Un si tranquille petit village
158 pages
Français

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Un si tranquille petit village , livre ebook

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Description

Quand dans un petit village français, lors d’une partie de chasse, on découvre le cadavre de Georges Isnard, personne ne se doute à ce moment-là qu’il ne sera pas le dernier.
Qui est l’assassin dont la série de crimes vient perturber ce si tranquille petit village et qui dévoile, au fil des jours, les travers de certains de ses habitants ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782414208838
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-20884-5

© Edilivre, 2018
Premier jour
Dans la vie, il y a certaines choses qui sont immuables, comme l’enchaînement des saisons avec ses myriades de couleurs qui explosent et s’éteignent tout au long de l’année. Notre instinct qui nous commande de nous lever le matin et de nous coucher le soir, ou parfois l’inverse. Ou bien encore, boire et manger pour rester en vie. Les petites habitudes que chacun de nous prend tout au long de sa vie et qui font que nous sommes parfois prévisibles.
Des choses immuables, comme dans ces petits villages de la France profonde, où la vie s’écoule lentement et où il ne se passe jamais rien.
Vraiment ? Pas si sûr !
Car survient parfois un événement qui vient tout remettre en question et dès lors, notre vie bien rangée en est perturbée. C’est l’élément déclencheur d’une série de remises en question, de dévoilement de vérités que l’on aurait aimé garder secrètes, de non-dits qui bousillent une vie et peuvent amener à des drames.
Cela vient-il de l’alignement des planètes, celles qui sont censées déterminer notre destinée ? Est-il inscrit dans nos gènes ou dans la lecture de ces mêmes planètes que nous sommes programmés pour être heureux ou bien malheureux ? Que nous serons quelqu’un qui fait le bien ou celui qui fait le mal ?
A l’aube de ce nouveau jour qui commence, ces questions vont soudain prendre tout leur sens.
Mardi 15 février – 8h05.
Il y a des matins où tout semble aller de soi. On prévoit de faire telle ou telle chose et elle se réalise. C’est en tout cas ce que pense à cet instant Georges Isnard. Depuis que son beau-frère Bertrand Travers est venu le chercher chez lui un peu plus tôt, il sourit intérieurement. Il a enfin réussi à persuader cette mauviette de braconner avec lui. Il savait qu’un jour il finirait bien par y arriver, tout comme il sait très bien à cet instant, que ce crétin est nerveux et angoissé à l’idée d’être là avec lui.
Ah sacré Bertrand ! Monsieur parfait ! Eminent membre du Conseil municipal depuis des années et des années. Il faut dire qu’à chaque nouvelle élection, le village se retrouve avec le même maire et le même Conseil… à quelques décès près.
Normalement, c’est avec son pote Simon Rampal qu’il aurait dû venir chasser. Ils ont l’habitude de chasser ensemble. Mais cette fois, Simon avait décliné l’offre et préféré partir avec les autres traquer le sanglier.
Ah ! Voilà qui est parfait ! Comme il l’a imaginé et espéré, un beau cerf se présente à nouveau à lui, telle la vierge Marie à Bernadette.
– Bertrand, regarde par-là, il y en a un autre !
C’est le deuxième animal qui apparait en une demi-heure. La première fois, c’était plus haut dans la montagne. Le soleil se levait doucement et une belle bête d’environ deux cent cinquante kilos et de deux mètres cinquante au garrot était arrivée. Un mâle d’au moins dix ans, majestueux dans sa démarche, la tête bien haute et fier de lui comme peuvent l’être tous les rois. D’ailleurs ne dit-on pas qu’il est celui des forêts et des montagnes ?
Un animal comme ça, c’était inespéré. Il l’avait eu en joue un moment, mais va savoir pourquoi, la bête avait détalé sans demander son reste, à son grand désespoir. L’instinct peut-être ?
En ce matin d’hiver, l’air est vif et on peut ressentir le froid qui picote les visages et les mains. Le soleil pointe de plus en plus au milieu des nuages chargés de neige qui était tombée toute la nuit. Venus très tôt, les chasseurs du village et des communes voisines se sont postés aux endroits stratégiques, là où le sanglier a l’habitude de venir se restaurer et où il est susceptible de passer.
Cette saison, la chasse au cervidé n’a pas été fructueuse, car malheureusement les bêtes ne sont plus aussi nombreuses qu’avant. Aussi leur période de chasse a été réduite d’un mois. Ce qui n’est pas le cas du sanglier qui, au contraire, est de plus en plus présent et de ce fait, sur la sellette jusqu’à la fin février.
– Cette fois, je ne vais pas le louper, se dit Isnard en visant l’animal. Allez mon mignon, décale-toi un peu. Oui c’est ça !
L’homme de quarante-six ans est très grand, bien bâti, avec un nez en patate. Contrairement aux autres chasseurs et à la réglementation en vigueur, il n’a pas mis de gilet orange sur sa tenue de chasse. Lentement, l’homme porte le fusil à son épaule. Certes, l’animal est moins majestueux, avec moins de bois que le premier, mais il est d’une très belle taille, et surtout, il ne veut pas passer à côté de cette nouvelle occasion inespérée.
A présent, il vise quelques secondes et tire sur l’animal au pelage d’un gris brun luisant. L’homme est content de lui. Il a enfin obtenu ce qu’il est venu chercher.
– Tu es fou ! s’exclame son compagnon. On est trop près des maisons. Si on nous surprend à chasser le cerf et qu’on se fait dénoncer, on est bon pour une amende et peut-être même pour le ballon.
– T’inquiète-pas, répond Georges Isnard serein. D’ici personne ne peut nous voir et les autres gars se sont donné rendez-vous du côté de La Montagne Haute avec les chiens. C’est les sangliers qui ont du souci à se faire, pas nous.
– Tu parles ! Putain de merde, quelle idée j’ai eu de venir avec toi ! Et si on t’a entendu tirer ?
– Arrête de te plaindre Bertrand ! Tu n’es pas aussi nerveux quand je viens t’apporter des morceaux de viande de temps en temps. Contrairement à toi, moi je sais prendre des risques ! Alors ferme-la !
Bertrand Travers se met à jurer dans sa tête tout en aidant son beau-frère à récupérer l’animal mort sur le coup d’une balle en pleine tête. Ils lui ficèlent les pattes et l’attachent à un long et gros bâton qu’Isnard transporte dans un fourreau de tissu blanc accroché en bandoulière en travers de son dos grâce à une sangle, puis le mettent chacun sur une de leurs épaules.
La neige tombe toujours régulièrement en petits flocons. Heureusement, aujourd’hui il n’y a pas de vent. Une fois sortis du champ où l’animal a été tué, ils prennent le sentier qui les emmène vers la voiture de Travers, garée à l’abri des regards.
Ils avancent avec précaution pour ne pas tomber, car par endroit la neige fraiche et molle, forme des congères. Malgré le froid, ils suent à grosses gouttes à cause du poids de l’animal et de leurs efforts. Au bout d’un quart d’heure, ils arrivent devant une vieille range rover blanche garée près du chemin communal. Après s’être assurés de ne pas être observés par des riverains curieux, ils chargent leur proie dans le véhicule. Les aboiements des chiens des autres chasseurs se font entendre au loin et des coups de feu retentissent en écho, faisant s’envoler des corbeaux posés sur des grands chênes, curieux du manège des deux hommes. Pendant ce temps, la neige a enfin cessé de tomber et le soleil remplace petit à petit les nuages.
Soudain, Travers porte son regard vers un fourré, où quelques tâches de verdure se détachent de la pellicule de neige. Il dit à son beau-frère :
– T’as entendu ?
– Non, quoi ?
– Un grognement.
– Sûrement le chien de la mère Polain – Puis après réflexion – Ou bien un sanglier. Voilà qui serait pas mal avant de partir. Ça te dit un bon sanglier ? Hein Bertrand ? Si tu veux y aller, à toi l’honneur, puisque ce n’est pas interdit, propose-t-il d’un air dédaigneux.
– Je doute qu’en ce moment un sanglier ait l’idée de venir se réfugier près des maisons. Mais si tu veux aller voir, ne te gênes pas, je vais mettre la couverture sur la bête en attendant.
– Oh ! allez quoi, vas-y ! Je suis sûr que tu en meurs d’envie. Et puis au moins tu ne reviendras pas les mains vides auprès de ta femme, répond l’autre toujours sur le même ton.
– Non merci. Et d’ailleurs, on ne devrait pas s’attarder si tu veux mon avis.
– Justement, je ne le veux pas. Attends-moi ici, puisque je ne peux pas compter sur toi. Tu sais ce qu’on dit ? On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Travers est plus petit que son beau-frère et lui non plus n’a pas mis de gilet d’identification, il ne vaut mieux pas quand on braconne. En revanche, il porte en toute saison un bonnet ou une casquette sur son crâne chauve par simple coquetterie.
Depuis la veille au soir, il est inquiet. Son beau-frère lui avait proposé de ne pas partir avec les autres dans la vallée voisine traquer le sanglier, mais plutôt de venir avec lui chasser le cerf, ou plutôt, le braconner. C’était la première année où celui-ci n’avait pas réussi à en abattre un seul et il se sentait frustré. Bertrand lui avait parlé des risques ; la saison du cerf est terminée depuis quinze jours et en tant que Conseiller municipal, il ne peut pas se permettre ce genre de connerie. Mais il connait suffisamment son beau-frère pour savoir qu’il ne respecte jamais aucune règle et encore moins celle de la chasse. Georges braconne depuis des années. Tout le monde le sait, mais il est suffisamment malin pour ne s’être jamais fait prendre.
Travers lui, est un homme tranquille qui évite les ennuis. Certes, il n’a jamais dit non quand Georges apporte du gibier à la maison, mais il avait toujours refusé de participer au braconnage. Toujours, sauf aujourd’hui, parce que l’autre l’avait tanné jusqu’à ce qu’il cède et depuis il se sent mal.
Sans attendre la réponse de son beau-frère et son fusil prêt à tirer, Georges Isnard avance en s’enfonçant dans la neige pour disparaître derrière une barrière de sapins. De son côté, Bertrand prend une couverture sale à moitié déchirée et recouvre méticuleusement l’animal. Ceci fait, il regarde autour de lui, referme le coffre et se sent soudain plus léger. Mais il est de mauvaise humeur à cause de ce que lui a dit Georges. Ce n’est pas la première fois que ce connard l

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