Retour de flammes
142 pages
Français

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Description

Après avoir été recrutée dans son pays par les services de renseignements français pour infiltrer un réseau mafieux, une jeune Africaine accomplit une mission et part en France pour éviter des représailles. Mais rien ne se passe comme prévu. Elle est victime d'un agresseur monstrueux et mystérieux qui s'attaque à ses proches et sa famille. Le supplice est d'autant plus intolérable qu'il s'accompagne d'un ignoble compte à rebours...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414171286
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-17126-2

© Edilivre, 2018
 
 
« Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve ».
Confucius.
Jusqu’ici, tout allait bien. Le destin m’avait mis sur des rails, en ligne droite, en classe confort…
Je venais d’avoir 18 ans, ma vie avait été studieuse, paisible, sans encombre, avec des joies et des peines, comme tout un chacun.
A cette époque là, je me projetais dans un futur idéalisé, à l’image de ces autres femmes noires qui avaient émergé au-dessus de la mêlée grâce à leur intelligence, leur plastique, et surtout leur personnalité.
Elles étaient journaliste, chanteuse, mannequin ou actrice. La France leur avait permis de se faire un nom, une image, une popularité. Je rêvais de les égaler et de quitter un jour Soukouméné, cette capitale Africaine où j’avais vécu une jeunesse aisée dans ma famille de notables.
Et puis un jour, tout avait basculé… Mon destin avait rompu la ligne droite, le virage avait été sévère, brutal, sans espoir de retour.
Je m’étais engagée sur un chemin sinueux, aléatoire, s’ouvrant sur des lendemains d’aventures, de défis et de dangers…
Tout avait changé très vite lorsque mon père, rattrapé par une tradition atavique, décida de me marier avec un intello crétin, un avorton malingre et prétentieux, bêlant bêtement de sa voix de fausset… C’était le rejeton d’une grande famille très riche du pays pour laquelle mon père ne tarissait pas d’éloges… Quelle horreur !
Après une violente altercation avec mon père Aboubakar, je profitai de son absence pour partir du domicile familial sans laisser d’adresse, au grand dam de ma mère, pour qui la raison – notamment financière – devait primer sur tous les critères de qualité d’un homme…
Je débarquais un matin avec deux grosses valises chez ma meilleure amie étudiante, Salimata, qui vivait dans un deux pièces confortable, financé par ses parents qui résidaient dans une autre grande ville du pays.
Je cherchai immédiatement un job, et je tentai avec succès d’être embauchée comme télé-actrice dans une société de télémarketing dirigée par un français : Mat Sentenac. La rencontre avec ce patron avait été immédiatement suivie d’une embauche, le feeling entre lui et moi ayant été immédiat. Le chômage n’avait pas duré plus d’une demi-journée… Au moins au téléphone, les mâles en rut ne me voyaient pas et devaient se limiter à ma voix pour fantasmer… Le patron, Mat, m’avait repérée tout de suite, et pas seulement pour mon charme, mais aussi pour mes capacités et ma personnalité. C’est ce qu’il m’avait avoué plus tard. Il avait compris que mon esprit révolté et aventureux pourrait sans doute compléter efficacement son personnel local « hors cadre », chargé de missions spéciales…
D’ailleurs, peu de temps après mon embauche, il m’avait proposé de louer un studio meublé, inclus dans un ensemble d’appartements gardés par un cerbère aux dimensions impressionnantes, qui dissuadait quiconque d’entrer sans autorisation dans ce noyau résidentiel. J’appris plus tard que ce lieu était réservé à des français de passage, dispensés de décliner leur identité et leur pédigrée…
Le comportement de Mat était respectueux et irréprochable et je m’interrogeais sur les causes du statut privilégié qu’il m’accordait.
Je l’appris un peu plus tard…
Français d’origine, Mat avait eu un parcours de vie très mouvementé qui l’avait conduit à s’installer dans ce pays d’Afrique. Il y dirigeait une entreprise lorsqu’il avait été rattrapé par les services de renseignement français qui, aux termes d’un odieux chantage, l’avaient conduit à s’intégrer aux services de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure, la DGSE. Il avait dû accepter des missions auxiliaires, ponctuellement, en plus de ses activités professionnelles. Son entreprise avait gagné des marchés de grandes sociétés françaises et son chiffre d’affaires était en hausse constante. Son affaire était saine et ses employés satisfaits.
C’était le représentant local des services français, monsieur Paul qui avait négocié son embauche dans le renseignement au profit de son pays d’origine. Son engagement s’était intensifié au fil du temps et la fréquence de ses missions « non conventionnelles » ne demeuraient compatibles avec la gestion de l’entreprise que grâce à la qualité de son assistante. Mat avait toujours su s’entourer de femmes de grande valeur.
Il avait épousé une autochtone, mais d’origine marocaine, qui lui avait fait deux enfants de 20 et 17 ans : Lino, l’aîné et Sofia la cadette.
Il mesurait 1,80 mètres, il était grand mince et musclé, cheveux bruns fournis frisotants. Mais les empreintes du temps commençaient à blanchir ses tempes, et ses muscles amorçaient un déclin en puissance et en fermeté. Il venait d’avoir 60 ans.
Il m’avait confié qu’il commençait à fatiguer… C’était un balafré de la vie, marqué par les chocs de son parcours. Sa personnalité opposait des contraires, comme le feu et la glace, l’émotion ou la froideur, l’amour ou la haine, il pouvait risquer sa vie pour défendre ce qu’il croyait juste, comme tuer un ennemi sans aucun état d’âme.
Moi, Mana, toute modestie mise à part, je suis plutôt une jolie fille, noire de peau, vive d’esprit, conviviale, gaie, et intelligente. Grande et mince, mon corps semble avoir été calqué sur l’idéal des canons de la beauté… Mon visage est illuminé par deux grands yeux expressifs et vifs qui expriment mieux que n’importe quel discours la tendresse, l’animosité ou l’empathie. Mes cils démesurés auréolent mes yeux d’un noir d’ébène et mes sourcils sont toujours épilés minutieusement en lignes courbes, pour mieux accentuer mes expressions. Mon long cou porte une tête bien droite, surmontée de nattes tressées et souvent enroulées en « bobine ». Mon nez est un peu empâté, et le relief de mes lèvres, qui soulignent ma gaité, ma tristesse ou d’autres sentiments, s’ouvre sur de magnifiques dents blanches.
Voilà, çà, c’est mon côté positif qui explique sans doute pourquoi je suis entrée dans une spirale qui m’a conduite vers « le renseignement », l’espionnage autrement dit.
Pour parfaire mes capacités physiques et combatives, Mat m’avait offert un abonnement à un club de karaté, dont j’avais suivi l’entraînement avec passion et assiduité.
Puis, m’écartant du télémarketing, il m’avait fait entrer comme gérante d’une agence de tourisme. Tant de bienveillance à mon égard, sans chercher à « coucher », j’aurais dû comprendre qu’il avait une autre idée en tête…
Un jour, il était entré dans mon agence de voyage avec l’air soucieux.
– Mana, j’aimerais te parler loin des oreilles indiscrètes, peux tu fermer ta boutique ?
– Je ne peux rien te refuser, cher Mat, tu m’as sortie des griffes de l’enfer paternel lorsque j’ai eu besoin de travailler, je te dois tout…
Nous passâmes dans l’arrière boutique où le ronronnement assourdissant de la clim assurait la confidentialité de nos échanges.
J’ouvris le frigo, sortis deux sodas, des verres, et invitai Mat à la confession…
– Eh bien voilà, dit-il, je voudrais d’abord te demander une totale discrétion sur les propos que nous allons tenir, quoiqu’il arrive. Je peux compter sur toi ?
– Promis juré !
– J’aimerais que tu travailles avec moi. Je suis chargé de mission pour mon pays – ce n’est pas contre le tien – et je dois mener à bien une action délicate que toi seule peut conduire…
– Epargne moi les compliments inutiles et tes pudeurs, cher Mat, viens en au fait…
– Nous pistons un homme ignoble et redoutable depuis plusieurs mois, un dénommé Picosa, extrêmement influent ici, très riche, et qui fait converger vers lui les filières les plus lucratives et inhumaines de drogues et d’êtres humains, essentiellement des femmes. Il réside dans un Riad bien gardé et impénétrable pour des agents étrangers. Seule une femme peut entrer dans le cœur du réacteur et en extraire ses secrets sans risquer l’incident diplomatique…
– Espionne, je veux bien mais ne me dis pas que tu me demandes d’être pute, pas toi Mat.
– Sans aller jusqu’à cette extrémité, j’ai besoin en effet d’une espionne qui s’infiltre là où personne d’autre ne peut aller. Tu disposeras des moyens les plus sophistiqués pour le mettre hors d’état de te nuire avant qu’il ne franchisse les limites de la décence…
– C’est joliment dit pour parler cul… Tu parles au futur comme si j’avais déjà accepté. Mais si ce type est si puissant, comment échapper ensuite à ses réseaux qui vont me rechercher ?
– C’est une opportunité que je t’offre si tu acceptes cette mission. Je te propose de prendre toutes les dispositions pour que tu puisses t’installer en France juste après ce travail. Tu recevras une prime conséquente, un logement, et des revenus réguliers jusqu’à ton autonomie pour prolonger à Paris ta vie professionnelle sans préjudice ni perte financière…
– En somme, ce que tu me demandes là, c’est de rompre avec tout mon passé ici…
– Tu es libre de refuser… Tu peux aussi saisir l’opportunité.
Et puis ce n’est pas définitif. Il faudra te « mettre au vert » quelques années. Ensuite, tu pourras revenir lorsqu’on aura neutralisé l’affreux bonhomme.
– Bon, je te crois assez malin pour savoir que je vais saisir immédiatement la chance que tu m’offres de plonger dans une vie forte en émotions… J’accepte parce que tu me le demandes, et puis aussi, soyons clair, parce que mon travail de commerçante finit par m’emmerder… Je m’ennuie, j’ai besoin d’action…
– Merci Mana, je me doutais un peu de ta réaction…
– Je t’adore, salaud !
Et voilà comment je m’étais faite embarquer par le charme de Mat…
Et c’est ainsi que j’avais réalisé mon premier « contrat »…
Ma cible, Pi

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