Pièges dans la Taïga
228 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
228 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Quarante-huit heures après sa disparition, une jeune fille de 17 ans est retrouvée morte dans un boisé. Déplorée, sa famille fait appel à Sylvain Larocque, avocat-criminaliste. Homme déterminé se fiant à son instinct, et très proche des enquêteurs, il échange avec eux des informations, tant et si bien qu'il arrive, malgré lui, à se substituer à un policier. Voulant faire avancer l'enquête, l'avocat bouscule un peu son entourage, les policiers, et même les magistrats, durant cette investigation où un important trafic de drogue est découvert. Mais en prenant les devants de la scène, Sylvain Larocque se retrouve dans la mire des truands et reçoit des menaces de mort. Pour se mettre en sécurité, il décide de s'échapper de la civilisation avec André Dubuc, notaire et ami d'enfance. Ils s'envolent avec leur propre hydravion, dans le Grand Nord. Cependant, il s'avérera que la vie de l'avocat est toujours en danger... À travers un enchaînement d'événements, ce roman emmène le lecteur en voyage dans différents lieux de la province québécoise, jusqu'aux confins de la forêt boréale. Une intrigue haletante dans laquelle on vibre au rythme des activités des protagonistes, qu'elles soient d'aviation, de pêche, d'explorations, de survie en forêt ou de chasse à l'homme dans la taïga.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342162660
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pièges dans la Taïga
Marcel Gaxotte
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Pièges dans la Taïga
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://marcel-gaxotte.societedesecrivains.com
 
Il était quatre heures du matin. À l’est du lac de la Vénerie, l’aube se dévoilait discrètement. De faibles couleurs s’esquissaient au-dessus de l’horizon. Au loin, en dessous de cette timide levée du jour, une masse sombre se profilait à fleur d’eau. Une île. Sporadiquement, elle disparaissait et réapparaissait au gré des lambeaux de brume flottants et des petites vagues poussées par un léger vent d’ouest. Elles se précipitaient vers cette terre isolée en émettant de doux clapotis. Ce ballet incessant donnait l’impression que chacune essayait de rattraper l’autre afin d’être la première arrivée pour caresser cette terre solitaire. Peut-être voulaient-elles aussi indiquer à la barque, venant de quitter la terre ferme, la direction « suivez-nous ! C’est là que nous allons ».
Les avirons battaient l’eau et le bateau glissait tout droit vers cette île. Deux hommes à bord avaient décidé de s’échapper de la civilisation. Sylvain et André, des amis d’enfance, tous deux divorcés et sans autre attache féminine particulière, se dirigeaient vers leur hydravion.
 
Chacun, ayant obtenu une licence de pilote privé lorsqu’ils étaient jeunes, et plus tard une licence commerciale, vivait la même passion : voler… toujours voler. Ils allaient une fois de plus mettre à profit leurs connaissances.
La pêche, la chasse, les forêts et les grands espaces sauvages étaient également pour eux d’autres formes d’évasions, loin de ce monde fou.
 
Sylvain Larocque, avocat criminaliste, un homme de haute stature, avait toujours le même regard interrogateur. Son ami André Dubuc, notaire, un homme également grand, mais plus svelte, était toujours souriant.
À la fin de leur cinquantaine, ils avaient décidé, à quelques mois d’intervalle, de prendre leur retraite. Dès lors, ils avaient toute latitude pour planifier de fréquentes escapades.
 
Pour restreindre le temps des voyages et entreprendre des expéditions encore plus lointaines, ils avaient, deux années auparavant, acheté un avion du type Beaver, monté sur flotteurs, adaptation mieux connue sous le nom d’hydravion. Bien que satisfaits de leur joujou, pour l’être plus encore, ils avaient pris les dispositions nécessaires pour installer sur les flotteurs deux canots légers. Ainsi équipés, les deux amis pouvaient amerrir sur tout lac praticable et amarrer leur appareil à des quais ou sur le bord de quelques plages naturelles. Avec les petites embarcations, chacun avait le choix de pêcher dans les moindres recoins des plans d’eau jusqu’aux embouchures des rivières et des ruisseaux.
 
À plusieurs reprises, au début de leur acquisition, ils avaient utilisé l’hydravion comme base de pêche, les flotteurs servant de quai. Ce n’était pas si mal après tout. Cependant, ils étaient limités quant aux endroits où pêcher et inconfortables, surtout par temps un peu venteux ; une situation les obligeant constamment, à l’aide des pagaies, de maintenir leur appareil en position ; une gymnastique laborieuse et non évidente. Jamais ils n’ont mentionné les bains forcés dans les eaux froides. Les connaisseurs diront pourtant que, pour ceux qui pratiquent ce genre de sport, il est impossible de ne pas glisser dans les ondes un jour.
 
Il ne leur fallut que quinze minutes pour arriver aux abords de l’île, occupée par un garde forestier retraité depuis plusieurs années. Cet homme, lui aussi fervent de pêche et encore bien vaillant, demeurait seul dans l’unique petit chalet, le temps de la bonne saison.
Ce cottage leur apparut lorsqu’ils contournèrent cette parcelle de terre.
À quelques pas de cette humble demeure estivale, dans une petite baie, l’avion, attaché au quai, était protégé du vent, des vagues et des curieux. Le résident de ce petit domaine saisonnier en assurait la surveillance. Il ne voulait pas être rémunéré, mais acceptait volontiers, à chaque visite des aviateurs, quelques gâteries culinaires, de la bière ou du vin.
Après avoir tiré leur embarcation sur la berge, les deux amis inspectèrent rigoureusement l’extérieur de l’avion. Ils fixèrent, sur les flotteurs et les haubans, les deux canots, en utilisant des attaches installées à cet effet. Ce type de transport n’était pas très recommandable mais, avec leur sens inné de la sécurité, pour eux, c’était faisable.
Les provisions et autres furent réparties et attachées par des courroies dans le compartiment à bagages, empiétant même dans une partie de la cabine. Le plein de carburant fut assuré, et l’eau, qui s’infiltre souvent dans les flotteurs, pompée.
 
Sylvain prit la place du commandant pendant qu’André détachait les amarres, montait sur le premier flotteur tout en donnant une poussée du pied sur le bord du quai pour en éloigner l’avion et, avec un peu d’acrobaties en enjambant le canot, embarquait, fermait la porte et allait s’installer sur le siège du copilote.
Le moteur démarra, entraînant l’hélice qui émit un sifflement s’amplifiant quand sa vitesse augmenta. Durant ce temps, l’avion s’était éloigné du quai. Tranquillement, le pilote en prit le contrôle et pointa le nez de l’appareil vers l’endroit choisi pour un décollage vent debout.
Pendant que l’avion voguait vers son point de décollage, les deux pilotes, aidés de la liste des procédures, contrôlèrent un par un tous les instruments de bord. Ils vérifièrent la boussole, ajustèrent l’altimètre, les différentes fréquences radio, et mirent en marche le transpondeur, l’écran radar et le GPS.
Auparavant, André avait tracé sur la carte de navigation aérienne une ligne du point de départ au point d’arrivée, à l’aide d’instruments manuels. Après avoir calculé le cap à suivre, il le transmit au pilote, même si cette information était déjà enregistrée dans la mémoire du GPS. Cette direction allait les conduire à la première escale : un endroit pour refaire le plein de carburant. Peut-être y passeraient-ils le reste de la journée. Pour eux, le temps ne comptait plus.
Durant le trajet sur l’eau, Sylvain s’assura du bon fonctionnement des différents régimes du moteur, de la variation du pas de l’hélice, des volets et gouvernails.
Il aligna son avion sur une piste imaginaire orientée contre le vent. Voilà… prêts pour le décollage.
Il positionna les volets à 15 degrés et, poussant graduellement la manette d’accélération, lança à plein régime le moteur. Le bruit s’intensifia tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Toute la carlingue trembla et l’avion se mit à glisser sur la surface de l’eau légèrement ondulée. La vitesse augmenta en laissant derrière les flotteurs des gerbes d’eau et des vagues. Plusieurs secondes s’écoulèrent encore puis Sylvain releva un peu le nez de l’avion et inclina légèrement l’appareil de façon qu’un seul flotteur soit en contact avec l’eau ; une opération non obligatoire sur de grands lacs comme celui-ci, mais dans certains cas utiles pour éliminer une bonne partie de la friction, augmentant ainsi la vitesse tout en diminuant la distance à parcourir pour décoller. Sylvain, tout en pratiquant cette procédure nécessaire sur des petits lacs, s’amusait. Tranquillement, il tira encore à lui le demi-volant et l’avion leva davantage son nez et en peu de temps, comme par magie, se détacha des flots. L’eau à présent défilait rapidement sous les flotteurs. Quand les volets furent rentrés, la vitesse augmenta davantage et le paysage terrestre s’éloigna. Le ciel devint alors le terrain de jeu des deux aviateurs. Ils étaient dans leur univers.
À deux mille mètres, Sylvain régla le pas de l’hélice et le régime du moteur. Il maintint cette altitude et adopta le vol de croisière aux instruments. Il enclencha alors le pilote automatique. Vérification du tableau de bord… tout était normal pour atteindre sans difficulté, dans quatre heures, la première destination… la pourvoirie du lac Plétipi située dans le nord de la province de Québec, aux environs du cinquante-deuxième parallèle. Quant à André, il suivait le parcours de l’avion sur le terrain et sur la carte. Il naviguait donc en utilisant le mode vol à vue. Ce type de navigation n’était pas vraiment nécessaire dans ce cas-ci, mais il ajoutait une sécurité supplémentaire. Il faut dire aussi que le navigateur, profitant du ciel clair, rafraîchissait ses connaissances tout en s’amusant.
 
Même si en apparence Sylvain et André avaient l’air de joyeux lurons détendus, jouissant de la vie lorsqu’ils se trouvaient dans les airs, hors de portée de la civilisation, la réalité sur terre était toute autre, surtout pour Sylvain ; un homme actuellement anxieux et pensif. Mais, proche de son ami, André partageait ses inquiétudes car l’avocat en avait.
 
Ainsi quelques jours avant de prendre sa retraite, Sylvain, en tant qu’avocat criminaliste et associé à une grande firme de Montréal, répondit à un appel d’une famille qu’il connaissait bien. Le malheur venait de tomber sur elle. La plus âgée de leurs deux filles, Élisabeth dix-sept ans, avait été trouvée quarante-huit heures après sa disparition, tuée par balle, dans un boisé situé à une dizaine de kilomètres de la résidence familiale à Shawinigan en Mauricie.
À la fin des classes, elle était partie

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents