Un bouquet d iris pour Vauban
278 pages
Français

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Un bouquet d'iris pour Vauban , livre ebook

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Description

Ashanti, victime du régime d’oppression de son pays, l’Érythrée, est invitée à une compétition sportive internationale à Luxembourg, où elle va tout faire pour fuir son destin sans avenir. Elle sera aidée par un eurodéputé, un fonctionnaire européen, des sportifs et un agent secret belge, et surtout par l’ingénieur-architecte militaire Vauban, en utilisant les secrets de la forteresse qu’il avait construite dans la capitale grand-ducale, quelques siècles plus tôt.
Un roman mêlant une découverte des institutions européennes, une balade micropatrologique à travers les territoires méconnus existant dans le monde, une course contre la montre qui va nous tenir en haleine et un hommage aux personnes qui osent, parfois, enfreindre quelques règles afin de contribuer à un monde plus humain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414204229
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-20420-5

© Edilivre, 2018
Avant-propos
Depuis 2016, l’Europe fait face à un nouvel imprévu : un afflux, sans précédent, de migrants, fuyant leurs pays, pour franchir la mer Méditerranée à leurs risques et périls, sur des canots de fortune ou de frêles esquifs, risquant de couler à tout moment. Ils paient leur dû au prix fort à des passeurs mafieux sans vergogne, puis s’entassent dans des camps, le plus souvent en Italie, en Grèce ou en Turquie. L’Europe se retrouve démunie face à une telle marée humaine. Que faut-il faire ? Les accueillir à bras ouverts, les refouler ? Personne n’est d’accord ; hélas, encore un nouvel exemple où la communauté internationale n’arrive pas à parler d’une seule voix dans ce débat humanitaire.
Ce roman n’a pas pour vocation de critiquer les politiques établies par Bruxelles, Athènes, Rome, Madrid, Budapest, Berlin, Vienne ou Ankara, mais se veut juste un témoignage d’une situation individuelle, dans ce contexte alarmant, où l’aide de personnes, prêtes à défier les lois, sera primordiale pour apporter un peu plus de justice sur cette terre.
Pour le confort de lecture, les nombres ont été écrits sous leur dénomination suisse : septante, huitante et nonante pour soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix. Les repas sont aussi décrits sous leur dénomination d’usage en Suisse, Belgique et Canada, soit dîner pour le repas de midi et souper pour le repas du soir.
Chapitre premier
Luxembourg, le 12 juin 2016.
— Mais… qu’est-ce que c’est que ça ?
Carlos enjamba des palettes et souleva une bâche, située sous la première arche supérieure du pont. Ce qu’il vit n’augura rien de bon : une forme humaine tachée de sang. Il alluma sa lampe de chantier et poussa un cri d’effroi. Il aperçut un cadavre bien amoché, du sang avait coulé de la commissure de ses lèvres, mais celui-ci avait séché. Il courut lancer l’alerte. Il croisa José, son contremaître, qui mit du temps à comprendre ce que Carlos voulait lui dire, tellement il balbutiait des propos incompréhensibles, sous l’effet de la panique. Finalement, Carlos l’emmena sur la scène du crime et José eut la chair de poule, en voyant ce corps inanimé.
L’alerte fut lancée et le chef de chantier appela la police grand-ducale pour signaler qu’il y avait un homme mort sur le chantier du Pont Adolphe, en plein centre-ville de Luxembourg.
Un quart d’heure plus tard, la section d’identification criminelle de la police fut sur les lieux. Le périmètre du chantier fut isolé et les inspecteurs menèrent leurs premières investigations sur cette scène de crime. Ce corps était recherché depuis la veille au soir, suite à un appel anonyme, qui avait mobilisé le gros des forces de police du pays. Le chef de chantier pesta contre cet imprévu ; tout ce qu’il espérait était que cet incident n’allait pas retarder les travaux. Déjà que c’était, en quelque sorte, le chantier du siècle à Luxembourg-Ville, le Pont Adolphe ayant un grand besoin d’une cure de rajeunissement, après plus d’un siècle d’existence. Avant le début des travaux, en 2014, il arrivait que le pont perde des morceaux, qui pouvaient tomber sur des piétons se baladant dans le Grund, le parc en forme de ravin séparant le Quartier Gare — aussi appelé Plateau Bourbon — de la Ville Haute, au point qu’un sentier passant sous le versant méridional du pont avait dû être fermé aux piétons, pour des raisons de sécurité. En outre, on avait tenté de renforcer la structure du pont, en y insérant de longues barres d’acier, mais cette solution ne pouvait pas être durable.
De plus, Luxembourg était en plein milieu d’un événement sportif majeur : les JPEE (Jeux des petits États d’Europe), qui attiraient énormément de sportifs et de visiteurs étrangers. Un crime n’allait certainement pas faire une bonne publicité pour le pays…
Au bout de deux heures, le corps fut emmené, afin qu’il subisse une autopsie. Visiblement, on pouvait déjà deviner la cause de la mort : une balle de calibre 7.62 avait été découverte dans son omoplate. Le crime avait sûrement eu lieu durant la nuit. Le mort, un homme baraqué et de couleur, était titulaire d’un passeport diplomatique. Il pouvait correspondre à la victime signalée par l’appel anonyme, la veille au soir…
Chapitre 2
Environ huit mois plus tôt.
— Mais… qu’est-ce que c’est que ça ?
La pelle que tenait Claude à la main venait de faire un bruit sourd, comme si elle avait percuté une plaque de métal. Claude tenta d’enlever la rocaille présente au-dessus de l’endroit d’où provenait le son métallique, puis il balaya les restes de gravier et de poussière, ce qui eut pour effet de dévoiler une grosse plaque de métal, comme de la fonte.
— Fichtre ! Qu’est-ce qu’il peut bien y avoir dessous ? Et surtout, comment ouvrir cette plaque, si du moins elle peut s’ouvrir ??
Claude venait d’acheter sa nouvelle maison, ou plutôt ses nouvelles maisons, situées au sud de Luxembourg-Ville. Il s’agissait d’une gare et d’un bureau de poste désaffectés. Il les avait achetés principalement pour une chose : l’existence de trois tunnels reliant l’ancienne poste à l’ancienne gare ferroviaire. Mais c’est aussi parce qu’il aimait les trains, qu’il se réjouissait à l’idée de posséder une gare, même si aucun train n’y passait plus depuis belle lurette.
Claude adorait les tunnels, les souterrains et les grottes. En achetant cette propriété, il n’avait pas encore d’idée précise de ce qu’il allait en faire, mais l’État luxembourgeois l’avait presque bradée, au point où le prix était devenu très intéressant. Il dut donc sauter sur l’occasion, car elle ne se répéterait pas. Certes, il y avait des travaux à effectuer, mais cela ne lui faisait pas peur.
À l’origine, la poste était reliée à la gare par un tunnel rectiligne de huit cents mètres de long. Le courrier était acheminé par ce tunnel, entre les trains et les facteurs. Depuis la poste, un deuxième tunnel partait en direction du sud-est sur six cents mètres, formant un virage, et un troisième tunnel partait vers le nord-est, sur une distance de plus d’un kilomètre. Lors de l’achat, seul le tunnel rectiligne est-ouest servant au courrier était équipé d’éclairage. Patiemment, Claude avait nettoyé et installé des lumières dans les deux autres tunnels, afin de les rendre viables et facilement visitables.
Ce jour-là, il était dans le troisième tunnel. Après avoir installé des éclairages tout le long de celui-ci, il remarqua que ce boyau se terminait en cul-de-sac, dans une salle rectangulaire, un peu plus grande que le tunnel lui-même. C’est en enlevant les gravats et la couche de terre sur le sol que sa pelle avait buté contre la lourde plaque de fonte. Une fois que celle-ci fut propre, il put évaluer sa taille et son poids.
— Je n’arriverai jamais à l’ouvrir tout seul. De plus, il n’y aucune prise sur cette plaque.
Il passa le faisceau de sa lampe de poche sur celle-ci. À l’angle inférieur droit, il put y déchiffrer l’inscription « Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange SA », autrement dit l’ARBED, ancien fleuron industriel sidérurgique du Grand-Duché, avant sa fusion avec Aceralia et Usinor qui forma Arcelor, puis son rachat controversé par Mittal.
La plaque devait mesurer environ trois mètres de long sur presque deux de large. Il vit des gonds scellés dans le sol. En conséquence, il put en déduire que cette plaque était destinée à être ouverte, en la pivotant.
Il retourna en surface pour y prendre un pied de biche. Une fois de retour dans le tunnel, il tenta d’ouvrir la plaque à l’aide de cet outil, mais en vain. La plaque ne bougea pas d’un iota.
— Bon, assez travaillé pour aujourd’hui. C’est l’heure d’une bonne bière !
Claude retourna à la poste, éteignit l’éclairage souterrain et se servit une bonne bière Bofferding , sa préférée, après avoir lavé ses mains et s’être changé.
Chapitre 3
— Douze secondes et vingt-trois centièmes ! Bravo !!
Malgré les compliments, Ashanti était déçue. Elle n’avait pas amélioré son record personnel pour le 100 mètres. Mais elle essaya de trouver des excuses à sa performance, somme toute très honorable. Le soleil, au firmament, brûlait le semblant de pelouse du stade d’athlétisme d’Asmara, où elle s’entraînait tous les jours et franchement, il faisait bien trop chaud pour courir dans des conditions optimales.
Ashanti était née en Érythrée. Elle venait d’avoir dix-huit ans. L’avenir n’était pas très rose pour elle. Comme tous les citoyens de cette dictature, elle était appelée, sans lui laisser le choix, à travailler « bénévolement » pour une entreprise nationale. Mais, avant cela, elle devait effectuer un service militaire de dix-huit mois, dans des conditions effroyables et pour un salaire de quarante à cinquante euros par mois. En fait, il s’agissait d’un service à durée indéterminée, car le gouvernement voulait pouvoir compter sur la population à tout moment de la vie. Il pratiquait l’enrôlement de force et cela, au mépris du droit international.
Elle se réfugiait dans le sport en général, et l’athlétisme en particulier, seule possibilité de pouvoir sortir du pays à l’occasion de championnats internationaux, même si ceux-ci étaient plutôt rares.
Ashanti était une Afar. Même si, depuis la fin de l’occupation française du TFAI — Territoire français des Afars et des Issas — devenu Djibouti en 1977, puis l’indépendance de l’Érythrée, suite à la guerre contre l’Éthiopie qui s’est terminée en 1993, les luttes tribales n’avaient jamais réellement cessé. En tant qu’Afar, Ashanti n’avait jamais trouvé sa place dans la société érythréenne, sa tribu ne représentant que 3 % de la population avec les Kunama, minoritaires, face aux Tigrinya, Tigré, S

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