Tombé du ciel
236 pages
Français

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Description

Le Directeur de la Fondation Mozart détient-il une authentique partition inédite du Maître ? Quel est le sens du message que des amis francs-maçons ont caché dans le pianoforte de Wolfgang-Amadeus ? Une pianiste américaine a-t-elle bien un lien mediumnique avec Mozart,Schubert,Liszt,Prokofiev...Lui dictent-ils des oeuvres-post mortem-?


De Vienne au Fort de Brégançon, de Paris à Bâle et New-York, Sébastien PACI nous initie aux secrets les plus éclairants et les plus inatendus du monde de la musique. Cependant, l'envers de l'univers de la culture et du raffinement pourrait bien être criminel.


Dans cette affaire hors du commun mais basée sur des faits et des personnages réels, quels ont été les rôles d'Aurélie Filippetti et de François Hollande ?



L'auteur est né à Villerupt (Meurthe &Moselle) en 1974 et habite Metz. D'abord professeur de Lettres puis inspecteur de l'éducation nationale, il devient conseiller à la Direction rérionale des Affaires Cuturelles du Grand Est.



Sébastien Paci a étudié la musique au conservatoire d'Esch sur Alzette (Luxembourg), ses oeuvres publiées en Allemagne, sont jouées dans le monde entier. Dans Tombé du ciel, il associe sa fine connaissance du milieu musical à son attrait pour les sociétés occultes et son goût du roman policier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9791091590532
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

En couverture : Portrait de Mozart par Barbara Krafft
ISBN : 979-10-91590-53-2
Tombée comme un météore dans les poches de Balthazar
Gaspard ou Melchior, les trois fameux rois mages
Trafiquants d’import-export
Jacques Higelin, Tombé du ciel
Pour Carmen et Gabriel
T ABLE DES MATIÈRES
Page de titre
Page de copyright
Exergue
Dédicace
Chapitre XVI
XVI

Vendredi 7 août 1953, New York
 
Mary Rose et George Brown avaient passé tous les contrôles de police pour se retrouver dans l’immense aérogare de l’aéroport municipal. Chacun tirait une imposante valise et portait deux gros sacs de voyage. Ils avaient donné rendez-vous à Andrew devant la station de taxis.
 
Il était 17 h 35, Scott-Lewis attendait, planté en plein soleil, une casquette sur la tête et des lunettes de soleil sur le nez pour protéger ses yeux scrutateurs. Il aperçut enfin ses deux amis chargés comme des mules. Il alla à leur rencontre, le sourire aux lèvres et l’esprit vagabond : depuis une semaine, il se demandait ce que George avait bien pu découvrir dans la chapelle d’un village provençal. Quelles partitions avait-il pu retrouver cachées juste à côté du saint des saints ? Il savait d’avance que, contrairement à ce que Mary Rose avait imaginé, Mozart ne pouvait pas être le compositeur de ces pièces inédites…
 
— Comment allez-vous, les amis ? Avez-vous fait bon voyage ?
— Ça va bien, merci. Heureux de te retrouver, cher Andrew !
— Nous avons beaucoup de choses à nous raconter. Venez ! Je ne suis pas garé très loin.
Il délesta les voyageurs de quelques bagages et, après être passés devant le kiosque à journaux, ils se dirigèrent vers la belle berline Oldsmobile 88. New York était plombée par une chaleur étouffante.
 
Andrew vivait dans l’Upper East Side, à côté du consulat général d’Italie dans la soixante-neuvième rue, vers Park Avenue. Son appartement, au septième, était somptueux. Au milieu du grand salon de réception trônait un demi-queue Steinway recouvert de livres et de partitions. Les fenêtres étaient toutes entrouvertes et la rumeur sourde de la ville faisait fond sonore. Il proposa quelques rafraîchissements à ses hôtes. Pendant qu’il les préparait dans la cuisine attenante, Mary Rose se mit au piano. Elle sortit d’un des sacs de voyage quelques feuilles de la précieuse liasse, les déposa sur le pupitre et commença l’exécution d’une pièce. Andrew apparut rapidement, portant un plateau sur lequel étaient posés les trois verres remplis de soda et de glaçons. Il se dirigea vers le piano où il se débarrassa des boissons. Il écoutait, stupéfait. George s’était assis dans un fauteuil en velours gris juste derrière sa pianiste d’épouse.
— Mais de quoi s’agit-il ? interrogea Andrew en regardant son ami avec insistance.
George avait savamment préparé ce petit effet de surprise. Il lui répondit :
— Du Mozart, Andrew ! Du Mozart…
Andrew ne répondit pas. Il demeura pétrifié, accoudé sur le piano, sans plus bouger pendant toute la durée de l’exécution du morceau.
 
Lorsque Mary Rose Brown se leva du tabouret pour prendre son verre, ni George ni Andrew ne brisèrent le silence, divin, suivant habituellement les interprétations qui laissent les auditeurs dans un état de profonde ataraxie.
— Alors, Andrew… C’est du Mozart ou pas ? demanda Mary Rose.
— Ça en a tout l’air…
— Comment en être certain ?
— Tu sais, George, il y a huit ans, un de mes collègues italiens, Remo Giazotto, spécialiste de la musique du XVIII e , a composé un adagio pour orchestre qu’il a fait passer pour une œuvre originale de Tomaso Albinoni 1 … Depuis, on est d’autant plus méfiants… Il faudrait que j’analyse en détail toutes ces partitions.
— Aucune copie n’est possible !
— Peux-tu me laisser les originaux ?
— Tu en as pour combien de temps ?
Andrew regarda le contenu du sac de voyage qui était resté ouvert.
— En deux jours, je pourrai authentifier les partitions et apporter une réponse scientifique à la question de leur paternité…
George interrogea sa femme du regard. Elle répondit d’un ton ferme et péremptoire.
— Je ne veux pas me séparer des partitions.
— Alors, je vous invite à passer le week-end chez moi !
Mary Rose et George prirent au pied de la lettre la plaisanterie de leur ami.
— D’accord, Andrew… Mais il faudra que…
— Laissons cela pour demain, George, si tu le veux bien… Si nous descendions manger un morceau ? Vous me raconterez votre périple « dans la France ».
Andrew avait prononcé les derniers mots en français, ce qui détendit un peu l’atmosphère et permit de recueillir l’assentiment des deux voyageurs.
* *     *
Andrew passa tout le samedi et tout le dimanche enfermé dans son bureau. George et Mary Rose en profitèrent pour s’offrir de belles grasses matinées, leur horloge biologique étant passablement détraquée par le jet lag . Durant le week-end, Mary Rose déchiffra la vingtaine de compositions qui avaient été découvertes dans la chapelle de Bormes. Il y avait une douzaine de sonates pour piano, le reste consistait en des pièces de musique de chambre : quatre trios pour piano, violon et vio loncelle, deux trios pour piano, alto et cor de basset, un quatuor à cordes, un quintette pour piano et vents. Elle préparait les repas et s’enquérait régulièrement des besoins d’Andrew en café, soda et cookies. George, à la table de la salle à manger, entouré de documents, de dossiers et de quelques ouvrages cornés, était plongé dans la rédaction de sa thèse de doctorat.
 
Le dimanche, en début d’après-midi, Andrew fit une apparition dans le grand salon au piano. Il tenait à la main un mug de café brûlant. Mary Rose, assise sur un tabouret devant un petit guéridon, commençait une partie de patience avec des cartes de tarot.
— J’en viens à bout et suis à bout…
— Assieds-toi Andrew, je vais te faire un tirage…
— Ça fait longtemps, c’est vrai… Tu as toujours vu juste pour moi !
Andrew prit place face à son amie qui avait ramassé les cartes et les mélangeait avec aisance. Elle lui demanda d’en choisir cinq qu’elle disposa précisément sur le petit tapis vert qu’elle avait déplié sur le guéridon en bois. Elle retourna la première : c’était le Pendu. Andrew scrutait le jeu. Les gestes de Mary Rose étaient fluides et lents. Elle demeurait concentrée dans un silence habité, retourna la dernière : la Maison Dieu. Délicatement, elle dévoila la carte centrale : la Justice renversée. Puis, simultanément, elle découvrit la Lune et la Mort. Après quelques secondes où les deux ne parvenaient pas à lever les yeux du jeu qui venait d’être révélé, Andrew brisa le silence pesant :
— Alors ?
— Eh bien… c’est un tirage complexe, cher ami !
Mary Rose se refusa à lui transmettre le message des cartes : il était funeste et avec des perspectives douloureuses à moyen terme. Ce n’était pas le moment de démoraliser son ami et de lui annoncer un avenir assombri par des bouleversements. Elle adoucit l’analyse du tirage en exprimant des réserves minimes et en laissant entrevoir un futur certes tourmenté mais plutôt réjouissant. Elle mentait pour la bonne cause.
— C’est toujours compliqué avec moi !
— Avec nous tous, cher Andrew !
— Soit. On fera le point dans quelques mois…
— Tu as bientôt fini ton expertise ?
— On en parle ce soir au dîner ?
— Oui, j’ai hâte ! Et j’aimerais savoir ce qu’on va faire de tout ça…
— Moi, je viens d’avoir une idée folle…
* *     *
Le restaurant était bruyant et quasiment complet. Andrew avait demandé une table un peu à l’écart. Il était dans un état d’excitation que ses amis ne lui avaient jamais connu. Il venait d’apprendre à George et Mary Rose que les partitions retrouvées avaient bien été écrites de la main de Wolfgang Amadeus Mozart. Il ignorait tout de leur provenance et aucune hypothèse sérieuse ne pouvait, pour le moment, être avancée. Mais la découverte était inespérée, exceptionnelle, fondamentale. Après s’être enquis de la façon dont la cachette avait été remblayée, Andrew se pencha un peu en avant pour s’assurer d’une totale discrétion et proposa ce qui devait changer à jamais la vie des Brown. Et la sienne.
* *     *
Février 1957
 
Dans le studio d’enregistrement, Mary Rose faisait quelques gammes sur le Steinway entouré de microphones. Derrière la vitre, avec l’ingénieur du son et le producteur de chez Sony, George admirait sa femme… Il était plongé dans ses pensées et semblait quelque peu préoccupé. Mais, au fond, il savait que tout allait bien se passer…
 
Andrew sortait de son appartement avec plus d’une vingtaine de minutes de retard ; George lui avait donné rendez-vous à 9 heures dans un studio de Mount Vernon, dans la banlieue nord de New York. Il faisait un froid polaire dans les rues de l’Upper East Side. Andrew était emmitouflé dans un grand manteau gris, portant sous son bras une serviette de travail en Skaï. Il récupéra dans la poche droite la clé de sa voiture qui était stationnée dans une rue adjacente. Il eut du mal à l’insérer dans la serrure. La glace avait dû obstruer l’orifice. Dans le caniveau, il ne remarqua pas la présence de la vis de purge.
 
Il démarra l’Oldsmobile après avoir actionné le starter et déboîta rapidement. La route était sinueuse. Il roulait vite. Il n’avait pas de temps à perdre… Au sortir d’un virage, une camionnette surgit, mordant dangereusement sur la voie de circulation opposée. Il actionna avec force la pédale de frein. Rien. Il appuyait dans le vide. Le système ne répondait plus. Il tira sur le frein à main. Rien non plus. La camionnette tenta de redresser sa trajectoire mais elle se rapprochait sans qu’Andrew puisse ralentir l’allure de l’Oldsmobile. Il tira sur le volant pour tenter un écart et éviter la collision. Mais la vitesse était trop importante et la route certainement rendue glissante par une plaque de verglas : la force centrifuge emporta le véhicule vers le bas-côté. La voiture percuta un platane et décolla pour s’écraser quelques mètres plus loin après une série de tonneaux. Des morceaux de tôle de la carrosserie volaient puis ret

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