Sonate au clair de Loire
166 pages
Français

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Description

Ce 21 juin, jour de la fête de la musique, un corps gît dans une flaque de sang, un enfant se débat entre la vie et la mort, d'un téléphone portable une sonnerie joue la sonate Au clair de Lune. Théodore Lordoni, brillant commissaire de police aimé de tous ses collègues, déchire le procès-verbal qu'il était en train de rédiger. Il sanglote, ses poings cognant les murs de son bureau, un cri rauque et long sort soudain du plus profond de son être. « Foutez-moi la paix. » Pendant ce temps-là, dame Loire clapote...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 septembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342055320
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sonate au clair de Loire
Dominique Delabarre
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sonate au clair de Loire
 
Dédicaces
Pour la liberté d’expression.
En hommage aux journalistes et à toutes les victimes lâchement assassinées.
 
 
 
Remerciements à Philippe Gauderon
et à Maxou mon chien.
Chapitre 1
—   Je venais juste d’être nommé commissaire à Saumur. Nous avions emménagé, Emma et moi, quelques mois plus tôt, dans une jolie maison, quai Mayaud. Trois étages, plus un grenier qui faisait la joie de notre enfant, François. Il l’avait transformé en salle de jeux. De nos fenêtres nous t’observions, Dame Loire, vivre la sécheresse de l’été qui faisait découvrir tes larges bancs de sable sous lesquels coulait ton eau perfide. En cette saison estivale, tu as vraiment une petite mine, à la limite du ridicule pour un grand fleuve. Mais alors, l’hiver, tu te rattrapes, tu te gonfles d’orgueil, faisant tout ton possible pour envahir tes quais, grimpant le plus haut que tu peux le long des piliers des ponts qui t’enjambent, remplissant les champs d’une eau gris foncé.
Le commissaire Lordoni dialogue, ainsi, avec sa belle dame, son grand fleuve, sa Loire. Elle lui répond par des clapotements ironiques ou flattés.
* * *
Ce dimanche de juin est une belle journée. Emma et son fils sont partis à l’école de musique de la Maison des jeunes, place Verdun. Emma y enseigne le piano et aujourd’hui, 21 juin, c’est le concert de fin d’année de ses élèves et la Fête de la musique.
Cette date n’a pas été choisie sans mûre réflexion.
Mais le commissaire Lordoni n’a pas pu y assister.
Une sombre affaire de trafic de drogue l’a retenu au commissariat.
Un homme et une femme, pris en flagrant délit de deal à la sortie d’une boîte de nuit à 4 heures ce di­manche matin.
Ils ont été placés en garde à vue au commissariat, rue du Chemin Vert. Le quartier est un peu éloigné du centre-ville mais il a permis d’agrandir les locaux devenus trop exigus et inaptes à accueillir les nouveaux policiers recrutés.
Le parquet de Saumur exige un procès-verbal sur cette affaire dès demain matin.
Un dénommé Lucien, l’indic de l’inspecteur Courvelle, le fidèle bras droit du commissaire Lordoni, l’avait prévenu dans l’après-midi.
—  Un couple, ils seront devant la boîte de nuit, l’Urubo. Je vous préviendrai dès que j’les aurai repérés. Mais pas de gaffe, hein, pas de descente de flicaille à l’intérieur de l’Urubo. La boîte n’a rien à voir avec cette affaire. J’connais bien l’patron. Il ne veut pas de ce genre de personnes à la sortie de son établissement. Il n’aime pas trop les condés, c’est pour ça qu’il m’a confié la chose. Vous voyez c’que j’veux dire, avait dit Lucien.
Courvelle n’était pas de service cette nuit-là et n’avait pas voulu parler de cette affaire au com­missaire Lordoni, trop occupé par le gala de fin d’année de l’école de musique, tout content de pouvoir y assister et d’épauler son épouse.
En revanche il ne cessait d’en parler à l’un ou l’autre au commissariat.
L’inspecteur Courvelle était rentré chez lui, attendant que son indic lui téléphone sur son portable professionnel.
Il avait, aussi, réquisitionné Duras et Bordière qui avaient pour consigne de se planquer avec une voiture de service, dans une rue adjacente à celle de l’Urubo et de se tenir prêts à intervenir au premier bip de Courvelle.
L’inspecteur connaît bien le patron de la boîte de nuit, Pierre Armando, dit Pierrot la Tenaille. Son casier judiciaire est rempli à ras bord. De­puis, il s’est rangé et a ouvert cette boîte.
3 h 15 ce dimanche matin.
L’indic téléphone à Courvelle qui, assoupi dans son canapé, pour ne pas déranger dans leur sommeil, par la sonnerie de son téléphone, sa femme et sa fille, ne répond pas.
L’indic réitère son appel. Cette fois Courvelle décroche et émet un son pâteux ressemblant de très loin à un allô.
—  Inspecteur, vous êtes là ?
—  Hum est la réponse de Courvelle.
—  Merde, Courvelle, bougez-vous, ils sont là, j’les ai r’pérés.
Pas mer…, pense l’inspecteur, émergeant, enfin, de son assoupissement. On ne dit pas mer… mais scrogneugneu.
—  Lucien, décris-les-moi, demande-t-il.
—  Y’a le mec, un p’tit râblé avec des ch’veux noirs tartinés à donf de gel, un jeunot, 16 ans ou 18, au plus. Y s’redresse tant qu’y peu, comme un coq pour observer de moins bas si y’a pas d’la flicaille dans l’coin et pi la greluche, quarante piges en gros, maquillée faut voir comme, à c’tarif-là c’est pour cacher la misère. Elle a une s’pèce de p’tit bandeau jaune pipi autour d’la taille, des chausses du Moyen-Âge qui lui r’montent à mi-cuisses, pi une besace caca marron qui lui pendouille à l’épaule. C’pas mon genre. Mais son avant-scène, là oui, du vrai, du pas trafiqué, du qui pointe, du qui avance, d’la qualité, quoi, du qu’en promet, du…
—  Ça va, Lucien, j’ai pigé. Tu es où ?
—  Aux poubelles d’l’Urubo, c’est là que j’vois l’mieux. Et pis j’fouille d’dans en même temps, quequ’fois qu’y’aurait des…
—  Merci, merci Lucien, j’arrive, dit Courvelle en raccrochant.
L’arrestation a été rapide.
Courvelle a très vite repéré le couple grâce à la description détaillée de Lucien. Discrètement il a bipé Bordière et Duras qui sont arrivés en même temps qu’il présentait au couple de dealers sa carte de police.
Le couple fut embarqué dans la voiture de service conduite par Bordière. À l’avant, l’inspecteur Courvelle ; à l’arrière Duras, assis entre le jeune homme et la femme, menottés.
Courvelle et Duras ont, tous les deux, la main po­sée sur leur arme, prêts à intervenir.
Au commissariat, le couple subit une fouille minutieuse. Dans la besace caca marron de la femme, une vingtaine de sachets d’herbe étaient planqués dans la boîte Nana réservée aux femmes. Des barrettes de shit ont également été trouvées sur elle. Trois dans chacun des bonnets de son sou­tien-gorge et une dans une de ses poches.
Quant au jeune homme, il n’a aucune pièce d’identité et refuse de répondre aux questions pressantes des policiers. Sur lui, rien n’a été trou­vé. Il réclame un avocat.
La femme possède un passeport au nom de Jocelyne Darmont.
Tous les deux sont ensuite enfermés dans des cellules séparées.
* * *
Ce dimanche en début d’après-midi, le commissaire Théodore Lordoni a accompagné sa femme, Emma, et leur fils François à la Maison des jeunes, place Verdun.
Ensuite, il s’est octroyé une petite pause auprès de son fleuve préféré, quai Mayaud, en face de son ancienne habitation.
Ils ont déménagé. Leur maison n’était pas compatible avec l’envie d’Emma, de François et de lui-même d’avoir un animal de compagnie. Il fallait un jardin pour que le futur petit compagnon puisse s’ébattre et pour qu’Emma puisse y faire pousser des fleurs. Et que Théodore élimine les mauvaises herbes et s’occupe du barbecue.
Les mauvaises herbes n’étaient pas franchement l’activité préférée de Théodore Lordini. Mais le barbecue, oui. Quand il arrive à obtenir des flammes dignes d’un barbecue, disons rapidement, il aime sentir la bonne odeur des viandes et légumes qui grillent et vous mettent en appétit.
Ils ont donc trouvé une maison pourvue d’un adorable jardin, d’une véranda et d’un garage, le tout donnant sur la place des Récollets.
Pas loin de l’avenue de Courtiller.
—  Avenue… Un bien grand mot pour une petite rue en sens unique qui mène au bas du Jardin des plantes.
Melie et ses parents, M. et M
me 
Triolet, sont leurs voisins, un mur en pierre de tuffeau les sépare. La petite fille vient souvent au bout du jardin des Lordoni pour voir Théodore. Car le soir, quand il le peut, il donne à manger aux chats errants du quartier.
Théodore adore les chats. Ces petits félins griffeux, attachants et si sauvages quand ils sont en liberté. Le couple Lordoni n’est pas encore d’accord sur le choix d’un animal de compagnie ; Emma et son fils veulent un chien, lui un chat, bien évidemment.
Sophie et sa sœur, Blandine, la copine de classe de François, et leurs parents M. et M
me 
Préchard, habitent une jolie petite maison à mi-chemin de l’avenue de Courtiller. Leur jardin est ravissant et ils possèdent aussi plusieurs dépendances et une cave enfouie dans la pierre de tuffeau. Le rêve pour garder des bons vins.
Il y a aussi, un peu plus haut que chez les Préchard, toujours dans l’avenue de Courtiller, Mamy gen­tille et Papy grognon pas vraiment, baptisés ainsi par Mélie Triolet : M. et M
me 
Frémont. Ce sont des personnes adorables que Mélie, Sophie, Blandine et François viennent taquiner de temps en temps pour le plus grand plaisir de Mamy gentille et au grand dam de Papy gro­gnon pas vraiment.
C’est un jeu, une sorte de rituel que les Frémont attendent avec impatience.
Ils ont eu quatre enfants dont Rachelle, leur fille aînée qui leur a donné trois petits garnements nés tous en même temps, des triplés, deux garçons et une fille. Leurs trois autres enfants ont quitté la ville.
Mais Rachelle, elle, est restée auprès de ses parents à Saumur et tient un magasin de jouets.
Elle a souvent gardé François quand Emma Lordoni donnait un récital dans des villes plus ou moins éloignées de Saumur devait y passer la nuit.
Quand Théodore n’était pas retenu par son travail, il accompagnait Emma, sa femme, lors de ses nombreux concerts. Assis dans un fauteuil de ve­lours rouge de la salle de spectacle retenu à son intention, ou bien mal installé sur une chaise en coulisses, il contemplait sa femme, empli de fier­té, savourant, entre autre

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