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Description
Sujets
Informations
Publié par | Pygmalion |
Date de parution | 23 octobre 2019 |
Nombre de lectures | 18 |
EAN13 | 9782756425368 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 4 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Jack Parker
Illustrations de Diglee
Grimoire de sorcellerie moderne
Illustrations : Diglee.
Maquette : Oreka graphisme.
© Pygmalion, département de Flammarion, 2019.
ISBN : 978-2-7564-2536-8
J
ack Parker est une autrice de 32 ans
qui aime les sujets de niche – elle
a notamment écrit un livre sur les
règles et animé un podcast sur la mort.
Logique donc que la sorcellerie fasse
aussi partie de ses préoccupations.
Élevée par une femme mystique et par un
homme fan d’histoires fantastiques, elle
a baigné dans une spiritualité alternative
et n’a jamais trouvé étrange de ramas-
ser des cailloux dans la forêt et de jeter
des œufs par-dessus son épaule pour
éloigner les mauvais sorts. Aujourd’hui,
elle a trouvé le bon équilibre entre les
croyances occultes et la vie moderne, et
c’est ce qu’elle tente de vous transmettre
avec ce grimoire.
M
aureen est une illustratrice, une
romancière et une militante fémi-
niste de 31 ans. En vraie V erseau/
Poissons, c’est une excentrique passion-
née par les mystères de l’univers.
Entourée de ses deux acolytes, Basile et
Paillette, ses chats – un abyssin feu et une
grisette des rues –, elle travaille chez elle
en free-lance, dans le calme et l’opulence
de sa tanière remplie de eurs, de cristaux
et de bougies. T anière dans laquelle elle
aime créer , lire, mais aussi tirer le tarot à
ses amis autour d’un thé à la violette.
Qu i su is‑je ?
W
A
vant toute chose, il faut que je me présente et que je vous explique ce
qui m’a amenée à écrire ce livre.
Je m’appelle T aous Merakchi et j’écris depuis bientôt dix ans sous le
pseudonyme Jack Parker , parce que je ne pensais pas sortir de ma sphère
de rédactrice W eb obscure et que j’aimais l’idée qu’on ne puisse se faire
aucun a priori sur mon identité à travers mon nom.
Je suis née et ai grandi à Paris, élevée principalement par ma mère qui
a toujours eu un penchant pour le mystique. Petite, je la voyais lire des
choses étranges, tirer les cartes, se pencher sur son énorme guide du Yijing
(une pratique divinatoire chinoise), allumer de l’encens et disposer des
petits objets, cailloux et talismans à des endroits stratégiques du foyer .
Dès qu’on changeait d’appartement, elle prenait soin de le puri er avant
qu’on s’installe vraiment. Elle m’a toujours encouragée à parler à la nature,
à l’univers, aux esprits, et surtout à les écouter , à écouter mes tripes aussi.
Pour elle, il y a des messages partout, tout un tas de choses qui circulent
dans notre monde et qu’on ne voit ou ne sent pas forcément, à moins d’y
faire très attention.
Mon père était un peu moins spirituel, mais ça ne l’empêchait pas de
croire en certaines choses – il disait que dans la famille il y avait pas mal
d’histoires de prémonitions et que lui - même y avait été sujet à plusieurs
reprises. Un matin, je me suis réveillée en sursaut avec une seule phrase en
tête : « Comment tu réagirais si tu apprenais la mort d’un ami aujourd’hui ? »
INTRODUCTION
Introduction 7
J’ai mis ça sur le compte d’un rêve inachevé et j’ai entamé ma journée tran-
quillement. Lorsque j’ai appelé mon père dans l’après - midi, il m’a appris
qu’un ami à nous était décédé dans la nuit. Peu importe comment on l’ex-
plique – qu’on choisisse la science, la coïncidence ou la prémonition –,
il se trouve que ça m’est arrivé assez souvent pour que je choisisse d’y
prêter attention – et jusqu’à présent, ça n’a jamais raté.
En réalité, le cer veau perçoit bien plus d’informations qu’on ne le croit, et
il y a plein d’explications scienti ques à ces phénomènes – mais moi, ça
me fait du bien d’y voir quelque chose de mystique. Ça ne me fait pas de
mal, ça n’en fait pas non plus à mes proches, alors aujourd’hui, je l’assume
et je le vis très bien.
En résumé, la magie a toujours un peu fait par tie de ma vie, par le biais
d’anecdotes comme celle - ci, mais aussi parce que j’en ai fait le choix.
Oui, j’y ai été exposée et ça a été facile pour moi de m’y coller vu que
j’avais déjà une mère très ouverte d’esprit sur la question, pour tant elle n’a
jamais cherché à m’in uencer – elle m’a laissé tracer ma route comme bon
me semblait spirituellement, sans chercher à me retenir , à me brimer ou à
m’imposer une seule vision des choses.
Mes parents m’ont avant tout encouragée à être honnête, à être moi, quitte
à être en marge, quitte à faire des erreurs. Du coup, au collège, je lisais le
magazine Rituels, Magie & Sorcellerie dans la cour à la vue de tous, parce
que j’étais comme ça et que je ne voyais pas l’intérêt de faire semblant d’être
quelqu’un d’autre. Bon, je ne vous cacherai pas que mes camarades ne par -
tageaient pas tout à fait ma façon de voir et que ça leur a donné quelques
munitions pour m’en mettre plein la tronche, mais ça en valait la peine.
Néanmoins, j’ai appris au l des années à dissimuler cette partie de ma
personnalité parce que je ne supportais plus les moqueries et que je n’avais
pas les armes, à l’époque, pour me défendre. Ça ne se jouait pas sur le
même terrain qu’aujourd’hui, où je peux m’embrouiller gentiment avec mes
potes en terrasse quand ils me vannent à ce propos.
Récemment, j’ai commencé à voir davantage de gens en parler publique-
ment. Des gens de tous les âges, de tous les genres, de toutes les cultures.
Sur T witter , j’ai vu de plus en plus de pseudos contenant le mot « sorcière »
débarquer dans mon l d’actualité. Sur la plateforme de micro blogging
T umblr , j’ai découvert qu’il existait des centaines de blogs sur le sujet, que
la communauté était extrêmement vaste et qu’un nouveau mouvement émer-
geait tranquillement – celui de la sorcellerie moderne. Celle qui s’adapte
au monde dans lequel nous vivons, aux changements de la société,
Introduction
8
des mentalités, aux nouvelles générations qui sont en train, doucement
mais sûrement, de changer complètement la face du monde. J’ai trouvé
la communauté que j’aurais rêvé avoir à quatorze ans. J’ai découvert que
certaines de mes amies en faisaient par tie, que des femmes très proches
de moi avaient ce petit truc secret en elles aussi, et on a toutes commencé
à s’ouvrir progressivement. J’ai lancé une newsletter intitulée Witch, Please ,
dans laquelle je livrais mes pensées et le contenu de mes grimoires tous
les quinze jours à quelques milliers (!!!) d’intéressés. Et les médias se sont
emparés du sujet, sous les moqueries de beaucoup de lecteurs, avec un ton
parfois sardonique, par fois taquin, ou juste un peu étonné.
Petit à petit, on s’est mis à ressortir nos livres, nos accessoires, nos petits
rituels, et à enterrer une bonne fois pour toutes la petite voix qui nous disait
que c’était un délire de gosse, que c’était ridicule et qu’on ferait mieux de
grandir . Des gens sont littéralement morts pour ces choses - là et ça, oui, ça
se respecte. En ce sens, en prenant conscience d’où on vient, de tout ce
qu’il a fallu traverser historiquement pour en arriver là, il faut faire un peu
gaffe. Si c’est juste pour obtenir des likes sur Instagram, ce n’est sans doute
pas ce qu’il vous faut.
Car , oui, pour certaines personnes, c’est peut - être juste une phase, le truc
à dire parce que ça donne un genre – c’est ce que j’ai pu lire quand j’ai
lancé ma newsletter . D’ailleurs, beaucoup de gens qui disaient pratiquer
la sorcellerie de façon traditionnelle depuis longtemps m’ont accusée de
jouer de cet effet de mode et qu’à cause d’initiatives comme la mienne,
on n’allait bientôt plus pouvoir faire la différence entre les « vrais » et les
« faux ». Mais vous voulez que je vous dise ? T ant mieux. La culture, quelle
qu’elle soit, appartient à tout le monde.
T ant mieux si ça devient plus accessible. T ant mieux si ça devient une
« mode ». T ant mieux si des gens qui n’en avaient jamais entendu parler ou
qui n’y connaissaient rien découvrent soudain tout un tas de sources sur le
sujet. T ant mieux s’il devient plus facile de se renseigner , d’apprendre et
de se rencontrer . T ant mieux si plus de personnes peuvent y trouver un peu
de bonheur et d’épanouissement. T ant mieux si les accessoires et les ingré-
dients dont on a besoin sont vendus dans plus de trois boutiques dans le
monde. T ant mieux si les articles, blogs et livres qui sor tent à ce propos sont
écrits par d’autres que des vieux hommes blancs dans les années 1960.
Et tant pis si ça chif fonne ceux qui auraient préféré rester entre eux, bien
cachés, couvant leur petit secret et leur savoir ancestral et absolu, qui n’a
pas bougé depuis des plombes.
Introduction 9
La sorcellerie est un moyen de rendre sa vie plus chouette, de reprendre
le pouvoir , d’agir sur tout un tas de choses. Pour quoi ça ne devrait être
réser vé qu’à une élite ? Désolée si ça vous froisse, mais c’est pas comme
ça que j’ai été élevée. T ant qu’il y a du respect, vous faites bien ce que
vous voulez.
D’h i er à aujou r d’h u i
W
h P ou r quoi les sor cièr es r ev i en n ent‑elles
en for ce en ce mom ent ?
E
lles ont eu leur moment de gloire dans les lms et séries des années
1990 - 2000. Citons les lms The Craft – Dangereuse Alliance – ou
Les Ensorceleuses et des séries comme Buffy contre les vampires,
Charmed ou Sabrina, l’apprentie sorcière . Sans oublier la saga littéraire
Harr y Potter ! Mais, aujourd’hui, elles se transposent à la vie réelle. Ce qui
était un fantasme adolescent, voire préadolescent, est en train de s’installer
dans la vie adulte de façon totalement ouverte et décomplexée, et même
les médias grand public s’en emp