Revoir demain - Tome 1
406 pages
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Description

Le premier tome du roman fleuve de Paul ALEXANDRE nous entraîne dans les méandres d'une intrigue policière macabre. Le commissaire Sarlat, assisté de l'inspecteur Sardin, est à la recherche d'un mystérieux gang de coupeurs de têtes. Une femme est retrouvée décapitée sous un porche d'immeuble, première sur la liste des victimes. Convaincu qu'il s'agit d'un règlement de comptes, le fin limier peine pourtant à mettre la main sur des preuves tangibles. À Saint Amboise où il mène l'enquête, tout le monde se montre rétif à divulguer ses secrets. La traque de quatre jeunes soupçonnés de vol avec effraction le mènera-t-elle vers la vérité ? Pour compliquer davantage la situation, un corbeau rédige un étrange article qui brouille les pistes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414155866
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0120€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-15584-2

© Edilivre, 2017
Prologue « Où l’histoire n’en n’est pas encore une »
La ruelle n’était que très faiblement éclairée, mais cela suffisait amplement à Tiénou, qui de la fenêtre du premier étage de l’hôtel jouxtant celle-ci, observait ce qui s’y passait depuis quelques minutes. La soirée était déjà bien avancée. La pluie battante, mêlée à un vent cinglant et glacial, donnait pour l’heure un tout autre visage de la Capitale que l’on avait peu l’habitude de voir, même en cette saison pourtant hivernale.
Paris vivait donc de bien courtes heures. Si cela faisait grincer bien des dents à devoir baisser les stores plus tôt qu’à l’accoutumée, faute de clients, ce n’était pas non plus une unanimité. Nombreux se réjouissaient de cette aubaine à pouvoir rentrer chez eux bien avant l’heure. Certains ajoutant même avec une pointe de philosophie, que l’argent n’était pas un tout dans la vie, et que l’on n’en serait pas plus riche pour autant. Cette pensée est-il besoin de le souligner, émanait essentiellement des employés eux-mêmes.
Malgré la situation dans laquelle il se trouvait, Tiénou était très calme. La semi-pénombre de la pièce y était certainement pour beaucoup, et bien qu’il sache que cela ne durerait pas, il n’y avait pas encore à s’en faire.
Il n’aurait su dire combien de temps s’était écoulé depuis qu’il était venu prendre position dans le creux de la tenture, suffisamment toutefois pour tenter de mettre ses idées au clair, et démêler cette pelote de fil qui n’avait pour l’heure, aucun bout. Il avait beau la tourner et retourner dans tous les sens depuis deux jours, il ne parvenait pas par manque d’éléments, à échafauder la plus petite des hypothèses, fut-elle incongrue.
Il n’avait jamais cru au hasard et encore moins à toutes formes qui pouvaient s’y apparenter de près comme de loin. Leur simple présence ici n’était donc pas à mettre sur le compte de quoi que ce soit, si ce n’est celui bien évidemment, de venir finir ce qu’ils auraient du faire, il y a bien longtemps.
Le tressaillement qu’il n’avait pu retenir à leur vue, n’avait rien changé à leur comportement et ils avaient continué à gravir la rue avant de pénétrer chez Alfredo, comme si de rien n’était. Il était resté quelques minutes à se demander s’il allait les suivre à l’intérieur ou attendre tout simplement qu’ils ressortent. Peu lui avait importé ce foutu froid qui lui avait meurtris le visage, n’avait-il pas connu de situation bien plus pire que celle-ci depuis tout ce temps ?
Il avait craint qu’en pénétrant dans l’antre enfumé du portugais, que celui-ci ne l’apostrophe avec cette jovialité toujours aussi débordante qu’il avait à son encontre. Si cet accueil au tout début lui avait valu la convergence de tous les regards chargés d’interrogation, plus personne aujourd’hui n’y prêtait attention. Le problème était que les nouveaux arrivants, n’appartenaient pas à ces personnes. Mieux valait donc ne pas courir le moindre risque. L’unique question qu’il s’était posée en ne quittant pas la porte de l’œil, était de savoir ce qu’ils venaient chercher ou trouver dans le boui-boui de son « ami » et tenancier. Si l’endroit n’était pas loin de ressembler à un coupe-gorge avec son intérieur peu engageant, crasseux et sombre, il jouissait d’une assez bonne réputation dans la Capitale. Cela n’amenait pas pour autant, son propriétaire à entreprendre des travaux d’assainissement et de rénovation qui s’imposaient pourtant.
Pourquoi donc dilapider un bénéfice bien acquis alors que très peu de monde ne trouvait rien à y redire.
Il avait patienté un bon moment avant de les voir réapparaître tous les trois sur le seuil de l’établissement.
Les suivre ne lui avait posé aucun souci, du moins, cela n’aurait pas du l’être jusqu’à ce que le fils du Jacquot, se jetant sur lui au détour d’une rue, ne l’avait obligé à abandonner sa filature. Il n’était pas parvenu à le calmer. Le peu qu’il avait pu saisir dans le flot saccadé mêlé de sanglots, de larmes et de hoquets, était qu’il fallait qu’il le suive jusqu’à chez lui. Le restant se perdant sous un incompréhensible reniflement.
Une armada d’uniformes avait cerné le quartier à la recherche d’indices, de témoins, de réponses et du fils qui avait disparu sans que personne ne sache où. Une ribambelle d’yeux inquisiteurs assistait muettement au spectacle qui se jouait devant eux avant de disparaître lorsque l’on venait les interroger. La fourmilière était en pleine activité et c’était peu de le dire.
Parmi tout ce beau monde il y avait de l’autre côté de la rue, cette forme élancée et engoncée dans une gabardine beige claire sous laquelle disparaissait des bottes montantes. Enroulée dans une écharpe gris perle, elle conversait avec l’un des uniformes avant que son regard ne croise le sien et que son doigt ne se tend vers eux. Il était grand temps pour lui de quitter les abords d’une scène digne d’un polar, bon ou mauvais. L’ultime chose qu’il avait gardée en mémoire après s’être retourné une dernière fois, fut de voir la main de l’assistante sociale prendre celle du gamin.
Deux jours venaient donc de passer depuis, et s’il n’avait pas eu de nouvelles du fils du Jacquot, il ne s’en inquiétait pas outre mesure dans l’immédiat. Le plus important avait été pour lui de retrouver la piste des trois hommes avant qu’ils ne retrouvent la sienne, et bien qu’il ait mis ses deux plus fins limiers sur leurs traces, cela n’avait absolument rien donné jusqu’ici. L’unique information qu’ils avaient réussi à obtenir chez Alfredo, c’est qu’ils avaient rencontré et parlementé avec un homme qui lui était inconnu. La mince description qu’il leur en avait faite, se solda par une impasse.
Un mouvement attira son attention. C’était Madame Langlois, la boulangère du quartier. Tiénou n’avait nul besoin d’appuyer sa vision pour mieux la cerner. D’une rondeur gracieuse et enjouée pour le peu qu’il en avait entraperçu le matin même, la femme jouissait d’une certaine notoriété que seule, la rumeur sait répandre.
C’était donc l’heure de la dernière promenade de Gershwin, un caniche abricot que rien ne prédisposait à cette célébrité conjointe, mais qui en avait une toute autre aux yeux de sa maîtresse, celle de pouvoir sous le prétexte de cette sortie nocturne, rejoindre trois porches plus loin, son amant de toujours.
Sa démarche était lente mais assurée, quoique l’on ait pu discerner, pour peu que l’on soit très observateur, une certaine impatience bien compréhensible devant les allées et venues incessantes de l’animal. Il hésitait à jeter son dévolu alors que des hallebardes s’abattaient sans concession pour l’un comme pour l’autre. Elle avait donc parcouru une bonne moitié du chemin, lorsqu’enfin, le pied jaunâtre de la boite aux lettres des Postes et Télécommunications lui paru assez convenable au grand soulagement de sa maîtresse.
Il perçut presque inconsciemment, un léger mouvement sous le porche vers lequel se dirigeait désormais la boulangère d’un pas plus rapide, mais de l’angle où il se trouvait, il lui était impossible d’en voir plus. Cela lui importait peu d’ailleurs, en pensant qu’après tout, la rumeur n’était peut-être pas si aussi fausse que cela. Sortir par un pareil temps était assurément notifié par toute autre chose que l’amour qu’elle pouvait avoir pour Gershwin.
Il quitta le coin de la fenêtre et regagna la petite table qui composait avec sa chaise, un lit et l’armoire, l’unique mobilier de l’endroit. Ce qui était somme toute des plus logiques pour une chambre sensée être de simple passage. Y prenant place, il fit glisser le bloc de papier à lettres vers lui et tout en l’ouvrant, pris une profonde inspiration. Il resta ainsi quelques secondes sans bouger, retranché derrière ses paupières closes que surmontaient d’épais sourcils grisonnants. Il avait deux courriers à rédiger. Si le premier ne se résumait qu’à quelques lignes, le second lui en réclamerait beaucoup plus, et il décida de s’en acquitter dès maintenant.
Il ne sembla pas gêné par le manque de clarté de la pièce et passa d’une feuille à son envers, puis à une autre jusqu’à ce qu’il considéra, après une relecture complète et méticuleuse, de n’avoir rien omis. Il glissa les feuilles pliées en deux dans l’enveloppe kraft avant de passer à la seconde qui ne lui demanda effectivement, que quelques mots qu’il aligna d’une écriture nerveuse mais droite. Tiénou se redressa en laissant échapper un mince soupir. Il se leva et enfouit les deux enveloppes dans la poche intérieure d’un manteau, que les années s’étaient chargées de miter sans aucune forme de procès.
Il regagna son poste d’observation en prenant bien soin de se tenir dans l’encoignure de la tenture sombre du double rideau.
Rien ne semblait avoir bougé et les alentours paraissaient s’être apprêtés pour une nuit comme tant d’autres. Il consulta sa montre alors qu’un faible bruit éveilla tous ces sens. Il devina plus qu’il ne vit la forme s’avancer sur le trottoir d’en face. Celui-là même qu’avaient arpenté auparavant, la boulangère et son chien.
L’ombre marqua une courte pause, comme prise d’une soudaine hésitation à pénétrer dans le halo du réverbère, avant de reprendre sa progression d’un pas cassé et claudiquant. S’il ne pouvait distinguer clairement les traits de l’homme, car il était visible qu’il ne pouvait en être autrement, la canne que ce dernier tenait dans la main gauche, était comme une signature indéniable. Ce n’était pas le fait de reconnaître Marcel qui le surprit, mais l’heure à laquelle il rentrait chez lui.
Le « Café des Trois Lingots » qu’il tenait à quelques rues d’ici, ne fermait jamais ses portes avant une ou deux h

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