Sur la route de Roubillac
265 pages
Français

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Sur la route de Roubillac , livre ebook

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Description


D'un ton enlevé, le roman policier de Bergé fait la part belle à l'aventure et l'espionnage en se délectant du mélange des genres. L'auteur construit une intrigue jubilatoire, couronnée par une bonne dose d'humour. Le professeur Joachim Hänzelbar vit retiré à Roubillac, un petit village de Corrèze. Jusqu'au jour où son invention, un procédé de téléportation révolutionnaire, attire de nouveau l'attention. Sur ordre du gouvernement français, deux personnages hauts en couleur issus de l'imaginaire de Bergé, un Commandant de Police, Jean Fortin, et un jeune Attaché du Ministère de l’Intérieur, Jérôme Du Puy de la Ferrière, sont chargés de retrouver sa trace. Pendant ce temps, à Los Angeles, Joseph Magnusson coule une vie paisible. En apparence seulement, puisqu'il s'agit en réalité d'un agent de la CIA, qui avec l'aide de deux malfrats reçoit lui aussi pour mission de se lancer sur la piste du savant fou. Mais rien ne se passe comme prévu, la population locale opposant une résistance inattendue aux intrus d’Outre-Atlantique et
apportant
une aide précieuse à nos deux héros. Et quand la Corrèze s’attaque à l’Oncle Sam, on peut s’attendre à tout !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414048939
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-04891-5

© Edilivre, 2017
Exerque


« Parmi les actes de bravoure, il y en a bien sûr de spectaculaires et il y en a aussi de beaucoup plus discrets. Je te parle de ces petits gestes héroïques qui ne se voient pas à l’œil nu, qui ne soulèvent pas les applaudissements du public, mais qui sont la fierté du super-héros, parce que lui seul sait que, grâce à son intervention, il a fait basculer le destin. »
Marcel Gotlib – Superdupont Tome 1
1 C’est la nuit à Roubillac
C’était en août, un jour de grande chaleur, et encore les vacances pour nous. Comme tous les soirs d’été (sauf si on risquait de prendre une sauce à cause d’un orage impromptu de merde) nous avions garé nos mobs devant « Le Calumet ». Notre bistro favori, qui ne demandait de compte à personne, du moment qu’on lui lâchait le nombre d’euros correspondant aux quantités de liquide que nous ingurgitions.
Et donc Momo, le gros Lulu et moi (Robert, mais les autres m’appelaient Bob) étions attablés comme d’habitude devant le damier pour une partie de « pickles dames ». Pour ceux qui ne savent pas, c’est juste comme un vrai jeu de dames, sauf qu’à la place des pions, tu mets des petits verres de gnole : blanche pour les pions blancs, brune pour les pions noirs.
Et évidemment, chaque fois que tu prends un pion, tu bois le verre. Simple et terriblement efficace parce qu’en général, quand tu sors de deux ou trois parties, tu es aussi bourré que la Janine… Bon j’aurais pas dû la faire celle là, vu les circonstances.
Le patron (Jean-Mi) nous regardait d’un air mi-satisfait (« au train où c’est parti ils vont me faire la recette de la soirée ! ») mi-inquiet (« vu l’état dans lequel ils sont j’aimerais mieux qu’ils aillent faire leurs conneries très loin d’ici ! »).
Momo a gagné la première partie, après avoir piqué dix pions à Lulu, et donc enfilé le même nombre de verres de poire (ça c’est l’alcool blanc). Lulu quant à lui avait quand même réussi à rafler quatre pions à Momo et s’était donc avalé quatre verres de cognac (ça c’est l’alcool brun).
Deuxième partie, normal, je me retrouve face à Momo. Et je lui enfile une piquette dont il se souviendra longtemps ! Douze pions en moins de quatre minutes, au point que ça commence à tourner dans ma tête, car je sens que le cognac de Jean-Mi n’est pas forcément du haut de gamme mais plutôt un de ceux qui t’arrachent la tronche et l’estomac…
La partie suivante, c’est entre Momo et Lulu (once more !) et ils se repiquent encore tellement de pions que je me demande comment ils vont sortir d’ici. Même si cette fois c’est Lulu qui gagne (une partie pour chacun d’entre nous, ça c’est la fraternité entre hommes !).
Vu l’heure (il devait bien être deux heures du mat), le Jean-Mi commence à nous dire qu’il va fermer et qu’il va falloir qu’on crache nos euros et qu’on aille faire les cons ailleurs. La première partie de la phrase ne nous a pas forcément fait plaisir, mais c’était un peu la règle, parce que nous n’aurions pas pu trouver dans le village d’autre crèche aussi cool que la sienne (vu surtout que c’était la seule !). La deuxième a éveillé l’esprit (brumeux) de Momo qui a dit : « Ouais ben moi je me ferais bien une course de malades sur la route de Lubersac ! ».
Quand tu connais l’état de la route, les virages et autres merdes de trous (« en formation » comme l’indiquent les pancartes, ce qui évite de les boucher puisque si tu tombes dedans c’est ta faute : l’autorité t’a prévenu !).
On lui a dit : « T’es con, c’est pas une bonne idée, vu comme t’es bourré tu vas pas faire trois cent mètres ». Mais le Momo c’est un teigneux, un dur au mal, un de ceux que rien n’atteint sauf la douleur de sa mère quand elle se prend une rouste à la maison et qu’elle vient se faire cajoler par son fils, tellement son père est un vieux con.
On n’était pas simplement bourrés, on était bien au delà. Et pourtant, on a fait chauffer les mobs, rugir les moteurs (bon c’étaient pas des Harley mais des simples Peugeot dont on avait enlevé le pot d’échappement pour qu’elles fassent plus de bruit et emmerdent le bourgeois quand on passait dans les rues).
Quitter la ville n’a pas été un problème : Momo était en tête au milieu de la route ; Lulu et moi suivions derrière, en formation… L’ensemble faisait grande impression, comme un triangle de gros cons allant au devant des ennuis. La meute sauvage ! Telle était notre devise, que nous aurions pu broder sur un fanion (ça aurait eu de la gueule !).
Sauf que quand tu sais pas où est la droite et la gauche, si tu sais pas si tu roules au milieu de la route ou dans le fossé, la meute elle a pas une bonne gueule ; elle sent la loose !
Mais ça Momo il s’en foutait et il a lâché les gaz. On a bien essayé de le suivre en se couchant sur nos guidons pour gagner en vitesse (si tu nous prends en photo à ce moment et que tu la diffuses sur les réseaux sociaux autant dire qu’on est morts !).
On a passé les cinq premiers virages (mortels !) sans même savoir comment, mais nous n’étions plus en état de réfléchir à la dangerosité de la chose, quand au sixième virage… Momo est allé tout droit et s’est emplafonné le gros 4X4 noir qui venait en face. Ça a fait un bruit mat (du genre « plaf ! »), sa moto s’est couchée avec lui dessous… Je crois bien que le 4X4 lui a un peu roulé dessus mais je ne suis pas sûr parce qu’on était un peu loin et qu’avec la gnole on avait du mal à voir distinctement les choses.
Là où on a commencé à avoir les boules, c’est quand on a vu le 4X4 s’arrêter, deux mecs en costards noirs en descendre, regarder le Momo qui gisait dans son sang et lui balancer un coup de pied dans la tronche. Ça commençait à craindre grave !
Du coup, le Momo il bougeait plus, du genre un peu mort… Là tu as deux solutions : soit tu passes avec ton pote restant (Lulu) à fond la caisse devant le 4X4 en faisant un bras d’honneur aux deux connards, soit tu la joues humble… J’ai dit à Lulu : « Coupe le moteur et fous ta mob comme moi dans le fossé qu’on voit ce qu’ils font ».
J’aime bien les polars, les films où il y a plein d’espions avec des mecs du FBI habillés comme nos deux visiteurs qui dézinguent trois cent personnes avant la fin de l’histoire… Mais là c’était pas un film, ou alors nous étions dans la distribution sans le vouloir et sans en toucher la paye.
Les mecs ils ont pris Momo, l’ont balancé dans le fossé et je crois bien qu’ils ont sorti chacun un flingue, lui ont filé deux pruneaux dans la tronche. Puis ils ont balancé sa moto sur son corps et y ont foutu le feu. Demain quand les flics le retrouveront ils concluront à un accident con dû à l’alcool (« quel fléau pour notre jeunesse » comme disait notre député il y a peu !).
A ce stade, je pense que Lulu et moi avons failli tout lâcher dans nos frocs. On tremblait pire qu’Alexandre, le vieux voisin de Lulu qui a la maladie de Parkinson.
Attends, on est au fin fond de la Corrèze, dans un bled qui n’a même pas sa page dans Wikipedia, et on se retrouve dans une histoire de gangsters comme même pas Hollywood pourrait en imaginer ! Parce que les deux mecs, après avoir massacré notre Momo, ils sont remontés dans leur caisse et ont filé la route droit sur le village.
Aussi, on n’en menait pas large lorsque nous sommes nous aussi rentrés au village, à tel point que nous avons fini la route moteurs coupés, en poussant avec nos pieds pour faire avancer les mobs.
Notre village c’est un peu comme du temps de Jacques Martin dans l’ « Ecole des fans » : il y a une église, une place avec un café en face, une boulangerie et une Mairie. Et bien nous c’est pareil.
Sauf que sur la place, il y avait le 4X4 et les deux « Men in black » qui avaient l’air de téléphoner, du genre je rends compte à mon patron.
Alors on est restés à l’abri derrière un mur à les observer, parce que je ne me voyais pas dire « Bonsoir » à Lulu et aller me coucher comme si rien ne s’était passé. Et peut-être même que ces deux mecs allaient mettre le village à feu et à sang, du genre sortir des lance-roquettes et tirer sur tout ce qui bouge. Autant donc veiller pour éventuellement donner l’alerte (quoique les sonnettes de nos mobs n’auraient pas réveillé grand monde).
Il était quand même quatre heures du mat, on était fatigués, mais curieusement dé-saoulés. Et on a commencé à gamberger dur pour savoir ce qu’il y avait lieu de faire. Première option que nous avons vite balayée : rien. Deuxième option aller réveiller le maire pour lui expliquer la situation. Sauf que le personnage n’était pas facile d’abord, et qu’on s’étaient déjà faits allumer plusieurs fois pour avoir fait les cons dans le village ; enfin avec notre haleine de phoque, on n’avait aucune chance de convaincre.
Quant aux flics, même pas la peine d’en parler : la plus proche gendarmerie était à quinze kilomètres et pour sûr qu’à cette heure ils devaient roupiller.
Donc restent nous, Lulu et moi. Quand tu te trouves face à un vrai danger, du genre de celui qui peut te faire passer de vie à trépas, tu envisages les solutions extrêmes. Et le Lulu dans l’extrême, il s’y connaît !
Lulu c’est un vrai gentil. Il est gros, un peu con, mais il a le cœur sur la main. Et surtout il a chez lui deux gros fusils – pour la chasse qu’il dit – dont il se sert essentiellement pour effrayer les oiseaux qui viennent lui bouffer les fruits du jardin de ses parents.
Alors j’ai pensé qu’on pourrait peut-être aller à la rencontre de nos deux « agents spéciaux » avec le matos de Lulu…
2 Trois jours avant (ou la nuit pour vous) à Los Angeles
Tout près d’El Camino College, et donnant sur le Manhattan Beach Boulevard, au coin du Crenshaw Boulevard, il y a un grand immeuble gris

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