Vivre sa vie d ado
240 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
240 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

En 1975, une jeune famille ayant deux enfants de 10 et 13 ans se retrouve dans une impasse quand la mère malade entre en milieu hospitalier et que le père profite de cette absence pour faire des avances à son aînée. La jeune fille, qui ne comprend pas, essaie d'éviter son père pendant quelques années mais sans jamais le dévoiler à sa benjamine.
C'est avec la complicité d'une tante très proche que l'aînée pourra survivre en dévoilant son secret.
En 1982, des amis s'ajouteront ainsi qu'une autre famille, qui leur apporteront tout le soutien et l'amour dont elles ont besoin.
Au nom de l'amitié et du partage, tous trouveront un art de vivre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334183154
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-18313-0

© Edilivre, 2016
Dédicace


Vivre sa vie d’ado
À Réjean, Christine et Alexandre
Avec amour…
Partie I
« Si la destinée ne nous aide pas, nous l’aiderons nous-même à se réaliser. »
De Chosroès/Mémoires
Septembre 1975…
Yasmina venait d’avoir 13 ans. Elle vivait chez ses parents dans un joli appartement du Vieux-Rosemont à Montréal mais la solitude y était omniprésente depuis que sa mère Angélica travaillait à l’extérieur. Sa sœur cadette Agi avait 10 ans. Elle était une enfant plutôt espiègle mais Yasmina l’aimait beaucoup et s’entendait plutôt bien avec elle. David, leur père contrairement à leur mère, était un homme à la foi impatient et peu tolérant. Il inspirait surtout la méfiance.
Un soir après le souper, Angélica annonça gravement qu’elle devait se faire opérer de la vésicule biliaire d’ici quelques jours à l’hôpital de la Merci et ce qui l’embêtait un peu c’était surtout les repas du soir.
– Sauras-tu Yasmina préparer le souper pour ton père et ta petite sœur ? Je devrai rester cinq ou six jours à l’hôpital mais ce sera long pour moi. Qu’en dis-tu ? Te sens-tu capable avec tous les devoirs que tu as chaque soir ?
L’adolescente n’avait pas su répondre.
– Je ne sais pas Maman. C’est la première fois que tu me poses la question. J’imagine que je saurai.
La mère déçue avait tourné le dos à sa fille et était retournée dans la cuisine en soupirant. Yasmina n’était pas à la hauteur de la situation. Elle le sentait rien qu’à regarder sa mère qui n’avait pas aimé la réponse de son aînée. Mon Dieu que c’est compliqué aujourd’hui se disait-elle. Pas de parties dans la maison à cause des voisins, pas de musique trop forte le soir, fallait porter ses pantoufles et non ses chaussures, ne pas taper du pied ni claquer les portes et quoi encore !
– Merde, merde… se disait alors Yasmina la mine déconfite. Yasmina disait toujours à ses copines que sa mère était d’une autre génération. Le jour “J” était arrivé.
David toujours prêt à l’avance se ruait dans leur chambre à coucher pour prendre la petite valise. Il n’était que sept heures du matin et il n’avait pas déjeuné mais comme sa femme devait demeurer à jeun, il préférait s’en priver et manger plus tard à la cafétéria.
Les enfants se levaient et eurent tout juste le temps d’embrasser leur mère avant son départ . Elle pleurait un peu, l’appréhension sans doute. Quand à leur père il était déjà en bas dans le garage. Par la fenêtre du salon, les deux sœurs regardaient en direction de la voiture. Angélica était à l’intérieur et leur envoyaient la main une dernière fois.
Ces instants étaient difficiles et Agi commençait à sangloter. C’était une journée grise et il fallait bien aller à l’école malgré tout. Il n’y avait pas de congés pour elles aujourd’hui. Tout s’était précipité et les filles faisaient un réel effort pour passer par-dessus ces moments là mine de rien.
Yasmina préparait rapidement deux bols de chocolat au lait et des toasts. Leur mère avait pris soin la veille de préparer leur lunch du lendemain. Le jus d’orange était déjà sur la table. On n’avait plus qu’à se servir.
Les deux filles mangèrent avec appétit mais en silence. Elles avaient le cœur gros mais ne voulaient absolument pas en parler. On était lundi et Yasmina espérait que sa mère revienne à la maison d’ici la fin de semaine.
Elles entreprirent de faire le lit ensemble pour cette fois-ci. Habituellement, il incombait à l’aînée de le faire mais aujourd’hui c’était différent. On se sentait solidaires.
– Dis, Yasmina. Tu voudrais bien m’attendre à la sortie de l’école vers quatre heures ?
Yasmina avait souri.
– D’accord pour cette fois-ci mais promets-moi d’être à l’arrêt d’autobus car je ne veux pas te chercher d’accord ?
Une fois la serrure barrée, les deux filles oubliaient leur triste sort et embarquaient dans le premier bus qui venait d’arrêter au coin de la deuxième avenue.
Les premières journées passaient vite mais quand elles arrivaient dans leur appartement après l’école, tout semblait une corvée aux yeux de l’aînée peu habituée à remplacer la maîtresse de maison. C’était même exténuant et les devoirs trop ardus étaient mis de côté alors que d’habitude Yasmina prenait toujours soin de les faire sans rechigner. Les habitudes changeaient mais pas pour le mieux.
Agi de son côté devenait légèrement agressive car leur père qui arrivait vers six heures le soir était doublement impatient surtout quand le repas n’était pas près. Il avait toujours faim et n’aimait pas attendre. Il gardait ses vieilles habitudes malgré tout. Agi ne supportait pas de le voir agir ainsi avec sa sœur.
– Yasmina as-tu rapporté du pain en revenant de l’école. Il n’en reste plus lui criait-il à tue-tête.
Alors Yasmina courait jusqu’à la boulangerie au coin de la rue. Un autre jour, c’était le lait.
A huit heures, le souper terminé c’était la vaisselle mais Agi aidait souvent sa sœur.
Un soir, Yasmina, expliqua à son père qu’elle avait une rédaction à faire et qu’elle resterait dans sa chambre après le souper et ce jusqu’à l’heure du coucher. Il venait de comprendre qu’elle était sérieuse. Il admettait que ses filles étaient de bonnes élèves à l’école et hocha la tête en guise de réponse mais sa fille le trouvait bizarre. Elle ne saurait dire pourquoi mais il avait un drôle d’air en la regardant. Cette attitude la gênait un peu tout à coup.
Agi lisait un livre de contes allongée sur le lit double. Sa sœur qui voulait finir son texte avant de se coucher lui demanda soudainement.
–  Je n’ai pas fini mon devoir et ça ne te dérange pas si on se couche plus tard que d’habitude. Agi était enchantée mais fallait pas faire de bruits. Papa écoutait sa partie de hockey et pour lui c’était sacré. Une vraie passion mais les filles le savaient.
De plus, on pouvait entendre de la chambre la voix de l’annonceur ainsi que les annonces qui précédaient la première joute.
Ce soir, les deux sœurs se sentaient bien mais Angélica leur manquait. Elle n’avait pas encore téléphoné. C’était déjà mercredi et les filles se demandaient si elle allait bien.
À 10 heures, il était grand temps d’aller se coucher. Après avoir souhaité une bonne nuit à leur père toujours assis dans son fauteuil et devant son ènième café, elles se hâtaient à ranger leurs livres et cahiers dans leur sac d’école respectif et se couchaient vivement.
Yasmina espérait mieux dormir cette nuit mais c’était soir de pleine lune. Rien n’était moins sûr.
Dans la cuisine le carillon sonnait 2 heures du matin. La pleine lune éclairait la chambre des filles malgré les rideaux épais. Agi devait rêver car elle marmonnait dans son sommeil. Yasmina se tourna côté mur essayant de se concentrer sur les battements de son cœur. Rien n’y faisait. Elle entendait toujours une voix qui se plaignait, qui l’appelait…
D’un geste brusque elle se dressait prestement sur ses coudes. Oui, maintenant elle en était sûre. La voix venait de la chambre de son père. Était-il malade ou rêvait-il lui aussi ? Elle resta sans bouger quelques instants mais elle se sentait très fatiguée et avait envie de dormir.
Maintenant elle en était convaincue. Son père chuchotait son nom : « Yasmina, c’est moi, je ne suis pas bien. M’entends-tu Yasmina ? Yasmina répond-moi ».
Yasmina était mal à l’aise. Pourquoi ne venait-il pas lui expliquer ce qui se passait ?
Yasmina enfile ses pantoufles et sa robe de chambre et descend du lit sans faire de bruit. Comme elle se dirigeait lentement vers la chambre de ses parents, la voix reprenait sa litanie : « Yasmina vient. Papa n’est pas bien. »
La voix n’était plus qu’un chuchotement. Pas trop rassurée, elle toussotait un peu afin qu’il sache qu’elle était là, tout près au pied de la porte. Une forme d’avertissement.
En passant, Yasmina avait regardé l’heure à l’horloge. Déjà 2 heures et demie.
David était devenu muet. Il savait sa fille toute proche. Elle repoussait la porte qui était demeurée entrouverte et se penchait pour voir si son père était encore couché quand elle vit, à sa grande surprise qu’il était debout et la regardait. Il était presque nu.
Il faisait signe à sa fille de s’approcher pour ensuite la serrer très fort contre lui en disant qu’il était malheureux. Il avait subitement pris les deux mains de sa fille qu’il avait collées contre son sexe. Dépourvue, Yasmina ne bougeait plus, ne respirait plus. Elle cherchait à comprendre. Sa gorge était sèche et elle retenait ses larmes. Elle avait honte. Elle pensait à Agi seule dans son lit. Yasmina tourmentée ne savait comment retenir ses pleurs. Fallait pas !
Elle avait peur subitement mais sans vraiment savoir pourquoi. Son père pleurnichait. Il s’ennuyait de sa femme disait-il tout bas. Il lui demandait de venir se blottir contre lui, de le caresser, de le consoler. Il avait froid, disait-il au creux de son épaule.
Tout à coup, Yasmina alertée, rebondissait sur ses pieds haletante et atterrée.
– Non, disait-elle… non. Puis tel un chat, elle bondissait en toute hâte vers sa chambre et refermait la porte derrière elle. Elle espérait de tout son cœur que sa sœur dorme toujours et n’aie rien entendu.
Toute frémissante elle rentrait sous les draps chauds en sanglotant mais avait mis son oreiller contre sa bouche pour qu’on ne l’entende pas.
– Maman, Maman quand reviens-tu ? J’ai besoin de toi. J’ai peur…
Au lever, tout était calme. Elles se retrouvaient seules. Leur père partait très tôt le matin. Yasmina se disait que c’était une chance pour elle. Ses yeux étaient bouffis et sa petite sœur l’avait remarqué en se levant.
– T’as pleuré ma foi ?
Yasmina ne pouvait le cacher et faisait signe que “si” et

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents