Violences feutrées
224 pages
Français

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Violences feutrées , livre ebook

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Description

1970. New York est vaste, immense même. L'agence de détectives privés est toujours installée dans le Queens. Depuis la mort tragique de son associé Greg lors d'une enquête, Alan a un nouvel adjoint, son ami Jordan, ancien capitaine de la police new-yorkaise. Avec l'aide de leur secrétaire Kitty, ils vont tenter de mener à bien une enquête encore plus difficile que les précédentes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332727114
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-72709-1

© Edilivre, 2014
Violences feutrées
 
 
Œuvre de fiction
Toute ressemblance avec des événements existants ou ayant existés serait fortuite.
Tous droits réservés.
Copyright by Géraud de MURAT
 
 
Kitty avait accepté de fixer ce rendez-vous à 12 h 30 parce que cet homme, insistant en parlant d’une affaire de vie ou de mort, ne pouvait se libérer qu’à l’heure du déjeuner.
En m’en informant, elle avait ajouté que ce correspondant paraissait être en proie à une peur susceptible de régler définitivement son problème avant que j’aie le temps de m’y intéresser. Je connais trop la valeur de ses impressions pour les négliger… A manier avec délicatesse…
– Asseyez-vous…
De taille moyenne, un peu trop mince, il fait un peu étriqué et ceci ne s’accorde pas avec un visage intelligent devant même être énergique en temps normal…
Mais Kitty avait pensé juste : il est au bord de l’effondrement.
– … Je suis Sydney Alprust, de la Hordan Junior Company…
– Je sais…
Je le sais, en effet, parce que Kitty m’a communiqué son nom et fait passer à l’écran de notre ordinateur la fiche de la General Chemistry Hordan Junior pour le compte de laquelle, quelques années plus tôt, Greg Shelton, mon ancien associé malheureusement décédé, avait résolu une histoire de documents égarés.
– En quoi, Mr Alprust, pouvons-nous aujourd’hui vous aider ?
Comme s’il fonctionnait à l’oxygène, il prend le temps de plusieurs inspirations et finit par triompher d’une nervosité sans doute inhabituelle :
– Voici : votre Agence étant répertoriée à notre Société, j’ai cru bon de venir vous parler de mes ennuis personnels pour vous demander de me protéger.
– Mr Alprust, vous avez très bien fait. D’après ce que vous avez déjà expliqué à Miss Dollen, ma secrétaire, vos ennuis sont sérieux ?
– D’autant plus sérieux, Monsieur, que c’est ma vie qui est en jeu !
– Eh bien, sans vous affoler, racontez-moi.
Un clapet a sauté, libérant la pression… Les mots se précipitent sans se bousculer, précis… 40 ans, marié sans enfant, Ingénieur Chimiste à la Hordan depuis quinze années, les cinq dernières au titre de Chef du Laboratoire de Recherches Top Secret.
A ce rapide curriculum vitae, j’ajoute l’impression retirée de l’expertise à laquelle je me suis livré par habitude : très Cadre supérieur, soigné, paraît au plus 35 ans, cheveux châtains, front haut, yeux gris, l’arête du nez en coupe-vent, le visage mince, l’ensemble est peu attirant.
Il en émane une sorte de sécheresse technique peut-être dûe à sa formation. En bref, il est loin d’irradier la sympathie mais le motif de sa visite mérite attention et l’intérêt de ce dont il me fait part ne m’échappe pas.
Celui qui, voici deux mois, a troublé la tranquillité d’une existence parfaitement ordonnée se nomme Howard Stirner. Il est Canadien et demeure à l’Hôtel Astor.
Il l’a abordé dans la Rue en l’appelant par son nom, s’est présenté, lui a dit être au courant des Recherches poursuivies à la Hordan sous sa direction et a fini par lui offrir un million de dollars pour que le résultat de ces Recherches, qu’il savait imminent, lui soit communiqué.
Sur son refus, le Canadien s’est éloigné en promettant de le revoir dans deux semaines.
Exactement quinze jours plus tard, il l’a à nouveau abordé par surprise, s’est fait pressant pour obtenir son acceptation. Ensuite, par deux fois, il a insisté et, ceci ne devant sans doute rien au hasard, ce fut chaque fois que son équipe faisait un pas décisif vers la solution.
– Enfin, hier, il n’a plus offert, il a menacé : si je ne lui remets pas ce qu’il désire avant le délai qu’il m’impose, je ne vivrai pas plus de 72 heures… c’est-à-dire échéance après-demain soir !
Sydney Alprust s’est tu. Image de la peur, il me regarde comme un nageur à bout de souffle doit regarder une bouée…
– Ne nous alarmons pas… Pour pouvoir vous aider efficacement, il est nécessaire que j’en sache un peu plus. Où vous abordait-il ?
– La première fois sur Broadway, dans le bas…
Quand il fait beau, je me rends à pied à la Hordan. Ce n’est pas très loin. J’habite la 8 e  Rue, au 14. Ma femme s’y plaît… le Village, Washington Square, Fifth Avenue…
– A quelle heure ?
– Tôt. Je suis toujours au Laboratoire avant 9 heures.
– Et les autres fois ?
– A peu près au même endroit et à la même heure et, parfois, le soir à ma sortie, après 17 heures.
– Vous ne rentrez pas chez vous pour déjeuner ?
– Non. Journée continue, pause de midi à 13 heures.
– Ce Howard Stirner est donc parfaitement au courant de vos habitudes… et de la façon dont vous avancez dans vos Recherches…
Combien de Chercheurs dans votre équipe ?
– Huit. Six sont plus anciens que moi, les deux autres ont déjà dix ans de présence.
– Des hommes sûrs ?
– Tous des passionnés.
– Mr Alprust… Si je ne me trompe pas, vous n’avez pas eu l’idée d’aviser votre Direction de tout cela… Pourquoi ?
– Je l’ai eue, l’idée, dans l’instant ! Mais qu’auriez-vous fait quand, en évoquant lui-même cette possibilité dès le premier contact, cet homme vous assurait fermement que votre femme subirait aussitôt les conséquences de votre initiative ?
Il est vexé et l’a fait remarquer. Son réflexe est normal mais il n’est pas nécessaire de lui dire qu’à sa place je n’aurais pas provoqué cette question en oubliant de relater un détail de cette importance.
– Peut-être aurais-je tenté de soustraire ma femme à ce danger afin de mieux affronter…
Il m’interrompt sur un ton condescendant, un peu vengeur :
– Mr Stabritt… ! C’est évidemment ce que j’ai essayé de faire…
Un léger temps de réflexion me laisse percevoir une gêne rapidement surmontée :
– La difficulté, voyez-vous, c’était que ma femme est du genre possessif. Malgré la menace la concernant, elle n’acceptait pas de me laisser seul face à cette situation.
Hier, après l’ultimatum dont je l’ai informée, je me suis fâché pour qu’elle parte. Sans succès.
Mais quand je lui ai donné le choix entre son départ et mon acceptation de communiquer le résultat de nos Recherches, c’est elle qui s’est irritée au point de parler de lâcheté, de trahison.
Ce que je voulais.
J’ai finalement gagné en lui promettant de demander la protection d’un Détective Privé.
Il fouille dans une poche, dépose une enveloppe sur la table :
– A propos… dans l’espoir que vous acceptiez, je me suis muni d’une avance pour quelques jours…
Je néglige son à propos :
– Alors ?… votre femme ?
– … Partie en Floride, chez sa sœur.
Je l’ai accompagnée la nuit dernière jusqu’au « Greyhound » 1 .
C’est long mais c’est bien le moyen le plus anonyme de voyager.
– Bien. Vous protéger se résume donc à vous tenir compagnie dès que vous n’êtes plus ni au Laboratoire ni chez vous ?
– C’est, je crois, la meilleure dissuasion.
– Soit. Où allez-vous maintenant ?
– Au Laboratoire.
– En voiture ?
– Non, je m’en sers peu.
– Eh bien, on commence… je vous accompagne.
* *       *
Je lui ai recommandé de bien tout observer, durant le trajet, afin de me signaler ce Howard Stirner s’il l’aperçoit.
Plus tard, à 17 heures, je reviens le chercher. A peine ai-je arrêté ma voiture après le Building des Douanes, le long de Battery Park à la hauteur de Bridge Street, mon client sort de la Hordan et me rejoint rapidement. Nous faisons pour lui quelques achats et je l’aide à les transporter devant la porte de son appartement où il ne m’invite pas à entrer.
Le lendemain, à 8 h 30, je l’attends devant chez lui. A 17 heures, je l’y ramène.
Le surlendemain, mêmes heures, même itinéraire. Toujours pas de Howard Stirner, nous commençons à manquer de sujet de conversation.
Aujourd’hui, l’inquiétude me gagne après 15 minutes d’attente.
A 8 h 45 je bondis à l’étage, sonne à l’appartement. Rien.
Pressentant le pire, j’agis comme tous les Détectives devant un obstacle mineur. En moins de soixante secondes, la porte discrètement ouverte et refermée, je suis dans la place.
Le temps de traverser un petit vestibule, je retrouve Sydney Alprust assis et solidement ligoté sur une chaise en plein centre d’une pièce peu encombrée. Il est tout nu. Il est tout froid.
* *       *
Mort, Sydney Alprust me pose soudain un problème autrement ardu que celui de lui servir de chauffeur.
Tout d’abord, je m’efforce de repousser le flot de questions qui m’assaille et se transforme peu à peu en un gigantesque pourquoi rouge sang.
Ensuite, je ne tarde pas à convenir que son état me dispense de me préoccuper pour sa santé et je souffle sur des impressions ambiguës nées du simple hasard d’avoir fait sa connaissance.
Enfin, conscience professionnelle exige, je me décide à essayer de trouver une explication à cette fin tragique.
J’enfile donc les gants souples et fins faisant partie de l’habituel contenu de mes poches puis, méthodique, m’assure d’un coup d’œil que la moquette recouvrant entièrement le sol m’évite de me déchausser pour ne pas risquer d’y semer une empreinte.
Revenant sur mes pas, je commence mon examen par le vestibule : armoire électrique dissimulant compteur et fusibles sans mystère, portemanteau à patères fixes soudé au mur, éclairage au plafond par tube instantané. Terminé.
En exceptant sa macabre présence, la première pièce est vraiment peu encombrée : une table basse, dessus verre, avec des journaux, cendrier, cigarettes, est accompagnée de deux petits sièges en skaï et d’un pouf en tissu de la même couleur brun triste.
Non loin, un troisième petit siège en skaï voisine avec une petite table comportant un tiroir et supportant un appareil téléphonique.
Le long du mur, de l’autre côté de la fenêtre, une commode en merisier, trois tiroirs, dont le dessus en marbre brun veiné de r

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