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Description

En Normandie, des femmes et des enfants sont retrouvés assassinés sans mobile apparent. L’inspectrice Elora Fabre, chargée de l’enquête, n’aura pas d’autre choix que d’utiliser des méthodes peu conventionnelles pour démasquer la bête.

Dans un village près de Rouen, un drame familial fait basculer la vie de Marjorie et de sa fille, Julie. Commence alors une descente aux enfers au cours de laquelle son destin sera lié à celui du tueur en série.

Pour protéger sa fille, Marjorie empruntera des chemins périlleux et se démènera jusqu’à penser devenir folle. Folie ou don médiumnique développé par l’intensité des liens reliant une mère à son enfant ? Un don qui la relierait à la fois au « Voleur d’âmes » et à l’inspectrice qui le traque.

Et si finalement, la réponse à cette question était tout autre...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334213820
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-21380-6

© Edilivre, 2017
Partie 1 La rupture
1
21h50.
Enveloppée dans une affreuse robe de chambre en coton, Marjorie s’inquiétait. Il était une nouvelle fois en retard. Ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait et très souvent, il rentrait ivre et avait tendance à être violent.
Elle patienta encore un quart d’heure, assise devant une assiette de crudités. Elle écoutait de la musique à la radio « Sunday bloody Sunday » de U2, lorsqu’elle perdit patience, et décida d’aller se coucher sans attendre le retour de son mari.
De colère, elle jeta la totalité du repas dans une poubelle en inox située sur sa droite, puis rangea les couverts et mît les assiettes sales dans le lave-vaisselle. Après avoir éteint la radio, elle essaya une nouvelle fois de l’appeler sur son portable, mais sans plus de succès, alors elle lui laissa un message puis rejoignit sa chambre.
Après avoir fermé les volets, elle retira sa robe de chambre qu’elle déposa sur un vieux fauteuil en cuir. Elle prit quelques secondes pour se regarder dans le miroir. Elle portait une nuisette bleue qui mettait en évidence ses longues jambes, mais qui faisait ressortir son ventre rond ainsi que ses hanches généreuses.
– Tu es énorme, ma fille. Il va falloir faire quelque chose.
Elle détestait son corps et contrairement à ce que pouvaient penser certaines de ses amies, elle n’était pas enceinte, mais tout simplement en surcharge pondérale, comme aimait lui faire remarquer son mari.
– Allez ! Au lit !
Après avoir retiré la couverture, elle se coucha et alluma la télévision en ajustant le son au minimum pour ne pas réveiller sa fille qui dormait profondément dans sa chambre située au bout du couloir.
Avec la télécommande, elle passa en revue les cinquante chaînes disponibles sur le réseau fibre optique et s’arrêta sur la chaîne où il repassait un documentaire sur le réchauffement climatique et ses conséquences sur le monde animal.
Après quinze minutes, confortablement installée dans son lit, elle se mit à bâiller. Elle était fatiguée, mais elle voulait attendre le retour de son mari pour ne pas qu’il la trouve endormie.
Elle était mariée à Éric Boegard, un richissime patron d’entreprise. Un homme très occupé, qui passait la quasi-totalité de son temps entre son travail et sa passion première, le golf, qu’il pratiquait à un bon niveau avec ses amis.
Ils s’étaient rencontrés lors d’une soirée mondaine, organisée par un émir en voyage d’affaires de passage en France. À l’époque, elle travaillait comme journaliste sportive pour un journal local. À peine six mois après leur rencontre, elle était tombée enceinte. Elle avait quitté son emploi, son village natal, sa famille et avait passé ces huit dernières années à élever sa fille.
A cette époque, c’était une jeune femme active, sportive, et libre de ses choix qui était devenue au fil des années, une femme au foyer de 41 ans aux formes généreuses, soumise à son riche mari. Elle s’était embourgeoisée et était devenue comme toutes ces femmes qu’elle détestait tant à l’époque, lorsqu’elle avait encore des convictions et des certitudes.
Il y a un peu plus de deux ans, elle avait surpris son mari dans les bras d’une autre femme dans le lit conjugal. Nullement gêné, il l’avait insultée puis frappée au visage à deux reprises, lui reprochant d’avoir interrompu ses ébats. Elle avait envisagé de le quitter, mais elle le craignait et, surtout, elle ne voulait pas prendre le risque d’être séparée de sa fille. C’était un homme très influent qui n’aurait eu aucun mal à obtenir la garde de Julie. Elle avait donc préféré se taire. Cependant, elle gardait au plus profond d’elle, un infime espoir de retrouver un jour sa vie d’autrefois et toute sa dignité pour enfin vivre heureuse avec sa fille.
22h10, ses paupières devinrent lourdes et sa vue se brouilla. Elle ferma les yeux et son souffle se fit plus régulier. Soudain, elle sursauta, réveillée par le bruit de la porte d’entrée qui venait de se refermer bruyamment. Elle ouvrit les yeux et immédiatement, comprit qu’il était une nouvelle fois ivre. Elle éteignît la télévision puis plaqua ses bras le long de son corps. Elle attendit ainsi, immobile. Elle hésitait… Que devait-elle faire ? Comment allait-il réagir cette fois-ci ?
– Ça ne peut plus durer.
D’un pas décidé, elle se leva, mais son corps la trahit. Ses jambes se mirent à trembler et son cœur sembla vouloir sortir de sa poitrine. Elle posa sa main gauche sur la rambarde du lit et attendit quelques secondes. Elle redoutait ses moments d’angoisse et de peur viscérale. La dernière fois, il l’avait frappée avec une telle violence qu’il lui avait brisé le nez. Là encore, elle s’était tue.
Après quelques instants, elle retrouva une respiration normale. Elle fit le tour du lit et franchit le pas de la porte de la chambre. Lentement, elle s’engagea dans le couloir qui menait à l’escalier donnant sur le hall d’entrée. Ses pieds nus firent craquer le vieux parquet, risquant de trahir sa présence, mais elle se força à continuer.
En haut des marches, elle posa sa main tremblante sur la rampe de l’escalier. Elle s’immobilisa et mît sa main droite à sa bouche. Elle ne pouvait pas voir avec précision son visage, mais elle apercevait le bas de sa veste qui était couverte de traces sombres. La manche droite de sa veste était déchirée ainsi que l’ourlet de son pantalon.
– Qu’est-ce qu’il lui est encore arrivé ?
Il marchait lentement en titubant. Jamais Marjorie ne l’avait vu ivre à ce point.
– Il ne vaut mieux pas qu’il me voit.
Sans faire de bruit, elle fit demi-tour et rejoignit sa chambre, puis se glissa dans les draps en satin. Elle attendait avec nervosité l’arrivée de son mari. Elle se concentrait sur les sons que provoquaient ses déplacements lorsqu’elle entendit un bruit sourd provenant du couloir. Il venait sans doute de se cogner contre le mur. Peut-être était-il tombé ? Les bruits de pas reprirent.
Il était maintenant devant la porte de la chambre. Elle pouvait voir sa silhouette dans la pénombre. Il ressemblait à un fantôme, à la mort. Prise de panique, elle préféra ne pas lui faire face. Elle se retourna discrètement puis attendit qu’il se glisse auprès d’elle, mais, au lieu de ça, il poursuivit son chemin en direction de la salle de bain.
Elle se retourna brusquement et se redressa. Son cœur se mit à battre à cent à l’heure. Il n’y avait plus aucun bruit dans la maison. Ce silence la terrifia.
– Qu’est-ce qu’il fabrique ?
Ne pouvant plus attendre, elle se leva et, sur la pointe des pieds, gagna le couloir. La lumière de la chambre de Julie était allumée. Un frisson de terreur lui parcourut l’échine. Elle imagina immédiatement le pire. Cet homme abject, était-il capable de s’en prendre à sa propre fille ?
Elle accéléra le pas. Dans sa précipitation, elle se cogna la cuisse droite contre une petite table en bois. Elle retint un gémissement puis rattrapa in extremis le vase en porcelaine qui tanguait dangereusement. Ignorant la douleur, elle continua à avancer.
Elle était maintenant devant la porte entrouverte de la chambre de sa fille. Elle posa la paume de sa main droite sur la porte et la poussa lentement puis elle se mit à hurler.
2
Les cris d’effroi de Marjorie résonnèrent dans toute la pièce, Éric tourna la tête brusquement. Sa main droite était posée sur la bouche de Julie, pendant que son autre main caressait le ventre de sa fille. Julie était allongée sur le dos, immobile, n’osant bouger, se demandant pourquoi son père se comportait ainsi.
Il fit face à sa femme qui s’était approchait de lui, le suppliant de ne pas faire de mal à leur enfant. Il transpirait énormément et avait le regard vitreux comme s’il était en transe. Il n’avait plus rien d’humain. L’avait-il d’ailleurs déjà été ?
– Qu’est que… tu fous… ? essaya-t-il d’articuler.
Julie en profita pour échapper à l’emprise de son père et pour se réfugier dans un coin de sa chambre, au beau milieu de ses peluches. Son père l’avait brusquement tirée de son sommeil, elle était à la fois terrifiée et désorientée.
– Espèce de salaud, hurla Marjorie en s’approchant encore un peu plus de lui.
Elle le gifla avec une telle force qu’il perdit l’équilibre. Elle voulut ensuite rejoindre sa fille, mais il l’attrapa par la taille et la projeta contre le mur. Le choc fut si violent que l’immense miroir accroché au mur se détacha et vint finir sa course sur le parquet. Il se brisa en milliers de bouts de verre qui se répandirent sur le sol. Hors de lui, Éric attrapa Marjorie par les cheveux et la projeta avec rage dans le coin opposé de la pièce.
Julie était terrorisée, elle pleurait en silence, tétanisée, ne sachant que faire. Marjorie tomba la tête en avant, son visage vint percuter plusieurs débris de verre. Elle était coupée au front et à la joue, mais elle fit abstraction de la douleur et se releva afin de défier son mari.
– Je te quitte et j’emmène Julie avec moi, cria-t-elle d’une voix qu’elle voulait autoritaire.
Elle avait trouvé la force qui lui avait tant fait défaut durant ces huit longues années passées avec ce monstre, maintenant, elle n’avait plus l’intention de se laisser faire. En entendant ces mots, il se jeta sur elle et la projeta, une nouvelle fois, sur le sol.
Il s’agenouilla et la saisit par le cou. Il serrait de plus en plus fort et, malgré les coups que Marjorie essayait de lui porter, il ne lâchait pas prise. Elle suffoquait, des marques de strangulations commençaient à marquer sa peau. Encore quelques secondes et ce serait terminé, Julie se retrouverait seule avec cet animal.
Soudain, Marjorie sentit un liquide chaud éclabousser son visage. L

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