Pas de vagues à Vannes
396 pages
Français

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Pas de vagues à Vannes , livre ebook

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Description

« Si vous vous sentez coupable, créez-vous donc un avatar innocent ! » Depuis la mort de sa compagne, dont il se sent responsable, l‘auteur cherche à vaincre ses pulsions suicidaires en se composant un personnage à qui il fait vivre une autre vie que la sienne. Son avatar, jouant au détective privé dans une ville d’apparences et de faux-semblants, où les vérités des notables ne sont pas toutes bonnes à dire, se livre à un jeu dangereux : parviendra-t-il à échapper au destin prévu par son auteur ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334104845
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-10482-1

© Edilivre, 2016
Avertissement
Les personnages, les noms ainsi que les événements et lieux cités dans cet ouvrage sont purement imaginaires et ne sauraient avoir de rapport avec des personnes vivantes ou ayant vécu. Toute ressemblance avec des situations réelles ne serait que pure coïncidence.
Préface
À la fin du mois d’août dernier, alors que je me promenais sur la grande plage convexe à l’est de l’île de Houat, à huit milles au sud de l’entrée du golfe du Morbihan, j’ai découvert dans un creux de rocher une petite pochette étanche pour smartphone. Elle était à moitié recouverte de goémon et des mouettes tentaient en vain de la crever avec leurs becs. Je l’ai ramassée et j’ai vu qu’elle contenait un étui de plastique rigide qui renfermait une clef USB, bien conservée au sec. Sur une étiquette était écrit en majuscules à la main : « MÉMOIRES D’UN AVATAR – CE N’EST PAS PARCE QUE JE VOUS RACONTE CETTE HISTOIRE QUE JE SUIS ENCORE VIVANT. » Intrigué par ma trouvaille, je suis remonté à bord de mon voilier et j’ai parcouru les fichiers de la clé USB sur ma tablette : il s’agissait de notes pour un projet de roman policier dont le personnage principal se nommait Éon Camel.
Le lendemain matin, j’ai demandé à la capitainerie du port si l’on avait connaissance de quelqu’un de ce nom ou d’un romancier qui aurait séjourné sur l’île, et j’ai posé la même question dans les hôtels et restaurants du village. Tout le monde me répondit par la négative. J’ai fait des recherches similaires dans les mairies et gendarmeries de Quiberon et de Vannes : en vain. Rentré à Paris, j’ai complété mes investigations sur Google et d’autres moteurs de recherche plus spécialisés, sans résultat. Aucun fichier non plus sous ce nom dans la base de données Cléo de la Société des Gens de Lettres.
J’ai communiqué ces notes d’un inconnu à des amis en leur indiquant l’origine mystérieuse des fichiers. Ils les lurent et me suggérèrent de les retravailler pour les publier sous la forme d’un roman, puisque c’était la volonté de leur auteur anonyme. J’ai rassemblé, complété et structuré l’ensemble des fragments de textes et j’ai proposé à l’éditeur le titre Pas de vagues à Vannes , en reprenant le sous-titre original Mémoires d’un avatar : vous avez le résultat sous les yeux. Quant aux autres personnages cités, je me suis assuré que leurs noms étaient imaginaires, tout en précisant avec l’éditeur, suivant la formule consacrée, que : « Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. » Enfin, je me tiens à la disposition du romancier inconnu pour le rétablir dans toutes ses prérogatives, s’il voulait se manifester, à ses risques et périls comme l’indique l’histoire que vous allez lire.
Quelques semaines avant la parution du livre en librairie, l’éditeur m’a signalé avoir reçu le court message anonyme suivant, qui ajoute encore au mystère :

« Monsieur, vous allez publier le livre Pas de vagues à Vannes qui met en scène un certain Éon Camel. J’ai connu la plupart des personnages qui figurent sous des noms d’emprunt dans ce roman. Cette histoire n’est que trop vraie et l’auteur, s’il n’est pas mort, a tout intérêt à continuer à le faire croire. »
Quoi qu’il ait pu faire, j’espère pour ma part qu’on ne me prendra pas pour l’auteur inconnu…
Philippe de Ladebat
Citation


La vie n’est qu’une histoire, pleine de bruit et de fureur, racontée par un idiot et qui ne signifie rien.
Shakespeare Macbeth
Prologue à marée basse
Le 7 juillet à 7 heures du matin de cette année-là, à marée basse, sur les vasières de Larmor-Gwened au fond du golfe du Morbihan, on pouvait voir, émergeant d’un amas de varech, un bras humain, blanc, la main dressée vers le ciel. Une mouette, perchée sur les doigts rigides, criait vers quelque esprit marin.
Allongé à plat ventre dans les hautes herbes qui couvrent la dune, un homme observait le rivage. Avec ses puissantes jumelles Bushnell, il avait suivi un vol de mouettes qui s’était abattu dans une mare d’eau stagnante formée par le jusant. Il regardait maintenant passer les jeunes femmes matinales qui faisaient leur jogging sur le sentier des douaniers en contrebas. Il scrutait les détails de leurs peaux mates, les gouttes de sueur qui brillaient sous leurs aisselles, leurs visages, leurs cous et devaient glisser entre leurs seins. Il observait les zones d’ombre formées par la transpiration. Quand elles s’arrêtaient pour souffler ou faire quelques mouvements de gymnastique, il zoomait sur les cernes bleus que la fatigue dessinait sous leurs yeux.
Peu à peu la légère brume de l’aube, vaporeuse, s’est dissoute et retirée vers le large ; alors les premiers rayons rasants du soleil levant ont dévoilé l’ourlet de mousse blanche du bord de l’eau qui se retirait en glissant en silence sur le sable, abandonnant des chevelures d’algues pourrissantes. Et puis un grand chien noir est passé. Il courait dans l’eau, bondissant par moments, aboyant aux mouettes, reniflant de-ci de-là. Il s’est planté en arrêt devant le tas de varech, truffe luisante, humant vers quelque effluve marine, attendant sans doute un ordre de son maître. Ensuite il s’est écarté de la masse d’algues et a commencé d’aboyer. Aussitôt les oiseaux qui picoraient sur la vasière se sont envolés. L’homme aux jumelles de la dune a regardé le rivage, tentant de comprendre ce qui intriguait le chien. En zoomant il a bien vu alors, lui aussi, un bras humain, blanc, tendu vers le ciel.
Un court instant l’attention de l’homme fut attirée par une ombre qui se déplaçait lentement sur la grève argentée. Il crut voir une charrette de goémonier tirée par un cheval avec une silhouette, debout sur le chargement, tenant une fourche. Se détachant en contre-jour sur le plan d’eau clair, l’attelage lui fit penser à celui de l’ Ankou , moissonnant les morts de la nuit. L’homme frissonna, puis regarda une joggeuse, arrêtée devant lui, examinant sa montre connectée. Apparemment rassurée, elle reprit bientôt sa course, indifférente à tout ce qui ne pouvait influencer sa consommation calorique et son rythme cardiaque.
Le golfe du Morbihan se remplit et se vide à chaque marée, comme une énorme panse avalant puis vomissant un festin gargantuesque de mer, de poissons, d’algues et de vase noire. Au fond du golfe, à marée haute, la mer paraît lasse. Fatiguée d’avoir rempli tous les recoins rocheux, d’avoir envahi toutes les anfractuosités sableuses qui la boivent, d’avoir remonté toutes les rigoles sinueuses et brillantes, d’avoir franchi tous les goulets et doublé toutes les pointes, la petite mer a parcouru, sournoise, avec seulement quelques légers remous, les vingt-cinq kilomètres qui la séparent de l’océan. Le grand lac marin de la marée haute s’étale alors avec ses eaux plates, lascives, huileuses, brillantes au soleil ou piquées sous la pluie, dissimulant les déchets des hommes.
Plus tard, la mer se retirant transformera le lac en marais, avec ses flaques lisses bordées de vasières grises, d’algues vertes et brunes, de laisses de mer piquées de boulettes et galettes de goudron. Le va-et-vient imperturbable des marées règle la vie du rivage. Quoiqu’il arrive chez les hommes, la mer sera de retour à son heure.
Tapi au fond du golfe, le port de Vannes retient ses eaux sales par une porte-écluse qui ne laisse filtrer qu’un mince filet d’eau quand la mer se retire. Ici, même les marées qui rythment les côtes ne sont pas perceptibles. Dans le bassin à flot, les voiliers sont figés, prennent des poses convenues sur l’eau plate qui ne renvoie que leurs images sages. Il n’est pire eau que l’eau qui dort.
Protégée des vents de la côte et des vagues du large, la ville sommeille, retient son souffle, garde ses secrets derrière ses remparts délabrés et ses façades bourgeoises d’un autre temps. Au mur d’une maison à pans de bois de la rue de Noé, des sculptures en granit polychrome représentent « Vannes et sa femme » : épaule contre épaule, ces deux gros bourgeois vannetais sourient d’un air benoît aux passants. Depuis le début du xvi e siècle, leurs figures joviales défient le temps et ne s’émeuvent plus de rien : ils en ont vu d’autres ! Un peu plus loin, sur un mur du musée de la Cohue, une grande peinture naïve représente les murailles de la ville d’Ys, avec une jeune femme nue levant les bras au ciel devant une énorme vague sur le point de l’engloutir avec sa ville corrompue.
Les touristes ne s’émeuvent pas de ce sombre rappel mythique et mitraillent les vieilles pierres, en prenant des poses avenantes pour leurs pages Facebook et leurs selfies . C’est pour la galerie.
Là-bas, sur la rive de Larmor-Gwened, on a maintenant dégagé du tas de varech un demi-corps humain, jaune-verdâtre avec des lividités violacées ; les gendarmes ont tendu leurs rubans de balisage rouge et blanc pour éloigner les touristes : circulez, il n’y a rien à voir. Le rideau allait tomber sur la scène de crime.
I « En tout homme, il y a un autre homme. » Stephen King Nuit noire, étoiles mortes
Flashback en TGV
Autant vous raconter mon histoire dès le début des évènements qui m’ont conduit à écrire ce roman.
Ce jour-là, à peine installé dans le TGV Paris-Rennes, je me suis plongé dans le dernier polar de Phil Exter que je venais d’acheter dans un Point Relay de la gare Montparnasse. La quatrième de couverture mentionnait :
Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’on trouverait difficilement un seul adulte en France qui ne soit au courant des aventures de Phil Exter, dont l’auteur, éponyme, est un maître reconnu du roman noir. Chacun, de la centaine de ses romans traduits et publiés en France depuis 19

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