LES DISPARUS D ELY
71 pages
Français

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LES DISPARUS D'ELY , livre ebook

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Description

ÉMILIE DUBREUIL – La mort de Frantz Tremblay
CHANTAL FLEURY - Malena
ALEXANDRA GILBERT - Henriette
LAURENCE GOUGH - Maman
ALAIN LABONTÉ – Vonette
TRISTAN MALAVOY – Hugo : le dernier chapitre
AÏKO SOLOVKINE - Lola
ALEXANDRE SOUBLIÈRE - Dhakiya
Sous le regard bienveillant de Véronique Marcotte, leur directrice artistique, ainsi que celui de Marcel Sabourin, leur muse improbable et volubile, huit auteurs et autrices en résidence au studio B-12 à Valcourt ont créé des nouvelles autour d’un thème qu’ils se sont imposés : ÉTRANGERS. Ils sont devenus des amis, une famille, et la créativité née de leur rencontre dans ce lieu inspirant jaillit dans chacun des textes de ce collectif hors-norme.

Informations

Publié par
Date de parution 14 octobre 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782764442043
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Projet dirigé par Véronique Marcotte, directrice artistique et Stéphane Dompierre, directeur littéraire

Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Flore Boucher
Illustration en couverture : Valaska
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010


Nous remercions Louis-Armand Bombardier et sa boîte de développement culturel L-A be (let artists be) d’avoir permis la réalisation de la résidence des Disparus d’Ély.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Les disparus d’Ély / sous la direction de Stéphane Dompierre.
Autres titres : Étrangers.
Noms : Dompierre, Stéphane, éditeur intellectuel.
Description : [3]. Étrangers.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20190020644 | Canadiana (livre numérique) 20200082124 | ISBN 9782764442029 (vol. 3) | ISBN 9782764442036 (PDF : vol. 3) | ISBN 9782764442043 (EPUB  vol. 3)
Vedettes-matière : RVM : Nouvelles québécoises—21e siècle.
Classification : LCC PS8329.5.Q4 D57 2019 | CDD C843/.010806—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com



PRÉFACE
C’est la troisième saison, et le premier jour demeure mon préféré : ce moment où les auteurs et autrices débarquent au studio B-12. Cet émerveillement immédiat qui les assaille lorsqu’ils découvrent le lieu où ils travailleront toute la semaine. Dès lors naît chez eux ce désir d’être ensemble. Une magie qui s’opère chaque fois.
Je sentais leur présence dans mon dos pendant qu’ils me suivaient dans la maison, une première visite durant laquelle chacun réagissait à sa manière. L’étonnement d’Émilie Dubreuil, le silence observateur de Tristan Malavoy, le regard bienveillant d’Alexandra Gilbert, qui, elle, en était à sa seconde expérience à la résidence. Et puis tous les autres, parfois étonnés par le caractère de la maison, parfois inquiets de sa singularité, de ses endroits opaques, reclus, ou encore des espaces qui leur semblaient infinis. Mais tous heureux, excités comme des enfants.
Puis ce premier soir autour de la table. Lorsque je leur ai transmis le thème avec lequel ils devaient travailler, leur complicité était installée comme un personnage principal. Mon thème a été refusé par tous du revers de la main. Ils n’ont pas mis de temps à m’en proposer un autre. En tant que directrice artistique, je perdais déjà tout pouvoir sur cette famille qui venait de se créer.
Étrangers. C’est le mot qu’ils ont choisi, qui les inspirait. C’est avec ce mot qu’ils ont travaillé.
Peut-être se sont-ils sentis étrangers durant ces premières minutes d’apprivoisement ? En tout cas, ce sentiment de n’être pas tout à fait investis dans un lieu est disparu rapidement. Ils ont pris leurs aises. Et lorsque je les ai retrouvés le lendemain après-midi, ils étaient installés un peu partout et ils écrivaient.
Aïko Solovkine sur la terrasse arrière ; Alexandre Soublière sur la balançoire à travers les arbres ; l’un disparaissait tandis que l’autre se pointait ; Marcel Sabourin, débonnaire et familier avec tous, ondulait entre eux, répondait aux questions, partageait son expérience.
Une semaine de création en collectivité durant laquelle tous fractionnaient leur imaginaire et se distribuaient ces morceaux d’histoires en se demandant conseils et avis. Des fous rires, des émotions, des confidences aussi.
Au dernier soir, Valcourt nous invitait à livrer une partie de nos textes devant un public attentif. J’animais la soirée. J’ai dû à maintes reprises retenir mes larmes devant tant d’abandon ; ma gorge s’est nouée lorsque Marcel s’est mis à pleurer, triste d’avoir à quitter sa « nouvelle famille », comme il nous avait surnommés, et nous avons tous craqué pour soutenir Laurence Gough qui, debout sur scène, la main posée sur son ventre rond, s’est effondrée en lisant un texte délicat, presque cruel d’authenticité et de transparence.
Nous sommes restés dans cette émotion toute la soirée : nous étions désormais intimement liés. Et c’est ainsi que nous avons terminé ce fabuleux séjour.
La résidence de création, que nous avons appelée Les disparus d’Ély , c’est l’idée de mon ami Louis-Armand Bombardier. C’est chez lui qu’il nous accueille. C’est grâce à lui si nous sommes des dizaines à vivre cette semaine unique et nécessaire.
Nous nous retrouvons pour le partage, pour la création, pour l’expérience humaine, et c’est ce qui résulte de cette rencontre intime que nous partageons avec vous.
Véronique Marcotte


HUGO : LE DERNIER CHAPITRE
Tristan Malavoy
Hugo était au comptoir du Pub du Nord quand il avait appris la nouvelle. Il prenait un verre avec Alexis, libraire comme lui à la Biblairie GGC, juste à côté, où les deux amis venaient de finir un quart de travail sans histoire. Ils parlaient de tout et de rien, blagueurs, quand Hugo avait reposé sa pinte de bière d’un geste anormalement lent, les yeux rivés sur le téléviseur fixé au-dessus des bouteilles, derrière le barman.
— Ouch ! Je donne pas cher de sa peau…
La voix d’Alexis, accoudé à sa droite et qui lui aussi avait suivi les manchettes défilant au bas de l’écran, lui semblait lointaine, comme modulée par un filtre épais. Hugo restait muet, la mâchoire à moitié décrochée. Le sang s’était retiré de son visage.
Alexis poursuivit sans lui prêter attention.
— Pas de nouvelles depuis hier, ça regarde mal. C’est pas comme si l’avion était tombé au milieu de l’Amazonie… C’est habité, dans le bout de Valcourt, on l’aurait déjà retrouvée si elle était encore en vie.
C’est à ce moment qu’Alexis réalisa l’état quasi catatonique dans lequel était plongé Hugo.
— Coudonc, la connaissais-tu ?
Alexis dut répéter la question trois fois, et même agiter l’épaule d’Hugo d’une main vigoureuse, avant que celui-ci retrouve l’usage de la parole.
— Non, non, c’est pas ça…
Il se leva d’un bond, attrapa sa veste accrochée sous le comptoir et se dirigea vers la sortie sans développer davantage. À Alexis qui le suivit jusque dans le stationnement, il marmonna un vague salut.
— Il faut que j’y aille, on se parle demain.
Puis il s’engouffra dans sa vieille Subaru et démarra aussitôt devant Alexis qui, tout en connaissant le caractère parfois irascible d’Hugo, surtout quand il était en période d’écriture, resta médusé au milieu du stationnement.

Hugo roula jusque chez lui à Saint-Élie-d’Orford, un peu à l’extérieur de Sherbrooke. Il entra dans le bungalow isolé, qu’il habitait seul depuis le départ fracassant d’Aglaé, au début de l’été, puis se laissa tomber dans le grand fauteuil pivotant qui donnait sur la forêt derrière.
C’est dans une forêt semblable, à quelques kilomètres à peine de là, que Hind Barch, vingt-deux ans, avait disparu la nuit précédente aux commandes de son Cessna 172. Malgré la mobilisation de plusieurs équipes au sol, malgré le déploiement d’un hélicoptère de la Sûreté du Québec et d’un avion de recherche Hercules, on n’avait toujours pas retrouvé la jeune femme, qui effectuait un vol d’entraînement depuis l’aéroport de Mirabel à destination de Sherbrooke et prévoyait en revenir le soir même. Le Québec entier

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