Vagabond d âme
242 pages
Français

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Description

Imaginez que votre voisin, avec lequel vous avez discuté ce matin, vous ignore lorsque vous le croisez en fin de journée. Non seulement il ne vous salue pas, mais lorsque vous vous adressez à lui, il vous demande qui vous êtes. Pourtant, physiquement, il n’y a aucun doute, il s’agit bien de lui. Ce que vous ne pouvez deviner, c’est que son esprit a cédé la place à celui d’un autre.



Et si vous-même vous vous retrouviez dans le corps d’un autre, que feriez-vous ? Comment réagiriez-vous ? C’est la situation, au parfum de fantastique, à laquelle Connor O’Brien va se confronter. Mais Connor O’Brien n’est pas monsieur Tout-le-monde. C’est un des hommes de main d’un parrain de la pègre irlandaise de Boston. Les voyages de son esprit ont-ils un sens ? Est-ce le jeu du hasard ou le fruit de desseins déjà déterminés ? Connor est-il maître de son destin ou une marionnette aux fils invisibles ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414575336
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-57534-3

© Edilivre, 2015
Avant-propos
Ce récit est une œuvre de pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Les références à des personnages ou des organisations ayant existé ont pour seul but de rappeler un contexte particulier et de situer l’action de cette fiction sur une période définie.
À noter que ce livre a inspiré un morceau musical, un « son », qui en reprend le titre et est disponible sur les sites et plateformes dédiés à la musique.
Aux milliards d’âmes qui nous ont précédés sur cette Terre.
Vagabond d’âme 1
La Chevrolet Caprice emprunta le Longfollow Bridge pour traverser le Charles River Bassin en direction de Beacon Hill. À l’extrémité du pont, elle s’engagea sur Charles Street afin de rejoindre Chestnut Street. Connor O’Brien immobilisa la voiture le long du trottoir à une centaine de mètres du numéro 80 de la rue, comme il le faisait quotidiennement à la même heure depuis quinze jours. Il était 18h30 passées, à cette période la nuit enveloppait déjà Boston. Beacon Hill était un quartier résidentiel de la ville dont les cottages et les maisons en briques de style victorien rappelaient l’Angleterre, ce qui n’était pas forcément agréable aux yeux d’un Irlandais. Connor O’Brien, nom inscrit sur les papiers officiels présentés à l’agence de location d’automobiles, était plus exactement Franco-Irlandais. Français par sa mère et Irlandais par son père. Il ne vécut que ses quatre premières années en France, à Dijon, avant de venir s’installer à Boston avec ses parents.
Ce soir, il honorera un dernier contrat, sa dernière mission. Depuis deux semaines, en fin de journée, il venait repérer les lieux. Il louait une nouvelle voiture chaque jour à une agence différente. Il choisissait un modèle commun de couleur neutre. Il se garait à une distance raisonnable du 80 Chestnut Street afin d’observer les allées et venues, les habitudes des résidents de cette belle demeure à deux étages. Le jardin à l’anglaise, parfaitement entretenu, renvoyait un effet faussement sauvage.
Ce soir, il n’était pas là pour surveiller, mais pour agir. Il savait parfaitement quand et comment accéder à la maison. Il évitera autant que possible les dommages collatéraux à cette famille. Tout dépendra de la précision dont il fera preuve pendant sa courte fenêtre d’intervention. Un imprévu et tout devrait être revu, et il n’aimait pas devoir improviser dans ce genre de situation. Il ne connaissait de sa cible que ce qui était nécessaire et, avant tout, le fait qu’elle était un sérieux problème pour son employeur, Carroll Mc Cabe, chef du clan Mc Cabe. Les Irlandais, fuyant la Grande Famine, avaient été, au milieu du XIX ème siècle, le premier important flux migratoire à Boston. Ils avaient été rejoints ensuite par les juifs ashkénazes, quittant la Russie et l’Europe de l’Est, suivis de peu par les Italiens. Ces mouvements de peuples avaient influencé fortement la criminalité à Boston, où la pègre et diverses organisations souterraines se développèrent. La famille Mc Cabe contrôlait aujourd’hui le trafic de drogue sur les quartiers de Charlestown, East Boston, Downtown et une partie de Dorchester, en partage avec les mafias russe et italienne. L’activité de la famille ne se limitait pas à la drogue mais comportait également le racket, le jeu, le cambriolage, l’extorsion, l’enlèvement, l’assassinat et le trafic d’influence. Ce dernier domaine inclut notamment le rapport à la vie politique. Avoir des élus dans son camp était un gage de prospérité, de sécurité et par conséquent peu importaient les moyens : fraude, menaces, corruption. Tout comme il était essentiel d’avoir des informateurs dans diverses administrations comme la police, la justice et l’urbanisme. La famille Mc Cabe était installée à Boston depuis 1915. Ce fut Frank Mc Cabe, le père de Carroll, qui développa les activités criminelles et créa autour de sa famille un clan prospère. Cet orphelin de père abandonna sa mère dans les bas-fonds de Dublin pour tenter sa chance à Boston. D’abord simple petit escroc à son arrivée à dix-huit ans dans la ville, il s’acoquina avec quelques malfrats de peu d’envergure et constitua un gang dont les ressources provenaient du vol et de l’extorsion de fonds. L’essor viendra de la prohibition à partir de 1919. Les mafias juive, italienne et irlandaise s’affrontèrent durant cette période qui dura jusqu’en 1933. Frank Mc Cabe et ses acolytes travaillèrent pour le Gustin Gang. Ce groupe irlandais contrôlait la ville. Ils étaient une menace et multipliaient les vols, cambriolages et meurtres. Ils s’étaient rendus maîtres des jeux d’argent. Frank Mc Cabe vit sa position évoluer au sein de ce gang. Il en retira un confort financier et une certaine réputation ; son nom commença à être connu dans le milieu. L’excès de pouvoir et de contrôle du Gustin Gang sur la contrebande d’alcool entraîna l’assassinat du chef Frank Wallace et de son lieutenant Bernard Walsh par une coalition de gangsters italiano-américaine. Ces deux morts provoquèrent une guerre interne entre les différentes factions du Gustin Gang, dont Frank Mc Cabe arriva à sortir à la fois vivant et avec un clan renforcé. Il sut profiter de la contrebande d’alcool pour s’enrichir sans pour autant aller sur les territoires détenus par de puissantes familles. Son fils Carroll, qui lui succéda, rejoignit Howie Winter au sein du Winter Hill Gang qui se forma après une guerre des gangs ayant ensanglanté la côte Est des États-Unis. Ce rattachement permit au clan Mc Cabe de continuer à développer ses affaires. À l’arrestation de Howie Winter en 1979, c’est tout naturellement que la famille se lia à son successeur le caïd James Junior Bulger. Sous l’impulsion de ce parrain, les exactions, les trafics en tout genre connurent une croissance conséquente dont le clan Mc Cabe tira grand profit pour asseoir définitivement non seulement son autorité sur leur territoire, mais aussi sa position au sein du Winter Hill Gang. En 1994, James Junior Bulger, alias Withey Bulger, échappa à l’arrestation du FBI et était, à ce jour, toujours en fuite. Son réseau lui permettait de narguer les autorités depuis six ans et la fidélité des membres de son gang, tout comme la crainte de représailles, privait le FBI de tout témoignage, de toute dénonciation.
Comme chaque soir aux alentours de 19h00, la berline noire de monsieur Loyd se présenta à la grille de sa demeure. Le portail automatique lui ouvrit l’accès à la grande allée de graviers blancs qui menait jusqu’au perron de sa maison. Connor, vêtu tout de noir : jean, polo, blouson Chevignon en toile de coton avec col Harrington et chaussé de baskets basses en nubuck, sortit de la voiture. D’un pas souple, il se rapprocha de la clôture de la propriété de la famille Loyd. Les réverbères diffusaient une pâle lumière sous laquelle se découpaient, à peine, les silhouettes des piétons pressés de rejoindre leur domicile après une journée de travail. Connor se plaqua le long de la clôture, jeta un coup d’œil rapide autour de lui et, prenant appui sur le muret, passa d’un bond au-dessus du barreaudage en fer pour se retrouver, les sens en éveil, un genou à terre, sur la pelouse fraîchement tondue. Le portail venait de se refermer et la Mercedes 300E s’immobilisa. Monsieur Loyd grimpa les marches du perron et poussa la porte d’entrée avant de disparaître dans son antre. Connor se faufila en petites foulées entre la végétation ordonnée du jardin pour arriver à l’angle ouest de la maison. Il se cala le long du mur. Les bruits de la rue remontaient jusqu’à lui, couvrant le son de sa respiration. Comme prévu, et cela deux fois par semaine en rentrant du travail, monsieur Loyd ressortit et se dirigea vers le local à poubelles. Il s’empara d’une d’elles et la fit rouler afin de la déposer sur le trottoir. Connor profita de cette absence pour se glisser dans la villa. Dans le hall, il sortit son Luger auquel il fixa le silencieux. À sa gauche se trouvait la cuisine, en face l’escalier qui menait à l’étage. Les deux enfants de la famille jouaient en haut, les rires descendaient jusqu’à lui. Pas de précipitation malgré le temps restreint pour opérer, il fallait éviter les dommages collatéraux. Dans vingt secondes le père serait de retour… À droite la porte du salon d’où provenait le son de la télévision, plus précisément le journal d’information quotidien que madame Loyd regardait avec assiduité chaque soir de la semaine. Connor avança jusqu’au pas de la porte du salon, immense pièce au plafond enrichi de moulures. Une grande baie vitrée ouvrait sur l’arrière du jardin. Une haute cheminée en pierre blanche et marbre noir trônait au milieu du mur qui faisait face à Connor. La télé dans l’angle droit de la pièce égrenait les nouvelles du monde tandis que la maîtresse de maison, assise sur le canapé en cuir d’une seyante teinte caramel, triait et classait divers documents en jetant de temps à autre un regard furtif aux images diffusées par le journal télévisé. De sa position, avec le canapé juste sur sa gauche, Connor distinguait la maîtresse de maison de trois-quarts arrière. Absorbée par sa tâche, elle n’avait pas perçu sa présence. Connor, en silence, vint se placer en face de madame Loyd. Celle-ci leva la tête et pendant un court instant, ses yeux, marron irisé, croisèrent ceux de l’homme debout devant elle qui pointait une arme dans sa direction. Deux bruits secs rapprochés filtrèrent, à peine audibles. Deux taches rouges naquirent sur le thorax de l’élégante femme assise dans le canapé. Un corps en suspens un

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