Trois femmes, un meurtre , livre ebook

Oxymoron Éditions - J.A. Flanigham

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46 pages

Français

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Extrait

Description

Robert Darcourt a invité des amis à passer un mois sur son yacht avant de terminer le séjour dans sa superbe villa.

Il a réuni autour de lui, outre sa femme Bella, Rémy Brent et son épouse Sophie ainsi que Dick REUTEL et la jeune Betty fille d’un riche Irlandais.

Mais durant la première nuit à terre, Robert Darcourt est assassiné d’une balle.

Le commissaire Stan, chargé de l’enquête, ne tarde pas à se rendre compte que toutes les représentantes de la gent féminine sont sous le charme de Dick REUTEL vers qui pointent tous les indices.

Pourtant, le policier ne semble pas convaincu de la culpabilité du charismatique suspect...

Sujets

Littérature

Informations

Publié par	Oxymoron Éditions
Nombre de lectures	0
EAN13	9791070037928
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I
Croisière maussade

Il se dit à mi-voix que la nuit était splendidement étoilée et que la mer était semblable à un drap argenté sous cette clarté de pleine lune.
Puis il eut un regard de côté pour un transatlantique qui se trouvait là, comme s'il l'avait fait exprès, eut une petite moue : il fallait rejoindre les autres invités dont il entendait les voix qui parvenaient par la porte entrouverte de la pièce dans laquelle on se réunissait à toute heure du jour, pièce qui servait de bar, de fumoir, de salon...
Il eut un dernier regard pour cette nuit de romance, quitta le pont du « Rêve-du-Soir », l'élégant et rapide yacht de son ami Robert Darcourt, et s'approcha de la porte du bar d'où lui parvenaient des bribes de conversation.
Il eut un léger sourire en reconnaissant la voix du plantureux Rémy Brent qui, d'une voix réjouie, lançait :
— Et celle du perroquet qui passe en fraude, vous la connaissez ?
La voix lasse de Sophie Brent se fit entendre :
— Vieille comme le monde !
— Vieille comme le monde ! reprirent les quatre autres en chœur.
Il poussa la porte, entra.
Tous les regards se tournèrent vers lui avec, dans chaque paire d'yeux, une expression différente. Mais, dans chacun des trois regards féminins, il y avait de l'intérêt !... un fol intérêt.
La blonde, délicieuse, impertinente et insupportable Betty Rivell se dressa vivement hors de son fauteuil :
— Cet amour de Dick qui rêvait tout seul, aux étoiles...
Petit regard de biais, puis :
— Que faisiez-vous, isolé, dans cette nuit fantastique ?
— J'étais heureux ! fit Dick en s'asseyant dans le fauteuil.
Elle eut une légère grimace :
— Vous n'auriez pu demander de vous accompagner, non ?
Il lui répondit par la même grimace, allongea ses jambes, tira une cigarette de son étui, et l'alluma posément.
Le propriétaire du yacht, Robert, se tourna vers son ami, et annonça :
— On se racontait des histoires !
Le gros Rémy Brent eut un léger sursaut, son sourire s'agrandit et il jeta, dans un cri :
— Et celle du lapin qui invite la tortue à un repas fin, vous la connaissez ?
Soupir général, puis :
— Nous la connaissons !
— Je ne la connais pas, risqua Dick, dans un sourire.
Rémy Brent avança son fauteuil, puis les yeux brillants :
— Voilà ! C'est un lapin qui, las de voir que, depuis La Fontaine, un vieil antagonisme oppose perpétuellement tortues et lapins, décide que...
Betty frappa du pied, donnant ainsi le signal de la révolte. Sophie Brent se tourna vers son mari :
— Tu lui raconteras quand vous serez tout seuls, ton histoire !
Elle se tourna vers les autres :
— C'est vrai ! Il est assommant, à la fin !
Rémy Brent se plongea dans un silence farouche. La vexation et la réprobation se lisaient dans son regard placide.
Sa femme considéra chacun posément, puis dans un petit bâillement vite étouffé :
— Si personne n'y voit d'inconvénient, je crois que je vais aller me coucher !
Le plantureux Rémy eut un regard las et, d'une voix bougonne :
— Je n'ai pas tellement sommeil, tu sais...
Une souveraine indifférence passa dans les yeux verts de Sophie :
— Mais, je t'en prie, mon ami, reste là !
Elle se pencha vers Dick, son sourire fut prometteur, tendre, un peu mélancolique :
— Bonsoir, mon petit Dick !
— Bonne, nuit, Sophie !
Elle glissa un rapide bonsoir à chacun et disparut, légère.
— Nous restons cinq en lice, dit Betty de sa petite voix pointue, nous n'avons pas même la ressource de faire un bridge...
— On pourrait faire un poker ! lança Rémy Brent.
— Ah non ! firent les quatre autres en chœur.
Les épaules de Rémy s'affaissèrent dans un soupir douloureux :
— C'est insensé ! gémit-il, vous repoussez systématiquement chacune de mes idées...
Il sortit de la veste blanche de son smoking un étui à cigares, en prit un qu'il sectionna d'un farouche mouvement de mâchoire et dit encore :
— Je vous laisse tous choir !
Betty eut un sourire malicieux, se tourna vers chacun :
— Il boude ! dit-elle.
Et sa grimace favorite reparut, fronçant son nez et redressant sa lèvre supérieure.
...