Un joli panier de crabes
376 pages
Français

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Description

Lorsque l'un des dirigeants de la Compagnie d'Art et du Luxe est retrouvé, gisant sur le trottoir, abattu d'une balle en plein front, le commissaire Michelin, chargé de l'enquête, sait qu'il ne pourra pas faire l'économie d'un détour par le groupe des collègues de la victime. Un groupe de personnalités fortes et talentueuses qui participent largement aux succès et à la prospérité de leur entreprise. Mais un groupe où la solidarité et l'esprit de corps ont fait la place à la soif de pouvoir, aux ambitions personnelles, aux jalousies et même à des haines féroces. Une équipe soudée ? Une équipe, même ? Non, plutôt un joli panier de crabes !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332954640
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-95462-6

© Edilivre, 2015
Dédicace


A ma femme
A mes enfants
A mes petits-enfants
A mes parents
I
En cette fin d’octobre, les jours raccourcissaient de manière à la fois hallucinante et désespérante. Pour peu que la météo fût orientée à la pluie et que le ciel fût chargé de nuages sombres, dès le milieu de l’après-midi, on se croyait en pleine nuit. C’était le cas ce mercredi soir et, de mon bureau, je pouvais apercevoir les lumières de la ville qui avaient remplacé l’éclairage naturel du soleil. Il était à peine dix-sept heures quand Evelyne, ma secrétaire et assistante, se pencha devant la porte de mon bureau laissée en position ouverte.
– Chef, le patron veut vous voir. A sept heures dans son bureau !
– Le patron veut me voir ? Vous savez à quel sujet ? Et quels dossiers dois-je apporter avec moi ?
– Je n’ai eu que Pascale, son assistante. Mais elle m’a simplement dit que vous deviez venir les mains vides. Pas de dossiers !
Ça alors ! Pas de dossier ! Ce n’était pas dans les habitudes du patron. Dans sa recherche effrénée d’efficacité et de temps, le patron faisait préparer toute entrevue et exigeait toujours un dossier méticuleusement ficelé. Qu’est-ce que pouvait cacher cette attitude inhabituelle du maître des lieux ?
Le patron, comme nous l’appelions tous, c’était le Président de notre entreprise, la CAL. En plus clair, la Compagnie de l’Art et du Luxe. Spécialisée dans la fabrication et la vente d’articles de luxe et de cadeaux d’entreprise. Et lui, le patron, il s’appelait René Viel. Cela faisait à peu près six ans qu’il présidait aux destinées de notre société, dont le siège social était basé à Rouen. En cette période dite de crise, la CAL naviguait parfaitement, parmi les éléments déchaînés, avec, à la barre, la main ferme de son Président.
Moi, je suis le DRH de notre Compagnie. Pour les non-initiés, le Directeur des Ressources Humaines. J’ai donc assez régulièrement l’occasion de rencontrer le Président, sur des sujets divers et variés, collectifs et globaux au niveau des relations sociales, ou plus individuels pour les problèmes concernant les principaux dirigeants. Mais à chaque rencontre, le Président fixe l’ordre du jour, charge à moi de préparer les dossiers correspondants. Et un mémo résumant le problème et les différentes solutions proposées. Mais, ce jour-là, rien ! Les mains vides ! Alors, je courais au-devant d’une surprise, et les surprises, je n’aime pas bien cela ! Surtout avec René Viel ! Je me lançai donc dans le délicat exercice des devinettes et des pronostics pour devancer l’appel et les volontés du patron. Exercice périlleux et voué à l’échec dès le départ ! Il ne me restait plus qu’à attendre l’heure fatidique et prendre, malgré la chape de perplexité qui m’était tombée dessus, mon mal en patience !
Dix-neuf heures pile ! J’entrai dans le secrétariat où Pascale, habituée à l’exactitude des personnes connaissant le Président, n’attendait que moi, armée de son éternel sourire mi bienveillant, mi moqueur :
– Entrez, monsieur Sors, entrez ! Le Président vous attend !
Effectivement, la porte de communication était entrouverte. Je la poussai doucement, de manière à l’ouvrir complètement. René Viel se leva aussitôt et, contournant son bureau, vint à ma rencontre, la main tendue, dans une expression corporelle plutôt bienveillante, voire même chaleureuse.
– Bonjour, Hervé. Venez et installez-vous confortablement ! Comment vont les affaires, en ce moment ?
– Plutôt bien. Disons que, pour l’instant, nous n’avons pas de gros sujet sur le feu. Et, dans mes fonctions, c’est plutôt bon signe. Vous voyez, un gros sujet pour les commerciaux, c’est peut-être un contrat juteux en vue. Pour la recherche, c’est la possibilité d’une belle idée nouvelle, une innovation qui va tout révolutionner. Mais pour moi, dans les ressources humaines, un gros sujet, c’est le début des gros ennuis,… pour rester poli.
– Eh bien, qu’est-ce que vous diriez si je vous apportais, sur un plateau, un gros sujet à connotation positive, valorisante ?
– Monsieur le Président, je dirais que vous apportez un démenti aux propos que je viens de tenir. Mais j’en serais bien heureux et je prendrais, et plutôt deux fois qu’une !
– Alors, écoutez-moi et dites-moi ce que vous en pensez !
Là, il faut savoir traduire. Le Président ne me demanderait pas réellement mon avis sur l’idée qu’il était sur le point de m’exposer. Si c’était son idée, c’est qu’elle était bonne, et il n’avait certainement pas le moindre doute à ce sujet. Non, ce que je pouvais penser de son idée, c’était plus sûrement la manière que j’utiliserais pour la mettre en œuvre. En bonne traduction, je te dis ce que je veux, et tu m’expliques comment tu vas le réaliser ! Alors, comme pour un problème posé lors d’un examen, il fallait tout d’abord bien se concentrer sur l’énoncé et comprendre les objectifs du patron. Ouvrir grandes les oreilles et noter le maximum des points auxquels le Président tenait !
– Comme vous n’êtes pas sans le savoir, mon cher Hervé, notre entreprise a bien fonctionné cette année 2012. Les résultats ont même été très bons. Nos objectifs, pourtant ambitieux, ont été largement atteints, nos actionnaires vont percevoir un dividende plus qu’honorable, les salariés vont profiter de ces résultats avec une participation et un intéressement record et nos dirigeants se verront attribuer des bonus tout à fait exceptionnels. En résumé, tout le monde va être content !
– Je ne peux que m’en féliciter, avec vous, chef !
– Mais la belle histoire ne doit pas s’arrêter là. Des ambitions comparables doivent être affichées pour les années qui viennent, et, en premier lieu, pour cette nouvelle année 2013. Et, il ne suffit pas de viser haut, il faut aussi se donner les moyens d’accéder à ce niveau d’excellence recherché. Si nous avons des progrès à réaliser, c’est surtout dans la cohérence de nos objectifs et des moyens que nous mettons en œuvre, mais aussi dans la cohésion de notre direction. Et donc, tout part de notre Comité de Direction !
– Qu’entendez-vous par là ?
– Je vais y venir ! J’apprécie tous les membres de ce Comité de Direction. C’est normal, me direz-vous, car c’est moi qui les ai choisis et qui les ai nommés. Mais, par ailleurs, je ne vous cache pas que je sens des tensions assez vives entre ces différentes personnalités. Je n’arrive pas à savoir où sont ces tensions, mais je les sens. Et je n’aime pas ça ! Alors, il faut y mettre un terme ! Et ceux qui ne le comprendront pas iront exercer leurs talents ailleurs !
– Oui, mais,…
– Attendez que je vous expose mon idée ! J’ai l’intention de réunir ce Comité lors d’un séminaire strictement destiné à définir notre plan d’action 2013, dans un exercice que nos amis anglo-saxons ont pris l’habitude de nommer « team building ». Vous voyez ce que je veux dire ?
– Tout à fait. L’objectif est de faire vivre et travailler ensemble les membres d’une équipe. Souder le groupe pour le rendre plus efficient.
– Exactement. Alors, chacun présentera un bilan rapide de son activité, et surtout présentera les axes de progrès pour 2013. Et, à la suite de ces exposés individuels, on organise un débat pour intégrer ces objectifs particuliers dans un grand plan cohérent d’entreprise. En insistant sur la nécessaire cohésion de tous les acteurs : le jeu collectif sera visé à chaque instant et sera pour moitié dans les bonus de ces dirigeants. Et tout individualisme exacerbé, donc négatif, sera durement sanctionné, d’abord sur la fiche de paie, puis par un départ immédiat du fautif !
– Ça va en prendre plus d’un à contre-pied !
– Ah ! Vous voyez que vous êtes d’accord avec moi ! Et pour faciliter le passage du message, nous n’allons pas nous arrêter à un discours de menaces. Pour ce faire, j’ai décidé de joindre l’utile à l’agréable lors de ce séminaire. Et c’est là que vous intervenez !
– Moi ?
– Oui, vous. Vous allez m’organiser ce séminaire dans un lieu très agréable et valorisant pour les participants. Et pour ne pas rester à mi-chemin de l’effort, vous allez me prévoir une première partie réservée au travail, ce que nous avons déjà vu, et une deuxième partie plus ludique, au cours de laquelle, les membres du Comité seront rejoints par leurs conjoints préférés. Charge à vous de nous trouver un cadre sympathique, dans de bonnes conditions matérielles, et un emploi du temps adapté à cette population. Ou plutôt à ces deux populations ! Vous voyez ce que je recherche ?
– Je vois, je vois !
– Eh bien, si vous voyez et si vous n’avez pas d’autres questions, je vous laisse le soin d’y réfléchir et de me tenir au courant de la progression de ce projet. Vous avez compris à quel point je tiens au succès de ce séminaire ! C’est le point de départ de toute notre action pour l’année qui vient !
– Une seule petite question, monsieur le Président !
– Oui, je vous écoute.
– Pour le budget, car ça va être plus cher que les autres années…
– Ecoutez, je ne jette jamais l’argent par la fenêtre, vous me connaissez ! Disons que je vous demande de laisser libre cours à votre imagination et à votre créativité. Avertissez-moi quand même avant de signer les commandes et les chèques !
– Bien, monsieur le Président ! Ah ! Si, une dernière remarque. Vous avez prévu d’inviter les membres du CODIR et leurs conjoints. En vous comptant, cela fait neuf participants. Mais, pour ce qui est des conjoints, vous n’ignorez pas que deux dirigeants vivent seuls ?
– Lesquels ?
– Eh bien, notre Directeur des Achats, Jean-Louis Mercado, est célibataire. Et notre Directeur Financier, Hubert de la Pontille, est veuf. Son épouse est décédée il y a quatre o

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