Hannatey Tomes I et II
290 pages
Français

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Hannatey Tomes I et II , livre ebook

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Description

XIVe siècle.
Détentrice d’un don mystérieux, Hannatey est désignée, à l’âge de 19 ans, pour guider son peuple vers des terres inconnues. Troublée par d’étranges visions, elle se perd peu à peu dans ses propres choix, au risque de conduire les siens vers des sentiers ô combien ténébreux.
À l’aube d’un chaos sans précédent, évoluant de forêts en royaumes inextricables, tous devront alors affronter la plus terrifiante des malédictions.
Frissonnerez-vous de peur aux côtés de la jeune Hannatey ?

Cette version intégrale réunit le 1er tome Hannatey - Le Sortilège de Dedam édité dans la collection « Coup de cœur » en 2011, ainsi que le tome 2, achevé courant 2014, intitulé Hannatey - Les forces opposées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 décembre 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332836229
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-83620-5

© Edilivre, 2017
Du même auteur
Du même auteur :
• Evanalda Naissances Arborescentes (roman de genre science-fiction)
• Aliana Wind Mémoire parallèle (scénario long métrage)
Exergue

Il ne suffit pas de vivre, il faut une destinée, et sans attendre la mort.
Albert Camus.
HANNATEY (tome 1)
Prologue Milieu du XIV ème siècle
Il la portait avec toute la rage de son être, mais sentait déjà ses forces s’amenuiser. La forêt s’évertuait à freiner ses pas, libérant par endroits des couches résineuses qui gênaient sa progression.
– Continuez, Elden ! Ne vous arrêtez surtout pas ! s’écria-t-elle.
Redoublant alors ses efforts, il s’arc-bouta puis s’engagea sur un nouveau dénivelé. La tête inclinée sur son épaule, Shayaënna laissait filer son regard transformé à travers les branches qui fouettaient son visage sans relâche. Ses perturbations corporelles se manifestaient par vagues successives, chaque fois plus virulentes ; et si elle était parvenue à les contenir, conserver un tel contrôle relevait à présent du miracle.
Elden poussa un cri de rage, implorant son corps de ne pas l’abandonner, tandis que résonnaient derrière lui les craquements d’arbres sectionnés. Gêné par sa salive écumeuse, il trahissait déjà les premiers signes de faiblesse que sa compagne redoutait. Elle aurait voulu descendre de son dos pour le soulager, mais savait que ce choix aurait mis Elden en péril.
– Je n’y arrive plus ! gémit-il en s’écroulant au pied d’un rocher.
Leur réception fut lourde, à peine amortie par l’épaisse couche de lichen qui tapissait l’endroit.
Étendue à plat ventre sur Elden, son visage de profil contre le sien, Shayaënna s’écarta précipitamment.
– Ne me regardez pas ! Ne regardez surtout pas mes yeux ! hurla-t-elle, animée d’une fureur nouvelle. Fuyez avant qu’il ne soit trop tard !
Elle se releva à la hâte, puis courut s’enfuir dans les fourrés sans même lui laisser le temps de la suivre. Elden essaya de la rejoindre, mais trébucha. Genoux à terre, il leva son regard pour chercher la trace invisible de sa compagne, puis hurla son prénom de toutes ses forces.
Les craquements se renouvelèrent, suivis cette fois de l’inclinaison des troncs d’arbres les moins résistants. Pris de panique, Elden plongea à terre et contourna le bloc rocheux en rampant à toute vitesse. Il tirait ainsi sur ses coudes sans plus savoir où aller, lorsque résonnèrent une série de grondements terrifiants ; il regarda derrière lui et constata avec horreur qu’elles se rapprochaient en nombre, plus véloces que jamais.
Contrée de Dedam, un an auparavant
Elle stoppa sa monture, et se retourna vers le reste du convoi en affichant sa sérénité légendaire. Un cavalier regagna sa hauteur, ils échangèrent leurs regards, puis il tira sur les rênes pour relancer son cheval, en déclarant d’une voix puissante et rocailleuse :
– Nous allons remonter cette forêt vers le nord, telle est la décision prise par notre chère et précieuse Hannatey !
Un léger sourire se dessina sur la pâle figure de la jeune femme ; sourire qui s’estompa à l’approche d’une cavalière toute vêtue de noire.
– Cet homme suivra donc toujours aveuglément tes décisions, lança la quadragénaire.
– Seriez-vous jalouse mère ? N’était-ce point votre volonté première de me voir un jour prendre votre relève ?
– Ton insolence me déplaît fortement Hannatey ! répondit-elle sévèrement. Tu devrais me témoigner plus de respect.
Les sourcils froncés d’Hannatey durcirent les traits harmonieux de son visage, elle contracta ses maxillaires, puis éperonna l’équidé qui repartit au galop, loin du tumulte naissant de leurs échanges.
Le chef de file se rapprocha de Dame Imayen, en affichant un sourire que l’épaisseur de sa barbe ne sut camoufler.
– Un sacré tempérament que cette jeune Hannatey ! lui confia-t-il d’un air amusé.
– Qui n’est pas sans me rappeler son regretté cher père ! répondit-elle avec lassitude.
– Ma chère Yssambre, Hannatey me fait penser à vous lorsque vous aviez son âge !
Un rictus nerveux souleva sa lèvre supérieure, puis elle rétorqua :
– Hannatey est encore bien jeune, et son manque d’objectivité me semble plus qu’évident.
L’iris azuré du vieil homme capta son attention.
– Nous devons lui laisser du temps… Son père Akarn était un grand sage, et lorsqu’il désigna Hannatey pour vous succéder, son choix nous sembla indiscutable. Serait-il nécessaire de vous le rappeler ?
– Non… Mais ne disiez-vous pas à peine qu’Hannatey et moi nous ressemblions ?
Sa rêne d’appui sur l’encolure de la jument, elle s’écarta de leur trajectoire, puis accéléra son allure sans attendre sa réponse. Noreonn l’observa s’éloigner, semblant satisfait d’avoir su percer son imperméabilité première.
Yssambre dépassa Hannatey au grand galop, puis s’enfonça dans la pénombre crépusculaire du bois, où sa silhouette longiligne et fièrement dressée ne fut rapidement plus distinguable ; filant à travers un labyrinthe de peupliers et d’épinettes noires qui prenaient progressivement des allures de fantômes.
Enivrée par la fougue de l’animal, Yssambre ne prenait plus suffisamment conscience des nombreux pièges naturels. Dirigé à l’extrême, le pur-sang projetait derrière lui des bottes de mousse et de lichens, et franchissait certains obstacles en manquant parfois d’équilibre. La jument s’arrêta ferme devant un nouveau ravinement, s’assit sur ses postérieurs et se cabra en hennissant. Yssambre parvint à maîtriser sa monture, en se courbant tout en détendant les rênes.
– Doucement Sjaellan, calme-toi !
Sjaellan démontrait toujours des signes de nervosité. Yssambre sonda l’épaisseur ténébreuse de la forêt, lorsqu’elle distingua entre les épineux, une première forme de couleur grise se déplaçant à vive allure, puis une seconde bien plus en amont.
Les lèvres pincées, elle hésita un bref instant, puis lança la jument dans un escarpement fort peu praticable. Ses maxillaires contractées peinèrent à libérer des encouragements qu’elle formula néanmoins avec calme.
– Tu vas nous tirer de là, Sjaellan… Tu vas nous tirer de là.
Les formes se définissaient plus nettement : des corps bondissant hors des fourrés, avec des gueules allongées assiégées de crocs, aux yeux dorés en forme d’amande, et qui témoignaient d’une volonté féroce d’atteindre leurs proies ; une meute de loups affamés, au nombre grandissant, qui déployaient une véritable stratégie collective d’encerclement.
La jument soufflait régulièrement, peinant à renouveler ses efforts à travers des segments de forêt de plus en plus étroits.
– N’abandonne pas ! répétait Yssambre, en s’évertuant à la guider comme elle le pouvait.
Son front heurta brusquement une branche. Étourdie par la violence du choc, elle bascula sur le flanc gauche, et chuta lourdement dans un couvert végétal enveloppant.
La jument galopa sur une courte distance avant d’être assaillie par le chef de meute. Les attaques successives des autres loups l’obligèrent à fléchir. Elle s’affaissa lourdement sur des entrelacs de racines, et succomba sans résistance aux derniers assauts des loups, sous les morsures de leurs mâchoires surpuissantes.
Le visage tuméfié, Yssambre retroussa sa jupe et se releva en grimaçant de douleur. Tandis que la plupart des loups se déchaînaient sur le pauvre animal, l’un d’eux s’était écarté du groupe pour se diriger droit vers elle. Son irruption soudaine à seulement quelques mètres la paralysa littéralement. Les babines retroussées, et les crocs apparents, le loup grognait en adoptant une posture réellement menaçante.
Faisant preuve de sang-froid, et pour tromper l’animal sur sa peur, Yssambre s’empara doucement de l’aumônière qui pendait à sa ceinture. Avec toujours le même calme, elle brandit l’objet en hauteur, puis le fit tournoyer en l’air.
Contre toute attente, le loup gris orienta sa truffe de côté, ses oreilles en pointe s’immobilisèrent, puis il bondit soudain dans une direction opposée, pour disparaître totalement, telle une ombre évanescente.
Yssambre relâcha son bras, leva son regard vers les cieux assombris, et libéra un rire nerveux. Puis sa gorge se noua, et ses longs cils frémirent pour retenir la charge émotionnelle qui noyait déjà la noirceur de ses iris.
L’approche tonitruante des chevaux lui fit décoller son regard de la robe empourprée de Sjaellan. Elle distingua alors Noreonn en compagnie d’Hannatey, tous deux suivis par ses meilleurs cavaliers.
* * *
Les cavaliers chargeaient les derniers loups, en battant de leurs fers une végétation luxuriante, hostile à leur intervention, qui permettait à la plupart des bêtes rassasiées de s’enfuir.
Hannatey démonta énergiquement, et enjamba à la hâte les quelques ronces qui la séparaient de sa mère.
– Mère, êtes-vous blessée ?!
Yssambre prolongea son silence : elle se mordit l’intérieur des joues, inspira profondément les effluves nocturnes en fermant ses paupières, puis finit par répondre :
– Si seulement j’étais parvenue à nous défaire de ces satanés loups !
Son intonation empreinte de colère s’affaiblissait au fil des mots, laissant place à plus de mélancolie.
– Je lui aurai imaginé une fin bien moins tragique, ajouta-t-elle.
Lorsque l’épée de Noreonn libéra la jument de sa lente agonie, Yssambre s’effondra littéralement dans les bras d’Hannatey. Le vieil homme se sentant presque obligé d’excuser son geste, porta sur les deux femmes enlacées, un regard qui voulut en soi les convaincre de sa justesse manifeste.
Hannatey renforça son étreinte, et lui susurra quelques paroles de réconfort :
– Mère, laissez couler votre chagrin, avec lui s’envolera votre douleur… Je comprends votre émotion, car je ressens ce que vo

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