Rapport d insomnies
34 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Rapport d'insomnies , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
34 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Un lycéen au cœur brisé se met à nu dans ce texte aux allures de journal intime. Deux ans après la disparition subite de son amoureuse Clara, le deuil reste impossible. Incapable de se débarrasser du poids des souvenirs, il tente de s'accrocher à la vie pour ne pas sombrer dans la dépression. Au bord de la schizophrénie, ses crises d'insomnies brouillent la frontière entre les divagations de son esprit et la réalité. Il soliloque avec sa conscience troublée sans cesse interrompu par des crises d'angoisse et de violence. Isolé et incompris, il entretient des rapports conflictuels avec son entourage. Le désespoir le ronge et la tentation du suicide est grande, mais plutôt que de rejoindre celle qu'il aimait, il choisit de la faire revivre en lui. Pour honorer sa mémoire, il réclame le droit de rêver, d'être heureux de nouveau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mars 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782414038527
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-03850-3

© Edilivre, 2017
Rapport d’insomnies
Certaines disent que je n’ai pas de cœur,
D’autres affirment que jamais je ne pleure ;
Que ma vie n’est faite que de malheurs
Inodore, indolore, sans saveurs.
Mais moi, j’aime ! J’ai un petit cœur qui bat,
Qui me fait valser entre vie et trépas,
Qui souffre magnifiquement chaque jour
De ne plus savoir ce que c’est que l’amour.
Je ne vis qu’un semblant de réalité,
Je ne sais pas quoi penser, faire ou aimer.
Je souffre de mes mots, maux qui sont songés,
Perdant ainsi toute mon humanité.
I.
Tu ris. Parce que je t’aime je ris aussi. Les autres nous regardent comme deux fous. Seulement fous l’un de l’autre. Seulement fou de tes yeux, de ta voix, de toi. Seulement folle d’avoir pu t’amouracher d’un mec comme moi.
On s’avance un peu plus profond dans le bois, loin des regards, loin des voix, loin des oreilles indiscrètes. Loin de tout. Juste toi, moi, et notre amour irascible. On s’assied par terre, au soleil, seul témoin de notre couple incompris. Tu as 16 ans, j’en ai 13, mais c’est comme si on en avait 25 tous les deux. « C’est ce qui est dans la tête qui compte ! », tu disais. Tu t’allonges dans l’herbe, tes longs cheveux bruns accrochés en queue de cheval – alors que tu sais que je déteste ça – brillent à la lumière.
On discute, de tout comme de rien, car nous sommes les seuls à pouvoir le faire, à savoir le faire. Comme je ne peux pas m’en empêcher, j’ironise, me moque de toi, de ton caractère et de tes réflexions. Tu me traites de « salaud » puis tu ris. Tes yeux dans les miens, tu ris. Le temps semble s’arrêter pour moi. Tu me regardes comme si c’était la première fois de ta vie que tu me regardais. « Qu’est-ce que t’es belle ! » dis-je en contemplant le fond de tes yeux marron. Tu ris aux éclats, mais pourtant ne détournes pas le regard. Ton corps est pris d’un spasme ridicule que j’attribue au rire. Alors je continue. Mais toi tu t’arrêtes. Tu ne bouges plus. Tes yeux vidés semblent regarder le néant. Ta bouche entrouverte laisse entrer des brins d’herbe. Tes mains restent inanimées. Tu ne respires plus. Lentement, tu m’abandonnes.
Le réveil sur la bibliothèque affiche 03 : 27. Combien de temps depuis que tu n’as pas dormi ? 3 semaines ? 4 semaines ? Aucune idée, tu as arrêté de compter. La radio s’est éteinte depuis longtemps. Tu fixes le plafond, attendant, comme un imbécile, que le sommeil vienne. Quelle perte de temps ! Tu sais très bien que tu es insomniaque, mais tu forces le passage, tu veux dormir. Tu en as marre de feuilleter toujours les mêmes livres, regarder toujours les mêmes films, toutes les nuits depuis que tu es en état de le faire. Au début, tu trouvais ça plutôt bien. C’était même génial. Faire tout ce que tu veux pendant que les autres dorment, quelle chance ! Mais au fil du temps, à force de ne pas dormir, tu t’e lasses. Pire, tu t’habitues. Tu ne peux plus t’en débarrasser, l’insomnie fait partie de ta vie. Alors tu l’aimes. Du moins tu te forces à l’aimer. C’est un cercle vicieux une fois que tu y as goûté.
Quel jour sommes-nous ? Aucune idée. Le problème de l’insomnie, c’est que la rupture n’existe plus entre les jours. Toute la vie ressemble à un refrain monotone et infini, une routine interminable. Tu sais qu’on est en 2016. Depuis ton anniversaire, le 20 mars, un dimanche, tu es allé deux fois au lycée. La logique voudrait donc qu’on soit mardi, mais la subtilité est là : il est 03 : 39. Donc nous sommes mercredi. Tout cet effort pour te souvenir qu’on est le 23 mars 2016. On est donc au 3ème trimestre, le 2ème vient...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents