Schizophrénie ?
374 pages
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Schizophrénie ? , livre ebook

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Description

Manu Vamaas, un modeste journaliste, coule une vie de célibataire sans histoires. Pour combler sa solitude, le jeune homme rêve de la femme idéale. Elle prend les traits de Vera, une chimère « issue seulement de son imagination ». Peu à peu, cette hallucination prend corps et le fait sombrer dans une douce folie. Persuadé d'avoir enfin rencontré l'amour de sa vie, il ne parvient plus à la chasser de son esprit perturbé ni à distinguer le vrai du faux. Après des examens approfondis, les médecins détectent un petit point dans son cerveau, sans doute à l'origine de ces étranges phénomènes paranormaux... Jean Suys entraîne son lecteur dans une autre dimension où les fantasmes les plus fous sont à même de se réaliser, pour le meilleur ou pour le pire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414007721
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00770-7

© Edilivre, 2017
Dédicace


A mon épouse Vera
dont certaines conceptions
diffèrent parfois de
celles de Vera Van Venus
Prologue
D ans un large boulevard de la ville à quatre bandes de circulation, le feu pour piétons vient de passer au rouge.
Je donne un petit coup du poignet droit à la manette d’accélération de ma moto. Le moteur vrombit. J’appuie la pointe du pied gauche sur le levier de la boite de vitesses et le petit clac habituel me renseigne que l’engin est bien en première.
Je ne jette même pas un coup d’œil au tableau de bord pour m’en assurer.
Du coin de l’œil je remarque une jeune fille sur le trottoir. Elle claudique légèrement en s’avançant vers le passage à piétons. Son épaisse et luxuriante chevelure rousse, j’allais écrire « crinière », flotte au vent. Non-non ! Pas un roux « poil de carotte » mais une tignasse fauve foncée, luisante de santé, auburn même, que la brise d’automne agite si joliment.
Je ne sais finalement pas si mon attention a été attirée par son étonnante toison couleur feuilles d’automne ou par son infirmité mais toutefois, je l’ai remarquée dans la foule. Le feu est rouge pour tout le monde et la fille, supputant, je suppose, qu’elle pourrait encore traverser avant le vert pour les autos, s’élance au moment où la lumière passe au vert pour les motorisés. J’ouvre les doigts de la main gauche en tournant en même temps la poignée des gaz de la droite. Mon cheval d’acier bondit. D’un réflexe, je serre au maximum le frein avant de ma bécane. Elle pile net et j’ai l’impression même que l’arrière se soulève. Effrayée, le belle rouquine marque un temps d’arrêt et plonge ses yeux hagards dans les miens, s’attendant certainement à subir les coutumières insultes de ceux assis dans une cage à moteur. L’automobiliste à ma gauche a, lui aussi, pu stopper net et visse sa tempe de l’index pour lui désigner tout le bien qu’il pense de son QI. Subjugué par sa luxuriante chevelure et probablement par le désarroi que je lis sur son visage, je lui décoche un large sourire partagé entre la pitié que m’inspire son handicap et par sa visible émotion. Je reçois en retour un joli sourire plein de charme et d’excuses. Puis, au lieu de remonter sur le trottoir, je ne sais quelle mouche la pique, elle poursuit sa laborieuse traversée à peine entamée.
Je suis tiré de mes observations et arraché à mon nuage rose par les hurlements de l’habituel et furieux concert de klaxons déclenché par les automobilistes hargneux derrière moi. J’embraye, accélère en puissance et je flanque cinquante mètres dans la vue des malades de l’olifant avant qu’ils n’aient pu démarrer.
– Eh bien, les agités débiles ! Où restez-vous à présent ?, je grogne pour moi-même.
Première Partie
01
L ors de mon arrivée au bureau ce matin, je découvre Laure déjà au labeur. Elle m’a précédé comme d’habitude. Je lui octroie un léger baiser sur la joue en lui souhaitant un « bonjour Laure » comme chaque jour également.
Machinalement, sans même vraiment réaliser ma présence, je crois, elle me retourne ma bise, comme ça, en l’air et se replonge, corps et esprit, dans son travail.
Depuis quatre mois, je partage ce petit bureau avec Laure, la secrétaire du patron, où nous bossons pour une revue hebdomadaire qui renseigne aussi les programmes de télévision.
Une expression du 19 ème siècle prétendait :
« Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs »
et je vais suivre ce conseil. Je commencerai donc mon histoire par me présenter. Logique, me semble-t-il, en effet.
Je réponds au nom et prénom de Vamaas Emmanuel, dit « Manu », bien évidemment. Fils unique, je suis né en Afrique d’un père ingénieur et d’une mère enseignante. J’y ai passé toute ma jeunesse, ne connaissant mon pays d’origine, la Belgique, que par l’image artificielle entrevue au travers des congés « fin de terme » de deux ans de mes parents. Après mes Humanités Modernes Scientifiques réussies plutôt laborieusement, j’ai entrepris à l’université des études d’ingénieur.
Comment serait-il possible d’y échapper avec un père ingénieur qui considère son métier comme une vocation pour ne pas dire « apostolat » et s’y adonne avec toute l’énergie qu’il est capable de fournir. Il considère les ingénieurs comme la crème de la société. Dans sa hiérarchie personnelle des valeurs, sa caste précède de très loin celle des médecins, puis, tout le reste constitue pour lui la valetaille : les « petits ». Pour mon père tous ceux qui n’ont pu décrocher la peau d’âne d’ingénieurs sont des « petits ». Jamais il ne dirait, par exemple, un comptable, mais toujours un « petit » comptable, ou un « petit » employé, un « petit » fonctionnaire, un « petit » caissier. Ajouter à ce « petit » une lippe de profond mépris viscéral et vous aurez une idée de la destinée rêvée pour moi, par l’auteur de mes jours. Donc, je suis entré à l’université, pas vraiment motivé, dois-je le préciser ?
Après deux premières années d’études d’ingénieur – je précise : deux fois la première, sans réussir à atteindre la moyenne indispensable pour monter à l’échelon supérieur qui m’approcherait de cette élite tant prônée par mon géniteur. La principale cause de ces échecs est, je pense, la déficience de mon QI, loin d’éclairer l’avenue où nous habitions. J’ai entrepris ensuite des études d’ingénieur technicien.
Mon père s’en était fait une raison et, après tout, il aurait toujours pu annoncer à ses collègues et en société : « Mon fils est également ingénieur » , sans spécifier son grade de « petit » ingénieur seulement. Malheureusement, je n’ai pas été plus capable de décrocher le titre d’« ingénieur technicien » qu’« ingénieur universitaire ». Mon rêve était plutôt porté vers la littérature ou le journalisme. Au grand désespoir et à la grande désillusion de mon pauvre père, j’ai suivi des cours de journalisme par correspondance et mon vieux s’est enfin résigné à l’inévitable : son fils unique, la prunelle de ses yeux, dépositaire de tous ses espoirs, ne deviendrait qu’un « petit » gratte-papier.
Heureusement, dans ma famille, existe un Oncle Léon, le frère de ma mère. Il est directeur et propriétaire d’un magazine hebdomadaire. Depuis ma tendre enfance, j’avais toujours ressenti une grande admiration et une réelle amitié pour cet oncle. Jamais je n’avais ajouté son titre de « oncle » à Léon comme la bienséance l’aurait voulu et comme mes parents, un peu rétrogrades à ce sujet, me l’avaient ordonné.
En catimini alors, pour ne pas créer d’autres incidents diplomatiques, j’avais écrit à Léon, pour lui demander si, par hasard, il n’avait pas un emploi à me dégotter dans sa boutique. Et « par hasard », il en avait un, susceptible de me convenir.
Pour tout avouer mon père et Léon, sans être pour autant des ennemis déclarés, ne s’appréciaient guère. Mon père l’avait traité un jour de « petit journaliste » et Léon, qui l’avait appris, n’avait guère apprécié, du tout, le compliment.
Léon m’avait promis de ne pas me placer dans la salle bruyante et anonyme des rédacteurs et pigistes mais dans un bureau séparé. Je le partagerais avec Laure, sa collaboratrice directe.
Mon travail serait, avant tout, de « voler » (comme il disait) le métier auprès de sa secrétaire, d’une grande compétence professionnelle, et, m’avait-il fait miroiter, dans une dizaine d’années, lorsqu’il prendrait sa retraite, j’hériterais de son canard puisqu’il n’avait pas d’enfant. En principe, Laure ne serait pas mon supérieur mais en réalité, je devrais exécuter les tâches qu’elle me commanderait. De son côté, Léon me confierait des travaux dans lesquels personne ne fourrerait le nez, histoire de donner l’illusion de l’étendue de mes connaissances, aptes à effectuer des travaux très secrets et de toute confiance.
Mes appointements, m’avait-il aussi prévenu, seraient « honnêtes » sans plus :
« je ne m’appelle pas Mère Thérésa. Je te donne simplement ta chance. A toi de la saisir ! ».
Autre détail : mon cher oncle m’avait découvert un petit appartement mansardé du Brabant Flamand, dans la villa d’une de ses relations professionnelles. J’occuperais l’étage pour un prix fort modique. Il était convenablement meublé mais inoccupé. Ce collègue l’avait aménagé pour son fils… qui n’en avait jamais voulu. Toutes les semaines une « technicienne de surface » – puisque actuellement il n’existe plus de « nettoyeuse » depuis qu’elles ont obtenu le grade de « technicienne de surface », comme si « nettoyer » était dégradant – viendrait « techniquer » donc, « ma petite surface » pour éviter à mon gîte de tourner en deux semaines en « trou de cochon », pour reprendre ses paroles.
En ce qui concerne le reste de « l’intendance », si je puis dire, je devrais me débrouiller : cuisiner, laver mon linge, bref, accomplir tous les travaux inhérents à la vie d’un célibataire.
Mon père, lorsque je le mis au courant de mes intentions, ne s’y opposa pas. Dans sa déception, je crois, tout ce qui me concernait, question profession, lui était devenu presque égal. Il s’était même montré magnanime, je trouve. Il avait viré sur mon compte suffisamment d’argent pour m’acheter une bonne voiture moyenne destinée à mes déplacements de mon domicile à mon lieu de travail. Mais, à la place d’une bonne voiture moyenne neuve, je m’étais payé une petite Nissan Micra d’occasion et un « gros cube » Honda, d’occasion également.
Dernier détail : personne ne devait savoir, dans la maison d’édition, mon état de vilain « pistonné ». J’agirais en simple jeune journaliste mais chargé aussi de missions délicates et confidentielles, ce qui justifiait une place dans un bureau spécial et non perdu dans la grande salle butineuse.

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