309
pages
Français
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2020
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Ebook
2020
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Publié par
Date de parution
31 mars 2020
Nombre de lectures
0
EAN13
9782897753399
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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31 mars 2020
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EAN13
9782897753399
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Français
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DANIEL DUPUIS
Sault-au-Matelot
Histoire de la famille couillard
à Québec au XVII e siècle
Sault-au-Matelot
PRÉSENTATION DE L’AUTEUR
Ce roman historique est basé sur des événements réels et des personnages ayant vécu au XVII e siècle. C’est l’histoire de mes ancêtres, les premiers arrivés ici au Québec. C’est l’histoire des ancêtres de mes enfants, petits-enfants, de mes frères et sœurs, de mes neveux et nièces et de leurs enfants. C’est pour eux d’abord que cette histoire de famille a été écrite afin qu’ils sachent d’où ils viennent et qu’ils en soient fiers. C’est aussi l’histoire des ancêtres de plusieurs milliers de Nord-Américains qui ont les patronymes suivants : Couillard, Couillard-Dupuis, Dupuis, Couillard de Beaumont, Couillard-Beaumont, De Beaumont, Beaumont, Couillard-Després, Després, Duprey, Deprey, Couillard-Hébert, Hébert, Couillard-Lislois et Lislois. De plus, considérant les filles appartenant à ces familles qui ont très souvent procréé en mariage avec d’autres patronymes, les descendants de Guillemette Hébert et Guillaume Couillard sont innombrables. D’ailleurs, on a déjà surnommé Guillemette Hébert « la mère d’une nation ».
Fils de Georges-Henri et petit-fils de Zoël C. Dupuis, descendant d’Alphonse C, d’Ambroise C., de Louis C, de Louis-André Couillard-Dupuis, de Jean-Paul Couillard-Dupuis, un des fils de Louis Couillard et arrière-petit-fils de Guillaume Couillard, j’appartiens à l’une des plus vieilles familles françaises d’Amérique du Nord. D’une souche vieille de onze générations, je me suis intéressé très tôt à l’histoire de ma famille paternelle. Cet intérêt provient d’une taquinerie que je voulais élucider.
J’avais douze ans, j’étais en septième année du cours primaire et je fréquentais l’école Saint-Charles à l’intersection de la 5 e rue et de la 4 e avenue dans le quartier Limoilou à Québec. Cette école était sous la direction des Frères du Sacré-Cœur et, presque à tous les mois en ce temps-là, on nous amenait à l’église pour les confessions. Il faut croire que nous étions de grands pécheurs. Malgré notre jeune âge et notre inexpérience de la vie, que de péchés nous nous efforcions d’avouer dans un rituel incompris. Je ne serais pas surpris que personne parmi mes camarades de classe n’ait cependant pensé à s’accuser d’avoir ri de mon grand-père Dupuis qu’ils appelaient « Zizim crotté ».
Nous parcourions le trajet de l’école à l’église en rang, deux par deux, avec discipline, sous l’œil attentif du Frère enseignant qui fermait la marche. Nécessairement, nous défilions devant la maison de mon grand-père. Près de la porte d’entrée de celle-ci, deux plaques étaient apposées au mur : l’une indiquait le numéro civique et sur l’autre, on pouvait lire « Z.C. Dupuis ». Rendus devant cette adresse que mes camarades savaient être celle de mes grands-parents, immanquablement on me demandait si « Zizim crotté » allait bien. Ah, il se portait à merveille sauf que moi, ça me choquait un peu. Je leur répondais que son prénom n’était pas Zizim, mais Zoël. Avec un tel prénom si peu usuel, ils me rétorquaient : « Il doit être crotté quand même. »
Il me fallait donc comprendre pourquoi ce « C » devant Dupuis sur la plaque. Nous ne sommes pas une famille de crottés, me disais-je. Un jour, j’ai réclamé des explications de mon grand-papa sans lui avouer comment mes camarades de classe ridiculisaient ses initiales. Il m’apprit que le « C » nous venait de notre premier ancêtre installé en Nouvelle-France qui s’appelait Couillard. J’ai alors demandé à mon père pourquoi, lui, il ne portait pas le « C » dans son nom. Et là, ce fut le début d’une autre histoire. En bref, mon père s’est déjà dénommé dans sa jeunesse « Frère Augustin » chez les Trappistes. Plus tard, il s’est marié et pris pendant quelque temps le patronyme de Georges-Henri Tremblay parce que déserteur lors de la conscription de 1944. Son seul véritable nom a toujours été Georges-Henri Dupuis. Avec ce prénom composé, il le trouvait assez long qu’il n’a jamais adopté le « C » dans sa signature. Heureusement pour moi d’ailleurs, parce que mes initiales deviendraient alors D.C.D., ce qui ne me paraît pas particulièrement joyeux au son.
Les filles et les fils de Zoël – quatorze au total – n’ont pas conservé pour la plupart le « C » dans leur dénomination et pour toutes sortes de raisons. Ce qui fait que mon patronyme est Dupuis, mais mon vrai nom par le sang est Couillard. La généalogie nous en fournit les preuves.
En remontant de génération en génération, je suis parvenu jusqu’à Guillaume Couillard arrivé à Québec en 1613 avec Champlain. En 1621, Guillaume épouse la fille de Louis Hébert, Guillemette, âgée de quinze ans et ils auront dix enfants. On estime que lors du décès de celle-ci en 1684, à l’âge de 78 ans, elle laissait près de 250 descendants vivants. Il est difficile d’en imaginer le nombre aujourd’hui.
Un des arrière-petits-fils de Guillaume Couillard, Paul Couillard est adopté par sa tante Jeanne Couillard, laquelle est mariée à Paul Dupuis, officier dans le régiment Carignan-Salières et seigneur de l’Île-aux-Oies. Par politesse, Paul adopte comme patronyme Couillard-Dupuis et ses enfants plus tard se nomment ainsi à leur tour. Peu à peu, dans les générations suivantes, le Couillard-Dupuis devient C Dupuis jusqu’à Zoël. Toute époque connaît ses modes ; on raccourcit les noms de famille comme on abrège les mots ou rapetisse les vêtements.
Cette histoire raconte les débuts de la ville de Québec, car c’est là que mes personnages ont vécu leur vie où il importait en premier lieu de survivre. Au cours de leur vie de survivance, ces personnages ont entrepris des travaux, ont connu des difficultés, des préoccupations, des inquiétudes très différentes des nôtres aujourd’hui. Comme tout être humain passé ou présent, ils ont connu des joies et des peines. J’ai essayé de faire vivre ces personnages avec leurs sentiments en tenant compte des idées et du confort de l’époque, de la religion et de la politique.
Cette histoire, je la relate dans un roman qui se veut respectueux des connaissances historiques, basé sur une documentation qui nous est accessible, mais souvent rebutante pour plusieurs (voir la bibliographie). Possédant une formation universitaire en Histoire et ayant enseigné pendant trente-cinq ans dans des écoles secondaires, j’ai accumulé toute une documentation sur ces premiers ancêtres établis au Québec. La lecture de livres d’historiens chevronnés, l’analyse de documents de première main tels plusieurs actes notariés, tous ces témoignages recoupés nous montrent les activités et les aventures des familles Hébert et Couillard. Après quelques années à la retraite, une sage connaissance m’a fait remarquer un jour que toute ma compétence acquise en Histoire, particulièrement en Histoire du Québec, devenait caduque, perdue, inutile à moins que… Cette remarque présentée sous forme interrogative m’a amené à réfléchir et réagir. Je me suis mis alors à l’écriture de ce récit historique à l’intention d’abord de mes proches et du grand public, s’il y a intérêt.
PROLOGUE
JUILLET 1681
Bien décidée à mettre de l’ordre dans ses affaires, elle a fait venir le notaire à sa petite maison rue Sous-le-Fort pour lui exprimer ses dernières volontés. Patiemment, elle les avait écrites de sa propre main et elle les présente au notaire. Celui-ci jette un coup d’œil à cette écriture plutôt malhabile et n’est pas capable de cacher son irritation devant les difficultés que ce document à rédiger entraîneront.
— Madame Couillard, permettez-moi de vous rappeler que vous ne pouvez tester pour plus du quint, les quatre cinquièmes de vos biens reven