Tomber sept fois, se relever vide...
190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Tomber sept fois, se relever vide... , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Gabriela Campbell, jeune avocate à l'adolescence épineuse et à l’esprit revanchard, tombée sous le charme d'une magnétique héritière, se replonge dans les douloureux méandres du passé. Une quête de vérité qui la guidera sur les traces de son enfance à Rio de Janeiro. Mais à trop vouloir panser le passé, le risque n'est-il pas de figer son seul avenir?


C'était un beau matin ensoleillé, le genre de matinée où vous pensez que rien ne peut vous arriver...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 janvier 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332703101
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-70308-8

© Edilivre, 2015
Première partie
 
VOUS POUVEZ VOUS ENTOURER DE TOUT LE CONFORT MATERIEL POSSIBLE, SI VOUS NE POSSEDEZ PAS L’ESSENTIEL, VOUS NE POSSEDEZ RIEN…
Comme à son habitude, Gabriela coupa le contact de sa mini cabriolet devant le 1125 Ocean Drive. Le ciel avait déjà revêtu depuis longtemps son épais manteau noir lorsqu’elle rentrait chez elle exténuée, après une journée aussi longue que compliquée. La jeune femme habitait un spacieux appartement d’une de ces résidences plutôt huppées de Santa Monica. Un endroit confortable et moderne, équipé de piscine, centre de fitness et sécurité à l’entrée du bâtiment.
Non sans une certaine lassitude latente, elle déposa ses clefs sur le bar, enclencha machinalement son répondeur, puis se servit un verre de Vosne-Romanée 1997. Elle ne buvait que ces grands crus, du moins depuis qu’elle pouvait s’offrir ce luxe. Elle appréciait tout particulièrement cette complexité en bouche, si caractéristique au Bourgogne, « le sang du diable comme le décrivait si bien Baudelaire » se plaisait-elle à penser. Comme presque tous les soirs, elle avait un message de Kate, sa meilleure amie, qui la suppliait de se délester un peu du poids conséquent du bureau, et de venir la rejoindre au Red Floor sur Wilshire boulevard, un de ces endroits à la mode où l’ambiance semblait toujours assurée.
– « Salut Gaby, c’est moi, décroche ! Tu ne réponds pas non plus sur ton portable, tu devrais t’en débarrasser tu sais, il ne te sert vraiment à rien si on ne peut pas te joindre dessus !! Je suis au Red, viens me retrouver y a une super ambiance. Allez un petit effort ! Je t’attends ! » S’enthousiasmait la jeune femme au bout du fil, alors que la musique assourdissante qui couvrait sa voix était sur le point de faire exploser le répondeur. La voix pétillante de son amie ne manqua pas d’esquisser un léger sourire sur le visage tendu de la jeune avocate. Kate en bon concentré d’énergie qui se respecte, répandait un vent de gaieté permanente dans son atmosphère. Et c’est exactement ce qu’aimait Gabriela chez son amie, cette gaieté répandue avec tant de panache. Kate exerçait en tant que kiné dans un centre spécialisé de la ville où elle s’occupait d’enfants handicapés. Elle répétait souvent que les gens n’avaient pas le droit de se plaindre tant qu’ils possédaient la santé et qu’il fallait profiter de chaque instant offert… Sa passion dévorante pour l’existence venait sans doute des trop nombreux exemples de vies brisées auxquels elle se confrontait quotidiennement et peut-être un peu aussi de ses cours de méditation bouddhiste qu’elle suivait assidûment, le moment présent…
Gabriela était une jeune femme en parfaite forme physique, bien qu’émoussée par ses nombreuses heures passées au bureau, mais elle ne possédait pas vraiment cette énergie joviale vous insufflant l’envie de dévorer chaque instant. D’âpres saveurs mélancoliques imprégnaient largement la jeune femme au regard sombre.
Une réussite brillante dans ses études de Droit en avait pourtant fait l’une des jeunes avocates les plus courtisées de Californie. Son statut renommé dans un cabinet de prestige à Beverly Hills, son luxueux appartement dans l’un des quartiers résidentiels de la ville ainsi que son physique particulièrement avantageux l’érigeaient pourtant en véritable modèle de réussite. Gabriela en pleine force de l’âge, du haut de ses trente ans fraîchement cueillis, reflétait une parfaite image de beauté. Un regard noisette délicieusement insaisissable, une longue chevelure brune caressant délicatement ses reins ainsi qu’une allure légèrement nonchalante ne laissaient que bien rarement indifférent. Elle le vérifiait d’ailleurs à de trop nombreuses reprises au travers de toutes sortes de sollicitations de prétendants avides de tant de charme.
Elle voyait bien de temps en temps ce garçon, Mark, parfait représentant du cliché golden boy en réussite, et surtout prêt à tout pour conquérir le cœur de la jeune femme… L’homme avait fait appel aux services de Jones&Cost quelques mois auparavant, le cabinet où exerce Gabriela, et avait été frappé d’un véritable coup de foudre. Complètement fou de la jeune avocate, il s’entêtait à la séduire à coups de bouquets de fleurs et de grands restaurants, un piètre classique… Un large excédent matériel contre bien peu de matière spirituelle. L’attraction ne semblait donc pas vraiment réciproque. Gabriela le trouvant charmant parfois, mais se lassant bien rapidement de sa présence, ne le classait en aucun cas dans ce que l’on peut qualifier de rencontre majeure, mais plus aisément dans celle de passe-temps.
En dépit de sa réussite, pour laquelle elle avait dû ardemment se battre, Gabriela ne possédait aucun entrain réel, aucune fascination pour la vie et par conséquent bien peu de plaisirs… elle tentait désespérément de combler un vide latent en s’entourant d’une vie matérielle confortable et de longues heures passées chez Jones&Cost.
Elle réalisait là tout à coup, sirotant un grand cru dans son spacieux appartement, que le bonheur ne serait jamais une denrée palpable à coups de dollars. C’était donc vrai alors ! On l’avait mise en garde maintes et maintes fois sur son chemin vers la réussite, refusant obstinément d’y prêter garde. Elle, partie de rien, qui avait dû en baver pour réussir, qui oserait lui faire croire que l’argent ne l’aiderait en rien à panser ses plaies ?
C’était pourtant cette triste réalité qui s’étalait maintenant sous les yeux de la jeune femme. Il fallait bien se rendre à l’évidence, elle qui maintenait enfouie de profondes blessures, et toute cette tristesse qui la rongeait à petit feu. Elle qui avait occulté cette douleur depuis de longues années maintenant, espérant retrouver goût à la vie au moyen d’une réussite brillante. Quelle belle mascarade ! Songea-t-elle, avant de terminer son verre d’une gorgée et d’allumer une cigarette.
* * *
A cet instant précis, l’interphone retentit dans l’appartement aux tons gris clair, Gabriela abandonnée à ses aigres pensées sursauta, elle n’attendait personne et se dirigea pensive vers le combiné avant de décrocher :
– Oui j’écoute !
– C’est moi Gaby, ouvre ! C’est Kate !
– Oui oui je t’ai reconnu t’inquiète pas ! Répondit la jeune avocate sur un ton railleur.
– Celle-là ne lâche jamais prise ! Pensa Gabriela amusée par tant de pugnacité car elle se doutait du petit numéro qu’était venue lui faire son amie. Kate était restée la même qu’à UCLA, l’université de Los Angeles, où elles s’étaient rencontrées. Le hasard les avait réuni dans la même chambre dès leur première année de fac. Le courant étant immédiatement passé entre ces deux là, elles étaient rapidement devenues inséparables. La porte s’ouvrit, Kate apparut l’air agacé. Sa jupe écossaise, son chemisier blanc et ses cheveux châtains attachés, lui donnaient des airs de collégienne britannique. Elle s’avança dans la pièce :
– te voilà enfin madame je ne prends pas la peine de répondre aux appels de mes amis ! Tu as un souci, t’es malade, je sais pas, trouve une bonne excuse en tout cas ! Lança-t-elle agacée.
– Excuse moi Kate je suis un peu crevée avec tout ce boulot je…
– Tu sais que tu devrais décompresser un peu ma vieille, sinon…
– Je sais, je sais… mais écoute ce soir je ne me sens pas vraiment d’humeur…
– Change de disque tu veux bien ! Rétorqua Kate sur un ton encore plus agacé, j’ai 30 ans aujourd’hui, une envie folle de fêter ça, et tu me sors que t’es pas d’humeur ! Elle la fixait, les mains sur les hanches afin d’amplifier le mécontentement.
– Comment ai-je pu oublier ! S’en voulût soudain la jeune avocate. Heureusement, elle avait eu un éclair de lucidité quelques jours auparavant, lorsqu’elle s’était rendue à la boutique préférée de Kate pour lui acheter la robe qu’elle dévorait des yeux depuis des semaines. Elle se précipita dans sa chambre et en ressortit avec le paquet, espérant atténuer l’état de vexation de son amie.
– Je suis vraiment désolée de ne pas t’avoir appelé aujourd’hui, tiens c’est pour toi, joyeux anniversaire ma Katie ! Lui glissa-t-elle totalement confuse. Elle lui tendit la boîte recouverte de papier cadeau argenté. Kate resta bouche bée un instant, finalement étonnée que son amie n’ait pas totalement occulté l’événement, avant d’arracher avec empressement l’emballage impatiente d’en découvrir le contenu. Un cri de joie s’ensuivit.
– WAOUH ! Alors là tu as fait fort Gaby ! Comment tu savais que…
– Eh bien quand une femme reste en extase devant un objet à chaque fois qu’elle passe devant la vitrine, c’est en général un signe assez fort… Elles éclatèrent de rire. Kate, folle de joie sauta au cou de son amie.
– Bon je te pardonne mais tu aurais pu m’appeler quand même, tu sais que ça a plus de valeurs à mes yeux que n’importe quel cadeau !
– Oui, je sais, excuse-moi encore, marmonna-t-elle désolée…
– Bon, maintenant filons rejoindre le reste des troupes resté au Red, car j’étais juste passée pour te ramener par la peau des fesses !! Ils nous attendent ! Lança-t-elle surexcitée.
Gabriela ne pouvait maintenant plus refuser l’invitation de son amie, d’autant plus qu’un vendredi soir, elle n’était en rien censée se rendre au bureau le lendemain. Elle se trouvait vraiment à court d’arguments.
– Laisse-moi juste enfiler ma nouvelle robe et on y va ! Tu vas voir, c’est à mes pieds qu’ils vont être tous ces mâles pour une fois !! Lança Kate sur un ton amusé.
– Je n’en doute pas une seconde, rétorqua Gaby en esquissant un sourire complice à son amie. Le temps d’enfiler sa robe, et la porte de l’appartement claqua, en route pour le Red Floor.
– Tu es vraiment

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents