Chroniques amasiennes , livre ebook

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Sous le Grand Dôme Central, une révolte gronde. Deux révolutionnaires, opposés au régime du parti, ont une idée audacieuse pour renverser le Coordinateur de Sol-Phasis. Fort de leur succès, ces deux scientifiques ne s’attendaient pourtant pas à modifier irrémédiablement le destin de leur peuple.



Régénéré à partir d’un échantillon d’ADN vieux de 200 millions d’années, Brad Bury, ancien pionnier de l’exploration spatiale, se retrouve embarqué dans le chaos d’une culture en pleine crise, sous la menace d’une étrange maladie : la deimonite.



Alors qu’il commence à retrouver la mémoire, Brad observe d’un œil critique une société au comportement et au langage déroutants. Il s’interroge : comment l’humanité en est-elle arrivée là ?


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Publié par

Date de parution

28 mai 2019

Nombre de lectures

7

EAN13

9782374536873

Langue

Français

Présentation
Sous le Grand Dôme Central, une révolte gronde. Deux révolutionnaires, opposés au régime du parti, ont une idée audacieuse pour renverser le Coordinateur de Sol-Phasis. Fort de leur succès, ces deux scientifiques ne s’attendaient pourtant pas à modifier irrémédiablement le destin de leur peuple.
Régénéré à partir d’un échantillon d’ADN vieux de 200 millions d’années, Brad Bury, ancien pionnier de l’exploration spatiale, se retrouve embarqué dans le chaos d’une culture en pleine crise, sous la menace d’une étrange maladie : la deimonite.
Alors qu’il commence à retrouver la mémoire, Brad observe d’un œil critique une société au comportement et au langage déroutants. Il s’interroge : comment l’humanité en est-elle arrivée là ?

***

Bernard Afflatet vit dans le Gard. Il enseigne les mathématiques, est rédacteur dans un grand groupe de diffusion et d’édition de contenus Web pour les entreprises, et consultant européen diplômé par le PassivHaus Institut.
Son premier roman, Mitania , réédité en 2017, a été traduit en norvégien sous le titre Midtania .
Blog officiel

DU MÊME AUTEUR aux Éditions du 38 :
CAVERNE, Les disparus du Val , thriller fantastique, 2015
MITANIA , Science Fiction, 2017
Intégrale
Bernard Afflatet
Science-Fiction
Collection du Fou
À John Ronald Reuel et à George, À René, à Jules, à Pierre et à Robert, À Howard Phillips, à Aldous Leonard, à Herbert George et à Philip Kindred… À tous ces auteurs de science-fiction Qui ont fait battre mon cœur d’adolescent Et qui m’ont infligé la passion d’écrire ! Et bien sûr, à toi, Ray.
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre I Le Grand Dôme Central
Wooov, wooov… wooov, wooov, wooov…
Le bruit de fond était presque imperceptible. Brad Bury ne parvenait pas encore à discerner s’il venait de l’extérieur ou de l’intérieur de son corps.
Wooov, wooov, wooovvv…
Pour l’heure, l’ouïe était le seul sens auquel Brad eût accès. La conscience en sommeil, il se laissait bercer par le vrombissement d’une hypothétique machine.
Wooov, wooov…
L’odeur de beurre fondu et de lait alerta son odorat. Une seconde perception sensorielle se mettait en branle. Un enfant évoluait dans l’esprit de Brad, se glissait derrière le chambranle d’une porte et exposait un œil à l’alcôve secrète d’une cuisine. Le dos d’une femme penchée sur un appareil de cuisson lui cachait l’intimité d’un tour de prestidigitateur dont il connaissait par cœur le dénouement. Des flacons et autres vestiges d’ingrédients trônant sur la table naissaient les effluves doucereux qui troublaient tant sa gourmandise.
Wooov…
Le bourdonnement sourdait maintenant de la hotte aspirante de la cuisine. Des pancakes ! se réjouit l’enfant. L’odeur de ces petites galettes le faisait saliver jusque dans ses songes. Pas dupe de la coquine mission d’espionnage dont elle faisait l’objet, la mère de Brad se retourna, lui présenta une cuillère tout en posant sur la table un pot de miel et une assiette chargée de rouelles moelleuses et dorées.
L’image du gamin se dissipa tandis que l’homme peu à peu s’éveillait, procédant en lui-même à un étrange sacrifice humain ; son propre infanticide. Soudain, il se sentit décoller du sol et s’asseoir dans le vide avant d’avoir eu le temps d’atteindre sa chaise. En douceur, il se mit à glisser lentement en direction de la table. S’inclinant malgré lui vers l’arrière, son corps gardait la position assise tout en cédant à l’équilibre des forces. C’est suspendu dans un hamac d’apesanteur que Brad atteignit l’assiette tant convoitée. Mais il eut beau se trouver à quelques centimètres de son petit-déjeuner, impossible pour lui de mettre la main sur une seule petite crêpe. Il ne parvenait pas à relever la tête et scruter le dessus de la table, pas plus qu’il n’arrivait à soulever son bras d’un pouce. Il restait désespérément prisonnier de son carcan invisible, empoigné par cette étrange flottaison, happé par l’apesanteur.
— ? Hoçéμa miβiôhedzmiæ…
Madame Bury venait de tourner la tête et s’adressait à son fils d’une voix insolite.
— ! Ãöçöã ~ÿβÿöhådþ ~šÿð ¡… ¿ƒ¢Þ¢ã ~ýβý¢Ðªpq ~šÿŽ…
Elle prononçait des mots incompréhensibles, une succession de gargouillis tous plus abominables les uns que les autres. Le visage de cette chose devenait inquiétant, presque menaçant. Ce n’est pas ma mère ! Brad commença à ressentir les effets d’une peur extrême l’envahir. Il voulait tordre le cou à la chimère alors que ses bras récalcitrants demeuraient plaqués sur son buste et le long de ses hanches.
— ¿Œымøæнясþыñиñь… тыменяслышишь?
Brad se mit à gémir. Il sentit monter en lui un relent de bile. Sa gorge allait bientôt déverser le fiel que ses membres ne parvenaient pas à jeter sur cette créature. La face violacée ouvrit subitement une gueule noirâtre et tendit la mâchoire vers le visage de Brad.
— ¿ LõõÌÈ ¿ LõõyÈ, lõcõmprÈndÈ ?
La voix semblait avoir pris possession de sa boîte crânienne. Brad refoula un hurlement alors que ses paupières laissaient un rai de lumière agresser ses pupilles. L’angoisse l’arracha de son sommeil. Ses yeux se plissèrent instinctivement. Il eut le temps d’apercevoir une forme concave vert d’eau tapisser son champ de vision, puis l’ombre anomale d’un être en contre-jour se pencher au-dessus de lui avant que, tous ensemble, ils s’évanouissent.

*

L’ambiance était tendue à Sol-Phasis. En cette fin d’après-midi automnal, le Congrès annuel se tenait comme d’habitude dans l’hémicycle du grand Dôme Central. Situé à dix minutes de marche du centre de la ville, le grand DC tirait surtout son nom du fait d’être le pôle fondateur de la société phasienne. Le Commandeur Aru venait de prendre place au-devant de la scène, faisant face à un public d’une centaine de milliers d’individus. Il amorça sa harangue immédiatement, sans se préoccuper des huées qui s’infiltraient péniblement à l’intérieur de l’enceinte.
Wooov, wooov, wooovvv…
Au-dehors, la foule exprimait tout haut les messages de réprobation auxquels les spectateurs installés sous le dôme n’osaient même pas songer, de peur que leurs pensées ne transpirent et ne les trahissent. Dans l’immense salle sombre, où les pièges à son ne laissaient qu’un léger vrombissement témoigner du désordre qui régnait à l’extérieur, chaque visage était scruté par les hyalino-vigies sociales ; yeux inapparents, armada de points minuscules dissimulés dans les moindres recoins du dôme. Les nanocaméras stockaient leurs données à longueur de journée dans les cuves du grand répertoire universel. Là, barbotant sous le coagulum des gels particulaires, ronronnaient les résultats de leurs rondes routinières. Les guetteurs n’avaient qu’à décristalliser les images vitrifiées et signalées suspectes par les HV. En cas d’alerte, ils lançaient la procédure d’intervention des forces de l’ordre et la cerbérienne se rendait sur site. À l’accoutumée, ils tuaient le temps devant la chaîne d’info ou dérangeaient les particules de poussière sommeillant dans les interstices du GRU.
La population se montrait plus que sage depuis la création de Sol-Phasis. Or, aujourd’hui, les guetteurs étaient sur le qui-vive. La révolte avait éclaté d’un seul coup, surgissant de la foule pourtant calme à son arrivée et durant l’inauguration du Congrès. En un instant, les premiers éclats de voix avaient rugi, aussitôt suivis par l’ensemble de ce que l’on se devait d’appeler des manifestants.
À vrai dire, quelques années auparavant, les hyalino-vigies avaient perturbé la quiétude des guetteurs en pointant les zones populaires de Sol-Phasis. Les agents de la cerbérienne s’étaient rendus en périphérie, au nord-est de la ville dans les quartiers de l’essaim, mais n’avaient relevé que des profils apaisés, auteurs d’infractions anecdotiques : agitation, comportement inadéquat, crise de nerfs, langage ordurier, insultes mineures… Si l’évènement, aussi exceptionnel soit-il, avait semé le trouble dans les rangs du gouvernement, il ne laissait rien soupçonner de bien inquiétant. Sans égard pour la tranquillité d’esprit des dirigeants, l’incident s’était reproduit à plusieurs reprises au cours des derniers mois, créant un tumulte inhabituel dans l’histoire de Sol-Phasis. Les affaires, d’abord classées, avaient été rouvertes, suite à une sous-alerte des HV. L’analyse des bandes-son soulignait une récurrence de termes. Les mots « pénurie », « manque » ou, plus alarmant, « virus » et « deimonite », revenaient trop souvent dans les échanges verbaux pour qu’il s’agisse d’une coïncidence. Le comité de recherches scientifiques s’était penché sur le problème, sans apporter de réponse satisfaisante. En s’amassant sur la place du grand Dôme Central, les agitateurs souhaitaient de toute évidence obtenir un éclaircissement de ce qui devenait, de jour en jour, leur préoccupation principale.

Dès les premiers mots du Commandeur, le public n’entendit plus que sa voix. Le discours emplit la calotte de la salle tout entière.
— … depuis quatre milliards et demi d’années. Notre planète, mes chers amis, n’avait pourtant pas livré tous ses secrets, comme vous pourrez bientôt le constater. Mais avant de poursuivre cette présentation qui, assurément, va devenir l’un des évènements majeurs de notre histoire, je voudrais remercier son Éminence le cardinal Pra-Host pour sa présence parmi nous, ainsi que le professeur Curbn et son assistante miss Pa-Hinn, et toute l’équipe de…
Nous y voilà ! se dit Gotty Zë-Henn. Le chercheur d’une cinquantaine d’années observait les sourires apprêtés des personnalités du premier rang. Ramassis d’hypocrites , marmonna-t-il. Les invités prestigieux se partageaient les places d’honneur et espéraient secrètement que le Commandeur citerait leur nom.
Qae avait fait pression sur le conseil pour que Gotty fasse partie des invités et, si elle avait obtenu gain de cause, le chercheur devait se contenter d’un siège au quatrième rang, tribunes ouest, dans les gradins affectés à l’essaim. Peu m’importe , songeait-il, d’ici je me sens à ma place, au milieu du peuple, kyriel parmi les kyrie

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