Radium Girl
132 pages
Français

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Description

1927, côte Est des États-Unis : cinq ouvrières utilisant de la peinture au radium pour confectionner des montres attaquent en justice leur employeur, US Radium. La presse les appellera les Radium Girls. Au moment du procès, la contamination a déjà tué plusieurs employées. Pourtant, l’entreprise en sortira blanche comme neige. 1930 : à Orange, dans le New Jersey, l’une des cinq Radium Girls se tue en voiture aux côtés… du fils du président d’US Radium. Une étrange épidémie de morts semble frapper ceux qui ont aidé l’entreprise à s’en sortir. Avocats véreux, scientifiques corrompus, médecins parjures, toutes ces victimes n’ont qu’un point commun : elles ont péché par le radium ; elles sont mortes par le radium. Les soupçons se portent évidemment sur les quatre ouvrières restantes. C’est pourtant une enquête tout sauf simple que va devoir mener l’inspecteur de la police locale James Chadwick. Un thriller inspiré de faits réels dans l’Amérique de la Grande Dépression, où on croise Al Capone, Marie Curie, Sacco et Vanzetti, King Vidor et George Gershwin. Avec du sang, de l’amour… et du radium ! 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2013
Nombre de lectures 213
EAN13 9782738175878
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, SEPTEMBRE  2013
15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-7587-8
ISSN 1952-2126
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3°a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Du même auteur chez Odile Jacob
Dans la même collection
Prologue

La soirée battait son plein dans le somptueux hôtel particulier des Stonebridge, au nord de la ville, là où l’alignement strict des résidences des beaux quartiers télescopait l’enchevêtrement de masures où survivaient les victimes de la Grande Dépression.
Comme d’habitude, Jeremy était au centre de toutes les attentions de ces dames, surtout de ces demoiselles. Il faut dire que l’héritier des Goldsach était plutôt beau gosse : grand, blond, baraqué, et portant superbement le dernier smoking à la mode, sans oublier l’œillet rouge à la boutonnière.
Il passait pour l’un des meilleurs amants de la ville, mais il ne manquait pas d’amis, ou soi-disant tels, pour faire remarquer qu’« on ne prête qu’aux riches ». En l’occurrence, les demoiselles qui l’entouraient, coupe de champagne à la main et avec force gloussements, étaient parfaitement conscientes qu’un mariage avec lui leur assurerait une large aisance financière jusqu’à la fin de leurs jours. Lui n’avait cure de la demi-douzaine de prétendantes qui faisaient son siège, même de Christine McMorell, de McMorell, Billworth and Co, une blonde platinée pourtant plus qu’avenante avec qui il avait déjà plusieurs fois couché. Car, depuis dix minutes, il n’avait d’yeux que pour la superbe créature qui restait seule, à l’écart, sur la terrasse. Il ne l’avait d’abord vue que de dos : une avalanche de lourdes boucles blondes descendant jusqu’aux hanches, une silhouette parfaite, moulée dans un lamé d’argent. Il se méfiait un peu : ce n’aurait pas été la première fois qu’il aurait été affreusement déçu en découvrant le visage d’une femme qui n’était sublime que de dos ! Mais non, quand la fille de la terrasse tourna un peu la tête, il put découvrir un profil d’une extraordinaire finesse, des yeux clairs et une expression de tristesse indéfinissable à émouvoir un régiment de cosaques. Laissant tomber sa cour, il rafla au passage deux verres de champagne, se dirigea vers la terrasse et s’approcha de la jeune femme.
– Bonsoir. Mon nom est Jeremy ; vous êtes nouvelle en ville ? Je ne me rappelle pas vous avoir déjà vue ; une silhouette pareille, ça ne s’oublie pas !
La silhouette se retourna vers lui. En un instant, l’expression de tristesse disparut. La jeune femme devait avoir dans les 30 ans ; un léger sourire se dessina sur des lèvres qui ne s’ouvrirent pas, et les yeux prirent un air moqueur.
– Champagne ?
La jeune femme accepta la coupe que lui tendait Jeremy et hocha la tête pour remercier.
– Vous avez un nom ?
La réponse fut une moue mutine, suivie d’un mouvement de la tête signifiant un « non »…
– Pas de nom ? Vous ne parlez pas ?
Un doute venait de s’insinuer dans l’esprit de Jeremy : une muette ? Après tout, pour certaines activités, cela ne gênait pas vraiment, mais quand même… De fait, la jeune femme sourit de nouveau à bouche fermée et son expression rieuse semblait signifier un « peut-être »… Il eut une intuition ; il n’était pas d’une finesse extrême, mais cela lui arrivait de temps en temps.
– Vous… vous ne voulez pas parler… ici ?
La mimique amusée lui indiqua qu’il avait visé juste.
– À la bonne heure ! On pourrait peut-être aller… ailleurs ?
La jeune femme sourit, puis prit doucement la main gauche de Jeremy et la posa sur sa hanche droite. Là où ils se trouvaient, personne ne pouvait les voir. Il sentit son cœur s’accélérer.
– J’ai ma voiture en bas. On pourrait… aller chez moi ?
Elle eut à nouveau cette petite moue craquante, puis un adorable mouvement de tête pour accepter l’invitation.
En deux temps trois mouvements, ils récupérèrent leurs manteaux respectifs, et se retrouvèrent dans la Ford dernier modèle de Jeremy. Ce dernier fit hurler le moteur au démarrage. Plantant là la soirée et ses poules de luxe, il s’engagea sur la route qui sortait de la ville.
– La maison est à cinq ou six miles, pas plus. On va passer par le tout nouveau viaduc !
Il faisait nuit noire. Tout en regardant la route, Jeremy jetait des coups d’œil de côté. La jeune femme continuait à lui sourire, avec des yeux qui pétillaient de malice. Ils approchaient du nouveau viaduc, qui dominait la rivière de cinquante mètres et permettait maintenant de gagner près d’une demi-heure pour rejoindre la grande maison des Goldsach.
Doucement, la jeune femme posa sa main gauche sur la cuisse de Jeremy. Celui-ci se demanda s’il allait tenir jusqu’à sa chambre avant de lui voler un baiser… et même davantage.
Ils s’engagèrent sur le viaduc. Elle effleura la main droite de Jeremy, sur le volant. Celui-ci tourna la tête.
– Eh bien, toi, tu…
Il n’alla pas plus loin. Avec une force qu’on n’aurait pu soupçonner, la jeune femme tourna violemment le volant vers la droite. La voiture enfonça le léger parapet et alla s’écraser cinquante mètres plus bas.
1

Je m’appelle James, James Chadwick.
Mes amis m’appellent Chad.
Mes ennemis aussi d’ailleurs.
Je suis flic à Orange, à l’est de New York, dans le New Jersey.
Dans le métier, on m’appelle aussi le Manchot, à cause de la balle qui m’a explosé l’épaule il y a deux ans et parce que je me promène depuis avec le bras gauche en écharpe et un gant de cuir noir pour cacher la main inerte et atrophiée que je ne supporte plus. Le responsable, c’était John Murena, dit Crazy Johnny, l’un des porte-flingues d’Oscar de la Verna, le parrain de la ville.
Ma hiérarchie m’en a voulu après cette affaire : il avait été difficile d’interroger Murena avec une balle entre les deux yeux. Ils voulaient quoi ? Que ce soit lui qui m’en colle une ? On n’a pas vraiment le temps de réfléchir quand on vous a fait exploser l’épaule et qu’on s’apprête à vous vider son chargeur dans les tripes. J’aurais bien voulu les y voir !
Tout a commencé un matin glauque de février 1930, sous le viaduc, à l’est de la ville.
Le type là-bas, qui soulève un drap pour voir à quoi ressemble un corps humain qui a fait un plongeon de cinquante mètres en voiture après avoir défoncé la balustrade, c’est Rudolph Malone, dit Rudy, mon équipier. Un brave type. Je travaille avec lui depuis quatre ans. Depuis son divorce, il a une fâcheuse tendance à abuser du whisky à partir de 9 heures du matin, mais là, il est 7 heures, donc pas de problème… Et puis, je n’ai pas à lui jeter la pierre. Moi, depuis que Caroline m’a plaqué en m’expliquant que, pour les câlins, deux mains c’était mieux qu’une, je me suis vengé sur les clopes : deux paquets et demi par jour au compteur… Il y en a qui me disent : « Le tabac tue lentement », ce à quoi je réponds de façon réflexe ce que disait mon père, du temps où il avait encore le cœur à faire de l’humour : « On s’en fout, on n’est pas pressé ! »
 
Chad s’approcha de Rudy, qui venait de reposer le drap sur le corps ; un autre, un peu plus loin, recouvrait un autre corps.
– Dis, Rudy, le capitaine nous a rétrogradés sans nous prévenir ? On s’occupe des accidents de la circulation, maintenant ?
– Ce n’est pas ça. On ne t’a pas dit ?
– On m’a juste réveillé, il y a moins d’une heure en me demandant de venir te donner un coup de main parce que deux débiles avaient confondu le viaduc avec un tremplin de plongeon de haut vol.
– C’est à peu près ça…
– Attends, si maintenant on nous demande de débouler chaque fois qu’un ivrogne balance sa bagnole dans un arbre, on n’est pas sorti de l’auberge !
– Je crois que si on nous a appelés, c’est à cause de la… personnalité… de l’un des macchabées.
– Ah bon ? C’est qui ?
– Jeremy Goldsach.
– Goldsach ? Comme le…
– … comme le président de l’US Radium Company, Mark Goldsach. Jeremy est… enfin était son fils.
– Tout ça, c’est bien triste, mais qu’est-ce qu’on est censé faire ?
– Ce n’est pas tous les jours que l’héritier direct de l’une des plus grosses fortunes du pays, vice-président de la société familiale et promis aux plus hautes fonctions de la finance, voire de la politique, explose en plein vol à 29 ans.
– Il était bourré ?
– On ne sait pas encore, mais si c’est le cas, on n’en dira rien : j’ai déjà des ordres du capitaine là-dessus.
– Se balancer du viaduc, faut le faire ! C’est qui l’autre ?
– Une femme.
– Eh bien voilà, le play-boy a dû vouloir faire des mamours à sa copine et il a perdu le contrôle. Je te l’ai toujours dit : le sexe nous perdra tous ! C’est qui elle ?
– C’est là que c’est un peu curieux : c’est une ouvrière de la compagnie.
– Il avait le droit de donner dans le social, non ?
– Oui, sauf que là, il l’a récupérée dans une s

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