Une vengeance oubliée
120 pages
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Une vengeance oubliée , livre ebook

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Description

C’est l’histoire d’un jeune Noir américain qui vit dans un milieu où se côtoient les Noirs et les Blancs, sans pour autant en éprouver de la crainte. Il reste attaché à l’innocence et à la bienveillance qu’il voue envers tout Homme, quelle que soit sa couleur. Pourtant, un soir, il voit son grand frère Marcus assassiné par des policiers blancs, sans la moindre raison. Ainsi naît l’incertitude et un conflit qui vient de l’intérieur, qu’il n’ose pas admettre et affronter. Néanmoins, il semble revivre et retrouver goût à la vie. Un jour, un événement tiré d’un fait réel assombrit son avenir. Cet événement est l’élément qui le conduira vers une vengeance posée et réfléchie. Avant cela, il ira au-devant d’une mort certaine pour ne pas embrasser sa soif de vengeance, mais la destinée l’épargnera. Ainsi, il n’attendra qu’une chose, se venger. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne tuera pas. Un sort plus effroyable que la mort attendra le meurtrier de son frère, jusqu’à ce qu’il n’ait d’autre choix que de poursuivre sa route vers une destinée inéluctable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414403561
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-40357-8

© Edilivre, 2020
Dédicace

Au peuple Afro-Américain :
« Que les rêves et les espoirs ne meurent jamais »
Première Partie
Will regardait fixement le revolver posé sur la table basse. Tout était fini se disait-il. Il était inutile de fuir. Tout n’était plus qu’une question de temps, quelques heures tout au plus. Il avait réussi pour ainsi dire. Pourtant, il n’éprouvait aucun remord ni aucune satisfaction. Il s’était libéré d’une colère trop envahissante et confuse qu’il avait gardée assez longtemps en lui. Son regard se troubla et le vide inonda ses pensées. Il resta un instant dans cet état de stupeur où la nuit semblait le pénétrer au plus profond de son être. Il était étrangement devenu maître de sa propre destinée. Il ne leur laisserait pas le temps de le lyncher se disait-il. Il ferait en sorte d’aller contre leur gré. Tout semblait irréel, mais pourtant, il connaissait déjà l’inéluctable issue qu’il avait décidé de suivre.
Toute la hargne qui l’avait poussé à agir s’était subitement éteinte. Il ne ressentait plus cette haine amère qu’il avait pu connaître et qui lui avait donné l’impression de poursuivre une route sans lendemain. Elle l’avait dévoré et emprisonné dans un espace où les sentiments perdaient de leur sens et de leur force jusqu’à ce que tout ce qu’il éprouve ne se disperse lentement au gré du temps. Il réalisait qu’aucun homme ne devrait connaître ni éprouver ce sentiment car il n’était que le fruit pourri d’une souffrance insaisissable et profondément ancrée en soi. Will avait cherché à s’en écarter, à s’en libérer pour qu’il continue à vivre et effacer cet effroyable souvenir. Il avait voulu nourrir sa vie en semant le bien pour en récolter quelques poignées qui lui auraient ouvert les yeux sur un autre horizon. Il crut au début qu’il pourrait oublier mais la terreur le réveilla la nuit, le corps couvert de sueur et l’esprit en proie à une peur indicible tant l’effroi se substituait à la raison et la lucidité. Il lutta de toutes ses forces pour tuer ses démons et trouver la paix mais Il n’y arriva pas et cessa de chercher à fuir ce que ses yeux avaient saisis d’un jet aussi tranchant qu’une lame.
Il ne se souvenait plus très bien mais il pensait que c’était à partir de ces temps-là que l’idée de venger son frère germa dans son esprit. Il ne le voyait pas aussi clairement qu’aujourd’hui car un obstacle l’avait empêché d’agir. Pourquoi ces hommes étaient-ils ainsi ? Cette question l’avait torturé et il avait eu besoin de connaître les raisons qui les poussaient à agir ainsi, mais maintenant, les choses étaient différentes. Il voyait clairement les choses et savait qu’il était devenu comme eux. Il avait fait preuve de la même partialité et avait porté le même regard que celui qu’ils avaient posé sur son frère, sans la moindre clémence ni aucune humanité. Il était devenu aussi cruel et violent que ces hommes qui avaient détruit sa vie mais cela n’avait plus guère d’importance. D’ici quelques heures, seules des gerbes de souvenirs auraient raison de lui.
Il prit le revolver dans la main et s’approcha lentement de la fenêtre. Il tira délicatement le rideau et regarda dehors. L’endroit était désert. Il aperçut l’enseigne électrique du motel qui dégageait une lumière intense autour d’elle. Il eut l’impression qu’une auréole éclairait le ciel. Il fut intrigué et cette lueur dans l’obscurité lui rappela les phares qui s’étaient abattus sur eux par une de ces soirées chaudes comme celle-ci. Il entendait encore le bruit des sirènes qui avaient jailli dans la nuit alors que son frère était au volant. Ils ralentirent la voiture et se garèrent sur le bas-côté de la route. Son frère se montra soudainement nerveux et alerte. Il était attentif à tout ce qui se passait. Il se tourna vers moi et me dit de ne rien dire quoi qu’il arrive. Il attendait avec une profonde appréhension que quelque chose se passe mais seuls le calme et la douceur de la nuit semblaient les envelopper dans un espace où il n’y avait rien à craindre. Ils entendirent des bruits de pas fendre subitement le silence dans lequel ils étaient plongés. Un homme s’approcha d’eux et éblouit un long moment mon frère à l’aide d’une lampe torche. Il ne dit rien et s’éloigna sans que nous ne sachions ce que cela signifiait. Marcus me regarda, le visage imprégné d’une peur torride, une peur que je ne pourrai jamais oublier et qui me poursuivra à tout jamais. Tous deux, nous étions figés par un sentiment de terreur dont nous n’arrivions pas à nous défaire. Le même homme revint et demanda à Marcus de descendre de voiture. Marcus ouvrit la portière et sortit. Il se tenait debout et droit devant l’agent.
« Tu roulais un peu vite à ce qu’il me semble. »
« Je ne sais pas. Peut-être mais je n’en suis pas sûr. »
« Par contre, une chose est sure, tu as bu ! Je peux le sentir d’ici ! »
Rempli de confusion, Marcus tenta de lui faire admettre le contraire. L’homme le considéra un long moment et d’un geste brusque, il lui asséna un coup de cross de revolver du revers de la main. Un rire frénétique venu de nulle part éclata autour de moi. Marcus essuya le coup sans rien dire. Il resta impassible et distant et bien que ce dernier l’eût frappé, il baissa la tête et prit sur lui de se taire.
« Alors tu n’as pas bu ? » demanda froidement l’agent.
Marcus garda le silence et resta immobile, cherchant à se détacher de l’homme qui se tenait devant lui et qui prenait du plaisir à jouer aux questions et aux réponses.
« Alors tu n’as pas bu ! Et bien ! On va voir ça tout de suite ! Suis lentement pas à pas le tracé de la route ! »
Marcus se retourna un bref instant vers moi et avança à pas lent sur le tracé de la route lorsqu’un bruit assourdissant qui ressemblait à un cri éventra la nuit tout entière. Je vis la silhouette de mon frère s’effondrer de tout son poids sur le sol. Aussitôt, j’éprouvai le désir effréné de sortir et d’aller vers lui mais quelque chose me retint, peut-être parce que je savais pertinemment que si je sortais, ils m’abattraient sans la moindre hésitation. Je luttai de toutes mes forces pour me contenir et ne pas bouger lorsque j’entendis la voix d’un autre homme s’échapper dans la nuit.
« Et qu’est-ce qu’on fait de l’autre nègre ? »
« Va savoir ? » répondit la voix de celui qui venait d’abattre mon frère.
Les deux hommes s’approchèrent vers moi et l’un d’entre eux me lança sa lampe torche en pleine face.
« Alors ! Comment tu t’appelles ? »
« Will ! » dis-je hésitant.
L’homme me lança un regard dur et froid. Il semblait prendre plaisir à me dévisager comme on regarde un animal qui se serait laissé prendre dans un piège dont il ne pouvait se défaire. Il me fixait et cherchait un quelconque geste de ma part qui aurait suffi à faire souffler un vent de violence à mon encontre mais je baissai les yeux et m’accrochai au peu d’humilité qui vibrait en moi.
« Regarde-moi ! » s’écria fermement la voix.
Je levai timidement les yeux et regardai furtivement le visage de cet homme arrogant et sûr de lui. Il n’avait aucun sens du bien et du mal. Cet homme avait laissé échapper ses instincts les plus bas sans faire preuve de la moindre humanité. Il avait laissé courir ses actes et ses émotions au-delà de toute conscience.
Will baissa à nouveau la tête lorsqu’il entendit cette voix ténébreuse souffler d’un ton détaché.
« Est-ce que tu tiens vraiment à la vie ? »
Pour la première fois de ma vie, un sentiment de colère armé d’une violence exacerbée monta en moi avec une véhémence qui n’avait pas d’égal. Je regardai au loin et vis le corps de mon frère étendu par terre, inerte et sans vie. J’étais incapable de dire ce que j’étais capable de faire à ce moment-là mais une force d’une sombre intensité me poussait à agir contre ces deux hommes malgré ce qu’ils étaient capables de me faire subir. Une rage qui me dépassait se mit à couler dans mes veines et me portait à commettre l’irréparable. J’étais révolté et je ne pouvais rien faire sinon me taire. Je savais que si je disais la vérité, je subirais le même sort que mon frère. Sans réfléchir, je lâchai que cela m’était égal, qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de moi.
Les deux hommes se regardèrent à la fois stupéfaits et intrigués de m’entendre parler ainsi.
L’homme se pencha de nouveau vers moi, le visage dessiné par des traits rudes et secs.
« Réfléchis bien avant de répondre et ne te joue pas de moi. J’en déjà vu des drôles mais jamais des comme toi. Alors écoute-moi bien et dis-moi ce que tu as vu ? »
Il resta là, sans me perdre du regard à attendre que je lui réponde. Je savais ce qu’il voulait entendre et je n’eus pas d’autre choix que de lui dire que je n’avais rien vu. »
Il esquissa un petit sourire de satisfaction.
« Bien ! Tu es moins bête que tu en as l’air ! Allez John ! Emmène-le au poste. Je vais m’occuper des pièces à conviction. Et surtout fais attention à cet oiseau. Il ne m’inspire pas confiance ! »
L’homme qui s’appelait John me fit descendre de voiture et me plaqua contre la portière pour me passer les menottes. Il se saisit de moi et me fit avancer jusqu’à leur voiture. Il ouvrit la porte et me poussa brutalement à l’intérieur. Je restai immobile, incapable de bouger mais je n’y prêtai que peu d’importance. Je réalisais seulement que mon frère était mort et qu’en même temps, une partie de moi-même venait de disparaître. Je me sentis soudainement désorienté et en proie à une profonde tristesse qui touchait mon cœur et mes membres devenus subitement inertes. Je restai subjugué par cette sensation inconnue qui m’écrasait et m’empêchait de réagir. Je ne sais combien de temps je res

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