre un voile sur certains grands et forts moments de ma vie que je ne pourrai hélas raconter sans une certaine pudeur."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mars 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332682024
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0135€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-68200-0

© Edilivre, 2014
Avant-propos
Au moment où j’ouvre cette page dans Word pour commencer ce livre dont il me sera difficile de limiter le nombre de pages, je remercie la chaîne de télévision France 2 à laquelle je suis reconnaissante d’avoir contribué à la concrétisation de ce projet vieux de trente ans. C’est précisément en regardant On n’est pas couché de Laurent Ruquier et les écrivains qui se faisaient massacrer par Eric Zemour et Eric Nolo, que j’ai été plus que jamais déterminée à écrire mon livre, mon histoire.
Maintenant que je me suis lancée, j’irai jusqu’au bout. Plus j’avançais, plus je m’angoissais en observant les moindres attitudes des deux Eric, j’ai vu tant de fois les grandes pointures de la culture et de l’information perdre les pédales face à leurs critiques, j’aurais pu me décourager, mais ce fut l’effet inverse avec l’espoir que je serais un jour l’invitée de cette émission que je connais si bien. J’essaierai de cultiver les réparties, j’écrirai tout mon livre avec des mots simples, des expressions simples, mon livre sera lisible par tout le monde, même par les jeunes enfants des classes élémentaires.
A y réfléchir, peut-être trouveront-ils les mots trop simples et ceci sera finalement l’élément de ma torture ? Ou tout simplement autre chose, ils ont l’art de dénicher les failles là où on s’y attend le moins. Vous arrivez sur leur plateau rassuré et vous en ressortez complètement démonté.
C’est vrai que c’est plus agréable d’être l’invité d’Elise Lucet ou dans Des mots de minuit de Philippe Lefait ou encore Dans quelle éta-gère de Véronique Atian, et mieux encore sur le canapé rouge de Michel Drucker qui n’a que tendresse et affection pour ses invités.
Après le défilé de toutes ces hypothèses et images dans ma tête, j’ai continué timidement, pas par découragement, mais par appréhension…
L’idée d’écrire est née lors de mes deux gros chagrins connus à vingt ans. J’ai donc eu envie de raconter cette période importante et douloureuse de ma vie et bien d’autres par la suite.
Je veux surtout que mes enfants et plus tard mes petits-enfants sachent ce que je n’ai jamais pu raconter entièrement et d’une façon détaillée à personne, il s’agit de mon enfance, mon adolescence, mon mariage, mon gros chagrin, ma grande déception, bref mes souffrances, mes bonheurs aussi…
J’aurais voulu que ma sœur Charlotte « Die » se joigne à moi pour l’écrire parce qu’elle me connaît si bien pour avoir vécu notre préadolescence ensemble. Et puis, elle me comprend si bien, mais compte tenu d’un certain nombre de critères, je l’écrirai toute seule. En revanche, il est évident que j’aurai en permanence besoin d’elle pour certains souvenirs de ma petite enfance dont seule sa mémoire ayant une grande capacité de stockage pourra libérer au moindre clic les informations et souvenirs dont j’aurai besoin.
Ce livre est donc une autobiographie relevée par quelques passages romanesques qui permettront de mettre un voile sur certains grands et forts moments de ma vie que je ne pourrai hélas raconter sans une certaine pudeur.
Ma naissance à Ongué
Nous sommes tous différents les uns des autres, en partie forgés par notre lieu de naissance, notre pays, notre culture, nos valeurs, notre tradition ou tout simplement notre environnement et plus précisément notre cadre familial, alors, on sera ceci ou cela, en fonction de tous ces critères, pourtant nés à la même époque quelquefois le même jour, à la même heure. C’est ainsi que les deux vies commenceront d’une façon totalement différente, évolueront pareillement et s’arrêteront de la même façon.
La mienne sans doute, aurait été différente si j’étais née ailleurs.
Enfant désiré et attendu par toute la famille, cet enfant ce fut moi. Malheureusement ce bonheur ne sera pas partagé avec mes grands-parents paternels et maternels parce que je viendrai au monde après leurs décès.
Cette famille paysanne était respectueuse des anciennes valeurs bakoko, des mœurs et en partie de sa culture. Profondément chrétienne œcuménique, la notion de la famille était si forte, si grande, si respectable. C’est ainsi que tous les enfants de mon grand-père, c’est-à-dire mes oncles et mes tantes et même les frères de mon grand-père qui étaient aussi mes oncles partageaient une superficie de deux mille mètres carrés environ donc les maisons étaient séparées d’à peine dix mètres les unes des autres.
Nous formions une grande famille et l’amour était si présent. Tous les cousins étaient comme des frères utérins, ce qui fait que pour beaucoup d’enfants de ma génération, on s’y perdait un peu. En ce qui me concerne, jusqu’à un certain âge, je ne savais pas qui était le géniteur réel de mon père. Il avait perdu son père à treize ans et fut élevé par le petit frère de celui-ci qu’il considérait comme son père. Ce qui fait que les enfants de son oncle qui étaient dans des termes plus justes ses cousins et cousines, il les considérait comme ses frères et sœurs utérins.
J’ai su très tard presque à la fin de mon adolescence que mon grand-père actuel était en fait le petit frère de mon vrai grand-père décédé plusieurs années auparavant. N’ayant pas d’éléments de comparaison je pense avoir bénéficié de l’amour d’un grand-père car il comptait mon père parmi ses enfants. Dans notre culture, les orphelins de ton frère sont tes enfants. C’est dans cette ambiance familiale chaude et soudée que j’ai grandie.
Cet amour et cette entente provenaient-ils du fait que mes grands-pères avaient épousé les filles d’une même famille ? C’était possible, car les trois fils de mon arrière-grand-père avaient épousé trois filles d’une même famille, des cousines germaines. Ce qui fait que mes oncles et mes tantes avaient tous les mêmes parents tant du côté paternel que maternel. C’était une situation exceptionnelle qui fut à l’origine de cet amour si fortement soudé.
Originaire de la côte, notre village était entouré de petits cours d’eau, dont une rivière en face de nos maisons et des multiples ruisseaux derrière celles-ci et même des sources naturelles qui m’émerveilleront plus tard, lors de mes promenades dans la forêt avec ma grand-mère. Personne n’a pensé à en faire une industrie d’eau de source.
Dans notre culture, certaines pratiques étaient incontournables surtout dans nos villages, par exemple toutes les épouses des fils de ma grand-mère devaient partager sa cuisine pendant les premières années de mariage. Je comprendrai plus tard que c’était une période de formation à la vie de femme dont les jeunes filles n’avaient pas bénéficié chez leurs mères parce qu’elles les quittaient très jeunes. Mon père étant le fils aîné de ma grand-mère, ma mère avait été la première belle-fille à partager sa cuisine, la pauvre ! Il lui fallait prouver ses compétences culinaires, ses compétences en travaux domestiques, et plus tard dans les travaux champêtres qui consistaient à cultiver la terre pour les besoins nutritifs de toute la famille puisque tous les frères et cousins de mon père dînaient ensemble au quotidien.
J’ai le souvenir des grands repas partagés en quatre groupes composés comme suit : mon père et mes oncles ; ma mère et les femmes de mes oncles, pouvaient se joindre à elles les sœurs et cousines de mon père qui n’avaient pas pu se marier ou qui ne l’étaient pas encore, quelquefois celles qui l’étaient déjà mais venues passer leur congé de maternité en famille ou à l’occasion de tout autre événement familial ; ma grand-mère et toutes les autres épouses des frères de mon grand-père y compris les sœurs de ceux-ci qui pouvaient se joindre à leur groupe ; enfin moi, toutes mes sœurs et les filles de mes oncles et tantes.
L’adjectif cousin ne s’utilise pas dans ce cas, on s’appelait tous frères et sœurs, et mes frères utérins s’installaient avec les fils de mes oncles et tantes également. Toute cette organisation forçait beaucoup d’admiration et de respect. Aujourd’hui encore j’en viens à me demander, comment s’en sortait-on ?
J’étais donc née dans cette famille dont vous venez de lire l’organisation remarquable. J’avais été un élément de bonheur après une longue attente, il convient de préciser que ma mère avait attendu cinq années avant ma venue au monde, ce qui était très mal vu dans nos mœurs. Je devine la souffrance de mes grands-parents maternels qui avaient marié une fille infertile, ils avaient eu quatre enfants, deux garçons et deux filles dont ma mère fut l’avant-dernière. L’aîné de cette fratrie était décédé à vingt-cinq ans laissant une veuve et un fils de deux ans, la cadette était déjà mariée quand ma mère convola en justes noces avec mon père. Elle mourut deux ans plus tard des suites d’un accouchement difficile, le bébé survécut et on le donna à ma mère qui était mariée depuis quelques mois déjà, ma grand-mère était effondrée et ne pouvait pas s’en occuper, d’où le choix de le donner à ma mère, mon père l’accepta avec amour, c’était une fille prénommée Marie.
Je naîtrai cinq ans après, ce fut un grand moment de bonheur pour toute la famille, mais secrètement taché par la déception d’avoir une fille. Sans l’ombre d’un doute, je crois que leur désir secret, surtout de mon père était d’avoir un garçon. J’imagine les prières intenses et régulières adressées à Dieu pour qu’il lui donne un garçon, pour ma mère, une fille était la bienvenue, elle n’aurait pas souhaité mieux, mais elle ne le disait par fierté ou plutôt pour faire plaisir au mari et dans son cas pour faire plaisir à toute la famille.
J’ai parlé de désir secret, parce qu’aucune attitude, ni remarque ne m’ont laissé paraître ou croire à la déception d’avoir une fille, ni de la part

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