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Description

Jusqu'où la science peut-elle aller ? Peut-on tout accepter ? Doit-on condamner tout ce qui nous fait peur ? Maryama et Gary vont devoir trouver leurs propres réponses à ces questions, isolés dans un astronef à des années-lumière de la Terre, entourés d'étranges aliens.



Au travers d'un duel entre deux conceptions de la vie, ils vont devoir, pour survivre, accepter qui ils sont et affronter ce qu'ils sont. L'odyssée passionnelle d'une mission impossible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 août 2020
Nombre de lectures 7
EAN13 9782414473137
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-47353-3

© Edilivre, 2020
Dédicace

A mes fils, mes héros.
Chapitre I Parce que je peux aimer
Le compte à rebours se déroule sans heurts. Identiques dans leurs combinaisons blanches, les quatre voyageurs portent sur le visage la même filiation : la couleur de leur peau varie en éventail de la blancheur du nacre au bois sombre d’ébène ; leurs chevelures épaisses pareillement tissées s’étalent sur les sièges, mèches noires et or mêlées, blond aux reflets de blé, cheveux roux tranchant sur des tons bruns plus sombres. Tous quatre différents, mais les yeux brillants d’une même certitude, le même regard posé à travers le vaste hublot qui les domine, sur la route encore inconnue à parcourir ensemble. Les sièges de l’habitacle sont disposés de telle façon que leurs têtes se frôlent, et les quatre silhouettes allongées tournoyant dans l’espace de ce poste de pilotage évoquent le dessin d’une rose des vents qu’aucun Nord ne gouverne. Malgré le stress du départ, leur expression reste sereine ; pourtant chacun d’entre eux le sait, à tout instant l’équilibre fragile des moteurs peut se rompre et les tuer avant même qu’ils ne prennent conscience de l’être. Mais sans peur, sans aucune émotion de regret ou d’angoisse, tel un fanal élevé au-dessus d’une tempête, leurs esprits rayonnent d’espoir et de fierté : ils ont été choisis, ils seront les premiers, les premiers hommes et femmes à sortir du système originel, les premiers à rencontrer – peut-être – une intelligence encore inconnue. Depuis des années on les prépare à ce jour, toute leur vie a tendu vers ce but. De toutes les façons possibles. Ils sont l’élite du monde, le condensé de connaissances et de vertus suprêmes, la quintessence de l’être humain. Ils sont… demi-dieux, voyageurs, ambassadeurs. Aucune vanité dans cette estimation : jeunes sinon beaux, volontaires sinon courageux, chacun capable d’exploiter une facette des sciences découvertes par leurs prédécesseurs.
Tous issus de l’Athénéa qui les a triés et façonnés pour ce départ et qui, telle une mère exigeante et aimante, leur a concocté ce berceau de technique et de sécurité qui bientôt s’envolera vers l’espace dans une gerbe de feu.
— Compte à rebours annulé.
Malgré leur conditionnement parfait, il leur est impossible de masquer leur stupeur. Annulé ? Une erreur aurait-elle pu entraver un calcul de l’Athénéa et nécessiter un report ? L’homme le plus grand élève la main vers le panneau qui flotte au-dessus de lui et active le contact d’un geste.
— Ici Fiocellino, veuillez confirmez l’annulation du compte à rebours.
Tous ont redressé leurs sièges et scrutent maintenant à travers les hublots l’environnement glacé du vaisseau. Leurs chevelures étranges scintillent sous la lumière blanche de la lune si proche, le ciel noir piqueté de feux lointains devra encore attendre pour livrer ses secrets. Leur étoile et leur planète demeurent masqués par le grand satellite autour duquel ils tournent en orbite depuis quelques semaines. Sous leurs yeux, comme une bulle lumineuse poussée anarchiquement sur la roche nue et grise, le dôme lunaire principal défigure la désolation du paysage terne. Un même soupir de profonde déception s’exhale de leurs quatre poitrines.
— Dave ? Y a-t-il un problème avec la météo solaire ?
L’homme interpellé tourne son visage juvénile vers sa compagne, et secoue la tête négativement. De haute taille, les yeux d’un bleu rare et foncé cerclés de cils très noirs, il a le sourire d’un prince ; ses cheveux de jais striés de mèches blanches immaculées tombent sur ses épaules, toute sa personne évoque un être de douceur et de charme, un magicien perdu au milieu de ce monde de technique et d’acier. Sa voix grave est empreinte d’une imperceptible ironie lorsqu’il livre le fond de sa pensée :
— Je ne crois pas. Je parierais notre retour que ce contretemps prend sa source dans les méandres de la politique planétaire !
— Mais l’Athénéa a les pleins pouvoirs sur ce projet !
Le deuxième homme, plus petit et plus carré que Dave, secoue ses cheveux bouclés, pose ses écouteurs et tourne à son tour son regard franc vers la jeune femme qui se questionne ainsi. Les bandes d’or de son uniforme le désignent comme le chef de cette mission, et ses yeux bruns éclaircis de lumière fixent affectueusement son équipage en lui rappelant le contexte politique de leur départ :
— Maryama, tu sais bien que l’Agence n’a cessé de guetter le moyen de s’associer à l’Athénéa pour pouvoir s’attribuer une part de nos découvertes, et jeter un regard – ou plutôt poser une serre – sur notre mission.
— Mais maintenant  ? Pourquoi attendre le dernier moment du compte à rebours pour intervenir ?
Aussi jeune qu’eux, elle n’a rien d’une beauté classique. Sa silhouette ronde ne manque pourtant pas de grâce, et son visage entouré de mèches dorées rayonne de la même ferveur et de la même intelligence pure que ceux de ses compagnons. Même si ses yeux noirs demeurent froncés de contrariété. La deuxième jeune femme s’est levée pendant cette conversation ; quittant soudain l’écran qui reflète sa silhouette menue, elle les interrompt d’un geste en arrondissant ses yeux d’émeraude.
— Vous entendez ça ?
Un grondement sourd monte des entrailles du vaisseau, la vibration continue et inquiétante les fige un instant avant que chacun ne se précipite à son poste.
— Je ne capte plus aucune communication extérieure, nous sommes confinés en voile de non-réception…
— C’était une explosion ! Dans un des réacteurs !
— Comment est-ce possible ?
— Liorie tu as un contact ?
— Négatif. L’ordinateur de bord ne répond pas.
— Si ses programmes sont endommagés, notre départ devra être retardé de plusieurs mois !
Le jeune homme qui commande l’équipage lui répond aussitôt :
— Si les programmes sont endommagés, remercions le ciel de ne pas être partis !
— Qu’est-ce que…
La porte du poste de pilotage s’efface soudain, laissant se profiler une silhouette massive qui s’appuie des deux mains et de tout son poids au chambranle d’acier. Un éclair de colère fuse des quatre regards devant la couleur noire de l’uniforme spatial :
— Tu avais raison Dave !
— Maudite Agence ! Vous avez réussi à saboter cette mission !
Une voix d’homme déformée à travers le micro interne du casque retentit alors, exaspérée :
— Bonjour l’accueil ! Moi qui pensais naïvement que vous alliez me remercier !
Le jeune chef pilote s’approche du soldat.
— Que se passe-t-il ? Qui êtes-vous ?
— Quelqu’un qu’on a tiré de son lit sans douceur pour l’informer que votre astronef était truffé d’éléments explosifs ; je viens de passer des heures à les désamorcer, et je n’ai pas trouvé le temps de venir vous dire bonjour plus tôt, désolé !
Son attitude désinvolte incite les quatre jeunes savants à s’en rapprocher. L’imposante Maryama darde sur cet intrus un regard de feu.
— Vous êtes entré par la chambre des moteurs ?
— On ne peut rien vous cacher.
— L’ordinateur de bord ne nous a rien signalé !
— Je sais parler aux ordinateurs.
— Et l’explosion que nous avons entendue ?
— Un mécanisme dont je n’ai pas réussi à venir à bout, j’ai dû m’en débarrasser dans le couloir de combustion.
— Si la mise à feu avait eu lieu…
— Nous n’aurions pas eu le temps de sentir grand chose !
Dave a l’air prodigieusement intéressé.
— Comment ce sabotage a-t-il été découvert ? Qui vous a… tiré du lit ?
— Il semble que la maudite Agence planétaire ait été efficace, contre toute attente !
Maryama renifle d’un air dédaigneux.
— D’autant plus facilement si elle a elle-même organisé tout ce cirque !
La partie faciale du casque noir s’éclipse, dévoilant un visage rude et ruisselant de sueur.
— Croyez-moi, il ne s’agissait pas de bluff politique, votre vaisseau devrait à l’heure actuelle constituer un intéressant anneau satellite de la Lune.
L’homme paraît plus âgé que les Athénénans, peut-être parce que son visage, ses sourcils et son front, portent des traces rouges de brûlures. Le souffle irrégulier, il continue plus sérieusement, posant un regard gris acier sur chacun des voyageurs, s’arrêtant sur Gerrhart :
— Professeur Bedelski, les communications se rétabliront d’ici quelques heures. Comme vous l’avez je pense compris, nous nous trouvons à l’intérieur d’un filtre protecteur : l’explosion de votre vaisseau si près du dôme lunaire aurait pu provoquer de terribles dégâts. Il passe la langue sur ses lèvres craquelées et s’adosse au mur avant de continuer : un appareil de votre Académie va venir vous récupérer, le danger semble écarté pour l’instant, mais votre vaisseau va devoir être soumis à un check-up total.
— Et pourquoi devrions-nous vous faire confiance ?
Les yeux gris clairs reviennent sur cette femme imposante et non dénuée de charme qui ne cesse pas de le harceler, et paraît outrée qu’il soutienne ainsi son regard. Il s’attarde sur la crinière étincelante qui tranche avec sa peau noire. Il connaît les Athénéans et leurs particularités physiques, mais cette jeune femme-là a vraiment décroché le gros lot ! Une auréole d’or filée de fils de jais entoure son visage de couleur très sombre ; un nez large et frémissant ; des lèvres pleines fort bien ourlées ; des yeux noirs à l’iris extraordinairement pur soulignés de longs cils clairs qui donnent à son regard la profondeur de la nuit. Un regard d’ailleurs sans la moindre aménité : si lui ne porte pas l’Athénéa dans son cœur, elle a l’air de vouer à l’Agence dont il arbore l’uniforme une haine non moins fervente.
La vieille querelle des deux A, bien plus vieille que lui.
« Misérable vengeur d’une juste querelle et malheureux objet d’une injuste rigueur… »
Il sourit d

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