Une vie sans histoire
270 pages
Français

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Une vie sans histoire , livre ebook

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Description

De la banalité à la singularité... La vie de Justine n’est qu’un espace stérile, en jachère, qui ne lui appartient plus, jusqu’au jour où son mari Gilbert la quitte. S'ouvrent alors pour elle des champs nouveaux d’aventures. Elle qui ne vivait qu’au fil d’événements qu’elle ne maîtrisait pas, va profiter de cette liberté nouvelle pour se révéler : ses rencontres vont faire germer en elle la conscience de dire non... Ses voyages vont faire naître en elle les prémices du « je suis » ... Ses combats vont lui donner les certitudes du « je veux » ... Les moissons de la vie de Justine qui ne promettaient que la maigre récolte des fruits de la banalité, révèlent les richesses de l’histoire de sa singularité. Elle peut enfin dire... merci Gilbert !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332841988
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-84196-4

© Edilivre, 2015
Première partie « De la banalité naît la singularité »
Chapitre I
Dimanche soir, un TGV part de Marne-la-Vallée direction Lyon Part Dieu ; il est plein, plein d’enfants excités, plein de mères de famille excédées, épuisées, abruties par leurs mômes, par les attractions… trop de Mickey, trop de Donald, trop de Disney-parades, des couleurs pleins les yeux et des illusions de carton-pâte, des mises en scène qui ne trompent plus personne… l’overdose totale de confettis et de rires exagérés, de rires étranglés…
Justine, elle est bien en train de s’étouffer sur son siège, entourée de ses deux fils… elle est bien en train de s’étrangler de ses pleurs qu’elle a retenus toute la journée pour faire bonne figure devant ses enfants, pour ne pas les décevoir, pour que cette journée soit aussi belle que dans les dépliants de Disney… de la joie, de l’allégresse, faut pas faire tache chez les Mickey. Mais elle s’en fout des Mickey, elle s’en fout de ces divertissements à deux balles… elle ne pense qu’au message qu’elle a reçu avant de partir de Lyon ce matin ; ça fait douze heures que ça la travaille, que ça lui tord les entrailles, ça fait douze heures qu’elle essaie en vain d’appeler ce salaud de Gilbert, son mari qui lui a laissé un message sur son portable comme s’il avait jeté un sac d’ordures dans une poubelle :
– Je te quitte, je me tire, j’en peux plus de ta tronche ; je pars m’installer chez Corinne qui ne passe pas son temps à me faire la gueule.
Corinne, cette pouffiasse, c’était sa meilleure amie jusqu’à présent… c’est pas possible ; c’est vrai que Gilbert, il avait tendance à la lorgner en coin de temps en temps et qu’ils piquaient des fous rires ensemble en la regardant… c’est vrai qu’elle lui faisait un peu la gueule des jours à Gilbert, des fois, comme ça, rien que pour le faire réagir, qu’il sorte le nez de son journal et de sa bière, qu’il la regarde un peu… douze ans qu’ils sont mariés, douze ans de disputes et de réconciliations, douze ans…, ça fait des liens solides, solidifiés par des habitudes crasseuses faites de non-dits et de compromissions… mais douze ans face à cette pute de Corinne, ça tient la route… et les enfants…
Et les enfants, ils sont où ? Disparus, envolés… elle les entend crier au fond du wagon ; ils sont plutôt discrets dans leur genre, tout le compartiment s’est retourné vers le lieu d’où proviennent leurs hurlements ; Justine s’approche de Jeremy qui est arc bouté à la porte des toilettes dans lesquelles son frère Maxime s’est enfermé.
– Maman, il ne veut pas sortir, exprès pour m’empêcher de faire pipi et je suis prêt à faire dans ma culotte, s’écrie Jérémy.
– Max, sors de là-dedans, ou je vais sérieusement m’énerver.
– Maman, je ne peux pas, je refais le train de la mine de Disney… y a de l’eau partout et la mine est presque inondée… c’est super, c’est mieux qu’en vrai… je suis Indiana Jones !
Effectivement, elle entendait l’eau couler à gros bouillon et une mare commençait à se former devant la porte… il n’y avait pas que la mare qui se formait, car un attroupement de passagers intrigués commençait à s’agglomérer autour d’elle, d’où émergea soudain un képi de contrôleur qui s’agitait furieusement :
– Qu’est-ce que c’est que ce foutoir, dégagez le passage immédiatement…
Un petit homme râblé en uniforme se tenait devant elle, lui faisant son numéro d’autorité répété depuis des années sans avoir d’autre effet sur les passagers qu’un regard condescendant… il avait compris depuis longtemps qu’il lui manquait bien vingt bons centimètres de taille pour qu’on le prenne au sérieux :
– Pourriez-vous m’expliquer ce qui se passe, madame, lui dit-il en contemplant ses chaussures qui trempaient dans l’eau.
– Ne vous énervez pas monsieur le commissaire , c’est mon fils qui est coincé dans les toilettes ; je vais le faire sortir immédiatement.
– Maxime, sors des toilettes, ça va mal se passer pour toi ;
– Au secours, maman, je suis tombé dans la cuvette… je suis en train de me noyer… aaah…
– Monsieur l’inspecteur , ouvrez cette porte tout de suite, mon fils est en danger, dit-elle affolée au contrôleur.
– Écartez-vous de cette porte, je vais l’ouvrir avec mon passe… répondit-il. La porte s’ouvrit rapidement et le local exigu apparut complètement inondé et entièrement vide.
– Mon Dieu, dit-elle, consternée face à une réalité absurde et incompréhensible ; mon fils a disparu, faites quelque chose, arrêtez-moi ce train, prévenez la police, on me l’a enlevé…
Le contrôleur sidéré, constatait sans comprendre que les toilettes étaient vides de tout occupant, mais complètement saccagées par l’eau qui continuait à s’échapper à gros bouillon du lavabo dont l’évacuation avait été colmatée par des boules de papier hygiénique.
– C’est pas possible, dit-il atterré, vous allez avoir de gros ennuis madame, votre fils a saccagé ce local et je vous en tiens pour responsable.
– Espèce d’abruti, c’est vous qui allez en avoir des ennuis, vous n’avez pas compris que mon fils a disparu des toilettes et que la seule issue de ce local c’est la cuvette… apparemment mon fils n’est plus dans ce train, lui répondit-elle d’un air complètement hystérique.
L’homme au képi, l’air hébété, se tenait devant la porte sans comprendre, et tout ce qu’il voyait c’est de l’eau qui coule, qui coule sur ses chaussures, sur son pantalon, dans le couloir, dans le compartiment… de l’eau qui monte, qui s’étend…
– C’est pas possible répète-t-il hagard ; c’est pas possible, et il cherche dans sa tête un semblant d’explication pour une scène qu’il n’a jamais vue en vingt ans de SNCF…
Les passagers commençaient à s’affoler dans le wagon ; eux non plus n’avaient pas l’habitude de voir un train se transformer en piscine ; c’est sûr, par rapport à Disneyland, c’est du réel, ce n’est pas de la fiction, les Mickey ne sont pas en train de se marrer… y a urgence, il ne va pas falloir rester planté en rigolant. S’il en a une qui ne rigole pas, c’est bien Justine ; paniquée, elle ne pense qu’à son gosse qui a disparu ; face au contrôleur complètement dépassé par une situation qui le bouscule et face à des passagers qui commencent à sérieusement s’angoisser, elle garde un fond de lucidité.
Dans un élan incontrôlé, elle se jette sur la poignée du signal d’alarme ce qui déclenche en quelques secondes un évènement encore plus terrible que tout ce qui était déjà arrivé ; le freinage violent du train provoque avec toute l’eau qui s’est accumulée dans le wagon, une vague énorme qui balaie tout sur son passage : les voyageurs, les valises, le contrôleur… tout part en vrac dans le fond du wagon dans un enchevêtrement hallucinant… Ça hurle dans tous les sens… ça se débat pour éviter la noyade… Un véritable carnage… un vrai tsunami.
Pendant ce temps, le train s’est immobilisé sur la voie ; Justine, dans un ultime sursaut, s’extirpe de la masse grouillante des occupants du wagon et tente d’ouvrir une portière pour descendre. Après des efforts désespérés, sans arriver à manœuvrer l’ouverture bloquée par l’eau et les valises, elle se redresse une dernière fois et d’un geste plein de rage, fait voler en éclat la vitre de la portière ; elle se retrouve alors violemment éjectée du wagon par la pression de l’eau qui s’était accumulée et se sent projetée à terre ; deux secondes plus tard, sans avoir encore réalisé ce qui lui arrivait, elle ressent un choc violent dans le dos… une masse lourde et compacte est projetée sur elle… c’est le contrôleur qui vient de tomber du wagon…
– C’est pas possible dit-il ; c’est pas possible… en vingt ans de carr…
– Je sais, le coupe Justine en se relevant, vous n’avez jamais vu ça, mais il va falloir vous bouger si vous ne voulez pas continuer à avoir des hallucinations… il va falloir vous relevez pour m’aider à retrouver mon fils avant que je ne vous remette les yeux en face des trous…
– Vous avez raison, c’est le plus important… retrouver votre fils qui a disparu dit-il en se mettant debout péniblement.
– Je vais reprendre la situation en main, remettre de l’ordre dans tout ça… mon képi… vous n’avez pas vu mon képi ?
– Votre képi… vous n’avez pas autre chose en tête, lui répond-elle ; vous êtes complètement largué… je vous rappelle que mon fils a disparu, que votre train est en plein chaos et vous… vous cherchez votre képi…
Le contrôleur à moitié sonné se retourne vers elle avec un air hagard :
– C’est bon, on va remonter vers l’arrière du train pour essayer de retrouver votre enfant.
Ils s’avancent ensemble le long de la voie sur quelques centaines de mètres quand ils aperçoivent soudain une forme étendue sur le ballast ; elle se précipite vers ce qui lui semble assurément être son fils, au fur et à mesure qu’elle s’approche.
– Maxime, se met-elle à hurler en arrivant sur le corps étendu qui semble complètement inerte ; elle prend son enfant dans ses bras lorsqu’elle le sent bouger faiblement ; son fils relève la tête lentement en la regardant avec un faible sourire :
– Maman… j’ai réussi, je suis Indiana Jones… j’ai sauté du train de la mine…
– Quoi !!! Et moi qui étais morte d’angoisse, tu te prends pour un héros… Elle lui colle alors une gifle sur la joue droite :
– Tiens, ça, c’est pour Indiana…
Et lui en colle une deuxième sur la joue gauche :
– Et ça, c’est pour Jones…
Le petit se met à pleurer et le contrôleur arrivé à bout de souffle près d’eux, entre deux hoquets parvient à bafouiller quelques mots de protestations :
– Mais madame, vous ne pouvez pas traiter votre fils ainsi après ce qui lui est arrivé.
– Vous prenez sa défense maintenant, lui répond-elle f

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