Time Corridor (version originale Française)
253 pages
Français

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Time Corridor (version originale Française) , livre ebook

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Description

Dahlia Perez Time Corridor Thriller Éditions Les Nouveaux Auteurs 16, rue d’Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com ÉDITIONS PRISMA 13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.editions-prisma.com Copyright © PRISMA MÉDIA / 2022 Tous droits réservés ISBN : 978-2-8195-06935 À ma mère. À Sandra. À Yaakov et à mes fils. * Dieu n’a pas créé le mal. Tout comme l’obscurité est l’absence de lumière, le mal est l’absence de Dieu. Albert E INSTEIN – mathématicien, physicien, scientifique (1879-1955) 1. Lundi 8 octobre 2029, Route 60, District de Jérusalem Hans Hartmann aurait pu continuer à rouler des jours et des jours vers une destination inconnue. S’il avait été seul, et libre… Il rêvait à sa disparition quand il sentit la vibration sous ses pieds. Elle lui fit d’abord l’effet d’un chatouillement. Sa femme s’agrippa à son avant-bras et ses yeux aux pupilles dilatées fixèrent le vide. En contrebas, la vallée qui s’étendait avec ses forêts denses et ses petits villages lui donnait le vertige. La route sinueuse et pleine de virages devant elle était pire encore. Mais le tranquillisant commençait à faire son effet. Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de kilomètres de Jérusalem quand la secousse se produisit. Hans roulait entre un mur de soutènement et le précipice. Malgré les injonctions de son mari, Karine détacha sa ceinture de sécurité et rejoignit Ezriel à l’arrière.

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Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2022
Nombre de lectures 5
EAN13 9782819506935
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dahlia Perez
Time Corridor
Thriller
Éditions Les Nouveaux Auteurs
16, rue d’Orchampt 75018 Paris
www.lesnouveauxauteurs.com
ÉDITIONS PRISMA
13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex
www.editions-prisma.com

Copyright © PRISMA MÉDIA / 2022 Tous droits réservés
ISBN : 978-2-8195-06935
À ma mère. À Sandra.
À Yaakov et à mes fils.
*
Dieu n’a pas créé le mal. Tout comme l’obscurité est l’absence de lumière, le mal est l’absence de Dieu.
Albert E INSTEIN – mathématicien, physicien, scientifique (1879-1955)
1.
Lundi 8 octobre 2029, Route 60, District de Jérusalem

Hans Hartmann aurait pu continuer à rouler des jours et des jours vers une destination inconnue. S’il avait été seul, et libre… Il rêvait à sa disparition quand il sentit la vibration sous ses pieds. Elle lui fit d’abord l’effet d’un chatouillement. Sa femme s’agrippa à son avant-bras et ses yeux aux pupilles dilatées fixèrent le vide. En contrebas, la vallée qui s’étendait avec ses forêts denses et ses petits villages lui donnait le vertige. La route sinueuse et pleine de virages devant elle était pire encore. Mais le tranquillisant commençait à faire son effet.
Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de kilomètres de Jérusalem quand la secousse se produisit. Hans roulait entre un mur de soutènement et le précipice. Malgré les injonctions de son mari, Karine détacha sa ceinture de sécurité et rejoignit Ezriel à l’arrière. Durant les soixante secondes qui suivirent, elle serra son fils contre sa poitrine et pria. Blotti dans ses bras, il gémissait dans son sommeil. Elle enfouit son visage dans sa tignasse blonde et respira son odeur, un mélange de transpiration et de shampoing pour enfant. Ils se trouvaient en pleine montagne, sur une voie peu empruntée, dangereuse. Personne pour les secourir en cas d’accident. Pas de témoin. Qui signalerait leur disparition ?
— C’est fini.
Elle releva la tête. Hans la dévisageait d’un air perplexe, comme si elle en faisait trop. Ils attendirent, suspendus au silence de la montagne, guettant un nouveau tressaillement, mais il ne se produisit plus rien. Elle jeta un coup d’œil au rétroviseur et vit un camion frigorifique parvenir à leur hauteur et les dépasser.
Sans un mot, elle retourna s’asseoir à côté de son mari. La journée avait été rude. Ils avaient attendu le camion des déménageurs une partie de la matinée en chargeant leurs dernières affaires dans la Ford et avaient dit adieu à Carmiel. Elle prit une cigarette dans son sac et rassembla ses cheveux drus en chignon. Sa frange cachait ses premières rides, mais pas ses cernes, ni cet air maladif qui lui collait à la peau depuis son adolescence. Ils étaient partis sans regret et avaient reconnu tous les deux de bonne grâce qu’ils avaient été incapables de s’intégrer dans cette petite localité du Nord où ils étaient restés sans attache et sans projet durant un peu plus de deux ans.
Hans continuait à conduire prudemment, sans que ni l’un ni l’autre ne rompe le silence. Elle se retourna pour regarder son fils. Sa tête reposait sur son épaule comme celle d’un pantin désarticulé. Cheveux d’or, yeux clairs, teint d’albâtre ; il était le portrait de son père et n’avait rien pris d’elle, hormis son air craintif. Elle se cala plus confortablement dans son siège et finit par s’assoupir elle aussi. Dans son rêve, elle errait aux abords d’une forteresse. Sur cette terre nordique et froide elle ne connaissait pas le repos. À son réveil, un sentiment mêlé de peur et d’angoisse l’étreignit et elle voulut supplier Hans de faire demi-tour. Mais, au lieu de parler, de le harceler comme elle en avait l’habitude, elle se tut et colla son nez à la vitre. Ils arrivaient. Piquée de curiosité, elle chercha à discerner les contours de son nouveau quartier.
À l’entrée de Katamon, une suite de villas modernes se succédaient, uniformes et austères. Hans l’avait mise devant le fait accompli quand il lui avait annoncé l’achat de leur nouvelle propriété, au tribunal du commerce de Jérusalem. Il l’avait décrite comme une demeure splendide, acquise pour une bouchée de pain. L’affaire du siècle. Il avait des arguments pour tout. Sans cette opportunité, se justifiait-il, ils n’auraient jamais pu devenir propriétaires aussi vite. Elle n’avait rien répliqué. Elle avait tellement peur qu’il la quitte.
— Rue Balfour ! Ça y est, on y est !
Hans jubilait, mais elle avait du mal à partager son enthousiasme. Il tenait le volant à deux mains et découvrait en même temps qu’elle des maisons arabes voisinant avec des constructions datant des années deux mille. De son mouchoir, elle essuya la poussière sur la vitre et fouilla du regard la rue déserte. Où était leur maison ? Elle repéra sur le trottoir d’en face de belles demeures qui devaient dater de la période ottomane. Puis, juste après le numéro seize, deux chantiers inachevés. Les numéros vingt-deux et vingt-quatre qui suivaient étaient des bâtiments qui avaient l’air abandonnés. Les immeubles n’étaient pourtant pas si délabrés. Pourquoi la mairie ne faisait-elle rien pour récupérer ces habitations et loger des familles ? Alors qu’on manquait de place à Jérusalem et que l’immobilier avait tant augmenté, un désert urbain s’étendait sur une centaine de mètres du côté des numéros pairs. Les façades mangées par l’humidité donnaient sur des jardins laissés à l’abandon et les balcons en béton paraissaient sur le point de s’écrouler. Sur ce trottoir de maisons mortes ou en sommeil, comme tapies dans leur décrépitude, la vie semblait s’être arrêtée. Karine eut l’impression de pénétrer dans un périmètre silencieux hors du temps. Qu’allait-elle découvrir au numéro vingt-six ? Une ruine ? La maison de Norman Bates ?
— Hans, tu as vu ? On dirait un terrain vague ! Où est la maison ?
— Nous y sommes presque.
— On dirait que tous ces immeubles sont vides. Ils vont reconstruire ?
— Sans doute. Des promoteurs ont certainement déjà racheté ces terrains.
Elle aurait voulu poser d’autres questions, mais le ton de ses réponses ne l’encourageait guère à poursuivre. À la deuxième intersection, il tourna le volant et s’engagea dans une petite allée. Ils laissaient maintenant la rue Balfour derrière eux. Puis la voiture ralentit et s’arrêta dans un silence circonspect.
Entre-temps, le brouillard s’était dissipé. Karine considéra Hans qui venait de couper le moteur. Il lui souriait. Une fois de plus, elle fut troublée par sa beauté, estomaquée par la perfection physique de cet homme pour qui elle avait éprouvé un véritable coup de foudre sept ans plus tôt. Grand, bien fait, Hans avait l’allure d’un sportif de haut niveau ou d’un acteur de cinéma. D’immenses yeux bleus très clairs, une bouche large et bien dessinée, des traits fins, tout en lui évoquait la noblesse, l’être racé dont elle avait rêvé. Elle était bien plus petite que lui, très brune, le teint olivâtre, anguleuse, sans attrait particulier. Elle se souvint du mariage, un soir de printemps, des quelques invités présents dans un kibboutz trop grand pour la réception. Ses parents à elle étaient venus de France. Du côté de Hans, quelques cousins d’Allemagne, un oncle par alliance, mais ses beaux-parents ne s’étaient pas montrés. Il s’était conduit ce jour-là comme si tout allait de soi, et cela l’avait blessée. Elle savait que son père et sa mère étaient en bonne santé et que le voyage ne constituait pas une grosse dépense pour eux. Pas un mot, pas une carte de félicitations, pas un appel, rien. L’oncle et les cousins s’étaient montrés affables, quoique distants. Elle était trop amoureuse de Hans pour fouiller dans le passé de sa famille et avait dissimulé sa déception sous des sourires crispés.
Quelques semaines après, Hans et Karine, qui s’appelait à présent madame Hartmann, avaient emménagé dans un petit deux-pièces situé dans les quartiers sud de Tel-Aviv. Une période un peu bohème et fauchée pour laquelle elle éprouvait une certaine nostalgie. Ezriel était né deux ans plus tard. Un beau bébé. Un beau bébé au regard clair et fuyant qui l’avait intimidée. Elle s’était convaincue que la naissance d’un petit-fils allait attendrir ses beaux-parents, mais ils ne se manifestèrent pas. Pour Hans, la rupture était consommée depuis longtemps. Aux questions timides de sa femme, il répondait évasivement qu’il était fâché avec eux. Karine ne s’habituait pas à ce silence. Au silence de cette famille, au mutisme de Hans. Puis Ezriel avait occupé tout son esprit, accaparé toute son énergie.
À Carmiel, ils avaient pensé offrir un cadre idéal à l’éducation de leur fils, mais au bout de deux ans ils avaient repris la route. Ils habiteraient la maison de leurs rêves, à Jérusalem. L’obtention du poste de responsable informatique à l’ambassade d’Allemagne avait suivi de manière surnaturelle. Ce nouveau départ les avait tous les deux galvanisés.
À présent, il la contemplait en silence. Il lui prit la main et l’étreignit.
— On est arrivés chez nous…
Il parlait un français parfait. Son hébreu était impeccable aussi, sans qu’on puisse déceler la moindre trace d’accent allemand. Elle lui en était vaguement reconnaissante. Il lui offrait sur un plateau une nouvelle vie. Mais comment pouvait-il dire « chez eux » ? Les alentours ne ressemblaient en rien à ce qu’il lui avait décrit. Pas de commerce de proximité. Pas de voisins. Pas de station de bus. Bref, pas de vie de quartier. Ezriel se réveilla et voulut descendre de la voiture. Son regard se tourna instinctivement vers la maison. Elle se décida à sortir elle aussi.
Une magnifique bâtisse datant sans doute de l’occupation britannique se dressait devant elle. Mais aux alentours, c’était une désolation. Elle s’approcha, intriguée et intimidée tout à la fois devant ce petit manoir qui semblait la jauger. Il avait la particularité de ne pas être en pierre de Jérusalem. Une partie du toit était abîmée. Les années s’étaient écoulées sans que personne eût songé à faire des réparations. Depuis combien de temps était-elle inhabitée ?
— Hans… Cette maison doit avoir a

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