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Description

Les nouvelles présentées dans ce recueil ont été écrites pour la majorité entre 1989 et 1992 en s'appuyant sur les caractères de personnes réelles mais placées dans des situations purement fictives, afin d'étudier et de décrire des comportements et sentiments correspondant à ces éléments matériels hétéroclites. Elles ont, pour beaucoup, une base voulue amusante et érotique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2013
Nombre de lectures 4
EAN13 9782332627841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-62782-7

© Edilivre, 2014
Citation


“Où il n’y a pas d’amour il n’y a pas de joie”
Pouchkine
Première affaire
Gautier n’avait pas loin de 17 ans et s’ennuyait bien en ce jeudi après-midi. C’était alors le jour sans école et quoique lycéen, il n’avait pas de cours ni rien qui l’obligeât à une activité scolaire astreignante. L’été venait de commencer et il faisait une bonne chaleur qui n’allait pas jusqu’à être étouffante comme ce serait un mois plus tard, mais qui ne poussait pas pour autant à une activité physique intense. Il était donc monté à l’étage supérieur où il avait entendu une conversation.
Ce n’était pas que les “radotages” qui lui étaient parvenus eussent pleinement satisfait son intellect, loin de là ! mais sa jeune oreille masculine, avait reconnu à côté de la voix de vieille fée de la voisine d’en dessus, celle, beaucoup plus agréable pour lui de Lucie, la fille aînée d’une autre voisine d’en haut.
Les expériences de Gautier avec les filles ne l’avaient pas jusque-là conduit bien loin. C’étaient des mots doux et quelques rapides baisers échangés avec deux ou trois des plus jolies filles du pensionnat voisin, à travers la grille de la petite porte au fond de la cour. Puis quelques baisers et caresses avec des filles plus proches de sa propre situation qu’il avait rencontrées à des bals ou autres réunions. Ce n’était pas par manque d’intérêt pour la chose, au contraire, mais il prenait l’amour physique très au sérieux. C’était pour lui une sorte de mystère quasi-religieux, qu’il n’osait envisager pour l’instant avec des filles en rapport d’âge, c’est-à-dire de quinze à dix-sept ans, mais il hésitait car cela eût impliqué pour lui un total engagement.
S’il pensait à l’amour physique comme simple recherche du plaisir, c’était en quelque sorte en rêve et les visages et les corps qui lui apparaissaient étaient alors ceux de femmes jeunes mais majeures, comme faisant partie d’un monde, celui des adultes, très loin du sien et dont il était séparé par une sorte de barrière, barrière de l’âge mais surtout de l’incompréhension.
Et puis il y avait les “cas douteux” : ces filles un peu plus âgées que lui, parfois de son âge ou même un brin plus jeunes qui semblaient avoir franchi le pas sans vergogne. Avec celles-ci plus encore qu’avec les autres il était brusque et maladroit, et il semblait les écarter comme l’eût fait un épouvantail. Comme il en parlait un jour à une amie, elle lui avait affirmé, à sa grande surprise, qu’il avait avec les filles un air “supérieur” ou prétentieux insupportable. C’était un vrai problème car lui, au contraire, se sentait vraiment mal à l’aise et tout petit auprès d’elles, et c’étaient en fait cette timidité et ses scrupules qui l’empêchaient d’être naturel et lui donnaient un aspect de rigueur qui faisait de lui ce repoussoir.
Marie, la jeune sœur de Lucie était en rapport d’âge avec Gautier. Elle était jolie de visage et avait par ailleurs tout ce qu’il fallait pour l’attirer. Elle était même un peu plus “fournie” que sa sœur aînée en attraits corporels, mais elle lui semblait avoir fait le pas depuis toujours et posséder une expérience qui le rendait, lui, un peu ridicule. Et il craignait des réactions d’incompréhension et de froideur distante de sa part.
Quant à Lucie, elle était à la limite des adultes et des filles accessibles à une attitude d’adolescent. Il se sentait très gêné vis-à-vis d’elle, moins toutefois qu’avec Marie : elle ne pouvait quand-même pas, du fait de leur différence d’âge, le supposer la regardant de haut ! D’ailleurs, elle-même ne manquait pas d’assurance !
Cela aurait pu, dans l’absolu, être un frein pour lui que cette différence d’âge mais elle lui laissait espérer de la part de Lucie plus de patience et de compréhension en cas de flagrante maladresse, s’il la courtisait.
De ce fait et contrairement à ce qu’on aurait pu supposer, il s’intéressait plus à l’aînée qu’à sa cadette.
Tante Félicie, comme tout le monde l’appelait, avait un goût immodéré du commérage. Il suffisait de l’avoir entendu parler avec deux voisines successivement pour être au courant des potins concernant tout l’immeuble. Il n’y avait guère que sur vous-même qu’elle ne vous apprenait rien de croustillant… et encore… elle réussissait à vous faire poser des questions et vous mettre mal à l’aise pour des riens en vous faisant douter de vous-même !
Il y avait là, aussi, la “mère” Pergueusier, une bonne vieille marchant pliée en deux qui s’était écroulée sur une petite chaise de paille tressée et se taisait.
Les deux vieilles travaillaient à leurs ouvrages. La mère Pergueusier crochetait et semblait avancer une taie pour un coussin décoratif. Quant à Tante Félicie, elle brodait selon son habitude de grandes initiales sur un drap à jours échelles.
Lucie et elle caquetaient. Lucie, qui devait avoir 21 ans, se tenait assise sur le rebord, très bas, de la petite fenêtre du palier et faisait le lézard, occupation qui convenait très bien à son naturel indolent et insouciant, tout en scrutant son entourage de ses yeux de myope brillants et espiègles.
C’était une belle jeune femme. Mis à part un nez légèrement aquilin qui déparait un peu le reste de son visage et de sa personne en général, on ne pouvait guère lui trouver de défaut. Ce n’était pas une beauté idéale drainant les passions au premier regard, mais rien ne clochait en elle à part ce menu détail. De taille moyenne ou à peine plus grande, elle était mince, avec des jambes bien fuselées et nerveuses à la peau brune et lisse, une taille fine et ferme, des épaules charpentées et enfin une poitrine légère mais suffisamment agressive pour être très attrayante.
Gautier s’était assis parterre sur la dernière marche de l’escalier et voyait Lucie à contre-jour. Et, celle-ci étant partie à l’ombre, partie éclairée par le soleil, le bas de sa robe faite d’une sorte de dentelle blanche l’éblouissait tandis que le buste paraissait sombre en silhouette.
Lucie, qui n’était certes pas prude et peut-être même volontiers provocante, se souciait peu de montrer ses dessous. Elle avait troussé la jupe assez haut et l’utilisait par moments comme un éventail pour rafraîchir ses cuisses.
Elle croisait et décroisait alternativement ses belles jambes et balançait doucement celle qui était en l’air dans une attitude de flemme et d’ennui ou, par moments, caressait négligemment sa cuisse en un geste que Gautier aurait bien volontiers fait à sa place.
Tante Félicie ne tarda pas, après quelques minutes de conversation plus anodine, à ouvrir les hostilités :
– Voyons, Lucie ! tu vas donner un “point de vue” à Gautier ! cela ne se fait pas…
La remarque ne manqua pas d’attirer à nouveau le regard de Gautier sur des cuisses et une perspective… qu’il avait déjà regardées à plusieurs reprises avec beaucoup d’intérêt.
Sa position basse était bien propice à favoriser cette indiscrétion mais il ne savait pas trop où s’asseoir ailleurs… et il s’était jusque-là, si je peux dire, montré discret dans son indiscrétion… de plus, il n’était pas si sûr que la jeune femme n’ait pas mis quelque malice dans ses façons. Elle était fine mouche, taquine et piquante. Et sa façon de s’arranger les cheveux par moments ou de se caresser doucement la cuisse ne lui paraissait pas si anodine : elle lui rappelait l’attitude d’une fille à qui l’on fait la cour… et qui n’y est pas hostile.
On disait qu’elle avait à maintes occasions fait les jambes-en-l’air avec le neveu-même de Tante Félicie… et c’était probablement celle-ci d’ailleurs qui avait été très heureuse d’en répandre la “scandaleuse rumeur”.
Gautier n’avait pas eu besoin de cela pour avoir son idée là-dessus. Environ deux mois plus tôt, comme il venait rapporter un pull-over à Marie, la jeune sœur, à leur appartement, il avait trouvé la porte fermée. Au lieu de redescendre directement, il était allé prendre quelques affaires dans un cagibi voisin. Cela ne lui avait pas pris plus de trois minutes. Sortant de son recoin, il avait juste eu le temps d’apercevoir, sans en être vu, le neveu en question entrer chez Tante Félicie. Il avait alors attendu un petit moment et frappé à nouveau… et Lucie lui avait ouvert. Il s’était même posé la question : n’avait-il pas une chance s’il lui demandait carrément de le faire ? Le pari était trop risqué, il n’avait pas osé.
Gautier rêvait. Daniel, son jeune voisin et ami d’en dessous lui avait dit que la sœur cadette, qui avait six mois de moins qu’eux, était si dévouée à leur mère complètement partie à la dérive, qu’elle se serait bien prostituée pour elle, pour assurer sa subsistance… et Gautier se demandait si Daniel, qui fricotait souvent avec Marie, n’était pas informé de source sûre comme étant son “client” numéro un.
Après tout, à l’occasion il pourrait planter un jalon… et qui sait, avec un peu de chance mieux qu’un jalon !
Notre commère cuisinait Lucie sur sa vie sentimentale. C’était leur conversation la plus habituelle, faite de piques et réparties légères sur un ton ironique. Gautier les écoutait d’une oreille distraite et se gardait d’intervenir : il n’était pas de force. Tante Félicie n’avait pas sa pareille pour tirer les vers du nez à quiconque et Lucie ne manquait pas de répartie… il profitait de son oisiveté pour l’admirer.
Elle s’était, en parlant, légèrement tournée et offrait le spectacle d’une savoureuse ombre chinoise. Il voyait de trois-quarts sa poitrine… comme si elle était nue. Au premier coup d’œil, il avait été surpris et s’était détourné avec l’impression que toutes trois devaient se douter du spectacle. Puis il s’était dit que cela ne pouvait pas être : Tante Félicie en aura

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