Qui es-tu ?
120 pages
Français

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Description

Après trente-cinq ans de séparation, deux frères jumeaux se retrouvent et l'un des deux imagine une incroyable supercherie qui va mettre en péril l'équilibre de leurs vies.

Que se passe-t-il lorsque l'on tente de voler la vie de l'autre ?

Thriller psychologique, Qui es-tu ? est un profond questionnement sur l'identité et la capacité qu'à chacun d'entre nous à faire des choix.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 décembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334059329
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-05930-5

© Edilivre, 2016
Prologue
L’homme s’impatiente depuis plus de vingt minutes devant un café froid qui devient insipide.
L’autre commence à en prendre à son aise ! C’est dire s’il le tient en quantité négligeable à le faire poiroter ainsi, en fin de matinée, alors qu’il a toujours détesté attendre et perdre son temps, cela lui semble insupportable !
L’homme fait claquer sa langue à plusieurs reprises, ainsi qu’il a coutume de faire lorsqu’il perd patience. Cette plaisanterie n’a que trop duré ! Il faut impérativement que tout s’arrête afin qu’il puisse reprendre le cours de sa vie d’avant, de son existence antérieure.
C’est à présent une question de vie ou de mort ! Et puis, il y a son amour, sa vie, et le besoin irrépressible de la serrer dans ses bras, de sentir la douceur de sa peau, ses cheveux comme de la soie… Elle lui manque tellement que la séparation devient insupportable, il n’aurait jamais cru que ce soit pour lui une telle souffrance, une si grande béance, comme un trou dans sa vie. L’absence.
Pourtant, il se croyait fort et bien dans sa tête, mais au fond il n’est qu’un homme amoureux de sa femme.
Il sait qu’il lui est impossible de la croiser, pourtant tous les jours il lui semble l’apercevoir au détour d’une rue. Un matin, il a même crié son nom et la fille qui marchait devant lui s’est brusquement retournée, manifestement surprise. « On se connait, monsieur ? » Il a balbutié que non, que c’était une erreur, qu’il était désolé. Mais il a bien vu à son air qu’elle était déçue au fond qu’ils soient de parfaits étrangers l’un pour l’autre, et que oui, en définitive, elle aurait bien aimé le connaître.
Il consulte son portable pour la énième fois, et cette fois-ci, c’est sûr, il va s’en aller, car le garçon de café commence à le regarder de travers. Passer une demi-heure devant un café qui refroidi peut paraître suspect dans ce monde où tout un chacun vit à cent à l’heure, surtout à Paris. Et c’est là que l’autre parait, silhouette familière, les mains dans poches, l’air décontracté de quelqu’un qui ne fiche rien de toute la journée et n’y voit pas d’inconvénient.
– Mais qu’est-ce que tu fous, à la fin ? T’as vu l’heure ? On avait bien dit onze heures, non ?
– T’emballe pas mon vieux, j’ai eu un impondérable…
– Parce que tu as des impondérables, toi, maintenant ?
– Et oui, on change, pas vrai ? Juste une belle nana à qui j’ai fait du gringue sur le quai de la gare… Tu sais ce que c’est !
– Et bien, non, figures-toi, je ne sais pas ce que c’est ! ronchonne-t-il, de mauvais poil.
– Tu ne vas pas m’en vouloir pour une petite demi-heure ! Je me suis déplacé, non ?
– Encore heureux ! C’était ton idée, cette histoire !
– On va chez toi, enfin, chez moi ? On sera au calme pour parler, mieux que dans un lieu de passage comme celui-ci !
– Oui, on sera mieux, j’ai des tas de choses à te dire !
– Alors on y va, j’ai mon train dans deux heures !
L’homme soupire et s’exécute à contrecœur. L’autre jubile, il le sens, car il a la main mise sur lui, c’est le maître du jeu. Quant à lui, c’est décidé, il arrête l’expérience, on a bien rigolé, mais ça suffit. Il n’a eu que trop de patience, la coupe est pleine, il en a plus qu’assez !
Il est temps que chacun regagne ses propres pénates. L’appartement – si l’on peut l’appeler ainsi – l’insupporte. L’odeur, la chaleur, l’exiguïté des lieux – 15 m2 environ sous les toits. Un véritable enfer par cette chaleur, à Paris les voilà qui entrent.
– Ecoute, je n’en peux plus, on arrête tout ou bien…
– Ou bien quoi ?
La voix, de joyeuse, s’est faite basse et doucereuse. Celle d’un serpent venimeux, prêt à attaquer.
– Mais ça va faire bientôt un mois et demi ! Tu avais parlé d’un mois, au départ !
– Quelle importance, un mois, deux mois, trois mois…
– Parle pour toi, tu as le beau rôle dans cette histoire !
– Tu l’as longtemps eu, le beau rôle, non, tu ne vas pas te montrer égoïste ? Pas avec moi ! D’ailleurs, tu l’as fait pour me faire plaisir, pas vrai ?
– Non, non, pas moyen, je veux tout arrêter, maintenant ! Pas un jour de plus ici ! Tu me rends mon portable, mes clés, ma carte de crédit…
– Je me doutais bien que tu réagirais ainsi ! Tu n’es qu’un gosse de riches, un sale égoïste ! Gronde-t-il.
– Puisque tu le prends comme ça, je vais tout dire aux flics…
– Et que pourras-tu prouver, imbécile ? C’est ta parole contre la mienne, difficile de s’y retrouver…
– J’en sais assez sur toi pour te faire plonger ! Tes relations, tes petites reventes de shit et j’en passe…
L’autre s’approche tout prés, ils sont visage contre visage, il lui tord brutalement le bras. Il peut voir les yeux noirs s’assombrir, un éclair de colère sourde illuminer le regard d’encre qui maintenant le fait frissonner de peur.
– Lâche-moi, tu me fais mal ! Au fond, je me suis totalement trompé sur toi, tu n’es qu’un petit salaud !
– Ne le redis surtout pas, ducon, j’ai assez supporté tes grands airs…
Un poing frappe en plein visage, une arcade sourcilière éclate sous la force du coup, plus rien n’existe que le regard fou de l’autre. « Il va me massacrer » pense-t-il une dernière fois.
Les coups pleuvent, il est tellement surpris par ce déferlement de violence qu’il ne parvient même plus à se défendre correctement. Il a le temps de penser à elle, une dernière fois, à leur enfant à naître… Puis un dernier coup, plus furieux et meurtrier que les autres le précipite sur le coin d’une table qu’il heurte durement. Et le fait s’abîmer dans le néant, là où tout est sombre et où plus rien de vivant n’existe.
1978
La fille n’était ni plus ni moins qu’une jeune-fille comme les autres. Seize ans, de gros seins, une stature et une corpulence moyennes, une petite gueule bien sympathique mais sans plus.
Et enceinte. A ça oui, enceinte jusqu’aux yeux, jusqu’aux dents, allez savoir, mais un polichinelle dans le tiroir, comme on dit vulgairement. Visiblement à terme. Pas de quoi en faire un plat, mais tout de même ! Son père, quand la « chose » devint visible, l’avait envoyée chez une tante éloignée qui vivait dans un coin paumé du Gers, un trou perdu où il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre. La gamine n’avait même pas pu finir son année scolaire. La tante était moustachue et autoritaire, le père avait pensé qu’elle mettrait cette adolescente qui avait fauté au pas. Que nenni. La jeune-fille continua à fumer jusqu’au dernier jour et à se coucher à pas d’heure, en dépit des mises en garde de la vieille, qui ne décolérait pas.
« Tu veux en faire quoi, à la fin, de ce môme ? » s’était exclamé le père, outrée que sa précieuse enfant se soit faite engrossée par un petit baiseur, dont il ignorait jusqu’à l’identité, que sa fille s’obstinait par ailleurs à taire comme de bien entendu.
« J’en sais rien du tout ! » était la seule et unique réponse qu’il obtenait, si tant est qu’elle daignait lui répondre du bout des lèvres, l’air dégoûté. Il avait bien pensé lui donner une raclée mémorable et bien méritée, qui aurait pu déverrouiller cette bouche hermétiquement close mais il n’osa pas. Il connaissait sa fille, une vraie tête de mule, et ce depuis l’enfance.
Elle ne dirait rien, même sous la contrainte, si elle avait décidé de se taire. Il renonça donc à connaitre l’identité du sale petit macaque qui avait osé déflorer sa fille. Un élève ? Un prof, qui sait ? A seize ans, elle en faisait dix-huit et se maquillait comme une voiture volée.
Impossible de lui faire ôter cette peinture qu’elle avait sur le museau, même sous la menace. La gamine le regardait d’un air bovin et un je ne sais quoi dans le regard qui le mettait au défi, du genre « Ose donc pour voir ».
Depuis le décès de sa mère elle était devenue ingérable, rentrait à pas d’heure et menaçait même de fuguer s’il ne la laissait pas faire sa vie à sa guise. D’ailleurs, elle en savait quoi, de la vie, à son âge ? Ce n’est pas parce qu’elle allait devenir mère qu’elle était adulte pour autant !
Il serra les dents et déclara d’un ton sec :
– Tu vas accoucher sous X.
– Ça veut dire quoi ? Elle ne l’appelait jamais papa comme si ce mot lui eut écorché la bouche.
– Ça veut dire que ton enfant sera déclaré à l’adoption dés sa naissance, et que ton identité devra rester confidentielle, ma fille.
Il insista sur le « ma fille » afin de marquer son ascendant sur elle, qui lui devait une obéissance inconditionnelle parce qu’il restait son père. Le Pater Familias, tout puissant.
– Ah ouais ? fit-elle en serrant les lèvres, une barre sur le front, qu’elle avait bas et têtu.
Il lui semblait la revoir, enfant, quand elle ne parvenait pas à résoudre un problème de mathématiques et qu’elle restait devant, des heures entières, l’air buté, comme s’il allait se résoudre tout seul, comme par magie.
– Je ne pourrai pas l’embrasser, mon petit ?
– Si, bien entendu, personne ne peut t’empêcher d’embrasser ton bébé !
– Je pourrai connaître la famille adoptive ?
– Non, c’est inutile et même dangereux. Tu pourrais ensuite avoir envie de récupérer le bébé. Ce n’est pas une démarche à faire, crois-moi !
Elle n’ajouta rien et ils changèrent de sujet de conversation, tout naturellement, comme si tout cela n’avait jamais existé. Les choses s’étaient toujours passées ainsi, dans cette famille, étouffées sous des silences et des non-dits.
Au mois de juin, par une belle soirée chaude et presque étouffante, le travail commença et la tante la mena à l’hôpital d’Auch afin d’y accoucher. La jeune-fille s’affolait, n’ayant jamais ressenti auparavant des douleurs aussi fortes, qui arrivaient par vagues terrifiantes et la laissaient pantelante. Elle fut mise rapidement sous péridurale par la

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