Alpha du Phénix
213 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Alpha du Phénix , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
213 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

2212, John Falco, mutant nuktalien, et pilote émérite, se retrouve à braconner dans une oasis. Affranchi de la cité apocalyptique, il se croît donc maître de sa liberté.
Mais le destin en aura décidé autrement. Le Doragon est une hypernef, au seuil de son appareillage. Il contient déjà toute une colonie, prête à conquérir un nouveau Monde. Et le seul pilote sélectionné par Garuda, le méga-bio-ordinateur de bord, en raison de sa vision mutante, s’avère être notre aventurier.
Et c’est encore l’objectif fixé, de manière impérieuse, par les Extragalactiques qui régissent le vaisseau, récupérer au plus vite leur pilote : John Falco.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2019
Nombre de lectures 7
EAN13 9782312066417
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alpha du Phenix
John Skyron
Alpha du Phenix
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06641-7
À mon père Josian
L IVRE I : Alpha du Phenix
« Voici venu l’ultime exode des âmes fortes
Qui traversent en rampant
Silencieux serpents
Le crâne de la planète morte »

Thomas Hawk
Dans l’œil du serpent
– Un « para… » quoi ?
– Un parabellum, gros-bec ! Tu me demandais vraiment avec quelle arme tu pourrais bien me trucider, s’il m’arrivait toutefois de te tromper avec Rachel Larouge ? Voici encore ma réponse : un parabellum !
– Attends donc un peu voir mon nounours ! Accorde-moi seulement le temps de regarder la définition du Cosmopedia ! Voilà ce que le bio-ordinateur universel nous retranscrit : « Pistolet automatique, en usage jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, dans l’armée allemande ».
Je ne vois guère la subtilité, Terry ! Pourquoi avoir opté pour une arme aussi archaïque ?
– Eh bien, depuis le temps que nous voilà mariés, Jessy Cover, tu ne te rends plus compte à quel point je demeure un bel homme !
– Ah ! J’ai deviné bougre d’idiot ! Mais veille quand même à ne pas trop te rapprocher de cette Ultraterrestre ! Car parabellum ou pas, je saurais bien te ravaler ta jolie façade de pervers, si tu t’avisais de me trahir, ne serait-ce qu’une seule fois, avec ta poupée mécanique ! Et n’oublie surtout pas, Terry, que je suis une femme sensible !
– Oh ! Je le sais très bien, depuis le temps, que t’es pas une flèche, Jessy ! Parce que dans le cas contraire, sensible comme tu es, tu te retrouverais très vite désorientée…
Elle raccrocha sans ménagement. Vega, sa petite chatte d’écrivaine, qui s’amusait avec la souris-volante de l’ordinateur, fit un allègre bond de côté. Terry Cover reconnut qu’il aurait dû renseigner sa femme sur son départ impromptu, en direction de l’Île Unnoire. Et de surcroît, en compagnie d’un androïde de dernière génération, voué aux plus torrides concupiscences.
Cilaos , de l’Île Unnoire . Le Tricot orienta vers les adrets ensoleillés son œil jaune de serpent. La chambre en terrasse du Lenticularis était particulièrement chatoyante. La vire enjambait scabreuse le vide d’un immense rempart. Où deux mille mètres en contrebas scintillait le lacet de la rivière. Une vaste réplique d’un tableau de William Blake trônait en son centre : Le grand dragon rouge et la femme vêtue du soleil. Le Tricot scruta un instant le chef-d’œuvre. Où la muse est un ange jaune, gravide, écrasé par la cruauté tyrannique d’un large dragon. Et puis d’un geste preste, il se défit de sa chemise crasseuse, avant de tâtonner le creux du quadriceps de son bras gauche. L’autre hurluberlu de donneur d’organes avait bien failli l’envoyer ad-patres. Il lui fallait à présent extirper les agrafes de fortune que lui avait plantées Chronos : son corbeau-drone. La douleur provoquée par le début d’infection s’était fait ressentir lors de ses premiers coups de pelletées, dans le sable graveleux de la grotte. Mais tout compte fait, le plus urgent avait été accompli. Le coffre encore cadenassé se tenait là, au beau milieu de la grande chambre. Planté sur le plancher, telle une galle disproportionnée, dont on faisait les plus belles loupes de menuiserie. Heureusement , se dit-il en son for, que dans sa modeste existence, il n’avait pas loupé le pactole pour une fois.
Les clapotis de la salle de douche s’amenuisaient. Rachel Larouge en sortit, tandis que Chronos finissait de lui enlever les dernières agrafes souillées de sanies. Elle enroula son corps sculptural et bronzé d’un sari arborant deux paradisiers entrelacés. Un sari rouge : sa couleur de prédilection. Le Tricot s’engouffra à sa suite, dans la cabine de douche, recouvert de son unique tatouage. Le long serpent rayé reposait sa tête sur sa main, avant de se lover autour de son bras droit, puis de son torse musculeux, prenant naissance à son nombril.
Au sortir de la douche froide et salvatrice, il réclama au corbeau-drone de lui appliquer un cataplasme anesthésiant, afin de contenir la suppuration provoquée par la pénétration du surin rouillé. Les soins administrés, il jeta cette fois-ci son regard aigu vers l’horloge silencieuse. Il était midi. Il s’adressa à l’androïde :
– Je pense que nous devrions descendre nous restaurer. Au retour, nous ferons exploser ce satané cadenas. J’ai hâte de savoir enfin ce que peut contenir un coffre de plus d’un quintal, et vieux de trois siècles.
L’androïde, qui observait, avec une vilaine moue de dédain, son arrière-bras tuméfié, lui objecta un diagnostic en passant :
– Tu devrais te soigner un peu plus sérieusement, Terry ! J’ai bien peur que tu n’encoures un début de septicémie !
Elle effleurait à présent les lèvres de la plaie profonde, de ses doigts fuselés. Ses longs ongles étaient vernis d’un rouge de scamandra . Un instant déstabilisé par la proximité du geste et l’éclat sanglant de cette menace de lacération, le Tricot s’empressa de lui répondre :
– Je le ferai, c’est promis, dès notre retour au bercail. Mais notre but premier consiste avant tout à pouvoir passer les douanes avec notre butin.
– On ne sait même pas ce qu’il contient !
– Une chose à la fois, mon andro ! L’ oméga ne saurait se tromper. Mais elle est bien trop fine pour nous ouvrir ne serait-ce qu’un pauvre trou de serrure sur le contenu de l’écrin. Allons donc nous sustenter, veux-tu ! Ensuite , seulement, nous descendrons dans le bled, afin d’acquérir une monseigneur !
La salle était collective. Une trentaine de convives avait déjà entamé le buffet sonore. Terry s’assit aux côtés de Rachel. Au bout de l’unique table, qui lui donnait l’impression d’être ainsi la vertèbre terminale d’une colonne vertébrale en plein ondoiement : une sorte de vulgaire coccyx. Ses plus proches voisines, assises nez à nez, étaient deux parfaites jumelles blondes d’une dizaine d’années, qui se ressemblaient comme deux gouttes de rhum. Et qui regardaient la foisonnante chevelure sang - dragon de l’androïde, avec consternation.
– Je me demande si j’ai bien décuvé de mon dernier planteur, mon andro ? J’ai encore l’impression de tout voir en double. Je sais que la discrétion n’est pas ton fort. Mais la première préoccupation que nous devrions remplir, en arrivant dans le cœur du village, avant même l’achat de la pince-monseigneur, ce sera de te trouver un sympathique coiffeur. Si nous voulons toutefois échapper à tous ces regards de safari !
Un peu plus tard, dans le principal carrefour de l’îlet, ils se plantèrent devant une statue insolite, revêtue d’un simple pagne. Le Tricot s’enhardit à plaisanter :
– C’est encore une chance qu’il n’y ait pas grand vent aujourd’hui ! Je me demande bien ce qu’aurait fait notre malheureux exhibitionniste, avec ses deux mains clouées ?
Tout en lui acquiesçant un sourire, l’androïde rajouta une couche au vernis iconoclaste.
– Rien ne t’oblige à blasphémer, Terry ! Il s’agit là de notre Seigneur Jésus !
– Tu parles d’un épouvantail ! Je ne crois pas qu’il nous sera plus secourable, en l’occurrence, que notre pince-monseigneur…
Ils entrèrent dans la principale quincaillerie du cirque. Promptement, ils firent l’acquisition de l’outil convoité. La cyborg ressortit de chez le coiffeur, avec une immense crête de punk sur l’occiput, couleur cramoisie, cela va de soi. Le Tricot comprit qu’il perdrait finalement son temps à lui rabâcher son inutile homélie, au sujet de la discrétion. L’excentricité de cette dernière devint vite, a contrario , l’objet d’une réelle contagion. Il troqua donc son vieux stetson contre un borsalino. Et travestit dans la foulée son corbeau-drone, qui se juchait toujours sur son épaule gauche, en ibijau aux yeux jaunes. Chronos se métamorphosait ainsi en ibijau-drone. Le Tricot espérait que l’effet hypnotique, exercé par les pupilles du volatile, suffirait à détourner à l’occasion l’attention des gens sur l’insolite appariade de Rachel et lui.
Ils regagnèrent recta la chambre treize du Lenticularis , mus par un irrépressible instinct : faire sauter une bonne fois pour toutes la serrure du coffre.
On entendit un « pef » retentissant, suivi d’un second, avant qu’un lobe d’anneau

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents