230
pages
Français
Ebooks
2019
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Ebook
2019
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Publié par
Date de parution
08 septembre 2019
Nombre de lectures
6
EAN13
9782925009047
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
08 septembre 2019
Nombre de lectures
6
EAN13
9782925009047
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Tome 2
Maintenant que vous croyez en la magie, embarquez dans l’aventure...
Chapitre 1
« Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle. »
Shakespeare
Sept jours ! Sept jours que je n’ai pas vu ses magnifiques et mélancoliques yeux bleus. Pour être plus précise, depuis notre fameux baiser après les évènements de Las Vegas, je n’ai pas vu ni même entendu parler de Black. J’ai tenté de l’apercevoir à sa fenêtre du haut de ma tourelle, mais aucune lumière ne provient de sa chambre depuis notre dernière rencontre. Je me suis raisonnée à ne pas courir pour aller le voir, car j’ai l’impression que c’est lui qui doit faire les premiers pas. Maintenant que je connais son identité, ou plutôt la mienne, je ne sais pas si je vais pouvoir contenir mes émotions si j’accours au pas de sa porte ; ma maladresse me démasquerait à coup sûr. De toute façon, je suis certaine qu’il ne me croirait pas si je lui avouais qu’en fait Eurydice, c’est moi. Du moins, c’est ce que j’essaie de me répéter pour me convaincre de ne pas y aller. Je dois attendre le bon moment, quand toute cette quête sera terminée. J’ai peur par contre ! Et si Orphée ne voulait pas de moi ? Et s’il aimait mieux celle que j’étais avant ? Je dois trouver une façon de savoir où il se cache, juste pour m’assurer que tout va bien. Comme je m’étire afin de mettre un terme à ma grasse matinée, je sens quelque chose qui remue en dessous des couvertures chatouillant mes jambes, et quelle odeur ! Je crois savoir de quoi il s’agit.
— Merlin ! Sors tout de suite de là, petite peste ! dis-je à mon nouvel ami.
C’est un peu devenu sa routine matinale depuis que nous avons emménagé tous ensemble dans cette maison. On dirait qu’il a ressenti mon dégoût pour lui et qu’il s’est donné pour mission de gagner mon affection. Je dois l’admettre, il a un peu pris le rôle que Nyx jouait pour moi avant. Bien que je ne fasse plus de cauchemars la nuit, j’aime bien notre petit rituel du matin. Parfois, je me sers de Merlin pour envoyer des messages à Flicka, pour son plus grand bonheur.
Je dois me lever, car aujourd’hui nous avons une journée chargée. En fait, Charles nous a contactés pour nous dire qu’il avait nos anneaux pour l’Atlantide et qu’il viendrait voir nos progrès dans deux jours. Malheureusement, cette semaine n’a pas été très productive. Peut-être est-ce la transition d’être tous ensemble sous le même toit, on peut voir cela comme une fraternité d’université. Bon, probablement moins intense, puisque nous n’avons pas organisé de soirées, mais disons que nous avons fait la fête entre nous et nos recherches pour la Table d’émeraude n’ont pas été très efficaces. J’ai bien essayé de les ramener à l’ordre, mais en même temps je me suis dit que nous avions droit à ce petit moment de répit. Un petit instant suspendu dans le temps avant que nos vies chavirent vers quelque chose de beaucoup plus dangereux et chaotique. Et je dois dire que j’ai pris bien du plaisir dans les derniers jours. Mes nouveaux amis m’ont organisé un tour guidé de la ville et nous avons enfin planifié la fameuse journée d’initiation avec la tournée de tous les restaurants sucrés. Malgré la diversité de ce que j’ai pu manger, le Chaudron Sucré reste mon endroit favori, peut-être parce que c’est le premier où je suis allée et que cela me rappelle Black, d’une certaine façon. En fait, tout me le rappelle…
Je me lève et j’enfile une robe noire en tissu brut et mon traditionnel blouson en cuir. Cette semaine, Flicka et moi sommes allées courir les boutiques. Je lui ai fait comprendre qu’elle ne peut pas passer ses journées à choisir mes tenues ; nous avons donc créé ensemble un style hybride qui me ressemble davantage. Décontracté-chic, comme elle aime l’appeler et cela me convient. J’ai l’impression que ça colle mieux avec la nouvelle moi, une magique élevée par les humains, chevauchant les deux univers en tentant de préserver son équilibre. Le meilleur des deux mondes à vrai dire. J’aimerais tellement pouvoir partager tout ceci avec mes parents, mais ils ne comprendraient pas et cela risquerait de les mettre en danger. Je suis heureuse que Charles les ait envoyés en croisière pour l’été, je n’ai pas à m’inquiéter pour eux ni eux pour moi. Nous avons discuté brièvement ensemble cette semaine et j’ai dû sortir un talent jusqu’ici non maîtrisé : le mensonge. Je crois que ceci a bien fonctionné ou alors c’est la potion que Charles leur a fait boire qui aide à créer l’illusion, mais, peu m’importe, l’important c’est qu’ils soient en sécurité. Je descends rejoindre les autres qui sont déjà tous bien prêts au salon, tout en prenant le petit-déjeuner. Décidément, ma vie d’humaine déteint encore sur moi, car je n’arrive pas à dormir aussi peu que les magiques.
— Eh bien, il n’est pas trop tôt, madame la marmotte ! Es-tu prête pour notre journée sérieuse ? me lance Flicka en agrippant Merlin qui dormait paisiblement au creux de mes bras.
— Prête ? Je suis prête depuis le début de la semaine, c’est vous qui m’avez corrompue au vice et à la débauche ! je lui réplique en me servant un bol de céréales au chocolat.
— Le vice et la débauche ?! Nous n’avons pas exagéré tant que ça Lou ! Manger du sucre, se coucher tard et aller à l’école n’est pas si négligent ! lance Pax qui a décidément pris son aise dans le groupe. Il n’est pas aussi discret que je le croyais finalement.
Il fait référence à l’école, car mes chers amis ont décidé que je devais passer toutes mes matinées à l’école des petits magiques, là où les jeunes magiques vont pendant leur enfance. Ils ont jugé que comme je n’y étais jamais allée, il me fallait au moins assister aux cours du matin. Ce sont des mages, qui donnent les cours. Les mages sont des magiques d’au moins cent cinquante ans qui sont spécialistes dans l’histoire de notre peuple. NOTRE peuple… ! J’ai encore de la difficulté à y croire. Moi, une magique !
J’aime notre petite routine du matin en groupe. Flicka et Pax s’assoient au comptoir-bar de notre superbe, ou plutôt défraîchie, cuisine en bois. Ensemble, ils cherchent des informations sur les différents sites de magiques et d’humains au sujet de la Table d’émeraude. Ils n’ont pas voulu nous révéler le fruit de leurs recherches et préfèrent garder le tout pour le retour de Charles. Je crois que Pax aime maintenir ce petit secret avec mon amie, partager cela ensemble doit lui donner l’impression d’être plus près d’elle.
— Alors c’est quoi le plan de match, capitaine ? me lance Éloï, assise avec les pieds sur l’accoudoir d’un canapé en tissu vert à carreaux.
Je me suis habituée à son faux air nonchalant ; au fond, je sais qu’elle se plaît bien avec nous.
Aucune réponse ni aucune réaction de la part de Pyros. Même après une semaine à le côtoyer de près, je n’arrive toujours pas à le cerner. Il prend son rôle de garde du corps très au sérieux, me suivant de près à chacune de nos sorties. Toutefois, je sens qu’il commence à s’ennuyer. Il aime l’action, notre petit Pyros, je vais devoir remédier à cela.
— Bon, je crois que nous nous sommes bien amusés cette semaine, mais il est plus que temps que nous passions aux choses sérieuses. J’aimerais un compte rendu de ce que vous avez fait durant ces quelques jours. Je me tourne vers Flicka et Pax, ils vont devoir partager un peu de leur petit secret.
— Très bien, bande de curieux, Pax, vas-y, montre-nous ce que tu as trouvé, dit Flicka en se levant de son banc et rejoignant Pyros assis sur le long canapé.
Ce dernier expire bruyamment et se colle contre l’accoudoir pour éviter tout contact avec Flicka, comme si celle-ci avait une maladie contagieuse. Pax se dirige vers sa chambre et revient quelques instants plus tard avec un sac de cuir brun qu’il ouvre tout en dispersant le contenu dans l’air : une poudre mauve semblable à celle que Charles avait utilisée chez lui pour me parler de l’histoire des magiques.
— Donc, vous savez que nous avons fait des recherches Flicka et moi. Je devrais dire moi seulement, car Flicka n’a pas fait grand-chose. Voilà le nouveau Pax, sarcastique à souhait, et j’adore ça.
— Toi, là !!! lui répond mon amie en lui lançant un des coussins poussiéreux du canapé où elle se trouve. Je t’ai supporté moralement et c’est tout aussi important, tu sauras !
Il se contente de lui faire un clin d’œil avant de poursuivre sans lui répondre.
— Alors, comme je le disais, nos recherches ne nous ont pas beaucoup éclairés, voici toutefois ce que nous avons réussi à récolter. Comme vous le savez tous, la Table d’émeraude a été créée par Hermès, le père de notre cher Aaron. Cette Table devait être pour les humains, mais les dieux l’ont cachée pour que se