Un ami est passé
312 pages
Français

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Description

Un matin d’hiver, un inconnu vient sonner à la porte de l’hôtel De Lattray, la vénérable et luxueuse demeure de l’architecte Henri Dausset. Enigmatique et hautain, le visiteur a l’habit austère et la parole pesée.
Il va lancer Henri et sa fille dans une chasse au trésor inattendue, puis dans la quête d’un terrible secret.
Dausset ira de surprise en surprise, jusqu’au jour où ses découvertes le placeront devant un dilemme imprévu. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 mai 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332707635
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-70761-1

© Edilivre, 2014
Du même auteur
Du même auteur :
Poésie:
QUARTIER LIBRE, en 1995, aux Editions « Nouvelle Pléiade »
LES CORDES NOIRES , en 1996, aux « Presses Littéraires »
Grand Prix de Poésie 1996 de la Ville de BEZIERS
CHEMIN FAISANT , en 1999, aux « Presses Littéraires »
LES VOLEURS D’ARCS-EN-CIEL , en 2000, aux « Presses Littéraires »
Prix de Poésie Paul Verlaine 2001 de l’Académie Française
DIMANCHE OCÉAN , en 2001, aux « Presses Littéraires »
LA GARE LEVANTINE , en 2003, aux Editions « Le Castor Astral »
Prix de Poésie Max-Pol Fouchet 2003
L’ASTROLABE ENFOUI , en 2003, aux « Presses Littéraires »
CHRONOGRAPHIES , en 2005, aux « Presses Littéraires »
AUTRES RIVES , en 2005, aux Editions « Poésie sur Seine »,
Prix de l’Edition Poétique 2005
PASSEPORT POUR LA NUIT , en 2006, aux « Presses littéraires »
LES INVITÉS , en 2007, aux Editions « Les Poètes de l’Amitié »
Prix de Poésie 2007 de la Ville de BEAUNE
Proses et nouvelles:
REGARDS CROISÉS , en 2007, aux « Presses Littéraires »
PETITS BONHEURS EN FILIGRANE , en 2008, aux « Presses Littéraires »
BONHEURS DE SAISON , en 2010, aux « Presses Littéraires »
A REBROUSSE-TEMPS , en 2011, aux « Presses Littéraires »
Citation


L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre. »
Antoine DE SAINT-EXUPERY
« Les maisons intérieures, celles qui vont par de grands pans sur nos jetées s’abattre, proche passé devenant sable en un instant, qui donc les habitait ?
Qui tenait les flambeaux et regardait sur les hauts murs passer les ombres ?
Et ceux-là qui dressaient les tables, disposaient les fleurs, où sont-ils ? (…) »
Dis-moi, ma vie Pierre SEGHERS
Chapitre I Le retour
Le voyageur, immobile sur le quai, gratifia d’un dernier regard le bateau jusqu’alors amarré dans le coude du fleuve. La manœuvre s’achevait. Les lourds cordages venaient d’être ramenés sur le pont et s’y lovaient comme de gros reptiles noueux. Le ronflement du moteur s’était accentué. Après leur réveillon en ville, après leur lèche-vitrine sous girandoles, les privilégiés de cette croisière hivernale allaient rentrer au bercail.
Seul passager à ne point rembarquer, l’homme adressa un signe d’adieu à l’officier à la barre qui lui répondit à peine, absorbé par l’appareillage. Le pont-promenade était vide des transats et des tables légères de la belle saison. Dans un salon panoramique, des touristes achevaient leur petit déjeuner.
Le voyageur releva le col de son manteau. Un vent glacial baptisait la nouvelle année. Des feuilles mortes voltigeaient, puis effleuraient les quais déserts avec des crépitements d’insectes. Sur le ciel délavé, de fins nuages voguaient.
L’homme jeta un coup d’œil à sa montre. Dix heures. Trop tôt pour cette visite prévue de longue date, cette visite tellement désirée à celui qui, à ce moment, ne se doutait encore de rien. Dédaigneux des brasseries bordant la vaste place voisine, le voyageur entreprit de longer le fleuve en direction du centre-ville. Des vaguelettes d’un bleu ardoise butaient contre les quais, y plaquant une écume épaisse. Au-dessus des flots, des mouettes dérivaient par saccades au rythme des rafales, soudainement avares de leurs battements d’ailes.
Sac au dos, l’homme marchait sans hâte. De rares passants remontaient dans sa direction, emmitouflés et tête basse : une vieille dame promenant un caniche, un couple d’adolescents au sourire figé. Le voyageur arrêta son regard sur la rive opposée. Bordés de platanes dressés comme des fourches, s’y alignaient des immeubles au toit rosâtre et aux volets pastel. Au ras des quais, des barques de pêche dansaient sur les eaux tourmentées en tirant sur leur chaîne.
Puis l’homme détailla les bâtiments à sa gauche. Un linteau de pierre surmontait chaque porte et des fenêtres à meneaux se découpaient sur leur façade ocrée. A leur pied, des lampadaires à l’ancienne ponctuaient les trottoirs. A l’angle d’une rue, s’intercalaient ici et là des constructions modernes : une librairie, un bureau de poste aux vitres ornées d’affichettes, un hôtel dont l’enseigne – une salamandre enroulée autour d’une clé – évoquait les armoiries de la ville.
Le voyageur quitta le bord du fleuve. Il descendit un escalier étroit taillé à même le quai, puis gagna la ruelle la plus proche. Des vagues d’air froid y couraient. Il longea de vieux immeubles aux gouttières tachées de rouille et aux volets écaillés. Suspendus à des barres métalliques fixées dans les murs, de petits réverbères tremblaient à chaque rafale.
Il emprunta bientôt une autre rue sur sa droite, croisa une jeune femme, panier à provisions au bras, puis deux garçonnets poussant un ballon. Un peu plus loin, une église dressait des murs grisâtres maquillés de mousse en haut desquels griffons et diablotins ouvraient leur gueule de gargouille.
Rien n’avait donc changé, pensa l’homme. Rien d’important, du moins. Au bout de la rue, il marqua un temps d’arrêt . D’un bâtiment à l’autre, des statuettes se répondaient d’un regard têtu depuis leur niche d’angle. Il passa une main dans ses longs cheveux blancs retenus par un bandeau, huma un instant l’air vif et s’engagea sur sa gauche. Installés au rez-de-chaussée d’immeubles anciens, se succédaient maintenant restaurants et petits commerces. Des guirlandes dorées grimaient encore les vitrines.
Le voyageur ralentit le pas, dérouté par les enseignes : « Hifi et Vidéo », « Tout pour le toutou », « Boutique France Télécom », « Fournitures et matériel de bureau ». Les édifices, pourtant, lui étaient familiers, avec leur dentelle de frise et ces mascarons rehaussant chaque entrée.
Il se repéra grâce à un saint de pierre niché au coin d’une impasse. Sa mémoire était sûre et fidèle. Il touchait au but. Devant lui, sur deux étages, s’élevait un hôtel particulier à la façade laiteuse et à la porte monumentale flanquée de colonnes torses. Sur la boîte aux lettres, un seul nom : Henri Dausset, architecte.
L’homme jeta de nouveau un coup d’œil à sa montre et sonna. Dix heures trente. Il était inutile d’attendre davantage.
Quelques secondes plus tard, une voix masculine nasilla dans l’interphone.
« Oui, qu’est-ce-que c’est ?
– Je souhaiterais parler à monsieur Dausset.
– C’est lui-même. De la part de qui ?
– Monsieur Dalbrecq.
– A quel sujet ?
– Affaire personnelle, affaire grave.
– Tiens donc ! Bon, montez. »
Après un grésillement , la porte vert bronze ornée d’un heurtoir en forme d’anneau s’ouvrit avec lenteur. L’énigmatique personnage s’y appuya de tout son poids, comme pour accélérer le mouvement. Il se retrouva dans un hall au plafond voûté et au sol recouvert d’un dallage clair. Une minuterie automatique s’était déclenchée, teignant d’une lueur avare le rez-de-chaussée de l’immeuble où l’on ne distinguait aucune entrée d’appartement. Dans un renfoncement, un vélo de course et une bicyclette à guidon plat étaient appuyés contre un conteneur poubelle.
Dalbrecq emprunta l’escalier pourvu d’une rampe de fer forgé, et dont une bande de tapis grenat recouvrait en partie les marches. Au bas des murs humides, la peinture blanche s’écaillait en une lèpre sournoise. Il s’arrêta au niveau du premier palier, s’essuya machinalement les pieds sur un paillasson et frappa à l’unique porte. Une petite plaque argentée y mentionnait le nom de l’occupant des lieux. Vêtu d’un jean et d’un pull gris à col roulé, Henri Dausset ouvrit et dévisagea avec une curiosité dénuée de bienveillance cet inconnu qui le dominait d’une tête.
« Monsieur… A qui ai-je l’honneur ?
– Fabien Dalbrecq.
– Et vous désirez ?
– M’entretenir quelques minutes avec vous à propos d’une affaire d’une extrême importance. Puis-je entrer ? »
La question était de pure forme, car le visiteur s’avançait déjà dans l’encadrement de la porte. Bien qu’indisposé par cette assurance confinant au sans-gêne, Dausset fut impressionné malgré lui par la voix grave et la prestance du visiteur. Il ne dit mot et se recula en désignant de son index droit le salon.
Avant d’y pénétrer, Dalbrecq embrassa du regard le large couloir à sa gauche. Le carrelage orné de motifs animaliers et les angelots incrustés dans le plafond blanchâtre parlaient à sa mémoire. La commode aux poignées ouvragées, les deux chaises recouvertes de taffetas, la tapisserie d’Aubusson et le grand lustre de cristal à facettes pareillement. Ici, non plus, rien d’essentiel n’avait changé. Posés sur une tablette de bois fixée au mur, quelques objets l’intriguèrent pourtant. Mais il n’avait guère le loisir de les examiner.
Sans plus attendre, il s’assit dans un fauteuil aux accoudoirs cirés de frais. Le visage fermé, Dausset s’installa sur le canapé qui lui faisait face, partagé entre l’irritation et la curiosité. Les jours de congé comme celui-ci, cette heure creuse de la matinée était consacrée au courrier ou à la lecture, point aux tâches ménagères. Au fond de lui, Henri ne voyait aucun inconvénient à sacrifier aux exigences d’une visite, fût-elle inopinée.
« Monsieur…Dalbrecq, m’avez-vous dit ? Quel est le motif précis de votre venue ? En quelle qualité ?
– Raisons personnelles. Purement personnelles. »
L’architecte fronça les sourcils. Les bras posés sur les accoudoirs, les jambes étendues, la tête appuyée sur le haut du fauteuil, son visiteur s’était laissé aller à une décontraction évidente qu’Henri jugea parfaitement déplacée.
Dausset fixa avec perplexité cet homme déjà vieillissant, habillé d’un manteau et d’un pantalon noirs, et dont les petites lunettes teintées dissimulaient imparfaitement les yeux bleu métal. Avec ses lèvres fines sous un nez

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