Les fomenteurs de l Ombre
49 pages
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Les fomenteurs de l'Ombre , livre ebook

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Description

Deuxième volet de la trilogie sur Valentine Mahler. Les factions extrémistes se préparent à l’affrontement. Toutes les certitudes sont vaines. Franz apprend la nature propre de ses pouvoirs, son importance. Il est le fruit d’une première dans le domaine de la science. Un être supérieur dont on a envisagé les moindres détails pour obtenir l’arme parfaite. C’est peut-être la plus simple question qui est aussi, la plus difficile à envisager : le temps du soupçon, du doute, pourra-t-il éviter le pire ? L’Allemagne va-t-elle sombrer irrémédiablement dans le complot que certaines organisations ne cessent d’alimenter ?

Informations

Publié par
Date de parution 14 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312050942
Langue Français

Extrait

Les fomenteurs de l’Ombre
Philippe Laguerre
Les fomenteurs de l’Ombre
Stigmates
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
À Françoise Welsch-Richaud
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05091-1
Chapitre 1
– Tu as la chance de partir loin d’ici. Dans quelques temps, certaines forces à l’œuvre vont émerger, et je n’aurai plus le loisir de te sortir de cette zone dangereuse. Enfin ! Crois-moi ! Tu dois rejoindre Charles à Hambourg.
– Attends ! Cet homme n’est pas le diable quand même ! Ce n’est qu’une personne singulière… (Stanislas le coupe)
– Je ne sais pas si tu peux comprendre ! Regarde ! Celui qui se trouve à côté de Collins , je ne le connais pas. Mais le tatouage sur l’avant-bras est significatif.
Franz essaie tant bien que mal et à cette distance de déchiffrer le sigle sur le membre.
– Une sorte de « B » entrelacé de trois serpents. Enfin je crois. Mais tu sais pertinemment qu’il n’y a rien de plus commun. Souvent , ils sont l’apanage d’une quête de virilité. D’une mise en garde. La nature a aussi son lot d’une faune bigarrée et toujours prête à effrayer le potentiel prédateur. Les papillons… ( Il le coupe)
– Je sais ! C’est une gravure de 1903. J’étais persuadé que ce tatouage prenait la forme d’une allégeance. Il est trop tard pour intervenir. Tout ce que nous devions savoir, reconnaitre à ce jour, c’est le visage de nos ennemis. Une drôle de partie d’échecs qui a vu l’objectif sortir au grand jour. Demain, nous agirons. Mais en attendant, je dois rencontrer une personne qui pourra m’aider à comprendre ce qui se trame. Elle n’habite pas très loin d’ici. Nous profiterons de son hospitalité pour élaborer une approche. Il le faut. Mais promets-moi une chose mon fils.
– Laquelle ?
– Je ne veux en aucun cas que Félicia sache que je suis en vie. Tant que je n’aurai pas l’assurance du rôle qu’elle joue dans cette histoire, je ne veux surtout pas qu’elle puisse savoir que je tourne autour de toi. Elle pourrait mal le prendre et dans ce cas, je ne peux imaginer les répercussions. Par contre, si ta mère a été enrôlée de force ou par consentement délibéré…
À ce moment, Franz et Stanislas restent tous deux totalement pétrifiés. Sous leurs yeux, ils observent pour une dernière fois, le manège des personnes pour lesquelles il n’ont cessé de braver les obstacles : Félicia redescend chercher Collins devant l’immeuble. Le jour commence à décliner fortement. Puis, une attitude inédite de sa part suffit à les glacer d’effroi : elle passe la main droite dans le dos du dit « oncle » avec un regard des plus compatissants. Voire d’un naturel aimant peu coutumier.
– Je crois mon fils, qu’il serait grand temps de faire marche arrière. Plus rien de bon ne peut advenir de cette femme. Si elle nourrit les objectifs et le lit de cet homme… (Franz le coupe)
– Tais-toi ! Je ne veux plus rien entendre ! Je ne peux croire que ma propre mère puisse être à l’origine de mon enlèvement.
– Et pourtant fils, elle était la seule à t’avoir vu partir ce matin-là. La seule à connaitre ton itinéraire, et la seule à t’avoir fait croire pendant des années, que ton oncle fut le père de substitution dont on ne pouvait remettre en cause la légitimité. Sois-sûr dès aujourd’hui que tu ne peux plus te fier à personne. Pas même à Valentine. D’après-toi, que fait-elle à cette heure ? Est-elle en train de chercher une trace ? Un indice ? Est-elle allongée sur ton lit en train de sangloter à ton bon souvenir ? Regarde la vérité en face ! Il n’y a plus que moi qui puisse te sortir de là.
Franz prend ses cheveux noirs à deux mains. Une vision l’assène et traverse l’espace d’un instant, son état conscient à une vitesse phénoménale.
– Tu vois quoi ? Interroge Stanislas.
– Elle va bien. J’ai vu aussi clair que je vois ces passants dans la rue. Elle cherche dans mon secrétaire des papiers. Elle fouille à la recherche d’une chose en particulier, mais je ne sais pas quoi. Ça y est j’y suis ! Elle dévisse le fond d’une lampe à pétrole. Je ne vois plus rien !
Stanislas sue à grosses gouttes pendant que son fils, lui, regrette bien assez tard d’avoir insisté sur l’importance d’un objet aussi banal qu’une lampe.
– Je crois que j’ai commis une erreur. Papa, mon carnet de notes se trouvait très précisément là !
– Tu sais mon fils, je ne sais pas ce qu’il pouvait bien y avoir dans ce carnet mais, vivre plusieurs vies en une est très dangereux à notre époque. Je ne crois pas à l’idée de se mettre à la place d’autrui. Il semblerait que le plus court chemin soit encore la dissimulation. Tu sais, mon père rangeait ses quelques billets qu’il gagnait péniblement dans les mines de Liévin au début du siècle. Un double fond dans un pot de chambre dont il était sûr du secret absolu. En effet, qui irait chercher un double fond dans un ustensile aussi courant ? Ma mère buvait et c’est ce qui l’a emporté. Il ne s’est jamais remis de sa perte, et s’est laissé mourir de chagrin. Mais en substance, qu’y avait-t-il dans ce carnet ?
– Quelques noms d’amis auxquels j’ai raconté mon histoire fétiche, et dont je notais les réactions à chaque fois. Tu sais, les distractions n’étaient pas nombreuses.
Je m’amusais à compulser leurs réactions en fonction du niveau de vie de chacun : des petits bourgeois de Rheinsberg aux grands nobles de Chorin. Je les rencontrais tous dans mon antre. Et c’était un grand plaisir pour moi d’étaler aux yeux de tous cette fable, ce conte. J’avais l’impression d’être investi d’une mission : garder les personnes en haleine autour de moi comme pour signifier que je n’étais pas seul. Que ce père que je n’avais jamais croisé emplissait mes moments de socialisation. Je m’inquiétais pour lui. Je le dépeignais de différentes façons, mais jamais à l’identique. Et te voilà face à moi.
– Tu sais… (Stanislas lance un regard vif vers l’autre bout de la rue), elle nous a repéré, Georges fonce !
Le conducteur de la camionnette commence à trouver la berline assez suspecte, il court en sa direction à grandes enjambées.
– Evite-le ! Je ne veux pas que ces hommes me voient !
L’homme arrive à la hauteur de la portière passager, et sort de sa poche une arme qu’il pointe en direction du conducteur. La première balle atteint Georges à l’épaule gauche. Il lutte pour ne pas s’écraser dans une devanture de magasin. Une sirène retentit derrière lui et déjà, il faut faire vite. Si la police met la main sur les armes de poings que Stanislas et George portent, s’en est fini ! Ils feront très certainement un exemple de leur mise en détention auprès de la population.
– Fonce ! Franz, baisse-toi ! J’espère qu’elle ne t’a pas vu ! C’est bon ! On peut dire qu’on a eu chaud. Georges ! Direction le Börseu – restaurant.
– Êtes-vous sûr de devoir aller là-bas monsieur ?
– Je crois que nous n’avons pas le choix. Y’a pas meilleurs indicateurs sur ce qui se prépare en ville. Et en plus, cette satanée vieille femme n’a pas son pareil pour me remettre un peu de logique dans mes émotions actuelles. J’en ai besoin !
– Oui mais par le nord, on aura plus de facilité à fuir au cas où !
– Surtout pas ! Les manifestations sont nombreuses depuis que la gare d’Ahlbecker est prise à partie : Les contestataires attendent tous les passagers à la sortie du train pour leur distribuer leurs tracts inutiles. « Réveillez -vous ! », le nom de leur syndicat majoritaire ! Quand on sait que le fondateur de ce groupuscule n’est autre que le petit fils de Valdörff , le numéro deux de la S.A., on peut se douter que ce dernier a une vue sur tous les débordements. Il les contrôle à distance. Non ! Trop peu pour moi !
Dans cette discussion de sourds, Franz ne sait plus quelle est la priorité qu’il doit privilégier.
– D’ailleurs, arrête-toi là sur le bas-côté. Je dois envoyer un message à Charles. Nous aurons un certain retard, et il doit être mort d’inquiétude.
Franz regarde l’acte méthodique que son père effectue sous ses yeux. D’abord, il enlève son gant en cuir beige, main droite. Il découvre tout autant sa main gauche mais Franz a une vision d’horreur : ses deux membres ne sont plu

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