Destinés - 1 - Nouveau départ
271 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Destinés - 1 - Nouveau départ , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
271 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dystopie - 550 pages


Lénia vit dans un monde où toute mélodie est interdite ! Réfugiée sous des dômes insonorisés depuis plus d’un siècle, la population s’est résignée à cette existence. Mais contrairement à ses semblables, la jeune adolescente se sent opprimée, prisonnière de règles et de lois qui lui sont imposées.


Sa rencontre avec Tristan va profondément bouleverser sa vie et apporter toute la lumière sur les origines de son mal-être, sur le mystère qui l’oppresse, inconsciemment... Lénia va découvrir qui elle est réellement.


Hantée jusque dans ses cauchemars par une ombre inquiétante, animée par le désir de percer tous les secrets qui l’entourent, son regard se porte désormais au-delà du dôme.


Quelles émotions envahiraient votre âme si, pour la première fois, vous entendiez les notes d’une musique, le chant de la nature ou la complainte du vent... à rompre le silence ?



Une Dystopie qui va faire du bruit !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 décembre 2020
Nombre de lectures 50
EAN13 9782379612589
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Destinés – 1 – Un nouveau départ

1 - NOUVEAU DEPART


LUCIE BARNASSON
1 - NOUVEAU DEPART


LUCIE BARNASSON




Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-258-9
Couverture : Didier de Vaujany
CHAPITRE 1


J’ouvre lentement les paupières, la lumière qui envahit ma chambre est très intense ce matin. Nous allons avoir une belle journée ensoleillée, je n’aurais pu rêver mieux pour mon dernier jour à la maison.
Je me lève et fais le tour de mon antre en tentant de garder en mémoire un maximum de détails : la grande baie vitrée qui donne sur mon balcon, duquel on a une vue époustouflante sur la vallée ; la porte de mon dressing qui lui fait face, juste à côté de celle de ma salle de bains ; la couleur crème des murs, la fresque derrière mon lit, représentant un paysage dont j’ai rêvé il y a des années de cela.
Ma mère a failli avoir une attaque le jour où je l’ai peinte, mais j’avais eu le sentiment, à l’époque, que je devais absolument garder cette image avec moi, ne pas l’oublier. J’avais alors environ dix ou onze ans. Elle ne symbolise plus désormais que le souvenir d’une journée de punition et de dispute entre mes parents pour décider si on la gardait ou si elle devait être recouverte de blanc. Étonnamment, car ce n’est presque jamais le cas, mon père avait eu gain de cause et elle était restée là. Avec le temps, j’ai fini par ne plus la regarder.
Néanmoins, en cet instant, la contempler me fait du bien même si elle renvoie une vision très sombre : une rue de nuit, des immeubles en flammes et cette grande silhouette encapuchonnée de noir. Flippant !
Après quelques minutes, je prends conscience que l’heure tourne. Plus je rêvasse, moins j’aurai le temps de courir ; je dois être rentrée pour le petit-déjeuner en famille à neuf heures tapantes.
Je saute dans mon short, enfile à la va-vite un tee-shirt et mes baskets puis, mes lunettes de soleil rivées sur le nez, dévale le grand escalier qui mène dans le hall de la maison. Je sors sans avoir croisé âme qui vive. La gouvernante et la femme de ménage ne travaillent pas le dimanche, et à cette heure, mes parents sont encore couchés. C’est calme dehors aussi, sauf de rares voisins matinaux qui vont chercher le pain et les croissants pour leur famille.
Je croise le père d’une de mes anciennes camarades de classe. Je le salue, il me répond d’un sourire crispé. Les parents de mes « amis » ne m’ont jamais trop appréciée, et c’est pire encore depuis que j’ai été renvoyée du lycée ! Je n’ai plus eu de nouvelles d’eux depuis, mais ça ne me dérange pas. Le terme « amis » n’est qu’un mot pour moi, il n’a jamais signifié un attachement quelconque comme le perçoivent la plupart des gens. Je n’aime pas me lier aux autres, ni les contacts physiques, d’ailleurs, et les évite au maximum.
Quelques rues plus loin, je me rends compte qu’une famille vient de faire installer une gigantesque fontaine devant sa maison, ce qui reflète à la perfection la façon de vivre et de penser des habitants à cet étage de la ville. Tout est fait pour impressionner le voisin ! C’est le cas de toute la partie haute de la cité.
Celle-ci est érigée en terrasses sur une des collines les plus élevées de la région. Dans notre société, notre situation géographique est directement liée à notre rang social. Du fait des métiers respectifs de mes parents, nous vivons à l’avant-dernier étage. L’ultime étant réservé, s’ils le souhaitent, à nos dirigeants ainsi qu’aux différents bâtiments officiels. Les niveaux les plus bas et le côté nord de la vallée accueillent les quartiers pauvres. Au sud se trouve un immense parc, et en périphérie, les lotissements populaires et zones industrielles. Tout cela est englobé sous un immense dôme qui, bien qu’invisible à l’œil nu, me fait penser depuis toujours que je vis dans la plus grande et belle prison jamais construite.
Je commence à ressentir la douleur familière dans mes muscles. C’est cet instant que je préfère : dominer son propre corps, avancer quand même ! Certains me prennent pour une folle quand j’explique ce que je ressens, je n’en parle que rarement. Le sport n’est pas tout à fait le centre d’intérêt le plus répandu dans notre civilisation. En général, les gens préfèrent la culture, la poésie, la lecture, la peinture. Bref, toutes ces choses qui me passent bien au-dessus de la tête. Courir me permet d’évacuer le trop-plein d’énergie qui m’envahit dès le réveil et de me sentir moins triste.
Dans le dernier kilomètre de mon parcours, mon regard divague au loin, dans la vallée, il se pose sur un des trente-sept générateurs qui alimentent le dôme. Toutes nos villes sont protégées par ces bulles. Cependant, celle d’Amalica est la plus grande. Elles empêchent sons et matières de nous atteindre. Vous ne verrez jamais un oiseau, insecte ou autre dans nos cités. Par peur des infections, me direz-vous ? Non ! Par peur de la mélodie…
La musique est mauvaise, toute personne normalement constituée ne supporte pas de l’entendre. Il y a longtemps de cela, elle a été utilisée par une population mal intentionnée pour déstabiliser et anéantir le pouvoir en place. S’en est suivi une guerre nucléaire qui a failli anéantir toute vie sur Terre sans pour autant accorder la victoire aux anarchistes. La riposte du premier Master et de son nouveau gouvernement a été immédiate. Tout ce qui touchait de près ou de loin à un son mélodieux a été interdit. Une rafle a alors été organisée parmi les musiciens, chanteurs ou compositeurs soupçonnés, à tort ou à raison, d’être impliqués dans le projet antigouvernemental. Les dômes ont été conçus et mis en place quelques années plus tard, après la reconstruction, mais surtout dès le lancement de la campagne de vaccination. La propagande sur les méfaits de la musique avait eu un tel impact que personne ne s’était alors opposé à l’idée d’intégrer dans l’ADN de chacun un gène « amusique » à caractère héréditaire : le gène Z. À cause de ce dernier, toute suite de notes harmonieuses, volontaire ou non, procure de telles douleurs que même le chant des oiseaux est devenu insupportable. La fonction du bouclier est donc de protéger les citadins de ces nuisances sonores.
Les chimistes ont ensuite mis au point des molécules capables de reproduire les effets des insectes et des animaux sur la végétation afin de les bannir des cités sans pour autant risquer la destruction des espaces verts.
Toute sortie du dôme nécessite le port d’appareils antibruits, des stop-sons, permettant de supporter le vacarme extérieur. Ceux-ci ont été conçus pour ne laisser passer que les décibels de la voix humaine. Les derniers modèles, ultraperfectionnés, sont sortis directement des usines de mon cher papa.
Les survivants du cataclysme nucléaire et des purges gouvernementales se sont transmis le gène Z, de génération en génération. On raconte que chez certaines personnes déclarées génétiquement déficientes, le caractère « amusical » n’a aucun des effets escomptés. Ces individus sont donc recherchés avec ardeur afin d’être « soignés ». C’est du moins la version officielle, car ce qui se murmure concernant les « soins » n’évoque en rien un séjour en thalasso !
Je pense être une de ces personnes…
De retour à la maison, je me rends compte à l’instant de passer la porte que je ne sais pas quand j’aurai à nouveau l’occasion de courir dans ces rues. Ce soir, c’est le départ vers Solcadina, un pensionnat aménagé en bordure d’Azuria, la ville la plus proche, à une centaine de kilomètres d’ici.
Mes parents m’envoient là-bas avec l’espoir qu’ainsi je ne manquerai plus les cours et ne fuguerai plus. Le lycée et ses environs possèdent leur propre bouclier, il n’y a aucun moyen de s’en échapper. Je dois avouer que je l’ai bien cherché : deux lycées, deux fois renvoyée ! Mais je m’en fiche, j’ai dix-sept ans. Dans un an, je serai majeure. Je ferai alors ce que je voudrai. Un peu moins de douze mois d’attente, voilà ce que signifie pour moi cet exode, rien de plus.
Après une bonne douche, je m’appuie sur le lavabo et observe mon reflet dans le miroir. Je ne me trouve pas jolie, je suis quelconque. Tant de choses me différencient de la majorité de mes pairs, selon moi. En sus de mes cheveux d’un roux flamboyant et du fait que, où que j’aille, je suis souvent la plus petite, la couleur de mes yeux, d’un bleu presque transparent, est une réelle singularité. Je ne les aime pas. Heureusement pour moi, depuis plus d’une centaine d’années, la mode est aux lentilles de couleur. Certaines se gardent à la journée, d’autres se changent mensuellement. Il en existe de toutes teintes et de toutes formes. Tout le monde en porte, à tel point qu’il arrive qu’un époux et sa femme ne connaissent jamais la véritable couleur de leurs iris respectifs. Il y a même des personnes qui se les colorent directement, comme les cheveux.
De nos jours, on assortit ses yeux à ses vêtements ou à son humeur. Pour ma part, je porte systématiquement des lentilles noires. Ainsi elles correspondent aux deux, à chaque fois.
— Lénia !
Ah, elle est réveillée… et je dois être en retard pour le petit-déjeuner. Je jette un coup d’œil à l’horloge : huit heures cinquante-huit.
Tu es en avance de deux minutes, maman !
Dans la cuisine, ma mère, une belle femme brune, assez grande et déjà habillée comme si elle allait à un gala de charité, essaie en vain de faire fonctionner la nouvelle cafetière expresso. Alors que mon père, un homme bien bâti, épaules larges avec un sourire permanent vissé sur le visage, semble s’amuser de la voir peiner ainsi, caché derrière son journal. Je retiens un rire et indique à ma mère le bouton qu’elle a oublié d’enclencher. Elle me remercie et nous nous installons chacune à un bout de la table.
— Tes affaires sont prêtes, mon ange ? me questionne papa.
Il a replié son journal et s’obstine à mélanger son café qu’il ne sucre jamais.
— Presque. Je terminerai à mon retour, en fin d’après

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents