Pas dans l oreille !
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Description

AVERTISSEMENT : vous pourriez vous croire dans un classique roman policier naviguant entre les œuvres de Rabelais et la densité des métaux, avec tournevis assassin et test de la biscotte...
Eh bien NON ! Vous avez entre les mains un ouvrage franco-suisse, d’une haute teneur scientifique qui, à partir d’une simple scène de ménage dans l’intimité du monde des Insectes, prend le risque de vous dévoiler les incroyables vertus de l’I.E.T qu’un homme au courage exceptionnel a tenté de mettre à votre portée, faisant ainsi de vous, Messieurs, les vedettes les plus recherchées pour tout type de galipette intra ou extra-conjugale.
À ne consommer qu’avec modération !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414001873
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00185-9

© Edilivre, 2017
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à
Rémy de Gourmont
mon Maître ès Copulations
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sans jumelles ni microscope
sans fusil à capture ni filet à papillons,
a su peindre simplement
toutes les gestuelles de l’Amour
dans le Monde animal
Première partie Des mouches à Genève
1
Le commissaire Durafour était de très très méchante humeur. Arrivé dans son bureau à 14 heures précises comme chaque jour, il n’avait que fort mal profité de sa quotidienne sieste postprandiale. Ce bon vieux et confortable fauteuil qui depuis près de vingt ans accueillait son volumineux postérieur n’y était pour rien. Mais, qu’il essaie de s’appuyer davantage sur la fesse gauche ou sur la fesse droite, aucune position n’arrivait à atténuer cette lancinante brûlure ni les brutales flambées de démangeaison qui occupaient tout le secteur entourant son anus. Cela durait depuis plus d’une quinzaine de jours et il ne se décidait pas encore à consulter un médecin. Ne serait-ce que parce qu’il était incapable de se rappeler le nom qu’il fallait donner aux spécialistes de cette désagréable région : trouduculogues ou trouduculistes ne semblaient pas convenir et il ignorait comment les Grecs ou les Latins désignaient ce brûlant orifice.
Durafour était pourtant un homme courageux ayant toujours regardé en face la vérité, le danger et les situations périlleuses auxquelles son métier l’avait confronté du temps où il n’était qu’un petit inspecteur de la Brigade criminelle. Il avait, quelques années auparavant, stoïquement suivi l’évolution d’un abcès récidivant sur le devant de sa cuisse gauche, provoqué par un combat de rue avec un vilain proxénète. La lame rouillée d’un couteau suisse (quelle maudite époque où mêmes les couteaux suisses se mettent à rouiller !) avait profondément entaillé le muscle y déposant toutes sortes de cochonneries qui avaient mis des mois à s’éliminer. Plus récemment, il s’était lui-même arraché une molaire branlante avec la pince universelle trouvée dans la boîte à outils de sa voiture. C’est vous dire qu’il n’était pas un commissaire d’opérette !
Ce qu’il ne supportait pas dans la situation actuelle c’est la traîtrise de cette attaque : un mal qu’il ne pouvait pas regarder dans les yeux ! Même sans tenir compte de son actuel degré d’obésité, il lui semblait impossible d’examiner correctement la zone du combat. Il se grattait furieusement sans pouvoir apprécier le résultat de cette inefficace thérapeutique. Il avait bien tenté chez lui de mettre au point un dispositif de surveillance mais sans succès. Se souvenant que, pour la lumière, l’angle de réflexion est égal à l’angle d’incidence, il avait géométriquement disposé sept miroirs (tout récemment achetés rien que pour cette expérience) entre le fond de son bidet et la glace murale lui permettant de se raser, et grâce à un savant éclairage digne d’un studio de photographie, il espérait pouvoir juger sainement de l’état des lieux. A poil, à cheval sur la vasque porcelainière, ses jumelles professionnelles en main, il n’avait pu distinguer qu’un vague flou rougeâtre. En fait, il n’avait vu que du feu, ce qui confirmait pleinement les sensations ressenties mais ne lui proposait aucun moyen d’intervenir. L’optique d’aujourd’hui n’était plus une science exacte alors qu’elle était à l’origine, avec l’horlogerie et la coutellerie, avec le chocolat et les banquiers, de la gloire immortelle du pays.
Quelle triste époque !
Il aurait quand même bien voulu savoir de quel genre de mal il avait hérité. Simple complication de son actuelle constipation ? Classiques hémorroïdes à propos desquelles certains de ses confrères ou subordonnés plaisantaient avec humour ? Ou début d’une longue et cruelle maladie ayant choisi cet innommable point de chute plutôt qu’un poumon ou un foie juste pour le faire mourir dans une scatologique honte ?
Ce préambule ne sert qu’à expliquer pourquoi le commissaire Durafour n’était pas en cette fin d’après-midi d’un doux jour d’automne au mieux de sa forme. D’une part il avait très sérieusement mal au cul, d’autre part il commençait à douter sérieusement de sa propre valeur, des lois de la Physique euclidienne et du statut privilégié de l’éternelle Confédération helvétique (résumée en CH pour les plaques d’immatriculation des voitures).
Durafour était né, avait grandi, vivait et travaillait (si on peut dire) à Genève, importante ville suisse située à l’extrémité occidentale du lac du même nom. Son bureau, situé au 2° étage du Centre de Police, possédait des fenêtres s’ouvrant soit vers le port soit vers le Rhône et il lui arrivait de passer des heures entières à regarder les évolutions des petits voiliers ou des gros yachts. Il faut dire que la criminalité n’était pas suffisamment importante dans cette ville paisible pour lui fournir la moindre raison de s’en préoccuper. Et ce d’autant moins qu’il avait sous ses ordres deux inspecteurs, tout aussi Suisses que lui, qui le débarrassaient des petites affaires courantes et n’entraient jamais dans son bureau avant 17 heures 55, juste pour lui proposer d’aller ensemble boire le verre de l’amitié.
Ce jeudi, il n’était encore que 16 heures et le commissaire, mal éveillé, une main rageusement occupée entre ses plantureuses fesses, se décida à faire l’effort d’aller ouvrir une des fenêtres pour observer la couleur du ciel. Il se mit à espérer que la façon bizarre dont il était obligé de marcher à cause des douleurs ci-devant évoquées ne serait pas interprétée comme un virage soudain de l’orthodoxie de ses mœurs. Les gens sont tellement méchants ! Veuf depuis cinq ans, il passait ses soirées de week-end chez Madame Hélène, veuve elle aussi, qui lui permettait de la renverser sur son lit ex-conjugal et poussait la bonté jusqu’à émettre des ah ! et des oh ! très convaincants lorsqu’il réussissait à assez comprimer son avantageuse brioche pour pouvoir approcher son petit organe raidi du sanctuaire velu de la dame. Durafour se rappela qu’il y avait déjà au moins trois semaines qu’il n’avait d’ailleurs pas réussi cet exploit et il se demanda si cette panne technique, et même l’absence de réel désir, étaient en rapport avec ses autres ennuis ou s’ils n’étaient pas, comme eux, les signes prémonitoires de l’arrivée imminente d’une sinistre faucheuse. Allait-il mourir sous peu ? Avant même d’avoir atteint ce seuil tant espéré et qu’il appelait chaque matin en sortant du lit d’un tonitruant : « Vivement la retraite ! ».
Cet après-midi, et sans doute à cause de son anale morosité, il n’envisageait même plus cette fameuse retraite comme une heureuse éventualité. Qu’en ferait-il ? Serait-il cloué dans un lit, relié en permanence à de sinistres tuyaux conduisant à de tristes flacons, harnaché de petits sacs poubelles remplaçant la partie terminale de son tube digestif et l’extrémité de son appareil encore urinaire mais plus du tout génital ? Les rives du lac devinrent floues, le soleil se voila et il se rendit compte que des larmes glissaient sur ses joues.
« Pas de ça, commissaire ! » et soutenu d’un coup par son légendaire courage, il retourna, fesses serrées, s’effondrer dans son bon vieux fauteuil. Il avait encore dix mois à attendre l’arrivée de cette fameuse retraite.
Sur l’aussi inutile qu’immaculée feuille blanche que remplaçait chaque matin la préposée au nettoyage des bureaux, il y avait neuf mouches. Il eut largement le temps de les compter car elles étaient toutes parfaitement immobiles. Non seulement immobiles mais parfaitement alignées, ailes au repos, toutes têtes dirigées dans le même sens ; cinq formaient une ligne droite, et deux de chaque côté de cette ligne donnaient à l’ensemble l’image parfaite d’une flèche, laquelle semblait indiquer la porte du bureau. « Ça y est, pensa un Durafour anéanti, j’en suis au stade des métastases cérébrales avec hallucinations ! ». Il sortit son mouchoir et s’essuya soigneusement les yeux, puis il se moucha bruyamment, replia le mouchoir et le remit dans sa poche. Il sentit son pouls s’accélérer lorsque son regard retomba sur son sous-main : en dépit de ses mouvements et de son vacarme nasal les mouches étaient encore là, aussi immobiles, apparemment aussi déterminées à lui montrer la porte. De l’extrémité de l’index de sa main droite (la même extrémité du même index qui avait tant de fois jadis caressé la détente de son .38 Smith & Wesson) il écrasa la dernière mouche de la file sans que la pauvre bête n’esquive le moindre mouvement de fuite ni ne pousse le moindre cri. A sa place il n’y eut plus qu’un petit pâté noir auréolé de rouge et aucune autre mouche ne s’envola. Le commissaire écrasa la deuxième de la file, puis la troisième… et, à la fin, les neuf taches noires et rouges indiquaient toujours cette porte qui ne devait s’ouvrir qu’un peu avant six heures pour l’apéro.
C’est pourtant à 16 heures 40 très exactement, qu’après avoir à peine frappé, l’inspecteur Richetet entra dans le bureau du commissaire. Grand, la quarantaine, beau gosse et fier de l’être, Richetet commença par aller jeter un coup d’œil par la fenêtre ouverte et se retournant annonça :
– Chef, j’ai une sale...

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