Retour à Salem
295 pages
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Retour à Salem , livre ebook

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Description

Des bayous de la Louisiane, en passant par Séville, Las Vegas et New York, suivez le destin des descendants des sorcières de Salem au tournant du vingt-et-unième siècle.


Kathleen, Damian, Samantha, Elisabeth et Garlick, en se réappropriant leur passé, apprendront quelles terribles menaces pèsent sur leurs familles et se jetteront dans une guerre sans merci contre de nombreux ennemis.



Avec Retour à Salem, Jacques Fuentealba nous propose une grande saga où des personnages hauts en couleurs se retrouvent face à leur destin, luttant contre des forces qui les dépassent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2022
Nombre de lectures 6
EAN13 9782374539423
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Des bayous de la Louisiane, en passant par Séville, Las Vegas et New York, suivez le destin des descendants des sorcières de Salem au tournant du vingt-et-unième siècle.
Kathleen, Damian, Samantha, Elisabeth et Garlick, en se réappropriant leur passé, apprendront quelles terribles menaces pèsent sur leurs familles et se jetteront dans une guerre sans merci contre de nombreux ennemis.
 
Avec Retour à Salem , Jacques Fuentealba nous propose une grande saga où des personnages hauts en couleurs se retrouvent face à leur destin, luttant contre des forces qui les dépassent.
 
 
***
 
 
Jacques Fuentealba est né le jour même de la mort d’Elvis Presley, lequel n’est donc pas parti sur Vénus avec Groucho Marx dans une fusée construite par Von Braun pour y couler des jours paisibles quoiqu’un peu chauds. Très tôt conscient du fait que ses qualités de chanteur et de musicien étaient très limitées et sa carrière de star du rock réincarnée morte dans l’œuf, Jacques s’est tourné vers l’écriture. Il fait dans le gros (pavé romanesque comme Retour à Salem et trilogie pour le moment inachevée chez Malpertuis, avec Le Cortège des fous et L’Antre du Diable ), le demi-gros (recueil de nouvelles comme La Boîte de Schrödinger saison 2) et le détail (recueils de micronouvelles, souvent humorrifiques, tels que Le Micronomicon ou Invocations et autres élucubrations ).Aux Éditions du 38, il est le traducteur de Maginot , d’Alfredo Álamo, auteur espagnol qu’il suit depuis maintenant une douzaine d’années. Toujours aux Éditions du 38, il publie une nouvelle édition, revue, corrigée et intégrale, de son roman Retour à Salem .
RETOUR À SALEM
Jacques Fuentealba
Fantastique
 
 
Tous les personnages, événements et lieux de ce roman ne sont que pure fiction, même ceux qui sont inspirés de faits réels.
 
À Neylle et Sophie, mes deux sorcières bien-aimées.
Livre premier : L’Ordalie
Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts.
Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi.
 
Deutéronome 18:10-12 (Traduction Louis Segond)
PROLOGUE
Vie et mort entrelacées en un ballet aux tourbillons enivrants. Danza macabra , gesticulations de la pythie, transes de possession. Ouverture de la conscience vers un invisible pourtant si proche, en un déchirement physique et mental.
Le sang, expression tumultueuse de vie, répandu, annonciateur de mort imminente. Il débordait des lèvres de Kathleen, coulait le long de son cou et maculait sa tenue cérémonielle en éclaboussant sa poitrine. Sa peau brillait de l’éclat de l’ébène, ses dreadlocks formaient une masse impressionnante et des braises couvaient dans ses yeux.
Elle jeta le coq qu’elle venait de sacrifier aux danseurs et danseuses pris de frénésie, et sortit Sultan de sa cage en ondulant des hanches et des bras. Le serpent s’enroula autour de sa maîtresse. Bientôt, ils ne firent plus qu’un dans la confusion qui agitait le temple. Les voix s’élevaient de toutes parts en cris, gémissements ou en éclats de rire comme un concert discordant que rythmaient les djembés. Certains participants entonnaient des chants religieux en l’honneur de Papa Legba, le loa gardien des secrets, pour inaugurer la cérémonie. Puis les prières à Li Grand Zombi, à Erzuli, à Cristo Negro fusèrent. L’allégresse et la jouissance des corps se lisaient dans les mouvements explosifs, mais on décelait aussi de la souffrance dans ces poses torturées.
Musc et encens, sueur et chaleur. Mille odeurs emplissaient le temple, enivraient les têtes.
Le Baron Samedi, malicieux, siégeait à gauche de l’autel, devant son étendard accroché au mur. Sa représentation physique était posée au milieu des effigies de différents saints : deux tibias croisés surmontés d’un crâne portant lui-même un chapeau haut-de-forme. À droite, Damballa avait lui aussi droit à son étendard. Une lithographie de saint Jean et le portrait d’une femme métisse du siècle dernier, aux traits envoûtants, encadraient le loa de la foudre. Des volutes de fumée d’encens et de bougies noires graisseuses donnaient à cette cérémonie une atmosphère irréelle, les corps bondissants devenaient des démons de brume.
Puis les dieux descendirent dans l’assemblée. Les adeptes furent agités de convulsions alors que les loas les chevauchaient et goûtaient à l’ivresse de la chair. De leurs voix graves, perçantes, ils s’exprimaient en anglais, en français, en créole et proféraient aussi des mots inconnus des hommes.
Quand ils finirent par se retirer, les corps s’affaissèrent, épuisés.
Kathleen, la Reine Vaudou fut la première à revenir à elle. Ses yeux d’obsidienne se posèrent sur son environnement, cette partie de son appartement aménagée en temple, sur ses fidèles et sur l’autel. Dehors la nuit venait de tomber sur La Nouvelle Orléans.
1 – CRÉPUSCULE
Le van s’ouvrit brutalement. La vieille femme sentit qu’on la tirait sans ménagement au-dehors. Les voix de ses ravisseurs paraissaient pâteuses, étouffées par le sac en toile grossière qui recouvrait sa tête. Le coucher de soleil filtrait à travers le tissu, mais elle ne parvenait pas à voir. Premier indice : ses pieds foulaient une terre meuble…
L’absence de bruits urbains confirma sa peur. Le bayou. L’idée se fit jour en elle, devint une cruelle évidence, alors qu’ils la poussaient en avant. Ils comptaient l’abattre et faire disparaître son corps dans ces eaux marécageuses. Personne ne retrouverait sa dépouille dans cette désolante immensité.
Aucun des trois hommes ne parlait plus désormais. Le silence de la mort, si proche, imprégnait l’air et épaississait le temps. Chaque seconde coulait comme une mélasse et éternisait l’horreur de cet instant.
La vieille femme avait l’impression d’être dans un de ces cauchemars où l’on se sent engourdi et incapable de coordonner ses mouvements, où la vision se rétrécit et devient un tunnel obscur. Dans un premier temps, elle s’était démenée et avait essayé de crier, sans succès. Maintenant qu’on la conduisait sur un sentier inconnu, elle s’était résignée, devant l’inutilité de ses efforts.
Le groupe s’arrêta.
On lui retira le sac. Dans la lumière crépusculaire, elle vit que ses ravisseurs avaient revêtu des tuniques blanches, ornées d’une croix et des cagoules pointues. Le Ku Klux Klan. Les trois hommes blancs, respectables, bien rasés avaient endossé leurs tenues de bourreaux anonymes. Deux d’entre eux la traînèrent au bord de la piste. Le troisième planta un grand poteau, puis sortit du camion de la corde et des fagots. Alors que ses compagnons l’attachaient au poteau et disposaient le bois autour de ses pieds, il brisa le silence en entamant un sermon aux accents funestes. Les mots étaient haine, les phrases comme des coups de lame. Pourtant, le phrasé restait éloquent, solennel même. Seules quelques pointes d’accentuation furieuse trahissaient le fanatisme.
La victime se rappela les vieilles histoires de famille, les événements plusieurs fois centenaires que lui avait rapportés la Doyenne, ainsi que les prophéties du professeur de Harvard, John Proctor. En cet instant désespéré, sa détermination s’affermit. Elle faisait partie d’un tout, d’une vaste armée occulte qui combattait pour sa survie depuis plus de trois cents ans. Son sacrifice ne s’avérerait pas inutile, si seulement elle pouvait donner du répit aux siens, voire sauver ses parents grâce à ses derniers actes. Jamais elle n’avait pris part de façon active à la guerre qui avait déchiré le Massachusetts et s’était étendue sur le globe entier au cours de ce siècle. Dans son idée, son rôle consistait à apporter espoir et aide autour d’elle, à maintenir la foi de ses ancêtres vivace. Elle comprenait maintenant que rien ne pouvait arracher les personnes comme elle à ce conflit.
Tandis que les imprécations gorgées de bile se déversaient dans l’air du bayou, d’autres mots, restés enfouis dans son esprit pendant toutes ces années sans jamais se manifester, revinrent à la surface. Elle entendit résonner les syllabes rocailleuses que la Doyenne avait imprimées en elle ce jour de printemps 1939, alors qu’elle n’était qu’une enfant.
« Tu es une arme mortelle. »
Les liens étaient étroitement serrés. La vieille femme, sachant que c’était dérisoire, refusait de se débattre. Elle ne voulait pas leur offrir le spectacle de sa détresse.
Elle se tenait droite comme un I, fière d’être ce qu’elle était, de cette race foulée aux pieds pendant tant de siècles, jusqu’à nos jours, fière du rôle social et religieux qu’elle avait joué parmi les siens.
Bientôt, le feu lécha le bois à ses pieds. Dans la fumée – rideau l’emprisonnant dans un dédale d’illusions –, elle crut voir le visage de sa mère, venue lui rappeler les luttes qu’avait menées sa famille depuis des temps reculés. Elles formaient une succession de femmes à la volonté et à la liberté irréductibles, prêtes au sacrifice pour faire avancer leur cause, non par le sang et le feu comme d’autres, mais en portant le combat sur le terrain des idées et de la foi.
Alors que sa mère s’effaçait, les traits de la Doyenne la remplacèrent. Un effrayant réseau de rides creusait son visage cerclé d’ombres, comme une toile au maillage très fin tissée par une araignée démente.
Son regard insistant réveilla en elle ce qu’elle lui avait jadis révélé.
— Ton corps, ton âme, ta pensée sont des armes meurtrières. Tu peux tuer d’un geste, d’un mot de pouvoir ou, comme tu le sais, d’une prière.
La jeune fille qu’elle était alors l’avait contemplée, effrayée. La Doyenne, qu’on disait très âgée et très savante, venait de contredire tout ce qu’on lui avait enseigné jusque-là.
Sa mère ne parlait que de soigner, d’apporter l’apaisement, de ser

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