Travel Game
310 pages
Français

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Description

Florence Mortagne est redoutable. À 46 ans, c’est une belle femme, ambitieuse, sophistiquée, qui connaît son pouvoir sur les hommes et pense mener parfaitement son petit monde à la baguette pour son programme hôtelier, Travelgame. Bien sûr, elle ne souffle mot de la participation active de sa précieuse assistante Raphaëlle qui, elle, compte bien retrouver ses racines grâce à ce projet. Mais le Sénégal est un pays complexe dont Florence est loin de connaître toutes les ficelles. Et justement, le sombre Lamine Faye, un homme politique aux méthodes plus que contestables, n’a pas dit son dernier mot quant à ce projet et compte bien placer ses pions. Cinq jeunes gens viennent tout juste de débarquer à Dakar et constitueront ainsi l’équipe test pour ce fameux Travelgame. Raphaëlle a soigné les moindres détails et a surtout sollicité l’aide de son ami d’enfance Omar pour l’accompagner dans cette semaine riche en activités. Les premières épreuves se déroulent à merveille mais c’était sans compter les ambitions de Faye. Raphaëlle devra alors faire face, heureusement aidée par Mathieu, l’un des membres de l’équipe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 septembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414247912
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-24789-9

© Edilivre, 2018
Prologue
La nuit était tombée sur Dakar. Tout en jouant des coudes pour rester en première ligne, Raphaëlle attendait parmi la foule, contenue derrière des barrières de sécurité. Leur récente installation devant l’aéroport Léopold Sédar Senghor, visait à tempérer l’ardeur des taximen , des revendeurs à la sauvette ou des familles venues accueillir un parent expatrié. Autrefois, tout ce petit monde se ruait dans un bruyant tumulte au devant des voyageurs, à peine débarqués sur le sol sénégalais.
Comme chaque soir, le vent s’était levé, apportant la fraîcheur de l’océan. Des bouffées d’air moite soulevaient sa chevelure que le soleil avait déjà marquée de son empreinte dorée. Ses yeux noisette scrutaient la sortie en espérant, tout en le redoutant, voir apparaître la silhouette parfaite de Florence Mortagne.
Raphaëlle songeait au travail accompli et aux deux longues journées qui l’attendaient encore. Deux jours, c’était le temps nécessaire pour régler les derniers détails administratifs et diplomatiques. Alors seulement, elle pourrait accueillir l’équipe de joueurs qui découvrirait le pays de la teranga en inaugurant cette nouvelle façon de voyager.
I
Six mois auparavant, dans la salle de réunion flambant neuve du groupe Cool Voyage, Florence achevait la présentation de son dernier projet devant les membres du département « Développement et Innovation ». Michel Bellanger, son supérieur direct, présidait l’assemblée. Bien droite, sûre d’elle et très à l’aise dans sa tenue sobre mais raffinée, elle attendait qu’ils lui accordent leur approbation.
Elle avait opté pour un tailleur de bonne facture dont la coupe n’était pas aussi stricte qu’elle le paraissait. Elle avait toujours su d’instinct mettre en évidence ses avantages. Elle avait dompté la masse de ses cheveux auburn en un chignon. Porté haut, il découvrait sa nuque gracile. Ces détails avaient un coût et le solde de son compte bancaire en garderait longtemps les stigmates.
A quarante-six ans, elle était passée maîtresse dans l’art d’attirer tous les regards. La danse classique, discipline à laquelle elle s’était astreinte des années durant, avait forgé, ce corps dont elle se servait aujourd’hui comme d’une arme, et une volonté de fer qui faisaient l’un comme l’autre, l’admiration de ses collègues masculins.
Sa détermination sans faille confinant parfois à l’entêtement, la conduisait souvent à user de manières peu orthodoxes. « La fin justifie les moyens », se répétait-elle en boucle, tel un mantra, les rares moments où une bulle de doute parvenait à crever la surface de sa conscience, lisse comme du marbre blanc.
Par chance, elle apprenait vite. Un bref passage dans une agence de communication avait suffi à lui apporter les éléments de langage, propres à convaincre un aveugle à voir ou à clouer le bec de ses contradicteurs.
Dans le service des projets touristiques dont elle avait la charge, le malaise, la crainte même, qu’elle engendrait au sein du personnel, en étaient bien plus le moteur que l’estime qu’on avait d’elle. Son ex-mari, comptable dans une enseigne concurrente, lui avait présenté Michel, lors d’un cocktail clôturant un forum de voyagistes. Ce soir là, elle avait trouvé en lui, un challenge à la mesure de son ambition et le ballet avait aussitôt commencé.
Confronté à son intelligence sociale, une seconde nature chez elle, au jeu des apparences qu’elle maniait à la perfection et aux charmes qu’elle déploya devant lui, le pauvre homme fut rapidement ferré. Il n’eut d’autre choix que de lui offrir la chance d’apporter sa pierre « oh, combien précieuse ! », à l’édifice dont il était le co-fondateur : la toute nouvelle agence Cool Voyage.
Le fait qu’elle n’eût aucune expérience en ce domaine, serait même passé pour un avantage :
« La fraîcheur de sa vision, la chance du débutant et tatati et tatata. »
Depuis, elle avait réussi l’exploit, soufflant alternativement le froid, et le chaud pour qu’il ne perde pas totalement espoir, de maintenir son patron à une distance raisonnable. Non qu’il soit repoussant. Dans la petite cinquantaine, une silhouette longiligne, entretenue sur le « green » et des manières racées lui conféraient une élégance toute britannique, la moustache en moins. Mais voilà qui n’était tout simplement pas inscrit au plan de carrière que Florence s’était fixé.
D’un ongle parfaitement manucuré, elle fit disparaître en fermant son Powerpoint, la dernière image de son exposé projeté à l’écran : une rangée de cocotiers alignés le long d’une plage de sable blanc et une mer azur, qui tranchaient avec la froideur et les lignes dures du mobilier de bureau. Quelques applaudissements crépitèrent.
– Bravo, ma chère Florence, s’exclama-t-il. Vous nous démontrez, une fois de plus que vous maîtrisez totalement votre sujet et combien le projet est abouti dans les moindres détails ! N’est-ce pas, Messieurs ? demanda-t-il pour la forme à ses collaborateurs et se retournant vers elle sans attendre de réponse :
– Et ce logo, ce nom, « TRAVELGAME », propre à nous positionner sur une clientèle plus jeune, plus fun ! Une trouvaille de votre cru, j’imagine… Quand commençons-nous ?! Vous parliez d’un « séjour test » avec un premier groupe, dès le mois de février… Où en sommes-nous des accords franco-sénégalais ? Si nous voulons la primeur sur le marché international, nous ne pouvons nous permettre aucun retard !
Florence éluda la première partie de la demande. Pas question de reconnaître que le mérite en revenait entièrement à sa jeune assistante qui avait travaillé d’arrache pied à l’identité du jeu !
Aussi, répondit-elle simplement :
– Les contrats de partenariat sont actuellement au service juridique pour une dernière relecture. Il va de soi que je me rendrai sur place pour la signature. Et pourtant Michel, comme vous le savez, l’Afrique n’est pas ma tasse de thé !
Comme s’il s’agissait d’une boutade, elle ponctua cet aparté d’un geste de la main accompagné d’un léger gloussement. Elle n’aurait pas manqué cette occasion de mettre en évidence aux yeux de ses collègues, le caractère privilégié de ses rapports avec le grand patron et encore moins, de souligner l’immense concession qu’elle venait de lui accorder !
Elle revint, pour conclure, à un ton beaucoup plus professionnel.
– Concernant la mise en place du jeu, je déléguerai sur place mon assistante, Raphaëlle Leguen. Prions pour que sa connaissance du terrain puisse palier à son manque d’expérience… ce qu’elle ajouta en prenant l’air exagérément soucieux.
Elle conclut d’une voix plus ferme :
– Mais, une fois encore, soyez tranquille ! Dès l’arrivée des clients, je serai sur site. A Dakar, puis à Saly, d’où je superviserai tout le processus.
Se félicitant intérieurement d’avoir évincé Raphaëlle de la réunion pour recueillir seule, les lauriers de cette présentation exemplaire, elle se leva enfin, et les salua. D’une démarche féline malgré la hauteur de ses Louboutin, elle quitta la pièce en laissant derrière elle les effluves de son parfum capiteux.
II
Jusqu’à son départ pour Dakar, Raphaëlle n’avait guère quitté les locaux de l’agence. Elle n’avait pas, non plus, profité des avantages qu’offrait le quartier de l’Opéra, au cœur duquel l’entreprise s’était récemment implantée. Stratégiquement, la situation géographique était primordiale et Cool Voyage rivalisait dorénavant avec les plus grandes enseignes parisiennes du secteur.
Dans son impatience à rejoindre le Sénégal, elle s’était attelée à la tâche sans relâche pour honorer au mieux sa mission. L’enjeu était de taille puisqu’elle espérait obtenir son précieux sésame : un contrat d’expatrié d’une durée de six mois, minimum.
Au travers des minces cloisons de son bureau, lui parvint, bien que légèrement étouffée, la voix impérieuse de Florence Mortagne, la directrice du service. C’est elle qui l’avait embauchée à l’issue de sa période d’essai. Les ordres, les remarques, qu’elle percevait depuis la pièce voisine, sonnaient à ses oreilles comme un rappel à l’ordre alors même qu’ils ne lui étaient pas adressés. Aussi, refoula-t-elle au plus profond, les bouffées de nostalgie et les souvenirs qui remontaient malgré elle, à chaque étape, chaque minute du circuit qu’elle mettait en place, entre Dakar et la Petite Côte. Un territoire qu’elle connaissait parfaitement, pour y avoir vécu son enfance, son adolescence, mais qu’elle dut quitter l’année de ses dix-huit ans.
Ce départ, coïncidant avec le rapatriement en France de toute sa famille, résulta de la dissolution des Forces Françaises du Cap Vert, au sein desquelles servait son père, Loïc Leguen. A l’origine, elles étaient regroupées sur la base de Bel Air, au niveau de la baie de Hann, à Dakar. Cette dissolution, ainsi que la fermeture de la base, furent entérinées le 10 juin 2011, par une cérémonie officielle.
Malgré le faste et l’apparat déployés pour masquer les tensions entre les deux nations alliées (excepté en ce jour funeste), la célébration fut vécue par les Leguen et tant d’autres, comme un enterrement. Elle sonna le glas de leur parenthèse africaine.
Loïc Leguen, avec l’entêtement que lui conféraient ses gènes bretons, avait refusé catégoriquement d’encadrer les Eléments Français du Sénégal, les EFS, un contingent de trois cents hommes contre les mille-deux-cent du Bataillon d’Infanterie de Marine jusqu’ici cantonnés à Ouakam pour rejoindre les cadres formateurs de Coëtquidan, sur la terre de ses aïeux.
Trois coups discrets frappés sur la cloison de son bureau par la secrétaire qu’elle n’avait pas entendue arriver, vinrent la tirer de cette évocation du passé.
– Pardon de

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