Toute la vie devant vous
131 pages
Français

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Toute la vie devant vous , livre ebook

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Description

Un drame.


Un homme en fuite.


Une adolescente Lilou Zalan et une jeune commissaire Aurélie Wong en perte de repères.


Des habitants qui se révoltent.


Une tension de plus en plus forte dans la ville Rose.



Qui est cet homme ?



Qu’a-t-il fait ?



Jusqu’où va-t-il aller ?


Des parcours et des personnages qui se chevauchent.


Vous serez l’acteur d’une traque sans limite jusque dans les recoins des souterrains toulousains.



Travaillant dans les ressources humaines, le coaching et les thérapies brèves, diplômé en psychologie, Antoine écrit aussi en parallèle depuis une dizaine d’années. L’auteur a eu la chance de rencontrer sur son parcours Claude Mesplède, le pape du polar. Il a également eu le privilège de participer en 2021 au Salon Lisle Noir à Lisle sur Tarn en présence de Bernard Minier et Michel Bussi.


Toute la vie devant vous est son 5e roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9782382111505
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Toute la vie devant vous
Antoine LEGER
Toute la vie devant vous
M+ ÉDITIONS 5, place Puvis de Chavannes 69006 Lyon mpluseditions.fr

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
© M + éditions Composition Marc DUTEIL ISBN : 978-2-38211-150-5

Toujours vivre pleinement l’instant présent Car celui d’après, tout peut basculer. Ou pas.
Chapitre I
THUNDERSTRUCK
30 Juin 2022 – 19h :
Je m’appelle Lilou Zalan. J’ai quinze ans, et suis née à Toulouse. On me dit que je suis plutôt jolie. J’aime regarder des vidéos sur la cuisine, mon péché mignon est la pâte à tartiner. Un vrai régal. Sinon qu’ajouter de plus sur moi. Les gens disent que je suis souvent ailleurs, mais en fait j’observe beaucoup. J’analyse souvent ce qui se passe autour de moi. Dans mon casque, j’écoute en continu la musique des années 70-80, particulièrement celle qu’adorait mon père. Je déteste les hypocrites, les faux-semblants. Je porte toujours le même jean déchiré dont les trous sont de plus en plus grands. Aujourd’hui, mes cils et mes ongles sont noirs, ma couleur favorite. J’ai mis ce matin un t-shirt gris foncé qui dénote avec l’ambiance festive du bus. En ce début de soirée, lors de ce voyage retour, je me sens décalée, dans mes pensées.
Intérieurement, pour moi, c’est mitigé.
Je ressens un sentiment contrasté d’euphorie et de mélancolie à la fois.
J’alterne les visions positives et négatives, c’est le bazar dans mon mental.
Un truc bizarre que j’ai au fond du mal à expliquer.
Peut-être le signe de la fin d’une étape.
Car oui. Aujourd’hui, c’est la fin.
La fin de l’année scolaire.
La fin du collège.
Je suis avachie au fond du bus avec mes potes. Nous revenons d’une semaine en Espagne à Cadaques. C’était top ce cadeau de fin d’année pour conclure le collège ! Merci Madame Fournier !
De l’arrière du bus, la rue Étienne Collonges menant de Colomiers à Tournefeuille me paraît infinie. Le soleil répercute sur les vitres une chaleur moite et torride. Des sourires égayent sans surprise la plupart des visages. Une ambiance chaude s’immisce en cette fin de journée. Aujourd’hui c’est donc notre dernier jour de collège.
Bientôt la liberté.
Enfin.
Je dis enfin mais je ne sais pas si je suis si pressée que ça. La fin de l’année scolaire marque le temps des séparations. Quitter mes quatre amis pour les vacances va me faire drôle. Mon rythme cardiaque est plus élevé que d’habitude. Signe qui ne trompe pas. Comme le sentiment d’être précisément, aujourd’hui, au terme d’une parenthèse. J’observe le paysage et m’autorise quelques secondes de recul. À travers la fenêtre, j’aperçois le ruisseau de l’Armurié, et j’imagine autour ses clapotis apaisants. Le léger vent apporté par la climatisation me rafraîchit.
Nous prenons bientôt le chemin de Pahin.
Comme d’habitude, mes potes m’entourent. Tristan, Jérémy, Jade, Stan. Les inséparables.
Il va me falloir gérer cette séparation de l’été sans ces zozos. Ça va être dur.
Ça me paraît terrible.
Est-ce que les cinq doigts de la main ont déjà connu ce sort ?
Les nains de Blanche-Neige ont-ils fait des carrières solos ?
Est-ce que les Rolling Stones ont imaginé un jour se quitter ?
Je ronchonne tout en remarquant, maintenant sur la droite, le collège Léonard de Vinci et ses alentours, vides. Il est tard, les collégiens ont quitté les lieux. Tristan dans sa veste Superdry a branché ses Airpods et écoute certainement le dernier Soprano. Jérémy et Stan, les frères boutonneux, de plus en plus boutonneux, se marrent à quelques minutes de notre arrivée. Jade, l’artiste, les regarde. Et moi à côté, qui rumine mes pensées contrastées, moi avec mes longs cheveux raides et ma mèche bleue, toujours habillée en noir, style gothique, sans oublier mes yeux bleu clair et magnifiques comme me dit toujours Maman. Franchement, quel tableau d’ados à l’arrière du car ! Mais qu’importe, on se moque du regard des autres ! Depuis quatre ans, nous sommes tous les cinq dans la même classe.
Indéboulonnables. Nos différences font notre force.
L’accélération du bus me rappelle que nous arrivons bientôt à la fin du voyage. Les familles nous attendent dans quelques kilomètres au collège.
Rue de Touraine. Chemin de Saint Pierre, le bus fonce. On kiffe !
– Chauffe Julien, lâche Stan tout fort.
Julien, c’est notre chauffeur. Depuis un an, c’est toujours le même, chaque matin, il a appris à nous connaître. Il nous fait des petits signes de la tête tous les jours. C’est un taiseux. En rentrant dans le bus tout à l’heure en Espagne, on s’est précipités pour avoir les places du fond. Notre professeure Diane Fournier, qui nous accompagnait durant le voyage, s’est même fait marcher sur les pieds par Tristan, elle a répliqué haut et fort comme un réflexe.
– Doucement les ados ! On se calme. Vous avez toute la vie devant vous.
Toujours la bonne phrase avec des mots justes. C’est ma professeure préférée, et je crois d’ailleurs que je suis aussi celle qu’elle préfère, mais chut, c’est un secret. Elle se met toujours derrière le chauffeur, je crois qu’il lui plaît. Enfin, non je ne crois pas, j’en suis sûre, mais attention, c’est juste mon interprétation.
Sa phrase tourne en boucle dans ma tête. Oui, elle a raison. Nous avons toute la vie devant nous. Pourquoi toujours se précipiter et s’inquiéter pour rien.
Le chauffeur vient de monter le volume de la musique. Fonce Julien !
L’introduction de Thunderstruck d’AC/DC nous perce les tympans.
La vie est devant nous !
Mon père adorait cette chanson. Il nous la mettait aussi dans la voiture quand on partait en vacances.
Là, on crie tous ensemble de plus en plus fort.
– Julien ! Julien ! Julien ! Mets la gomme !
Il y a un deuxième chauffeur Guillaume assis pas très loin de lui. Les deux hommes se sont relayés durant le voyage. Je prends la main de mes amis, en leur criant « LA VIE EST BELLE ! » Les images des arbres défilent, la vision du ciel bleu s’accélère. Les oiseaux semblent voler de plus en plus vite sur le rythme endiablé du batteur Phil Rudd.
Les nuages s’étirent sur les riffs d’Angus Young.
Je ferme les yeux. Je m’emballe et commence à avoir mal au ventre comme souvent dans les transports. Une angoisse qui me prend aux tripes. Alors je fais un petit signe à Jade, me lève et décide de rejoindre à l’avant du bus : Diane, Julien et Guillaume les chauffeurs.
Ma professeure m’autorise à me mettre à côté d’elle juste derrière Julien. Le deuxième chauffeur Guillaume s’est mis quelques rangées derrière, il est en train de dormir. Julien a les yeux fixés sur la route. Diane est juste derrière les yeux dans le vague.
Ça va mieux. Me voilà rassurée.
Dans le bus, tous les élèves crient. À la prochaine rentrée, nous serons au lycée.
En septembre, ce sera sûrement différent.
Alors j’inspire et j’expire en profitant de l’instant présent.
Juste essayer de le vivre vraiment.
Pleinement.
À fond !
À fond !
Ça y est, maintenant j’en suis certaine :
Je suis prête à affronter le changement de septembre.
Lycée, j’arrive. À nous deux !
Chapitre 2
Le manoir
– Je ne suis pas responsable du sang que j’ai sur les mains.
– Je ne suis pas responsable du sang que j’ai sur les mains.
Comme un mantra, l’homme se murmure cette phrase en boucle. Même s’il est sportif, avec en lui l’âme du marathonien, il est à bout, essoufflé, il ne lâche rien, il continue sa course effrénée dans l’est toulousain. Ses mains sont crispées, comme pour mieux résister à la douleur. Sa chemise blanche est déchirée, tout comme son pantalon noir, usé. Seules ses chaussures ont pour l’instant tenu le choc. Son sang se répand progressivement sur ses cuisses. En cet instant, il oublie les plaies et hématomes qui constellent son corps pour tenir bon, pour se dépasser.
Ne pas perdre une seconde.
Ne pas se faire attraper.
Résister.
Survivre.
Surtout éviter la police.
Ne rien se faire imposer.
Oublier ce qui vient de se passer.
Même s’il est convaincu qu’il n’en est pas responsable.
Il décidera seul de son sort.
À travers les sentiers de la plaine toulousaine, il avance comme un chien apeuré. Ses yeux scrutent le moindre mouvement aux alentours, derrière les arbres, les buttes, les barbelés. En lui, cette combinaison de peur et d’excitation qui rend son souffle difficile. La nuit commence à tomber, c’est plutôt une bonne chose se dit-il. Depuis plus de quinze kilomètres, le fuyard ne s’est pas arrêté. Conscient du drame qui se joue, depuis le départ, il n’a pas ralenti sa course, n’a pas regardé une seule fois derrière. Le rythme de sa respiration est saccadé. Ce qui s’est passé est encore flou dans sa tête. Il n’a pas le temps d’y réfléchir. Pas de temps pour les regrets. Une seule certitude à ce moment-là pour lui : il n’en est pas responsable et ne finira pas sa vie en prison. Plutôt mourir que de vivre une injustice.
L’homme connaît les lieux par cœur. La destination qu’il souhaite atteindre se trouve à moins de dix kilomètres en banlieue de Montrabé. Il y est presque. Sa concentration est extrême. Épier l’environnement. Se protéger des autres, du lynchage.
Puis soudain, la surprise.
Une sirène de police, toute proche. À moins d’une centaine de mètres, un véhicule se rapproche. Il ne l’avait pas vu venir.
Maintenant, le réflexe du buisson.
Disparaître tout de suite.
Se cacher, vite !
S’immobiliser.
Ne pas se faire repérer.
Deux autres voitures surgissent.
L’ambiance forêt. Les ronces. Les épines n’arrangent pas sa douleur. Qu’importe, il s’allonge et serre les dents. Il tiendra, il le sait.
Des flics a

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