Respire
98 pages
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Description


Juliette, intelligente jeune femme en quête d'épanouissement personnel, traverse une période de transition délicate. De retour à Paris après un week-end à Londres, elle est rattrapée par la dure réalité et son rythme effréné de citadine hyper-connectée. Dotée d'une sensibilité à fleur de peau, elle ressent la nécessité de se livrer à une profonde introspection. Elle part donc se réchauffer au soleil de l'Espagne pour faire le point et restaurer ses forces au calme. Accueillie par de sympathiques amis de son père, elle apprend la langue espagnole et redécouvre les plaisirs d'une vie simple. Loin des tentations d'Internet, elle renoue progressivement avec elle-même, en apprivoisant sa solitude retrouvée. Cette respiration salutaire lui permet de porter un regard neuf sur ses besoins profonds et d'envisager l'avenir avec sérénité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juin 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414081097
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-08107-3

© Edilivre, 2017
Jour 1 La magie d’Harry Potter
Ils mangent. Ils courent. Ils servent. La musique de Vivaldi donne le rythme à tous ces acteurs. Les violons s’énervent. Les waiters s’affairent. Ils manquent de se télescoper. Ils sont habillés de noir, d’un simple tee-shirt et d’un jean. Pourtant, ils semblent ainsi avoir chaud. Il fait 20 degrés dehors mais le soleil brille, le soleil tape. Assise sous une voûte en pierre, je peux voir les faisceaux lumineux traversés les murs transparents de la gare. Les clients viennent de tout horizon. Des anglais, des français, des italiens. Ils font comme moi, ils prennent leur petit-déjeuner avant d’attraper l’Eurostar. Ils mangent bio, des œufs, du pain, du saumon, du porridge, du granola . Ils s’occupent. Ils doivent s’occuper. L’effroi de l’ennui les attrape progressivement. Pour certains, ils discutent avec leur conjoint, d’autres avec leur collègue. Pour d’autres encore, ils sont seuls et agrippent leur portable pour retrouver cette sociabilité à travers Facebook et Twitter, pour parcourir leurs e-mails personnels et leurs e-mails professionnels. Ils ne s’arrêtent pas. Ils continuent à gigoter au rythme des Quatre Saisons .
Derrière eux, derrière cette baie vitrée se bousculent des locaux, des touristes, des professionnels. Ils vont au travail, ils rentrent à la maison, ils rentrent en France ou dans un quelconque pays. La France, ma destination. Paris, ma ville. Je l’aime tellement pour ses distractions. Mais à cet instant, mon divertissement ce sont ces clients, ce sont ces passagers. Le soleil brille. Cela me réconforte. Je vais retrouver mon Paris. Je suis envoûtée par ce ballet, ces bousculades. J’ai envie d’y participer mais mon corps est trop las pour s’y intégrer. Trop fatigué pour virevolter. Je dodeline de la tête. Je ferme les yeux et j’imagine tout un monde féerique. Je repense à mon week-end, à Harry Potter. Pourquoi ? Parce que je suis allée au Warner Bros Studio Tour London – The making of Harry Potter découvrir les coulisses des films. J’en ai encore des frissons car je me remémore le premier film. J’avais le même âge que Daniel Radcliffe, douze ans. Cette voûte en pierre qui m’enlace. Cette couleur ambrée et beige m’interpelle. J’imagine le quai 9¾. Je vais passer par là avant de rentrer à Paris. Je vais oublier cette réalité pour ressentir la sensation que ces acteurs britanniques avaient perçue la toute première fois qu’ils l’avaient découvert. J’assimile ce frisson à de l’émerveillement, de la joie, de l’excitation. J’implante les décors du studio Warner Bros dans cette gare où volent les objets à ma guise. Ma valise de cabine se tire toute seule. Mon sac à main s’ouvre magiquement et laisse échapper mon rouge à lèvres de couleur bordeaux. Mon miroir flotte dans l’air et reflète mon propre visage. J’imagine un instant que quelqu’un puisse me voir à l’autre bout du monde au travers de ce miroir, tout comme Harry Potter et Sirius Black. Serait-ce une chinoise qui aurait découvert ce miroir magique dans un fleuve ? Un anglais dans son jardin ? Un monde irréel, où je communiquerais avec des êtres humains dotés d’un pouvoir de se transporter d’un endroit à un autre en appuyant sur une simple touche technologique insérée dans le bras gauche ? Je ne sais pas. Je me laisse bercer par mon imagination en attendant l’annonce de mon train.
Je n’avais pas ressenti depuis longtemps du soulagement. Je suis en vacances et elles ont commencé par ce séjour à Londres. Je connais Londres. J’y suis allée de nombreuses fois mais je n’ai jamais su réellement apprécier le potentiel de cette ville. Les individus y sont gentils, prévenants, agréables, ouverts. Je peux me fagoter d’une paire de baskets et d’un sweat, personne ne me regardera bizarrement. Personne ne semble me juger. On est libre de se sentir, pour une fois, soi, d’adopter son casual sunday sans moqueries. Je me sens plus détendue physiquement. Mentalement, c’est encore autre chose. Mon esprit cherche à devenir le meilleur possible en accomplissant un certain nombre de tâches quotidiennes, en se cultivant. Hier au studio Warner Bros , je lisais chaque légende de chaque objet, de chaque décor. Il le fallait, je devais m’immerger de ce monde, je devais ressentir les vibrations des personnages et des films. J’ai surtout ressenti le poids de tous les intervenants, de leurs exploits à rendre meilleur leurs créations. Pour l’une des sphères dédiée au Ministère de la Magie, quinze mille créations ont été accomplies et tout cela pour finir digitaliser. Il existe des solutions à tout. Parfois ce ne sera pas le premier essai qui réussira, il faut de la puissance, de la patience et de la force pour détruire et reconstruire. La motivation devait être clé à ces équipes, à ces artistes, à ces techniciens. De l’art à l’état pur. Le plus impressionnant restait la reproduction de l’école de Poudlard . Je ne me souviens plus de l’échelle de cette reproduction, si ce n’est qu’elle pourrait occuper au moins la taille d’un appartement de trente mètres carrés. Ce mini château a aidé à filmer de nombreuses scènes de la saga Harry Potter. L’une des étiquettes disait que les techniciens filmaient ces endroits, puis les digitalisaient afin d’y insérer des personnages, de la neige… Cette reproduction fut construite pour le premier film : Harry Potter à l’école des sorciers . Cela donne à réfléchir. Le travail monstrueux requit pour faire briller de nombreuses pupilles, dont les miennes.
Ce premier film, je l’ai vu au collège avec ma classe pour un cours d’anglais. J’ai été tout de suite fascinée par cette magie, par ce monde irréel qui me donnait plus qu’envie de disparaître. Je voulais faire partie de cet univers où tout semblait plus agréable, plus joyeux. J’entends ainsi la féerie de ce monde, cette bienveillance entre amis, un apprentissage autre que celui appris à l’école. Je voulais faire partie de cette école. Je voulais commencer une nouvelle vie où je saurais quoi faire de mon futur : être magicienne. C’est tellement compliqué de savoir ce que l’on désire faire quand on sera adulte. Je n’avais pas d’envie particulière à part imiter le métier de mon père, banquier. Il était et est mon modèle. Harry Potter était ma porte imaginaire. Je l’avais déjà rencontré auparavant, il y a quelques années, dans la bibliothèque de mon école primaire. Elle jouxtait le hall d’entrée qui était faite de pierres. Encore de la pierre mais de couleur différente, grisée et cela me grisait. Je me revois à sept ans, pénétrée la première immense porte en fer, puis une seconde, plus petite en bois, me laissant ainsi découvrir un bâtiment. À l’intérieur, à gauche, je suivais ce parcours pour arriver finalement devant la porte de la bibliothèque toujours ouverte, sauf en cas de froid. Le livre Harry Potter à l’école des sorciers se situait au rez-de-chaussée, tout droit en arrivant. Dans cette allée, le livre m’attendait. De ma petite taille, je m’engouffrais dans ce passage. Je découvrais hasardant et avec stupeur ce livre. Je voyais trois personnages, sur la première page de couverture, portant une tunique et un chapeau pointu noirs. Le fond était noir. Je dois l’avouer que je me souviens de ces détails puisque j’ai eu l’occasion de les revoir durant l’attraction. Je le feuilletai. Je me tâtai à l’emprunter. Je l’empruntai. Je le lis en partie. À dire vrai, à cette époque je détestais lire. Je ne voulais me concentrer davantage. Mes cours me demandaient une énergie folle pour tout apprendre par cœur. Je mettais un peu de temps à apprendre mes cours et à les appliquer. Plus que certains. Alors les bandes dessinées étaient ma sortie. Elles étaient simples à lire et rapides à découvrir. Il y eut Tom-Tom et Nana, Spirou, Le Petit Spirou… Cette première rencontre avec Harry Potter fut furtive. La deuxième rencontre m’intrigua car Daniel Radcliffe avait mon âge et a mon âge. Je me sentais ainsi davantage impliquer dans ce processus magique.
Tout a commencé à cet instant. Le début d’une vie imaginée. Le début d’une vie de questionnements.
Les questions étaient simples à l’époque. Dois-je continuer le latin l’année prochaine ? Quel lycée vais-je choisir ? Pour quelle spécialité vais-je opter ? Rien de compliqué. Cependant lorsque l’on a douze ans, quatorze ans, seize ans ou dix-sept ans, ces questions déterminent notre avenir. On commence déjà à parier sur notre futur, sur qui l’on sera, sur ce que l’on fera. Chaque choix fera de nous un être de telle ou telle catégorie. Quelle question atroce lorsque l’on est au collège et que l’on nous demande de répondre sur papier à cette question : « que veux-tu faire quand tu seras plus grande ? ». Une question sotte qui amène à une réponse sotte, ai-je longtemps pensé. Comme si ces adultes ne savaient pas discuter avec des enfants, des adolescents. Ils ne savent pas, alors ils nous refilent le virus de la maturité, de la responsabilité de nos décisions. Ils nous demandent ceci comme si l’on nous questionnait sur ce que l’on voulait pour le goûter « Pain au chocolat ou croissant ? ». Peut-être essayaient-ils de nous préparer, le plus tôt possible, à cette réponse, de nous faire sentir moins sots lorsque l’on deviendrait plus grand et qu’il faudrait prendre une décision. Gardaient-ils ces fameux papiers dans un tiroir afin de voir quelques années plus tard ce que l’on était devenus pour comparer nos réponses à la réalité ? Les utilisaient-ils pour se convaincre, que oui j’avais une tête à être en banque ou plutôt dans un laboratoire ? Les donnaient-ils aux instituts de sondage pour estimer à quoi aspirait cette génération ? Ces jeunes, au

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