Valse sur destins brisés
406 pages
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Valse sur destins brisés , livre ebook

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Description

Le Kakongo, un pays imaginaire de l’Afrique équatoriale, croupit sous le règne de l’Amiral-Président qui le dirige d’une main d’airain. Cependant, depuis l’effondrement du bloc communiste, le régime essaie de résister, malgré les bourrasques des conférences nationales.
Les aléas de la conjoncture économique internationale contraignent l’Amiral-Président à lâcher du lest. Un recadrage économique entraîne subséquemment la naissance d’une organisation syndicale indépendante dans le sillage de la privatisation de la compagnie des chemins de fer.
À la suite d’une grève des cheminots, le Kakongo tourne au ralenti. La découverte du cadavre d’un célèbre leader syndical du rail, tué mystérieusement dans un accident de voiture, entraîne le départ de Klaus, son ami de nationalité allemande et de Magalie, sa compagne, vers l’Allemagne. Pourtant, Magalie qui s’émerveille de découvrir enfin l’Europe, va malheureusement déchanter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332634597
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-63457-3

© Edilivre, 2014
Avertissement
La trame de ce roman ainsi que les différents personnages, y compris les noms de certaines localités, sont simplement fictifs.
Toute ressemblance avec des personnes ou des localités existant réellement serait simplement fortuite.
Dédicace

À Astrid Isabelle , Pour ta compréhension et ta patience
I
Il est trois heures de l’après-midi, en ce mois festif de décembre. Les fêtes en commémoration de la Nativité et de la Saint-Sylvestre arrivent à grands pas. Les foyers s’y préparent fiévreusement ; chacun selon ses moyens. Cependant, au firmament, l’astre de flammes, épuisé, est haut perché, au zénith de sa course. Le soleil brille de tous ses éclats. Le ciel est bleu, d’un bleu si intense qu’il présage une après-midi mouvementée. La chaleur, malgré l’heure assez avancée, est encore très accablante : il doit faire autour de 34 °C à l’ombre. Une torpeur endémique semble accaparer la vigueur de tous les habitants. À Mavoula, on a l’impression que toute vie s’arrête entre midi et le milieu de journée. La population, dont le pragmatisme laborieux n’est ni ostensible ni légendaire, est encore assommée par la canicule d’un soleil torride. L’amplitude thermique qui se révèle habituellement très grande, rappellent aux esprits sceptiques, le degré de dégradation de la couche d’ozone, qui nous protège depuis les hauteurs azurées.
Durant ces instants caniculaires, les magasins, pour se prémunir des récurrents braquages et cambriolages, baissent leurs rideaux de fers et les attachent avec de grosses chaînes cadenassées. C’est l’heure de la sieste, à laquelle tout le monde voue un culte particulier. Du fait de cet engourdissement collectif, même les voyous, et autres délinquants du même acabit, cette racaille des banlieues dont l’activisme attise souvent de réelles hantises, suivent cette tradition de la trêve édictée par la canicule. La ville est donc très calme, un calme précaire qui s’estompe malheureusement avec l’évanescence de la chaleur. En effet, dès qu’un semblant de fraîcheur se fait sentir, les activités reprennent, jusqu’à l’aube pour certains trafiquants. La nuit tombant de bonne heure, habituellement vers 18 h 30/19 h 00, lorsque le soleil, las d’émettre ses rayons de vie, se retire vers d’autres confins. Durant la nuit, les délinquants profitent de la protection naïve de l’obscurité opaque des tropiques, qui leur offre une opportune complicité, pour rafistoler leurs magouilles
Ce jour-là, au siège de la Direction des services spéciaux du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité d’Etat, un groupe de policiers avait été rappelé, en toute hâte, par sa hiérarchie. Rares, sont les missions pour lesquelles, les agents n’ont point été pris au dépourvu. Séance tenante, après un briefing bien rodé, tout le monde intériorisait les instructions et se mettait à l’ouvrage. Ces mobilisations impromptues, sciemment projetées aux moments les plus improbables, supposaient habituellement des actions de terrain peu ordinaires. En général, le déploiement sur site de cette unité spéciale se fait sous code, afin que les manœuvres ne soient point torpillées par d’inopportunes collusions du fait d’indiscrétions. Tous les policiers de cette équipe de recherches spécialisées sont des hommes de terrain, dont l’expérience n’a point d’égal dans la police du Kakongo. Ils agissent singulièrement en civils, mais pour certaines missions, ils troquent leurs costumes-cravates, contre des combinaisons de police spécifiques. Par souci de discrétion et pour s’exonérer de plausibles représailles de la part de certains malfrats ou des mafieux qu’ils traquent, ces commandos d’élite, chargés de missions spéciales, déroulent leurs manœuvres, complètement cagoulés. D’où leur appellation évocatrice de « Ninjas ».
Cette nuit-là, ces hommes aguerris aux missions périlleuses, s’apprêtaient à s’embarquer pour une tâche particulière, une patrouille routinière de nuit peut-être. La mission devait certainement être plus délicate, tant le briefing du chef de groupe avait été sans équivoque. Il avait martelé ses ordres, comme à son habitude, avec une telle hargne qu’aucun échec n’était permis. L’éventualité même d’un revers ne pouvait ni ne devait effleurer leurs esprits. Ils existaient pour ne jamais faillir. Tel était le credo immuable auquel, ils vouaient un réel culte. Ils avaient en permanence une obligation de résultats.
– Vous devez nous ramener cet homme, mort ou vif, avait ordonné le commandant du groupe. Les instructions de l’Autorité Soleil sont claires. Vu ?
– Vu ! répondirent les policiers, postés devant leurs engins, dont les moteurs, au ralenti, vrombissaient silencieusement.
– Tous les moyens, tous les renseignements et divers autres éléments vous ont été donnés pour réussir votre mission. Le commandement a fait son travail. A vous maintenant de jouer votre partition.
Il fantasmait intérieurement à propos des renseignements que l’agence nationale lui avait fait parvenir, aussitôt que l’avis de recherche avait été lancé.
– À vos ordres ! L’approbation inconditionnelle des agents fusa en écho.
Les hommes constituant cette unité spéciale, repus de missions périlleuses, possédaient une longue carrière de filatures et d’actions spéciales. Leurs missions englobaient un vaste éventail d’activités et de domaines. Elles s’intéressaient tout aussi bien à la contre-intelligence, qu’aux interventions armées contre certains milieux mafieux ou délictueux. Tous ces hommes de terrain avaient été formés en Israël, dans un kibboutz à la frontière libanaise, aux confins du fleuve Litani jouxtant le territoire du Hezbollah. Ils avaient bénéficié subsidiairement d’un stage d’application en République démocratique allemande, sous les auspices de la  Hauptverwaltung Aufklärung (HVA) , l’agence de renseignements est-allemande. C’étaient des hommes habitués à manœuvrer dans des conditions difficiles, risquées et fortuites. En raison de la particularité de leurs missions, l’amiral-président ‒ Autorité Soleil, selon sa dénomination opérationnelle ‒ décidait personnellement de leurs emplois. Même le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, autrement dit Autorité Lune, ne pouvait les mobiliser sans l’accord formel de l’amiral-président.
Tout au long de leurs diverses et multiples interventions, les jours se succédaient, sans jamais se ressembler. Ils étaient parfois très calmes, mais pouvaient être extrêmement violents, comme dans les mauvais films d’Hollywood, qui font l’apologie de la brutalité sans entraves et sans scrupule. La permanence de la violence les obligeait à intervenir sans trêve, dans une sorte de pérennité opérationnelle. Ainsi agissaient-ils, de jour comme de nuit, dans les conditions les plus diverses, quel que soit le quartier ou l’environnement. Le Kakongo vivait sous le joug d’une telle violence, qu’il caracolait au box-office des pays les plus dangereux du monde.
Dans certains quartiers de Mavoula, il fallait toujours se méfier du tir isolé d’un sniper, ou d’une balle perdue lors d’une de ces batailles intempestives des gangs ; ces écuries du crime crapuleux foisonnaient dans les quartiers excentrés de la ville, sur le terreau de la paupérisation et de la faillite régalienne. À Mboula-Ntangou et Ngaliemé, deux arrondissements périphériques de Mavoula, on pouvait se faire tirer dessus, à tout bout de champ, visé personnellement ou victime collatérale. Ici, rien n’était simple. Beaucoup de gens étaient armés, d’autant plus que la milice populaire, de grande envergure, recrutait dans toutes les sphères sociales, qu’elles soient juvéniles, ouvrières ou syndicales. Ainsi les armes circulaient-elles dans certains corridors que n’appréhendaient toujours pas les services spéciaux de la répression du crime et du contrôle des armes. Tout le monde y était armé, et la vie n’avait pas la même signification ni autant de valeur qu’outre-mer. C’était l’expression d’une sorte de mélange, plutôt subtil, entre le fatalisme africain qui ne voit dans la vie qu’un passage, et la violence endémique qui se déployait depuis Léopolis, au Nimakakongo voisin. Là-bas, l’État s’était volontairement délesté de certaines obligations, considérées comme accessoires, afin de ne pas assumer ses charges régaliennes, dont il s’était exonéré sans façon. Au Kakongo par contre, l’aspect sécuritaire de l’appareil d’État demeurait le fondement du pouvoir régalien, pour lequel tous les moyens étaient mobilisables. La sécurité de l’État, au-delà de toute autre considération, constituait le noyau dur et la finalité de la politique sécuritaire nationale. C’est donc avec une ferme assurance que le chef de groupe des Ninjas avait briefé sa troupe, sur la disponibilité des moyens requis pour la mission.
Lorsque, dans une discrétion presque intime, les trois voitures banalisées de la police, dotées d’immatriculations de circonstance, franchirent le seuil du vaste portail métallique de leur siège, la nuit était déjà tombée depuis belle lurette. Quelle heure pouvait-il être ? Vingt heures ou vingt et une heures, peut-être. Toutefois, les lucioles, prolifiques en cette saison, illuminaient leurs sillages de leur évanescente lumière. Elles scintillaient dans le noir, comme de minuscules lampadaires mobiles. Les artères du centre-ville, à cette heure vespérale, étaient particulièrement bondées. Comme tous les jours, particulièrement les week-ends avec des pics le samedi soir, la circulation était relativement dense. Divers types d’engins se côtoyaient sur le macadam. Aux côtés des grosses cylindrées de grandes marques ‒ notamment des Japonaises, des Allemandes ou des América

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