Un cas d école
328 pages
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Un cas d'école , livre ebook

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Description

« Progressivement, l’air devient irrespirable sous un soleil de plus en plus brûlant. Françoise sent couler la sueur le long de son dos et au creux de ses reins. Ce passage là-bas, sous les pins, lui procurera un peu de fraîcheur. À cet endroit, elle sursaute quand elle entend des pas derrière elle. Elle tourne légèrement la tête. Elle ressent une violente douleur sous l’épaule gauche et commence à tituber. Elle quitte le chemin et tombe dans les genêts. La dernière chose qu’elle voit de ce monde est une fleur jaune ».


Juillet 1976. Dans la fournaise, à Angoulême et à Cognac, le commissaire Luis Pasmarthe enquête sur les meurtres de deux jeunes femmes, avec le même modus operandi. Sa nouvelle inspectrice Dany Morlay, belle jeune femme libre et entière, montre toute l’étendue de ses compétences. Rebondissements, surprises et humour sont les principaux ingrédients de cette enquête palpitante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782332808585
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-80856-1

© Edilivre, 2015
Prologue
Le cinq juillet 1976, une troisième vague de chaleur plombe toute la France depuis plus de trois semaines.
Françoise Vignaud court sous les pins, sur ce parcours sportif tourmenté, près d’Angoulême. Dans le coffre de sa voiture, une bouteille d’eau fraîche l’attend dans une glacière, à côté de son sac à main.
Comme tous les lundis en milieu de matinée, sa Renault R5 blanche stationne sur le parking, à l’entrée de ce grand complexe où un parcours de santé d’une dizaine de kilomètres côtoie des terrains de tennis.
À seize heures, elle ira chercher ses deux filles au centre de loisirs.
Elle s’est habillée légèrement, d’un short blanc et d’un débardeur bleu ciel. Une casquette, une paire de lunettes de soleil et une crème à indice maximum la préservent du soleil déjà chaud.
Elle rencontre peu de coureurs ce jour-là : les habitués, découragés par cette canicule, ont sans doute reporté leur séance d’entraînement.
Soudain, elle bute sur une racine et laisse échapper ses clefs de voiture qu’elle tenait à la main. Elle les ramasse et reprend sa course. Perdue dans ses pensées, elle s’aperçoit qu’elle a pris une bifurcation qui allonge son trajet. Deux kilomètres de plus ou de moins !
Elle connaît si bien ce parcours qu’elle laisse ses idées vagabonder.
Les relations dans son couple rencontrent une passe difficile, mais elle ne s’inquiète pas. Bernard ne l’aide pas beaucoup à la maison et il rentre tard le soir, mais un poste de directeur implique quelques sacrifices.
Il ne l’a pas touchée depuis trois semaines. Le soir, elle essaie d’attirer son attention en se promenant nue dans la chambre. Mais toutes ces agaceries restent veines : il se tourne et s’endort.
L’homme tient les comptes du ménage et il lui a récemment acheté une voiture : elle se demande d’où provient cet argent. Il ne lui dit pas la vérité. Que cache-t-il ?
Bernard se plaint toujours d’avoir trop de travail au bureau. Pourtant, depuis deux mois, une nouvelle secrétaire l’aide et il rentre toujours aussi tard le soir. Il paraît même plus fatigué d’avant. Elle ne comprend pas.
Ils forment un beau couple avec deux charmantes petites filles et ont chacun une excellente situation ; leur petite famille respire la santé. Elle ne doit pas s’inquiéter ; tous les couples rencontrent des périodes délicates. Il faut montrer un peu de patience.
Progressivement, l’air devient irrespirable sous un soleil de plus en plus brûlant. Elle sent couler la sueur le long de son dos et au creux de ses reins. Ce passage là-bas, sous les pins, lui procurera un peu de fraîcheur.
À cet endroit, Françoise sursaute quand elle entend des pas derrière elle. Elle tourne légèrement la tête.
Elle ressent une violente douleur sous l’épaule gauche et commence à tituber. Elle quitte le chemin et tombe dans les genêts.
La dernière chose qu’elle voit de ce monde est une fleur jaune.
Chapitre 1
Un mois plus tôt, sur tout le territoire français, la température dépasse trente degrés et la sécheresse s’installe.
Au commissariat d’Angoulême, Dany Morlay occupe depuis six mois la fonction de lieutenant de police.
Elle a remplacé Max Laforêt, promu capitaine dans la ville de Saintes, que tous ses collègues appréciaient. Ils se souviennent de sa compétence et de sa gentillesse.
La jeune femme loge dans son ancien appartement, dans un quartier huppé du centre-ville. Elle a constaté qu’il n’était pas un bricoleur averti.
Il lui a fallu quelques dimanches pour l’aménager à son goût : elle a changé le papier du mur de sa chambre et repeint la cuisine.
Au commissariat aussi, son espace de travail est mis en valeur : son bureau fait maintenant face à la porte d’entrée et un grand tableau noir meuble tout un pan de mur.
Elle attend avec impatience sa première affaire. À l’Ecole Nationale Supérieure des officiers de police, elle s’est classée parmi les meilleures.
Le commissaire Luis Pasmarthe, son supérieur, participe à son intégration.
Ce qui fait le charme de ce métier, c’est la diversité des enquêtes. La jeune femme adapte ses investigations et cherche la meilleure méthode pour confondre les auteurs des méfaits.
En cette première semaine de juin 1976, Dany Morlay ouvre une enquête sur des vols de matériel de bâtiment sur des chantiers. Trois entreprises de gros œuvre sont concernées. Elle est conseillée par son supérieur :
– Vous connaissez la routine dans un tel cas : établir un inventaire le plus détaillé possible et rencontrer les responsables des chantiers pour étudier les circonstances des vols.
– Oui. Vous pensez que les entreprises de bâtiment peuvent se voler le matériel entre elles ?
– Je ne sais pas. Mais il faudra peut-être procéder à des perquisitions. Prenez un homme avec vous pour ce travail, le brigadier-chef Pierre Blonde par exemple.
Plus tard, Dany Morlay prend rendez-vous avec les responsables matériels de ces sociétés. Ces hommes sont très occupés car le secteur du bâtiment connaît une activité florissante.
Dès le lendemain matin, ils commencent la tournée des trois constructeurs impliqués : André Leroy, Léonardo Bâtiment et Antonio Pirès.
Ils se présentent à huit heures au service matériel de la société André Leroy, où le responsable les attend.
La jeune femme a préparé les éléments à recueillir : d’abord établir une liste des matériels volés, avec le nom du fabricant, le numéro de série, la couleur, même s’il peut être repeint, le poids et tout ce qui servira plus tard à l’identification. Ensuite le mode opératoire et les circonstances du vol.
Enfin se faire expliquer l’usage de chacun d’eux, le métier concerné, et s’il s’agit de gros œuvre ou de second œuvre. Le premier entretien dure plus d’une heure.
Ils se déplacent sur le site cambriolé et rencontrent le responsable du chantier qui apporte quelques précisions aux éléments déjà notés.
Les policiers répètent la même opération dans les deux autres entreprises.
À la fin de la journée, le lieutenant a collecté l’ensemble des données qui lui permettra de mieux cerner sa cible.
Elle sait que tout ce matériel ne peut pas être utilisé dans la région d’Angoulême : les risques sont trop importants.
Vendre tous ces équipements par annonces lui paraît également trop simple. Elle doit réfléchir aux actions à mener.
Elle consigne ces informations dans un rapport qu’elle remettra lundi à son supérieur.
* * *
La nuit à Angoulême, Luis Pasmarthe dort peu. La température est aussi élevée la nuit que le jour ; c’est ce que l’on appelle la canicule.
Il a parcouru le dossier de son nouveau lieutenant. Elle est directe et va à l’essentiel. Le commissaire aime sa sincérité et son dynamisme.
Peu de femmes travaillent dans ce commissariat et il a souhaité placer des limites à ses tenues vestimentaires : port du pantalon obligatoire. Les pics de chaleur enregistrés récemment excitent déjà beaucoup ses hommes.
Luis Pasmarthe aura bientôt quarante ans et sa stature imposante évoque un troisième ligne au rugby. Cela l’aide lors des interrogatoires pour affirmer son autorité.
Il a étudié le droit à la faculté de Bordeaux. Puis il a suivi les cours de l’école des commissaires de police, il y a maintenant une quinzaine d’années.
Il se passionne pour la morphopsychologie : la corrélation entre la morphologie des traits du visage et la psychologie de l’individu.
Au premier coup d’œil, il classe ses interlocuteurs : les dilatés et les rétractés. Bien sûr, il existe bien d’autres catégories entre ces deux déclinaisons.
Ses réflexions ne préfigurent que des orientations dans ses analyses et il sait que cette science possède des limites. Mais elles lui permettent de cerner le caractère des suspects et leurs motivations.
Le lundi sept juin n’échappe pas à la canicule. De bon matin, Dany Morlay frappe à la porte de son bureau et entre :
– Bonjour commissaire, lance-t-elle en prenant place en face de son supérieur.
– Bonjour lieutenant. Avez-vous de nouvelles informations sur ces vols de matériel ?
– Oui. Voilà d’ailleurs le rapport. Avec Pierre Blonde, nous avons récolté des renseignements intéressants auprès des responsables matériels d’une part, et des conducteurs de chantier d’autre part.
– Avez-vous été bien accueillie ? demande ironiquement l’homme en remarquant son chemisier un peu trop échancré.
– Oui. Mon garde du corps me protégeait. Voici le tableau de tous les matériels volés où apparaissent les informations recueillies, annonce-t-elle en tendant une feuille à son vis-à-vis.
Luis Pasmarthe prend le temps de consulter la liste. Il constate que la jeune femme a pris une bonne initiative.
– Vous avez bien fait de noter la destination et l’usage de chacun d’eux. Qu’en concluez-vous ?
– La destination des matériels volés irait plutôt vers une entreprise traitant les façades des immeubles et des bureaux. Je pense à une création d’entreprise dans un secteur géographique en dehors de la Charente.
– Oui, vous avez raison. Comment allez-vous procéder ?
– Je vais me rapprocher du directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Angoulême pour qu’il m’aide à entrer en contact avec ses confrères des régions de Poitou Charente, d’Aquitaine et du Centre de la France.
– Vérifiez tout de même les annonces sur les journaux régionaux et nationaux. Nous n’avons pas nécessairement affaire à des petits futés, remarque le commissaire, en se remémorant la série de cambriolages de 1973 à Angoulême, résolue par le prédécesseur de la jeune femme * .
Tout en réfléchissant, le lieutenant fixe un point sur le bureau de son supérieur et cherche de l’aide.
– Vous pensez que je peux confier ce travail au brigadier-chef P

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