Tant qu il y aura un chien
330 pages
Français

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Tant qu'il y aura un chien , livre ebook

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Description

« Le nord, le sud, le ciel, les gens...
Les lignes se mélangent, lui est à l'ouest.
En apnée dans la pesanteur de son corps.
Dans celle des autres...
Celle de l’air et de quelques sombres volutes, arabesques où le monde bascule (...) »

Un homme, une femme, un enfant... jusqu’au drame !
Histoire d’amour, histoire d’absence : où deux mondes se télescopent et se prennent aux rebonds, de soupirs en délires en désirs...

« Une histoire sombre, douloureuse, allégée par des amours plus fortes que tout et quelques personnages aux accents coquasses. Au final, de la passion, du désir, des voyages, des rencontres, des aventures, des mystères, du suspens et un zeste de philosophie, autant d’ingrédients pour un livre à lire absolument ! » J-A. W.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414119394
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-11937-0

© Edilivre, 2018
Du même auteur :
Songe-monde au monde frange, Mai 2017
– Recueil de poésies
Les larmes chantent, parfois, Juin 2017
– Recueil de nouvelles
A paraître :
Eux, à l’infini…
– Recueil de nouvelles
Avertissement de l’auteur
Verbes tournés en substantifs, termes qui s’unissent au tiret de quelque songe…
Parfois les mots en prennent à leur aise, qui se fondent au mirage et s’envolent.
Parfois, mais les règles restent de marbre dans leurs encres : le candidat bachelier devra sans doute éviter ce sillon de rêve et de liberté – il trouvera en fin d’ouvrage la liste (presque complète) des néologismes, bricolages et autres chimères ayant fait leur nid en ces pages,
J. Wautier.
Lune rousse s’éclat-mousse,
Frissons figés à la brune -
L’univers se conte…
A tu,
A vous,
A nous –
A quiconque sait ce qu’il faut de temps, ce qu’il faut de larmes, d’obstination et d’amour pour faire un “Homme”.
1
En balance, là !
Le nord, le sud, le ciel, les gens…
Les lignes se mélangent, lui est à l’ouest.
En apnée dans la pesanteur de son corps.
Dans celle des autres…
Celle de l’air et de quelques sombres volutes, arabesques où le monde bascule. Car le sillon gagne sur le plat, rubis vif à la morsure. Une idée revient pourtant, boomerang. Mais le ciel s’en brouille trop vite à la brume, trame aux doigts des sorcières où le cri s’arrache – ci-gît ?
* * *
Ou ici ?
Le parc étale ses allées entre bancs tagués et poubelles déglinguées, trop-plein en vomissures.
Visiteurs, badauds, badernes – autres temps, autres sons.
* * *
Les mots se sont envolés, reste le vent sur un monde Culbuto . Le vent, les bruissements, les murmures – et puis le silence . Silence des pensées ou silence des secondes qui durent au sang des fantômes : Crusoé délaissé à la rade de Mal-Terre, il n’a plus qu’à s’accrocher arraché au bateau ivre. Las, le serpent progresse au tracé d’une rivière pourpre et le cri s’enfuit.
* * *
L’Ecole d’Infirmière libère ses blouses blanches de vagues molles en hoquets saugrenus. Chuchotements, appels, rappels et rires juvéniles. Quelques élèves s’égaillent sur la pelouse râpée, d’autres gagnent leur Salle respective avec ce pincement des premières fois. Des bourdons déboussolés, un chat errant, un moineau paumé et un ciel menteur, les nuages absorbent les fumées dans leurs métamorphoses silencieuses. Indifférents à la poésie de l’instant, trois ou quatre internes chiffonnés profitent des derniers rayons du soleil ; ça sent l’orage et les perruches immigrées éclaboussent de rouge et d’or les poussières de la ville toute proche.
* * *
Un appel comme une pierre…
Un son plombé aux particules fines, souvenirs au poison d’elle. Parce que tout est là qui se reflète dans la flaque : la petite pizzeria de Salvio, le banc, les deux cœurs entrelacés, l’abribus – l’abri d’eux !
D’eux à deux à Venise – à la vie à la mort.
Deux d’elle quand elle lui offrait le ciel, marée aux ronds de l’eau.
Mais déjà le souvenir se trouble, reste des bruits semant la tempête pour des jours trop lents à mourir.
Et qui s’en soucie encore ?
Qui de lui, qui du cri – personne !
Personne et la plainte se disperse, perles rouges au collier qui s’égraine. En bas ou peut-être en haut, qu’il voit, qu’il oublie, les flâneurs ralentissent. Quelques-uns approchent, l’écho le poursuit. S’en va, s’en vient puis le rattrape ou le dépasse pour s’écraser au sol dans un « plouf » mouillé : terre souillée à la pluie qui tombe soudainement.
* * *
Le ciel se lâche sans crier gare, du bleu mélangé au gris pétard…
Ils se tirent, tous !
Ils se tirent mais l’orage la joue en pointillé, qui s’arrête net entre les deux bâtiments.
Parapluies, pare-chocs, parking – parcours du combattant.
Chapeaux qui se soulèvent, chapeaux qui s’envolent, les passants passent, les personnels se pressent et les minutes coulent aux goutte-à-goutte des uns et des autres.
* * *
La tache imprègne les dalles ; elle s’étend au cercle qui se forme – vagues désorganisées. Et toujours ces soubresauts au ras du sol, déchirants.
Partir !
Il doit partir. Rejoindre l’enfant qui l’appelle ; quitter le trottoir et fuir à tout prix ce bruit de fond à « l’harcèle » d’un larsen rougeoyant – trouver sa propre voie contre la plainte.
2
Paul, Jean, Kevin et les autres…
Un bruit ou un mouvement ?
– Putain, ça déchire.
Il a vu un truc.
Cogne son copain qui appelle la bande :
– Mec, vise-moi ce bouffon !
– Merde alors ?
Un petit gros, qui prend l’espace en battant des bras :
– Look at me, look to Big Jean : cui-cui-cui !
Les autres rient, pas tous :
– T’es relou, le Barge.
Il n’aime pas ça, son regard change :
– Hé, bâtard, tiens ta langue !
– Faudrait p’t-être faire quelque chose…
– Game over, le bleu : il les a tous niqués !
– Oui mais…
– Tais-toi quand tu parles, mec : érasé, le boloss, out – to late !
– Faudrait…
– Faudrait voir à up-grader ton hard, Kevin !
Ils gesticulent large, parlent fort.
Ne savent pas trop quoi faire et décident de passer à autre chose.
* * *
Némésis
Il a touché terre néanmoins la chute se poursuit, une descente au Royaume des cancrelats. Il tombe au monde d’en bas, impuissant face au cri qui rebondit et s’engloutit dans sa bouche – sa trachée, ses poumons, son crâne. Un son bestial, sombre comme les ténèbres où ses yeux se voilent. Une oraison pour un départ sans adieu au monde qui le quitte : au « ci-gît » de tant de « Si » !
* * *
Passer à autre chose et à un autre tempo, ne plus rien voir, s’en foutre, bouger et beugler avec Big Jean :
Cui-cui,
Le ciel est trop lourd,
Un mec on the floor…
On dirait qu’il plane Big Jean ; en fait il a peur, depuis tout petit.
Peur comme eux, peur sans eux…
Peur des allées et venues, des départs et des retours en paire de claques.
Peur !
Alors il repousse les heures et les jours au château perdu des illusions, comme un voile sur un théâtre où s’empoussièrent des cadavres presqu’oubliés.
* * *
La pièce est terminée, elle finit mal : dos au mur, rêves au sol.
La vie l’oublie déjà même si deux ou trois fantômes rôdent encore, d’une petite fille et de son chien. Il a veillé comme il a pu mais la voix s’éteint, rien ne dure aux Hommes qui ne soit impur. Devant pourtant l’oiseau s’éclat-mousse aux nuages, blanc voilier en quête de mouillage. Comme lui il s’émousse aux vents, fuyant à « tire d’elle » cette tempête aux rives de l’Eden. Comme lui, père perdu : pendu au mutisme amer des badauds, noyé aux bousculades des naufragés et broyé aux mensonges des sirènes déchirant le ciel et ses écumes d’opale.
* * *
Là, il est en représentation le gros :
On the floor, in the four :
Cuit, cuit !
La ville a le blues,
La vie out his shoes…
Quelques lignes blanches et rideau !
Ils sont partis ; camés aux cris, camés aux insomnies, camés à l’Enfer et à son goût de Paradis.
En débandade…
Eux, les visiteurs, les passants, les patients – envolés, tous. Et puis d’autres arrivent et zigzaguent entre les civières qui vont et viennent en un chassé-croisé millimétré. Des quidams à demi-conscients sont transférés du bloc opératoire aux salles de soins, la pluie achève le réveil.
Quelqu’un a levé la tête, montré, marmonné…
Ça se groupe, « s’en grappe », se masse : cacophonie et dialogues de sourds aux remous d’une drôle de mer.
* * *
Des écumes et des larmes, semelles trouées !
Drache dans son cœur, drache à l’arrache sur sa peau ; le rêve d’ailes s’est brisé et l’eau est devenue sang sur les chants coupés net – hier, avant, à tue-tête :
Allez, tape, tape, tape-là !
Il lui montrait sa poitrine :
C’est pas du toc, t’es mon médoc.
Look to me :
J’veux plus d’ces elles, j’veux qu’tes dentelles !
Il jouait avec ses cheveux :
Allez, tape, tape, tape-là !
Elle riait.
Pas d’offense Bab’, juste une danse ?
Cachait sa figure dans ses mains.
Fais-moi un clic, t’es tellement top,
J’veux qu’un déclic hip-hop on the spot !
Et ils dansaient tous les trois, la petite entre eux :
J’vous kiffe en rame solaire comme un manchot au “pôle-air”…
Hé, ho, Bab’ ?
Un clic sans zip sans zappe c’est tellement top !
C’était grand, c’était beau ce rire d’enfant.
Allez, tape, tape, tape-là !
Tes yeux cash-mire, mon cœur Spoutnik,
T’es mon empire, ma life mise en orbite !
A recolorer le ciel…
Look, look, look, Baby :
Le monde switch pour un déclic !
Tape, tape, tape-là :
T’es trop mon style, Bab’, faut qu’on s’idylle.
Des moments magiques au Festin des Erinyes, autant d’envols sans portance quand seuls s’invitent aujourd’hui quelques pâles revenants – caresses mercenaires sur un corps orphelin :
C’est pas du toc, t’es mon médoc…
Frissons d’avant et taches rouille au doux froufrou.
Hé, ho…
Rouille panache ?
Mais les écureuils s’enfuient déjà, elle les aimait tant. Elle, princesse d’eux, fascinée au feu des noisettes, émerveillée par la vie prêtée au vieil arbre. Elle et ses gazouillis : premiers mots, premiers pas – premiers départs aussi. Présente à l’absence ici encore, ici sans fin. Présente comme l’autre et son rire en porte-faux : un ange et une sorcière pour une moisson de sangs mêlés, lui au sol. Un sol comme un trou noir car le parc se vide aux chimères qui le hantent et si peu subsiste d’hier ; peu qui l’écorche, ombres de lui et d’une petite fille qui danse.
Après c’est embrouillé.
Parce qu’il a sauté depuis longtemps.
Va le faire, l’a fait : étalé, redressé, émietté – en chute libre. Comment savoir quand tout est renversé ? En tout cas il est tranquille, seul. Laissé comme un chien jeté à l’oubli d’un autre monde, un chien qui attend et s’étonne d’avoir mal.
* * *
Loin des

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