Sur la route des Astès
118 pages
Français

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Sur la route des Astès , livre ebook

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Description

À l'approche de la trentaine, Laurianne s'offre un nouveau départ dans le sud de la France. Elle croise alors la route d'Anna.

La ressemblance entre les deux jeunes femmes est troublante. Qui sont-elles l'une pour l'autre ?

Laurianne va mener son enquête, faire des rencontres et revenir à un passé qui va chambouler tout ce qu’elle pensait connaître de sa vie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mai 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414053223
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-05320-9

© Edilivre, 2017
Sur la route des Astès
 
 
Nous faisons tous des rêves étranges. Celui qui m’a extirpé du sommeil en sursaut ce matin en était un : nous étions en vacances dans le Sud de la France et pour un détail pathologique qui a échappé à ma mémoire, nous nous sommes subitement retrouvés à l’hôpital. Dans le hall d’accueil bondé du Centre Hospitalier Général, Thomas échappa à ma vigilance et je le perdis de vue. Paniquée, je parcourus les étages un à un à sa recherche, importunant chaque personnel en blouse blanche, lui demandant s’il n’avait pas aperçu un petit garçon blond aux yeux bleus. Personne ne l’avait vu ! Ravagée par l’inquiétude, et après avoir traversé l’établissement dans toute sa largeur, je regagnai l’allée principale et une femme arriva vers moi, mon fils dans les bras. Je n’oublierai jamais son visage et son sourire, identiques aux miens.
Ma journée fut différente après ce rêve. Ma vie aussi.
 
 
 
Laurianne, 16 novembre 2015 –
Rochefort-sur-Mer
Depuis l’allée de la maison familiale, on entendait très bien le clocher de la Paroisse Notre Dame qui surplombait l’ancien faubourg de Rochefort sur Mer. Laurianne rangeait soigneusement les affaires dans le coffre de la voiture et se mit à compter au rythme des tintements. Neuf heures s’écria-t-elle ! Elle avait deux heures de retard sur son planning. Cela faisait des semaines qu’elle préparait cette journée. Reine de la liste, elle avait collé des post-its partout pour ne rien oublier. Lorsqu’elle était adolescente, elle écrivait déjà tous les soirs ce qu’elle devait faire le lendemain. Sa mère retrouvait ainsi sur le chevet des papiers qui disaient : prendre mon petit dèj’, me laver, préparer mon sac de cours, recharger mon portable… Elle trouvait cela inquiétant.
Ses journées, ainsi tracées, rassuraient Laurianne et lui donnaient l’impression d’être quelqu’un d’organisé. Intérieurement, elle savait qu’elle entretenait avec le temps de très mauvaises relations. Elle vivait comme si la vie lui donnait moins de minutes dans chaque heure que tout le reste du monde et, persécutée par cette angoisse, elle se dépêchait d’exister. Si elle était en retard ce matin, ça n’était pas de sa faute, mais bien celle de toutes les personnes qui lui avait empêché d’aller à son rythme.
Nous étions le seize novembre 2015, une date qui résonnait comme le début d’une nouvelle vie.
Depuis deux ans, Laurianne avait vu se succéder les échecs et les catastrophes. La descente aux enfers avait commencé par le départ de Paul. Ils s’étaient rencontrés sur les bancs du lycée. Laurianne avait été très fière à l’époque qu’il l’a choisisse elle et non pas l’une de ses filles qui le convoitaient tant. Elle avait alors tendance à en faire un peu trop lorsqu’elle traversait l’établissement à son bras. Elle ignorait qu’elle était jolie, mais elle l’était pourtant et il avait su lui donner confiance en elle. Ils étaient devenus adultes ensemble et avaient partagé presque sept ans de vie commune. Du jour au lendemain, alors qu’elle songeait à fonder une famille, il lui avait annoncé son départ pour rejoindre une autre femme. Elle pensait avoir la force de s’en sortir sans aide, mais la mise en place d’une thérapeutique médicamenteuse avait été nécessaire.
À moitié honteuse de son sort et à moitié coupable de ne pas avoir su combler son homme, elle avait jugé bon de s’isoler, prétextant que ses vraies amies comprendraient. Pas si sûr en fait ! Et finalement, comme si les choses n’allaient pas suffisamment mal comme cela, elle avait dû quitter le cabinet libéral dans lequel elle exerçait son métier d’infirmière. La patientèle n’était plus assez conséquente pour couvrir les charges des deux associées qui se partageaient l’affaire. Simple salariée, Laurianne avait été la première cible du plan social.
Et dernièrement, comme pour clôturer cette mauvaise série d’événements, un incendie s’était déclaré dans l’immeuble où elle louait son deux pièces. L’ensemble des résidents avait été évacué à temps et heureusement le feu n’avait pas fait de victime, mais de nombreux dommages matériels avaient été répertoriés. Ainsi, sa chambre et son salon avaient été dévastés par les flammes, laissant en cendres de nombreux effets personnels et beaucoup de souvenirs.
« Maudite, je suis maudite » ! répétait-elle.
Aujourd’hui, Laurianne allait mieux et c’est à ses parents qu’elle le devait ! Elle était retournée vivre chez eux et depuis quatre mois, ils étaient aux petits soins pour elle. Regagner sa chambre de petite fille avait consolidé sa thérapie comme un retour aux sources bénéfique et elle avait pu prendre le temps de réfléchir au sens qu’elle voulait donner à sa vie à présent.
– Fais attention ma chérie. Appelle s’il y a quoi que ce soit qui ne va pas !
– Mais oui, ne vous inquiétez pas. Merci pour tout, ça va aller, je vous envoie un message quand j’arrive d’accord ?
La voiture était chargée, rabaissée par le poids. Elle embrassa tendrement ses parents et mis le contact. La Ford s’éloigna dans le vacarme des klaxons.
Il fallait qu’elle parte ! Elle voulait oublier, du moins éloigner de son esprit cette triste période de son existence. Elle avait quand même réussi à perdre son compagnon, son travail et son logement en un rien de temps ! Un record à battre quand même se disait-elle un sourire triste aux lèvres, en repensant à tout ça. Elle avait repris contact avec quelques copines mais elle ressentait ce besoin irrépressible de changer d’air. Ses parents étaient parvenus à lui redonner la force de recommencer, de s’offrir un nouveau départ. Fille unique, ils avaient toujours tout fait pour elle, sans tout lui céder cependant mais en lui inculquant les vraies valeurs de la vie. Elle avait dû travailler dur pour s’offrir son permis de conduire. Michel, son paternel, avait largement les moyens de le lui financer mais il avait mis un point d’honneur à ce qu’elle se le paye seule, lui faisant comprendre ainsi le prix des choses.
C’est Luz-Saint-Sauveur qu’elle choisit pour poser ses bagages, sa ville de cœur. Elle avait l’habitude de se rendre dans cette ville phare du pays Toy quand elle était petite, pendant les vacances scolaires. Ses parents y avaient un petit appartement qu’ils louaient à la semaine durant la saison hivernale. Ils avaient tous les trois mis leurs bleus de travail pour redonner au logement un coup de jeune et le résultat était bluffant. Les couleurs chaudes envahissaient l’espace. L’entrée, ornée d’un portemanteau en fer forgé et d’un miroir de style oriental invitait à s’avancer un peu plus. Dans le salon, les murs se partageaient les couleurs marron et oranger. Laurianne avait récupéré de jolis meubles en bois brut qu’elle avait chiné avec sa mère sur une brocante un jour qu’elles revenaient des Deux-Sèvres : une table basse, un bahut et un petit meuble bas qui servirait à porter la télévision. Elle n’avait pas souhaité s’encombrer davantage, accordant depuis l’incendie une moindre importance aux objets sur lesquels elle asseyait son quotidien. La cuisine est la pièce qui avait demandé à la famille Grangeay le plus gros investissement. La salle était de taille moyenne, suffisante pour accueillir une table. Elle était ouverte sur le salon au moyen d’un comptoir qui supportait des étagères, sur lesquelles Laurianne avait prévu de disposer ses verres et ses tasses. Après avoir redonné de l’éclat par un coup de peinture nécessaire, ils avaient entrepris de refaire le carrelage au sol. Finalement le plan de travail avait subi le même sort. Laurianne avait choisi une jolie faïence émaillée dans les tons chauds mais plus pastel ; qui laissait flotter dans l’appartement une petite touche de féminité. Son père était ensuite descendu seul à Luz plusieurs fois pour s’occuper de la robinetterie et du système électrique qu’il devait revoir depuis un moment déjà.
Pour ne pas faire trop de frais, Laurianne avait récupéré une chambre auprès d’une cousine.
« Un lit, une armoire et un chevet, ça suffira, surtout si ça doit finir à nouveau dans les flammes. Pour le joli dressing, je verrais plus tard ! »
Le déménagement avait eu lieu la semaine dernière, mais Laurianne avait encore quelques formalités à régler à Rochefort avant de partir et aussi quelques joues à embrasser avant le grand départ. Elle savait qu’elle n’allait pas bien loin, qu’elle ne quitterait pas le territoire français comme certaines de ses camarades infirmières l’avaient fait à l’époque à destination de Londres ou du Canada, mais ces quelques quatre cents kilomètres représentaient une certaine distance pour elle. Une distance nécessaire, elle le savait bien.
Elle éteignit le moteur de l’automobile après s’être garée sur l’emplacement privé du parking de la résidence Solférino. Laurianne se retourna et poussa un soupir de découragement : elle n’avait pas pris la mesure de tout ce qu’elle allait devoir décharger. Elle en aurait au moins pour le reste de la soirée.
« Il faut que je me dépêche d’installer tout ce bazar, ainsi, aurais-je peut-être le temps de faire une petite promenade dans le quartier pensa-t-elle. »
Elle tapota sur le clavier de son portable les mots suivants : « Bien arrivée. Je me mets au boulot ! Gros bisous ». Elle activa la touche « envoyer » et descendit de son véhicule.
* *       *
Laurianne, 24 novembre 2015 –
Luz-Saint-Sauveur
Je n’avais pas vu passer cette première semaine. J’avais réparti mon temps entre mes obligations et le plaisir de redécouvrir un nouveau chez moi. La montagne avait sur moi un effet profitable. Dès le matin, je saisissais les premiers rayons de soleil qui, à force de persévéranc

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