UN ASSASSIN PEUT EN CACHER UN AUTRE
73 pages
Français

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Description

Michel Lammer, un jeune journaliste fraîchement émoulu de l’école, s’apprête à faire son premier reportage. Mais l’interview tourne court, car le richissime industriel qu’il devait interroger est retrouvé mort dans sa piscine. Il prend alors le statut d’enquêteur, aidé en cela par le commissaire Beloeil, bien plus obnubilé par son prochain départ à la retraite que par la résolution de l’enquête. Intervient également Legay, un inspecteur aussi aimable qu’un ours au sortir de son hibernation.Des trois suspects prétendant au titre d’assassin, lequel remportera la palme ? La jeune veuve hyper sexy dont on peut se demander si elle entre dans la catégorie des veuves inconsolables ? L’associé du défunt aux obscurs dessins inavouables ? Le comptable alcoolique de l’entreprise, déboussolé par les nombres à plusieurs zéros qu’il empile dans les colonnes de ses cahiers à longueur de journée ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 6
EAN13 9791095453888
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

un assassin peut en cacher un autre


Stéphane SYLANDRE
un assassin peut en cacher un autre
Les enquêtes de Lammer Michel
Les Editions La Gauloise


Maquette de couverture INNOVISION
Crédit photos – Adobe Stock
Tous droits réservés pour tous pays
Copyright 2021 – Les éditions La Gauloise
2474 avenue Emile Hugues, 06140 Vence
ISBN : 979-10-95453-96-3
Un assassin peut en cacher un autre


« Dans le mot écrire il y a cri. Pour préserver mon audition, je préfère l’écrit plutôt que les cris.
Dans le mot écrire il y a aussi rire. Alors, pour provoquer rires jaunes et éclats de rire, je m’éclate à écrire. »


Chapitre 1
Lundi 02 août : 8 h 57
The Big Boss m’avait prévenu : « N’oublie pas que tu as rendez-vous à neuf heures précises et que ce type a une façon bien à lui de congédier les retardataires. Alors, sois à l’heure, sinon tu risques d’avoir une surprise. Et de taille, crois-moi ! » Il ne pouvait imaginer combien il disait vrai.
Je stoppai ma voiture face au monumental portail de fer forgé. Les initiales du maître des lieux s’entrelaçaient au milieu de chaque vantail en lettrines dorées qui brillaient sous le soleil matinal. Dans les pins, les cigales stridulaient à s’en faire péter l’abdomen. Portés par la brise, des effluves de résine me titillèrent les narines. Bien que de retour à Marseille depuis maintenant huit mois, j’en appréciai le parfum entêtant comme au premier jour.
Dix ans que je n’avais plus respiré cette odeur à la fois lourde et délicate, parce que mon père avait juré de ne jamais remettre les pieds dans cette région qui lui avait enlevé sa femme. À l’époque, du haut de mes quinze ans, j’avais trouvé cette décision un peu stupide. Et malgré tout le respect que je lui vouais, j’avais pris sans tarder ma résolution : une fois adulte, j’y reviendrai moi, dans ce pays. Trop de souvenirs m’y rattachaient.
Notamment celui de ma mère qui hantait ces collines où elle m’entraînait chaque après-midi pour de longues escapades embaumées de thym, de genêts et de romarin. Ces équipées, fort décriées par mon paternel, nous poussaient à travers la garrigue. Depuis les falaises de Morgiou, trempant leurs pieds dans la Méditerranée, jusqu’au massif de Garlaban, qui dressait son crâne chauve, là-bas, du côté d’Aubagne, nous avions arpenté tous les chemins.
Mon père, parisien jusqu’au bout des ongles, n’appréciait guère ces balades sous le cagnard . Il affirmait que la chaleur lui sciait les pattes. Il préférait s’adonner au farniente, bien calé dans sa chaise longue à l’ombre des pins. Et quand ma mère le tarabustait un peu trop, il abattait sa carte du civisme : il objectait être tenu de rester en compagnie de son vieux copain de régiment, le commissaire Belœil, chez qui nous passions toutes nos vacances. Parfois, un troisième larron se joignait à eux. Il s’agissait d’une jeune recrue que Belœil, allez savoir pourquoi, avait prise sous son aile protectrice. Aussi aimable qu’une porte de prison, l’inspecteur Legay ne possédait de jovial que son patronyme.
— Celui-là, il doit avoir les lèvres gercées de naissance. Voilà pourquoi il ne sourit jamais, me chuchotait ma mère en me prenant par la main et en riant sous cape. Viens ! Évitons-le avant que l’on soit infecté.
Quelquefois, nous empruntions le chemin des douaniers taillé dans la roche friable de la côte. Plusieurs portions de ce sentier escarpé présentaient des passages dangereux. Surtout quand le mistral se déchaînait et que les embruns rendaient les pierres glissantes. Je redoutais ces endroits battus par l’assaut des vagues en colère. Pour me rassurer, ma mère, intrépide et agile comme une chevrette, disait que le risque était moindre à s’engager sur ce chemin que de traverser la Canebière aux heures de pointe. Mais un jour, rongé par le sel, un morceau de rocher sur lequel elle venait de prendre appui s’effrita. Elle battit des bras, tenta de se rattraper à un maigre buisson sans y parvenir et tomba. Sa tête heurta un récif et je la vis couler à pic.
Chassant cette vision douloureuse, je sortis de ma voiture en jetant un coup œil à ma montre.
— Zut ! Je suis à la bourre.
J’enfonçai le bouton de l’interphone et attendis. Personne ne se présentant dans la minute qui suivit, je réitérai. Toujours rien. La peur de rater mon interview m’incita à imaginer un acte insensé ; passer par-dessus le portail. À mon grand étonnement, celui-ci pivota sur ses gonds dès que j’entamai mon ascension. Surpris, je jetai un œil prudent par l’entrebâillement ; personne en vue. Prenant mon culot (d’aucuns diraient mon courage, mais moi je suis plus culotté que courageux) donc, prenant mon culot à deux mains, je pénétrai tout de go dans la propriété. Sur la gauche se dressait la maisonnette des gardiens. Je frappai à la porte : pas de réponse. Outrepassant les objurgations offusquées de ma conscience essayant de me détourner de mon intention coupable, j’appuyai sur la clenche afin de passer le seuil de la vénérable bicoque sans y être invité. L’huis, prenant parti de mon honnêteté maladive, m’empêcha de commettre l’irréparable en refusant de s’ouvrir. En d’autres termes, elle était tout simplement fermée à double tour. D’un œil prudent, je m’assurai que le cauchemar des facteurs et des cambrioleurs, à savoir un canidé pourvu de crocs acérés, ne rôdait pas dans les parages. Rasséréné de ce côté-là, sans manquer de marquer mon étonnement de par la désertification des lieux, je m’engageai dans l’allée qui menait à l’imposante villa, que je devinais au-delà d’un bouquet de mimosas. Je contournai ledit bouquet derrière lequel m’attendait une terrasse fort accueillante, elle-même accolée à la façade d’une maison cossue et non moins hospitalière. Avisant une baie vitrée entrouverte, je m’en approchai. Conscient que je n’avais aucun droit de me trouver là, j’aggravai mon cas en jetant un regard indiscret à l’intérieur. Ce que j’y aperçus me conforta dans le bien-fondé de mon indélicatesse ; une adorable silhouette accrochée à son téléphone… téléphonait. J’allai frapper au double vitrage pour signaler ma présence lorsque des bribes de sa conversation déclenchèrent l’alarme de ma curiosité latente. Je suspendis mon geste illico presto et dressai l’oreille de la même manière.
— … a découvert le corps. Oui, la police est prévenue. Oh ! Nicolas, je…
— S’il vous plaît, monsieur. Que faites-vous là ?
Je sursautai comme un gamin surpris en train de chaparder des bonbons dans leur bocal. L’air courroucé, les mains sur les hanches, une femme d’une cinquantaine d’années, que je jugeai de ménage de par son accoutrement vestimentaire, attendait mes explications. Plus petite que moi d’une dizaine de centimètres, elle levait dans ma direction un visage dont la douceur naturelle ne parvenait pas à disparaître derrière le masque de la sévérité qu’elle tentait d’afficher. Avant de répondre, j’eus tout loisir d’observer une larme qui perlait au bord des paupières de ses jolis yeux noisette, du coin desquels de charmantes ridules s’étiraient en éventail.
— Ah ! Bonjour madame, la saluai-je. Veuillez m’excuser d’avoir forcé votre portail, qui n’était pas verrouillé, soit dit en passant, mais il semblerait que l’interphone ait quelques ennuis de fonctionnement, car…
— Je sais, m’interrompit-elle. Mais ce n’est pas une raison pour s’introduire comme ça chez les gens.
— C’est vrai. Seulement… dans mon cas c’est un peu spécial. Figurez-vous que j’ai rendez-vous avec monsieur De Fontenoy et je…
— Avec... ?
Avant que j’aie le temps de finir ma phrase et de lui présenter ma carte de presse flambant neuve, la domestique éclata en sanglots. « Allons bon ! Voilà autre chose ! », me dis-je en lui tendant le Kleenex apparu en lieu et place de ma carte professionnelle en un fulgurant tour de passe-passe.
Tandis que se déroulait cette scène pour le moins mélodramatique, la jeune femme, dont les bribes de sa conversation téléphonique m’avaient fait dresser l’oreille (la gauche, la plus fine), reposa le combiné avec précipitation, et s’approcha d’un pas chaloupé à la Betty Boop :
— Que se passe-t-il, Noémie ? Qui est cet homme ? demanda-t-elle à son employée en pointant vers moi un index effilé, manucuré et rougeauxonglé 1 avec une perfection hallucinante (preuve s’il en est d’une longue, très longue pratique quotidienne), mais sans m’accorder la moindre attention. Bref, méprisante à souhait.
— Je ne sais pas Madame, hoqueta la servante. Il prétend avoir rendez-vous avec… Monsieur, finit-elle sa phrase en rouvrant les vannes de ses glandes lacrymales.
La fière beauté daigna alors tourner dans ma direction son magnifique regard violet, bien que légèrement noir à mon encontre, afin de me toiser comme il se doit. Et là, ce fut le choc. Ébloui, j’hésitai entre tomber en pâmoison ou, comme le loup découvrant Betty Boop (eh oui ! encore elle) pour la première fois, m’étrangler, tirer une langue de cinq mètres soixante-douze, exhaler par mes oreilles des tonnes de fumée et faire s’exorbiter mes yeux incrédules. Certes, l’air hautain qu’elle affichait ne jouait pas en sa faveur, mais comparé à sa splendeur, c’était une goutte d’eau polluée dans un océan de pureté, un grain de sable noir dans la dune du Pilat, un pet d’étourneau dans l’azur infini, une feuille morte dans la canopée amazonienne ou que sais-je encore ? À peine plus grande que Noémie de deux centimètres virgule trois, son visage… Ah, son visage ! Je n’ai pas de mots pour en décrire la joliesse. Sa silhouette ? Des courbes à n’en plus finir et plus harmonieuses les unes que les autres ; un mélange de la Riviera italienne, fascinante de nervosité, et de la Costa Del Sol, envoutante de langueur. Et ses jambes ! Tiens, c’est bien simple ; les mêmes que celles de Betty Boop (oui, toujours elle !), mais en vrai. Il me fallut l’électrochoc de sa voix (incroyablement douce en temps normal, ce dont je me r

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