Nom de code: Saint Sébastien
304 pages
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Description

2001. Sniper d’élite, Donat Tédéric est en mission en Serbie lorsque sa femme et sa fille sont victimes de balles perdues lors d’un hold-up en France. Au même moment, les gouvernements européens peaufinent la mise en place d’un organisme commun destiné à éliminer les criminels que la justice a peu de chance de condamner... Dix ans plus tard, hanté par le drame, ivre de revanche, Donat entretient une double vie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 octobre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748388428
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nom de code: Saint Sébastien
Alain Trimpont
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Nom de code: Saint Sébastien
 
 
 
Give me something to defend
Something I can comprehend
A simple plan, a happy end
All’s wanting me to
Need I say I hate this thrill
Of finding holes I cannot fill
Against all odds against my will
All’s wanting me to
Hear you cry
Ozark Henry – Cry
 
 
 
Cast your eyes on the ocean
Cast your soul to the sea
When the dark night seems endless
Please, remember me…
Loreena McKennit – Dante’s Prayer
 
 
 
Avertissement  : cette histoire est pure fiction. Les personnages et faits décrits sont imaginaires et ne correspondent à aucune réalité.
Toute coïncidence serait purement fortuite.
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
Dix ans auparavant.
Depuis toujours, Arthur Dourriaux était greffier. Quiconque l’aurait croisé dans un des nombreux couloirs du palais ou de ses annexes ne l’aurait sans doute même pas remarqué tant il semblait faire partie des meubles. Depuis tant d’années, il connaissait tout le monde, et tout le monde le connaissait. Toutes ces années avaient amené Arthur à s’intégrer totalement au décor qu’il fréquentait chaque jour. Des couloirs, il avait pris l’allure sombre et voûtée, des murs, il avait le teint d’un brun grisâtre desquels transpiraient l’ennui et le désespoir, des cabinets confinés, il avait hérité la discrétion. De la justice même, il avait pourtant pris l’obstination et la persévérance.
En pratique, il tenait surtout le rôle de secrétaire auprès des multiples juges qui s’étaient succédé à la tête de la section « Grande Criminalité » des services judiciaires de la capitale française. À ce titre, il était de fait l’un des plus anciens membres encore en activité au sein de la « Grande Maison ».
Il en avait vu passer, des juges, des dossiers, des criminels et encore plus de victimes. Il aurait pu en raconter mais, comme il se devait, s’il y avait bien quelqu’un pour qui le secret professionnel signifiait quelque chose, c’était certainement pour lui. En aucun cas il n’aurait fait mention, à l’extérieur, de ce qu’il voyait passer à longueur de journée.
Aujourd’hui encore, il apportait à son patron un dossier parmi les plus douloureux de ceux qu’il avait vu passer au cours de ses nombreuses années de service. Pas bien épais, le dossier. Une petite centaine de pages quand même. Tout cela pour aboutir à une impasse. Les auteurs étaient identifiés, les crimes avérés, les innocentes victimes, hélas, décédées et, malgré toutes ces évidences, il était clair qu’il n’était pas possible, dans le respect du droit actuel, de poursuivre, arrêter et condamner ces criminels. La loi est la loi et, si elle est la même pour tout le monde, le droit est valable autant pour les victimes que pour les malfaiteurs. Quels que soient les crimes commis. Si on ne peut, juridiquement, les relier à leurs crimes, on ne peut rien contre eux ! L’intime conviction a permis quelques progrès mais, malheureusement, n’est pas toujours suffisante. Et ici, à part cette fameuse conviction de quelques-uns, il n’y avait rien pour relier ces meurtriers aux événements détaillés dans le dossier. Aucun lien matériel fiable. Et donc aucun élément pour intervenir.
— Révoltant, pensait Arthur en entrant dans le bureau de son patron.
— Monsieur le juge, voici le rapport que vous m’avez demandé, dit-il en tendant le dossier à son chef.
Le juge prit cette mince chemise et jeta à son secrétaire un regard désabusé.
— Encore quelques vies résumées en seulement quelques pages, dit-il.
L’homme, bien qu’assis, paraissait grand. Un collier de barbe rousse encadrait un visage volontaire. Ses yeux, sans cesse en mouvement, semblaient identifier chaque élément séparément et chacun de ces éléments semblait analysé et classé à la seconde. Une tignasse, désordonnée, rousse elle aussi, couronnait le tout. Le juge pouvait avoir des ancêtres anglo-saxons ou écossais. Il en avait, en tout cas, la carrure. On l’imaginait tout à fait participant, en kilt, aux jeux de force écossais, en train d’expédier un tronc d’arbre le plus loin possible.
Il lut le rapport sur cet incident au cours duquel, entre autres, une mère et sa fille n’avaient été que les victimes collatérales d’un vol avec violence.
Pour couvrir leur fuite, les voleurs avaient ouvert le feu, à tort et à travers.
À leur arrivée, les services de secours n’avaient pu que constater les décès. D’autre part, les policiers avaient fait leur possible pour suivre la trace des voleurs mais ceux-ci avaient bien préparé leur coup. Ils avaient pourtant été repérés, plus tard, et le responsable de l’enquête avait, dans un rapport, confirmé qu’il était certain de leur culpabilité mais les malfrats avaient réussi à masquer toutes leurs traces. Bien qu’ils aient été interceptés et arrêtés dès le lendemain, la police ne disposait d’aucune preuve matérielle pour confirmer leur culpabilité ou démonter leurs alibis et avait donc été forcée, sous la pression de leur avocat, de les relâcher. Dès le lendemain, ces suspects avaient disparu à l’étranger. Le dossier ne pourrait jamais être classé, ni fermé. Les suspects ne pourraient jamais être poursuivis, où qu’ils soient. Et les victimes…
— Cette fois, ça suffit, se révolta-t-il.
Il prit son téléphone et composa un numéro.
— Oui, c’est moi. Écoute, j’ai encore un cas inadmissible.
Et il résuma le cas qu’il avait devant lui.
— Tu comprends pourquoi il est temps de mettre quelque chose en place. Nous avons le soutien de la plupart des instances juridiques et des responsables de la plupart des cabinets ministériels. Il faudra du temps pour tout mettre en place mais il faut commencer maintenant.
— …
— Oui, je sais que je vais être nommé à la Grande Cour Internationale, à La Haye. C’est bien pour cela que je t’appelle. Je vais être immobilisé pendant quelques mois. Ce sera à toi d’agir.
— …
— Je pense qu’il faudra deux ou trois ans pour tout mettre en place. Mais je devrais pouvoir agir d’ici un an et demi. Le cadre juridique est déjà prêt pour la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Allemagne et même l’Italie. On aura l’accord de la Suisse et de l’Espagne très rapidement. Je suis certain que, de mon poste à La Haye, je pourrai rallier les autres à notre projet.
— …
— Oui, j’ai déjà quelques éléments en tête, dit-il encore en jetant un regard sur la fiche de renseignements.
— …
—  OK, talk to you soon, bye .
Le rapport mentionnait que le père et mari était un militaire, spécialiste de l’appui en opération, en mission pour le moment en Yougoslavie. Un super tireur d’élite. Son retour d’opération serait douloureux. Le juge se promit de ne pas laisser tomber cet infortuné. Il constituerait un des fers de lance du groupe qu’il souhaiterait mettre en place, dans un futur plus ou moins proche.
Il était temps d’agir afin de compenser enfin les failles présentes dans les systèmes judiciaires européens et dont profitaient les plus grands criminels pour conserver une insolente impunité.
— Si le projet aboutit, nous aurons enfin une réponse à la mesure des crimes de ces malfaiteurs, se disait le juge. Déjà, la plupart des pays sont prêts à nous suivre. Plus que quelques signatures… Et dans deux ans…
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
— 10, 10, 9.
Donat annonçait ses derniers points, mettant ainsi un terme à cette journée de compétition FITA officielle, tout en pestant intérieurement sur cette dernière flèche qui ne s’était pas fichée dans le centre, et notait, dans le même temps, les points de son partenaire pour la dernière volée de cette journée :
— 10, 9, 7.
Il calcula rapidement les totaux sur son feuillet officiel et en fut satisfait. Avec ces 356 points sur 360 pour cette dernière série, il obtenait sans peine le minimum pour se qualifier pour les championnats nationaux. Sans doute ne remportait-il pas la compétition du jour mais Donat ne recherchait ni la célébrité, ni la notoriété.
Il était même dans son intérêt de ne pas être numéro un : les contraintes liées à ce statut ne lui convenaient absolument pas.
Il serra la main de son partenaire, revint près de son matériel et commença à le ranger.
— Et alors, Donat ?
Fabrice l’interpellait.
— Ça va, je suis content.
— Oui mais combien ?
Évidemment. Depuis toujours, Fabrice essayait de le rattraper, et de temps en temps, Donat le laissait même gagner, mais en général, Donat était quelques points au-dessus de son ami.
— 1386 au total sur 1440.
— 1386 ? reprit Fabrice, incrédule. C’est énorme ! Tu as le minimum national, alors ?
— Oui, avec mes scores précédents, je serai sans doute qualifié d’office. Et toi ?
— Pfff, 1338. J’ai mal commencé la journée, à 90 mètres, et j’ai couru tout le reste de la journée, à 70 mètres et à 50 mètres pour me maintenir. Ce n’est qu’à 30 mètres, pour la dernière partie, que j’ai été vraiment performant avec 354 points sur 360.
— Mais ce n’est pas si mal, tu sais.
— Je sais mais je ne suis pas certain que ce sera suffisant, vu la compétition.
— Ce n’est pas grave. On sera sans doute premier en interclub, avec Philippe.
— Tu sais ce qu’il a fait ?
— Non pas encore, mais avant le tir à 30 mètres, il était bien classé aussi.
Philippe était le troisième larron qui utilisait le même type d’arc qu’eux, un arc compound ou arc à poulies, et permettait à leur club de faire partie de l’élite. À eux trois, ils formaient un trio qui remportait régulièrement les compétitions interclubs, et Donat, en ta

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